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 EVENT 02 - William & May

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May Bastide
May Bastide
Autonomia


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Sam 8 Sep - 20:39



    With your feet in the air and your head on the ground


    « Compris quoi ? Que tu te faisais des petites sauteries nocturnes avec Léo ? »

    Wouaou. Très classe, Will, super ! En plein dans le vif du sujet, dis donc, tu perds pas de temps ! Si je pouvais te mitrailler avec mes yeux, tu serais déjà mort quinze fois, voir plus, crois moi. T’as pas le droit de m’en vouloir pour ça, ça n’est pas supposé t’affecter, ça ne te regarde même pas, et pourtant tu cites ça comme si j’avais commis la plus odieuse des trahisons. Je serre les dents, et je fais passer en boucle dans ma tête ce que j’ai l’habitude de rétorquer aux connards qui me font les mêmes remarques : « Qu’est ce que ça peut vous faire ? », « Je suis jeune, j’ai le droit, ça dérange personne. », « Au pire c’est mon cul, pas le votre. ». Mais là, rien ne sort. Là, je me la ferme. Je me bouffe la lèvre inférieure en me retenant de lui coller mon point dans sa belle gueule, et en essayant désespérément de faire redescendre mon niveau de larmes qui arrive au seuil critique.
    Non, j’vais pas pleurer. Je vois pas pourquoi je verserai une seule foutue larme juste parce qu’un espèce de pirate débarque et crache sur tout ce que j’ai fait, même si ça n’a rien d’admirable. Mais putain, Will, tu t’es jamais senti seul ?! Parce que moi, si. Et ceci explique cela. Mais tu veux juste pas comprendre, hein ? Tu entends ce que tu veux de toutes façons.

    « Et après ? Qu’est-ce que ça peut te faire à toi ? »

    Pas le temps de prendre en compte ma question qu’il m’assène de sa tirade, je l’écoute, lèvres pincées, mes mains trifouillant le nœud de ma robe, mes phalanges à deux doigts de le déchirer de colère. Je ne réponds rien, parce que « ça n’a rien avoir avec moi ». Que tu aimes Léo ou non, j’en ai rien à branler, je veux juste que tu évites de le frapper devant moi, c’est tout. Mais je ne te le dis pas, je te laisse finir, mais peut-être que finalement, j’aurais du te couper la parole.

    « Et je ne te hurlerai pas dessus, c’est pas dans mes habitudes. Par contre, si tu veux qu’on s’explique, je t’écoute. Commence par me dire pourquoi t’es partie comme ça, déjà, ça serait pas mal. »

    Qu’on s’explique ? Quoi, on ne s’est pas déjà tout dit ? Ou du moins, pourquoi ce serait à moi de parler ? Je t’ai tout raconté, moi. C’est bon, t’as tout vu, tu peux exploser de rire ou me cracher dessus, les monstruosités, vues que c’est comme ça que tu sembles les percevoir, sont toutes sur la table. Je n’ai plus rien à t’expliquer, le reste me paraît évident. Mais pas tant que ça pour toi. Pourquoi je suis partie ?
    Parce que ton regard me transperçait l’âme, me brûlait la peau ; Léo a fait sa putain de gaffe, et toi tu ne t’es même pas retourné, et pourtant je le sentais. Je sentais le poids de ton jugement sur ma conscience, ça m’écrasait, ça m’étouffait, alors que ça n’aurait pas du. Parce que je ne suis pas ta copine, pas ta petite amie, pas ta meuf, même pas ton plan cul, le genre de personne que je ramène dans mon lit n’est pas sensé te concerner. Et pourtant tu me fais des reproches, et tu insinues presque que ce que je fais est mal.
    Pourquoi je suis partie ? Mais enfin, ça ne te paraît pas évident ? Mal à l’aise, embarrassée. Furieuse, vexée. Tout ça en même temps, dans ma petite tête ! La question était pourquoi je suis restée jusqu’au bout, oui. Pourquoi je n’ai pas détalé quand Léo a commencé à faire des sous-entendus douteux, surtout. J’aurais du prendre mes jambes à mon cou à la seconde où j’ai senti du bout du nez les ennuis se pointer.
    Mais bon, maintenant que je suis dedans, autant sauter dedans à pieds joints.

    « Ah ouais, pardon, excuse moi, c’est vrai, ça ne pouvait pas te passer par l’esprit que je me sente légèrement mal à l’aise ! C’est pas comme si vous vous étiez partager les tâches entre déballer ma vie et manquer de vous taper dessus ! »

    Il m’énerve, il m’agace, il me fout en rogne, j’ai envie de l’étriper, de le frapper, de lui massacrer sa gueule magnifique, de hurler contre lui, de lui dire qu’il a pas le droit de m’en vouloir, qu’il a pas le droit d’être en colère contre moi, je voudrais qu’il arrête son petit manège à la con, que je le prenne par le bras, et qu’il rougisse un petit peu, que je lui grimpe dessus et qu’il râle, mais pas méchamment. Non. Pas méchamment. Mais il a l’air déterminé. Bien décidé à s’engueuler. Alors que je déteste ça.

    « Et puis je comprends pas pourquoi t’es en colère ! Je vois pas en quoi l’identité du mec qui me saute te regarde, de toutes façons. On n’est pas !... »

    Ma voix se brise avant que je puisse finir ma phrase. On n’est pas ensemble. Non. Alors tu devrais pas m’en vouloir. Je baisse les yeux, j’ai plus envie de parler. Si c’est pour continuer à s’engueuler dans le vide, ça ne sert à rien. Je soupire bruyamment. Je me gratte le coude jusqu’à ce qu’il saigne. Je retiens mes larmes, mais j’ai les yeux humides. Je renifle le plus discrètement possible, mais il l’entend, c’est sûr. Alors je gueule un « MERDE ! » en balançant un coup de pieds dans mes chaussures, parce que j’ai plus rien à dire, et que je suis coincée.



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William Lawford
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Sam 8 Sep - 22:41

May se crispe à vue d’œil. Elle a marmonné un truc que j’ai à peine entendu après que j’aie fait allusion à ses nuits avec Léo et maintenant, elle entortille son nœud d’un geste plus que nerveux. Je sais pas ce qui se mijote dans sa tête, mais elle a pas l’air d’en mener plus large que moi. Je me contiens parce que c’est dans ma nature, mais elle… Je la connais bavarde et expressive au possible. Elle a sûrement des tas de choses à me jeter à la figure. Je ne sais pas si je suis prêt à toutes les recevoir.

La profonde ironie dans son ton conforte mon impression. Furieuse, elle l’est certainement tout autant que moi. Génial. On va pas aller loin si on est tous les deux sur le bord d’exploser. Ou plutôt, on ira certainement trop loin. Avec des paroles qu’on va regretter mais qu’on pourra pas s’empêcher de cracher. Mettre les pieds dans le plat ? J’ai jamais fait, je suis d’un genre très fuyard. Ca va être une grande première.

« J’y suis pour rien, moi, c’est pas de ma faute si ton ami sait pas tenir sa langue sur vos escapades… » je grogne, de bien mauvaise foi.

Mais on tourne autour du pot. Je pourrai rejeter tous les torts du monde à Léo, de « ose mettre May mal à l’aise » à « expose trop sa putain de belle gueule » mais il est clair que le problème n’est pas là. Si on relie les causes aux effets, et les effets aux causes, on finit par remonter au véritable problème, qu’aucun de nous deux n’a envie d’effleurer, puisque même au moment où May s’y risque, elle ne termine pas sa phrase, même si la suite n’est pas difficile à deviner. Et ça me tue parce qu’elle a raison. Elle a complètement raison. On ne sort pas ensemble. Alors pourquoi ?

« Parce que je… Je… »


La suite ne sort pas. Je ne la connais pas, je me pose encore la question. Pourquoi j’ai tellement envie de tout casser rien qu’à l’idée que Léo ait touché May au-delà des câlins dérisoires que nous on a pu se faire ? Parce que May mérite mieux qu’un blondin maladroit ? Non. Sinon je ne refuserais pas l’idée que tout homme, Léo ou pas, ait pu toucher May un jour, or c’est le cas… J’ai envie de me frapper la tête contre un mur. J’ai envie que mon cerveau arrête de péter un plomb, que mon cœur arrête de s’affoler, et mes mains de trembler. J’ai envie de sortir de mon corps et prendre l’identité de quelqu’un d’autre, n’importe qui, tant j’ai honte de moi. J’ai envie de tout casser, de gâcher ce putain de bal où tout le monde s’amuse sauf moi, de crier pour que les gens voient que j’existe autrement que comme un connard insensible, inintéressant, apathique. J’ai envie de… J’ai envie… J’ai envie d’elle.

J’entends à peine son juron, je fais à peine attention à la chaussure qu’elle balance plus loin, au coude qu’elle se gratte. Je viens de comprendre. C’était tellement évident. Toutes mes réactions à chaque fois qu’elle s’approchait trop près, qu’elle me touchait de façon trop équivoque, qu’elle riait, toutes les fois où je la trouvais resplendissante, et plus récemment, toute ma rancœur vis-à-vis d’elle quand elle se montrait trop câline avec les autres. De la jalousie ? Certainement.

Ca aurait pu me soulager d’avoir enfin trouvé une réponse, mais en fait… Pas du tout. C’est pire. Ca ouvre tellement de voies derrière, maintenant. C’est comme si j’avançais à l’aveuglette jusqu’ici, en me cognant aux murs sans arrêt, jusqu’à ce qu’on m’ait donné une lampe-torche à faible luminosité. Je ne me cogne plus aux murs, je reste sur un couloir mais… Lequel ? Je n’ai pas assez de lumière pour éclairer tout ce qui se trouve devant moi. En bref, je n’ai aucune idée de ce que je dois faire maintenant. Coucher avec elle en espérant que ça me calme ? Rien que l’idée me dégoûte. On dirait un gamin qui pleurniche pour avoir un jouet puis le jette deux jours plus tard parce qu’il est finalement moins intéressant que ce qu’il pensait. Alors… Fuir ? Ca, je sais faire parfaitement. C’est le moins risqué. Au moins en attendant que je remette de l’ordre dans mes idées.

Brusquement, toutes mes intentions de mettre les choses au clair au prix d’une dispute avec elle tombent. Ce n’est plus la peine, maintenant que j’ai compris. Je lève les yeux vers May, sans bouger, mais toute trace de colère a quitté mon expression. Je veux m’imprégner de son visage encore une fois, juste une… Elle est sur le point de pleurer mais ça ne change rien à sa beauté. Ca me pince juste le cœur un peu plus. Et il se serre encore davantage quand je pense au fait que je vais encore devoir lui faire du mal. J’y suis obligé, si je veux paraître crédible et étouffer ces sentiments qui m’effraient. Je veux qu’elle se souvienne de ce que j’ai l’intention de lui dire.

Les quelques secondes où ma figure s’était adoucie s’envolent aussi vite qu’elles sont arrivées. J’attrape le bras de May et la tire vers moi, pour la plaquer à ma place, contre le pilier. Je me penche vers elle, en plaquant une main au-dessus d’elle, l’autre sur son menton pour relever son visage. Le mien n’est qu’austérité. Je la fixe avec l’expression la plus neutre de ma palette, mais lui parle de ma voix la plus froide :

« Ce n’est pas la peine de pleurer pour si peu. Laisse tomber, c’est inutile de discuter. Oublie ça. »


Je la lâche et remets mes mains dans mes poches, tranquillement. Je commence à reprendre la route vers la salle de bal.

« Fais ce que tu veux de cette soirée. Envoie-toi en l’air avec qui tu veux, ça m’est égal. »

J’étais incapable de la regarder en face, pour ça. C’était plus simple de le dire en ayant le dos tourné.
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May Bastide
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Dim 9 Sep - 16:30



    Jealousy, turning saints into the sea


    « Parce que je… Je… »


    Et voilà. On a tous les deux compris. Comme s’il s’était passé trop de choses pour que l’on s’en rende compte avant, ou du moins un peu plus tôt. Tout s’est enchaîné vite, trop vite ; du premier regard que j’ai posé sur toi jusqu’à aujourd’hui, combien de jours se sont écoulés ? Une dizaine, à peine, à tout casser. Et pourtant j’ai l’impression qu’il s’est passé cent ans. Cinquante à m’amuser, trente à avoir honte, et vingt à t’engueuler. Mettez deux handicapés des sentiments dans la même pièce, allumez la mèche, et contemplez-les s’auto détruire, bien installés dans vos fauteuils en velours rouge, pot de popcorn à la main. Même moi, je nous trouve ridicules.
    Les pupilles toujours rivées sur ses chaussures en toile ; qui elles, au moins, ne me reprochent pas d’avoir une vie sexuelle ; je cherche les mots qui arrangeront la situation, mais surtout son humeur. J’ai envie de m’excuser alors que c’est contre-nature, pour moi, de te promettre que je m’assagirais un peu, si tu me le demandes, j’ai envie de faire des efforts pour te décrocher un sourire, j’ai envie de te frapper pour que tu arrêtes de te prendre la tête pour des conneries, et que tu ne regardes que moi, j’ai envie de faire taire les pensées qui m’assaillent et me prient désespérément de me la boucler. J’ai envie de… J’ai envie… J’ai envie de lui.

    Je lève les yeux, m’apprête à m’exprimer, à tout arranger, si je le peux. A m’excuser de fautes que je n’ai pas commises, s’il le faut. Mais comme tu sais si bien le faire, une fois de plus, tu fous tout en l’air. Encore une fois, Will, tu gâches tout.
    En moins d’une seconde, je me retrouve sous l’ombre de ton squelette, tellement plus imposant que le mien, poignets emprisonnés, et dos plaqué contre un pilier froid. J’aperçois dans la pénombre ton effroyable expression, la pire de toutes au final : celle du type qui ne ressent rien, qui n’en a rien à foutre, juste bonne à me glacer le sang. Là, je fais moins ma maligne. Là, il est bien loin mon esprit de ninja intrépide. Là, je suis juste une fille de dix-sept ans, d’un mètre soixante à peine qui se tape le plus gros flippe de sa vie en blêmissant. Tétanisée. Paralysée. Tout juste capable d’ouvrir de grands yeux en contenant difficilement les tremblements qui me dévorent. Et le parpaing me tombe sur le coin de la gueule :

    « Ce n’est pas la peine de pleurer pour si peu. Laisse tomber, c’est inutile de discuter. Oublie ça. »


    La colère qui m’avait pourtant quitté lorsque j’avais cru t’avoir compris revient au galop, chassant sur son passage mon attendrissement et ma peur. Qui c’est le type qui est revenu me chercher pour obtenir une putain d’explication ? C’est pas toi, par hasard ? Je voudrais être dans ta tête, Will, pour avoir cette excuse si facile que tu sers à toutes les sauces, à savoir « oublie ça ». A tes mots, je me braque, et reprends des couleurs par la même occasion :

    « D’où est-ce que t’as vu que je pleu- »


    Mais je n’ai pas le temps de finir mes complaintes interminables que tu m’achèves sans pitié, tournant les talons et lâchant mes poignets. Crachant la plus impitoyables des phrases que tu avais en stock.

    « Fais ce que tu veux de cette soirée. Envoie-toi en l’air avec qui tu veux, ça m’est égal. »


    Toute la gentillesse que j’avais mise de côté pour t’en couvrir plus tard s’envole en un éclat. Bouche bée, les yeux écarquillés mais toujours aimantés au sol, la seule chose de claire dans ma tête est le bruit de tes pas qui s’évanouit lentement.
    Je chasse d’un revers de main une larme qui s’était fait la malle, serre les dents, ne dis rien. Quoi ? ça va se finir comme ça ? Non… Non ! Tu vas te barrer en me faisant croire que t’en as rien à foutre ? En m’envoyant chier comme la dernière des putes ? « Vas-y, May, vas te faire sauter, moi je m’en tape, moi qui ne sait même pas suffisamment cacher mes états d’âmes pour que même toi, la pire des connes, se rende compte qu’au fond, tu ne m’inspires pas que du dégoût, pas que de la haine. » Pas à moi, Turner. Pas à moi ! Tu te comportes tellement comme un débile que ça me donne des envies de meurtre, tu n’imagines pas, non tu n’imagines pas à quel point j’aimerai avoir assez de force dans mes biceps pour t’encastrer la gueule dans le mur ! Tu me fais mal, tu le fais exprès, et en plus tu me mens.

    « T’es… T’ES QU’UN GROS CON ! T’es qu’un putain d’enfoiré ! Et un menteur, en plus de ça ! Retourne-toi, Will ! Retourne- toi, et dis-moi que tu le pensais pas ! »


    Je n’attends pas sa réaction pour me mettre à courir dans sa direction. Je m’accroche à son costume, rien à carrer si je le déchire, ce sera de sa faute. C’est toujours de sa faute ! Mes doigts serrent fermement le tissu habillant toute son échine, jusqu’à ce que mes phalanges en blanchissent, jusqu’à ce que je les sente craquer. Et puis comme ça ne me paraît pas suffisant, je lui frappe le dos de mes petits poings. Une impression amère de déjà-vu. Sauf que maintenant ça n’a rien de drôle. Et quand j’ai fini de me massacrer les os de la main contre sa carcasse qui de toutes façons ne sent rien, je m’agrippe à nouveau à sa veste, refusant qu’il s’en aille.
    C’est bon, Will ! T’as gagné, alors reste ! Enerve toi, gronde moi, mais ne me tourne pas le dos en essayant de me faire croire que tu es impassible, non, ça je n’y crois pas ! T’as pas le droit de me laisser, t’es venu me chercher, tu m’as pêché même, tu m’as pas vendu, alors tu me gardes ! C’est ce que je pensais de toutes mes forces, et pourtant tout ce qui sortait de ma bouche n’avait rien d’aussi sympathique que sur le papier :

    « T’es dégueulasse ! T’es un connard, Will, t’es un connard ! T’es… »


    Et quand je n’ai plus d’insultes à balancer, mes poings arrêtent leur tentative de destruction de colonne vertébrale, et mes bras viennent s’enrouler autour de son torse.



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William Lawford
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Jeu 13 Sep - 19:31


L’indignation revient sur le visage de May, qui espère m’avoir caché ses débuts de larmes. Elle fait la fière mais j’ai vu ses yeux briller, je ne suis pas stupide. Juste cruel de les avoir provoquées. Je déglutis avec peine en l’entendant me cracher des insultes. Moi un gros con ? Complètement. Un enfoiré aussi, largement. Pardon, May. Pardon, pardon… Pardon. Je suis un imbécile fini. Tu as compris que je mentais tellement facilement. En moins de deux secondes, tu m’as démasqué comme un débutant. Ca rend les choses encore plus pénibles. Forcément, tu ne peux pas me laisser partir après ça, non. Moi qui avais espéré que tu me traites de connard fini et déclare que tu ne veux plus jamais me revoir, ça aurait été tellement plus simple... Mais il faut toujours que tu échappes à ma volonté, hein ? Pénible petite sirène.

J’accélère le pas quand je la sens courir derrière moi, mais ses mains me rattrapent et s’accrochent à mon costume, juste de quoi stopper ma marche. Elle finit par s’agripper totalement, m’empêchant tout mouvement, et marteler mon dos de ses petits poings en y mettant toute sa rage. Mon torse tressaille à chacun de ses coups, ma bouche reste silencieuse, mon regard rivé vers le sol. Je sais pas quoi dire. Mon état intérieur est un tel bordel que j’ai du mal à y mettre des mots. Chaque coup de May m’enfonce un peu plus dans mon désarroi. Rien ne s’arrange quand elle m’enserre le torse, au contraire, un nœud vient bloquer ma gorge. Mais je ne réagis pas d’un iota, je la laisse déverser tout ce qu’elle a à exprimer, que ce soit par insultes ou par coups. Je mériterais bien pire que ça pour ce que je vais faire.

Mes mains se posent doucement sur celles de May pour les retirer, sans la brusquer.

« Vraiment, tu es… »

Ma voix se noie dans la suite de la phrase. Rien ne passe dans ma gorge, même déglutir devient difficile. Je prends une inspiration silencieuse, en relevant la tête vers le plafond, comme si je recherchais l’aide d’une instance divine. La vérité, c’est que je réfléchis. Est-ce la bonne solution ? Le mieux serait sans doute d’affronter la réalité en face. Décortiquer ces sentiments qui se mélangent dans une totale confusion au creux de mon estomac et s’amusent à le nouer. Tenter d’y comprendre quelque chose, mais ça m’effraie...tellement. Je ne suis pas fait pour ça. Je veux continuer ma petite vie tranquille de gars qui se prend jamais la tête, qui ne pense qu’à lui et que tout indiffère. Je veux retourner quelques semaines plutôt, à la Loire, faire en sorte que je ne croise jamais cette chevelure bleue démente d’une fille tout autant folle et en même temps, je veux la rencontrer à nouveau. Je veux retourner quelques minutes en arrière, quand Léo est venu tout gâcher, m’exploser sans le vouloir la vérité à la face, je veux modifier cette soirée, faire un bal rien qu’avec elle dans un endroit tranquille, sans personne autour de nous pour nous dire des choses qu’on ne veut pas entendre, nous montrer ce qu’on ne veut pas voir. Je veux plus de temps pour ça. Je veux… Je veux apprendre comment arrêter de te blesser, May.

« … chiante. »


Le mieux est sans doute de disparaître.

Je lâche les mains de May pour lever les miennes vers mon visage. De dos, elle ne peut pas voir que je soulève lentement mon cache-œil. Je me laisse quelques secondes pour me concentrer, je n’ai pas droit à l’erreur. Je me souviens d'une discussion que nous avions eue sur les bords de la Loire, tandis qu'elle était à moitié affalée sur moi. Elle me faisait chier, et pourtant, maintenant, j'ai presque envie de dire que c'était le bon temps.

« Tu voulais voir mon pouvoir, n’est-ce-pas ? Ne l’oublie pas. Ca sera la première et dernière fois. Hais-moi. »

Hais-moi pour ce que je vais faire, hais-moi d’être si maladroit, hais-moi tout court.

Je me retourne au même moment, pour ne pas laisser à May le temps de réagir. Nos deux yeux se croisent, pour la première fois. Mon regard transmet réellement quelque chose, paradoxalement loin de ce que je ressens réellement. Un sentiment trop fort pour que May l’accueille d’un coup, je peux m’éclipser le temps qu’elle se remette de son vertige. Je remets mon cache-œil rapidement, et presse le pas vers la sortie du couloir. Cela s’effacera dans quelques heures, juste le temps de cette soirée, pile ce qu’il nous faut à nous deux. Moi, une diversion, toi, une solution de facilité. Alors hais-moi pour quelques heures, May.




Dernière édition par William Lawford le Ven 21 Sep - 21:43, édité 1 fois
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Prophetia
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Ven 14 Sep - 17:02

Les choses avaient dérapé sans que vous l'ayez vraiment chercher. Une bien triste fin de soirée. Ou presque.

Alors que tu t'éloignes dans le couloir, que tu laisses tes regrets derrière toi, que tu fuis cette fille que tu aimes visiblement trop pour toi, tu te fais repérer dans les couloirs William. Le professeur te somme de tout de suite retourner avec les autres et s'assure que ce soit bien le cas. Tu ne pourras surement plus t’échapper, ils t'ont à l'oeil à présent. Rassure toi, la nuit est déjà bien avancé, ton calvaire ne sera plus si long.

De ton coté May, la haine qu'à insufler Will en toi n'est peut-être pas aussi forte que ce besoin de ne pas être seule, à moins qu'ils ne soient simplement compatibles. C'est pourquoi tu ferrais mieux de décider de ramasser tes chaussures pour retourner profiter du bal. Au bras de Léo ou d'un autre. Juste de quelqu'un qui ne tournera pas les talons pour te laisser seule au milieu d'un couloir désert.

William reprend la suite avec son retour dans la salle de bal et May arrivera quelques minutes plus tard.

La nuit n'est pas tout à fait terminé mes agneaux.
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William Lawford
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Ven 21 Sep - 23:03

Mon nom résonne plusieurs fois avant que je ne l’entende percer ma bulle de solitude. « Monsieur Lawford ! ». C’est la voix d’un professeur. Il ne manquait plus que ça. Je me retourne docilement mais mon oreille reste distraite aux réprimandes qu’il me fait. Mon esprit est ailleurs, accroché au couloir, plus loin, où j’ai laissé une sirène aux cheveux bleus. Une sirène que j’ai fait pleurer et qui me hait, maintenant. Dois-je y retourner ? Impensable. Pourtant, mes jambes en meurent d’envie.

Mais le professeur a décidé d’une toute autre direction. Je ne cherche même pas à contester sa décision. Je le suis, bêtement, la tête vide. C’est lorsqu’il pousse les portes de la salle de bal que je réalise. Regagner la fête ? Maintenant ? Sans May ?

« Attendez, je… »

Mais le prof ne m’écoute même pas, il me saisit au bras et m’attire vers l’intérieur, en me rappelant à l’ordre aimablement mais avec une fermeté sans conteste :

« La soirée doit se dérouler sans accroc, monsieur Lawford, montrez-vous compréhensif, je vous prie. »

Compréhensif. Compréhensif de quoi ? C’est lui qui ne comprend pas. Je ne veux pas y retourner. Je ne peux pas. Je tourne les yeux vers la fête qui bat son plein, avec l’expression d’un gamin qui se serait perdu en pleine foire. Autant dire, totalement paniquée.

Quand je me retourne pour argumenter, il est trop tard. Le professeur s’est déjà éloigné, et me lance quelques coups d’œil clairement dissuasifs. Je soutiens son regard quelques secondes, avant de tourner la tête, en laissant échapper un juron. Je sais pas pourquoi ils tiennent tant à ce qu’on reste sagement dans l’espace de ce foutu bal mais ça fait chier. Vraiment.

Pas le choix. Je m’enfonce dans la foule à grands pas, en baissant la tête, dans l’espoir que personne ne me reconnaisse. Le pire de tout serait que Léo se pointe comme une fleur en me demandant où est passée May. Je lui avais promis de la ramener, je me vois mal lui sortir des excuses vaseuses… Et puis, je suis pas sûr d’avoir passé mon envie de le cogner. Dans tous les cas, les choses empireraient, donc j’évite. Je fuis. Comme d’habitude. Il n’y a que ça que je sais bien faire, après tout.

Je bouscule les gens en passant mais je me fiche pas mal de froisser leur petite apparence parfaite toute étudiée pour la soirée. La mienne est complètement broyée dans le maelstrom qui me fout un bazar intérieur pas possible. Alors la petite tâche sur leur nouvelle tenue, non, j’en ai rien à foutre. Je cours, c’est tout. Je marche aussi vite que je peux, mais c’est inutile. Mes craintes ne s’envolent pas pour autant, au contraire. J’ai l’impression très étrange d’un poids qui bloque ma gorge et tombe comme une enclume jusqu’au fond de mon estomac. Je ne respire plus, plus du tout... De l’air, vite.

Passer la porte d’un des balcons m’apporte de l’air, oui… Mais ça ne me satisfait pas. Je n’ai gagné que le confort de la solitude. La porte-fenêtre est grande ouverte, quelques personnes passent, mais elles se font discrètes, loin du brouahaha de l’intérieur. Je ne vais pas mieux, je suis simplement délesté du poids du regard des gens et de l’inquiétude d’être repéré par quelqu’un que je connais. Le balcon est en hauteur, je ne peux pas m’échapper plus loin mais ça fera l’affaire. Je vais juste me terrer dans un coin, jusqu’à la fin de la soirée.

Je m’accroupis donc, dos à la porte vitrée, sans pour autant gêner le passage. Je tourne clairement le dos à la fête. Hors de question que j’assiste à un déballage de bons sentiments joyeux alors que je ne suis que ravage. Et surtout… Hors de question de voir May maintenant. Elle me déteste, c’est déjà bien suffisant. Je ne suis pas sûr d’assumer son regard plein de haine, toute la force de son jugement destructeur alors que c’est moi qui l’ait engendré, de mes propres mains, ou plutôt yeux. Alors que je me trouve déjà tellement misérable.

Complètement contradictoire, voire masochiste, oui.

Je replie les genoux vers mon torse, avec un long soupir. Je fixe la paume de mes mains, comme si je ne les reconnaissais plus. Une seule et même question me martèle l’esprit, jusqu’à devenir obsédante. Mais qu’est-ce-que j’ai fait ?

Une énorme connerie, de toute évidence.


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May Bastide
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Sam 22 Sep - 23:09



    « …chiante. »

    Un mot. Qui claque dans le silence glacial du couloir, qui fissure le restant de cœur que j’avais, qui fait vibrer chaque os de mon squelette et s’échoue mille fois en échos dans ma tête. Mon ventre se serre, ma gorge se noue, et je suis presque sûre que le truc dans ma poitrine rate un battement, peut-être même deux. Pourtant on me l’a souvent dit ! Combien de fois mes frères m’ont-ils envoyé balader d’une claque sur le front en me le criant ? Combien de fois mes supposées copines m’ont-elles fait taire en tournant les talons et en le murmurant ? Même Léo a du me l’envoyer à la figure, quand je lui piquais trop de couverture, ou quand je chantais un peu trop fort. Et je l’ai toujours pris à la rigolade, une banane collée sur le visage, une petite vanne du style : « Oh ça va, les connards ! » et puis on n’y pense plus. Mais pourquoi ça fait si mal ? Pourquoi mes larmes affluent quand ça sort de sa bouche ? Pourquoi je me préoccupe de ce qu’il pense, lui, et pas les autres ? Pourquoi me blesse-t-il, alors que seul son avis m’importe ? Pourquoi ? Pourquoi j’ai mal au cœur, et pourquoi toi tu fais genre que tu t’en fous ?

    Sans m’en rendre compte, abasourdie et décontenancée par le choc, je le laisse délier mes doigts de sa veste, et abandonne mes bras ballants, effleurant les volants de ma robe. Ça sert plus à rien tout ça, hein ? J’ai bien été trop conne de passer deux heures devant ce miroir avec Erika, à m’encombrer d’une tresse, de jolis vêtements, juste pour toi. Parce que maintenant tu t’en vas, hein ? Et tu t’en fiches bien de comment je m’habille spécialement pour toi. Qui s’en préoccuperait, de toutes façons… Je n’ai pas le temps, pas la force de répliquer, de me mettre en colère et de le frapper encore qu’il se retourne déjà.
    Non, pas tout de suite, Will, s’il te plait. Laisse moi le temps de digérer ce que tu m’envoies à la gueule avant de me planter ton regard dans le mien. Laisse moi le temps de ravaler mes larmes. Laisse moi le temps d’avoir l’air calme, énervé, furieux, indifférent, froid, agacé, blasé. Tout ce que tu veux. Mais je veux pas que tu vois le genre d’expression que je porte maintenant : celle de la fille qui s’est faite marchée dessus. En beauté. Yeux rouges, lèvres serrées et tout le tralala.
    Et je m’auto proclame grande perdante de notre jeu.

    « Tu voulais voir mon pouvoir, n’est-ce-pas ? Ne l’oublie pas. Ca sera la première et dernière fois. Hais-moi. »

    Pas le temps de réfléchir, de toutes manières ça m’arrive peu, pas le temps de protester, pourtant ça, je sais le faire, que je me sens engloutie dans quelque chose qui ne me ressemble absolument pas. Balayée la tristesse, la honte que j’avais d’apercevoir mon reflet dégoûtant dans tes iris, ma fierté piétinée sous ton talon du rejet que tu m’infligeais, non, tout ça n’existait plus, parce que là, je te déteste. Je te regarde et tu me dégoûtes, toi qui oses me juger, toi qui oses poser des droits sur un passé qui ne te concernait pas, je te hais. Je t’observe t’éloigner, et ça ne me fait ni chaud ni froid, en fait je me contente de murmurer un « Casse toi, Turner, casse toi. » pour arracher le dernier mot, mais c’est tout l’effet que ça me fait. Je te méprise, Will, je te méprise tellement que ça me démange les poings de te frapper, ça me titille les lèvres de te cracher dessus, je te hais, je te hais tellement. La raison ? Je ne sais pas. Peut-être. Sûrement. Parce que tu ne m’aimes pas.
    Tu t’éloignes. Je m’en fous. Hors de ma vue, je ne m’en porterai que mieux, de toutes façons qu’est ce que tu m’as apporté de plus ? Hein ? Tu peux me citer une bonne chose depuis que je t’ai rencontré ? Non, tu pourrais pas. Parce qu’il n’y en a pas. Tu disparais de mon champ de vision. Je suis contente. Je souris, un ricanement m’échappe, même ! Ah enfin, la pollution visuelle vient de décamper, c’est pas trop tôt !
    C’est pas trop tôt…

    Je ramasse mes chaussures, et les chausses lentement : pas pressée, faudrait pas que je recroise cet enfoiré dans les couloirs ! Je prends une direction différente de la sienne, la salle du bal, autant m’amuser, maintenant ! Maintenant que je me suis enfin débarrassée de toi. Toi que je déteste. Toi que je méprise. Toi que je hais au-dessus de tout.
    Je trottine dans les couloirs, presque guillerette de t’avoir quitter : ça rebooste, la haine, ça revigore d’un coup, c’est dingue ! J’essayerai de te détester encore, quand j’aurais le moral dans les chaussettes. Mais ça sera facile. Tu es tellement peu aimable, Will. Toi, ta tête de déprimé, tes fringues toujours noirs et ton humour miteux. Ha. Tu me donnes envie de vomir, quand je vois ta gueule.

    Je rentre dans la salle, jette un coup d’œil à droite, à gauche, toujours la même populace. Toujours les mêmes pétasses qui se tortillent sur le dance floor. Toujours les mêmes beaufs qui essayent de les ramener dans leurs lits, verre de faux jus d’orange à la main, et bouteille de vodka dans le sac à dos. Moi j’ai besoin d’air. L’excitation de la haine, ça vous chauffe les joues, ça vous brûle la peau.
    Je traverse la salle d’un pas sûr et déterminé, pousse les quelques poules qui prenaient trop de place sur le trajet, ne lance qu’un vague murmure d’excuse hypocrite et débarque sur le balcon : bingo. Mon feeling, mon instinct, ils ne me trompent jamais. Léo est là, tout seul, enfin non. Il a la meilleure compagnie souhaitable : un bon verre d’alcool au hasard qui vous grille le foie, vous met l’estomac et la tête à l’envers et vous fait oublier tout et n’importe quoi. Je m’approche, et je l’apostrophe avec ce que je crois être de l’humour :

    « Hey, Léo ! Toujours pas de pouffe à ton bras ? »

    Je lui arrache le verre de la main et m’affale sur ses genoux. Je le regarde et je le trouve beau. Je lui caresse le menton du bout de mon pouce, boit une gorgée de l’étrange truc qui sent à dix kilomètres de là, me brûle la gorge et lui pose un discret baiser sur la commissure de ses lèvres : lui, je l’aime. Je l’aimerai toujours. Toi, Will, je te méprise. Aujourd’hui. Vraiment. Je te déteste. Et pourtant je ne sais même pas pourquoi.

    « Mais si tu veux… »

    Je glisse mon visage dans son cou, y imprime la marque de mes lèvres et remonte à ses oreilles pour lui chuchoter tendrement, vilainement aussi, d’une manière :

    « …Je peux l’être pour ce soir, comme d’habitude. »

    Parce que de toutes façons, rien ne me retient. Et surtout pas un certain Turner. Non surtout pas toi.






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Léonard d'Armancie
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Mar 25 Sep - 23:44

Hey salut, mais vous êtes là vous ? J’croyais que vous suiviez May et le pirate des caraïbes. Peut importe, puisque vous êtes là, autant rester.
Quand machin est parti pour récupérer sa dulcinée qui est je vous le rappelle la mienne aussi, je suis venu ici pour faire le vide, pouvoir méditer, me recentrer sur moi-même et surtout, SURTOUT… picoler en cachette. Hop, une mignonette d’Absinthe dans la poche intérieur et personne ne remarque. Saviez-vous qu’en buvant ce breuvage, je viole plusieurs loi. Tout d’abord celle qui dit que l’alcool est interdit dans l’établissement, et celle qui dit que l’absinthe est interdit en France. On en trouve chez certains vendeurs je sais, mais ce n’est qu’une absinthe modifié. Cette petite fée verte a été importée de Suisse où le breuvage est semblable à celui du XVIIIe.
En plus, de l’effet de l’alcool, l’absinthe non modifié contient un taux élevés de THC que l’on trouve aussi dans le cannabis.

C’est pourquoi après avoir sifflé les trois quarts de la bouteille, je dois vous avouer que les idées dans ma tête sont ultra résumé. Par exemple : « Will est peut être un type sympa mais je ne supporte pas l’idée qu’il soit prêt de May et qu’il pose ses lèvres contre les siennes. » devient « Will = Connard ».
Aussi « May est sublime, fine, gentille, drôle, tendre, sexy, folle, brillante, scintillante, extravagante et quasi parfaite » devient « May = Bonne ! ». Et je suppose que « j’ai étais arrêté pour conduite en état d’ivresse » deviendrait « glouglou vroumvroum tududutududu ».


«Hey Léo, still no bitch on your arm » (l'alcool me rend british...)

Tiens, une voix familière… Attendez, laissez mon cerveau faire le chemin... Voix cool… cheveux bleu… branchie… c’est May !

« But if you want ».

Elle glisse ses lèvres dans mon cou… merde je fais quoi d’habitude là… Allez concentre toi Léo… May… bisous… cou… chocolat (oh du chocolat, c’est bon le chocolat) NON ! May… bisous…cou… sexe… OUI ! Ça y est je sais, je dois bander normalement !

« I suck... »

Ça c’est du sexe ! C’est sur c’est pour baiser… enfin il me semble mais OH… la mémoire me revient d’un coup… embrasser Will, le cupcake sur la robe, May qui se casse, moi qui m’excuse, Will qui l’a rejoint, le criquet dans Mulan (tiens, qu’est ce que ça fait là ça ?).

« Hé ! Qu’est ce que tu fous là »

Je m’écarte un peu en disant ça parce que ces lèvres sont toujours pendues à mon cou et qu’il y a un moment où mon cerveau de Satyriasis va prendre le dessus.

« T’es pas censé t’envoyer en l’air avec ton mignon ? J’me suis excuser auprès de lui et j’pensais qu’il allait s’excuser au près de toi. D’ailleurs je m’excuse aussi auprès de toi. Mais tu m’excuseras de la question, qu’à tu fais du prince charmant ? T’as couché avec et tu t’es fais un pendentif avec son pénis ? »

Pourquoi cette idée ne me semble même pas idiote ?

« Oh et puis on s’en fou ! Tiens glouglou. Moi je glouglou depuis une bonne demi-heure et j’ai plus les troues en face des yeux tu vois ? »

Je lui tends la mignonette et allume une cigarette. Avec un regard comme ça, je suis bien obligé de lui donner une cigarette aussi. En plus, je suis pas en état d’argumenté un refus.

« Bon allez, j’vais te dire tout ce que j’ai sur le cœur et dans la tête… Je t’aime, t’es magnifique ce soir et comme tout les soirs, j’suis désolé pour le cupcake et pour avoir embrasser Will, dans d’autre circonstance j’aurais bandé, désolé pour ça aussi, j’trouve que les hérissons c’est cool parce que même si ça pique, et ben c’est mignon, par contre j’aime pas trop les blaireaux parce que ça pue grave et que ça casse les voitures, pourtant j’aurais kiffé être à Poufsouffle, et les lapins crétins aussi sont cool, je connais pas ma sœur, je flippe de la rencontrer mais en même temps j’en ai envie, l’absinthe c’est pas légal mais on s’en fou, porter un pull orange non plus c’est pas légal pourtant j’suis sur que Will en a un, et j’arrête pas de me demander si t’es amoureuse de lui, parce que j’crois que j’suis amoureux de toi, à notre façon mais tout de même amoureux de toi comme personne ne le serra jamais, oh regarde y a un caleçon par terre, ah non c’est un mouchoir, tu te rappelle quand on a dit qu’on se marierait j’t’ai donné la chevalière, j’pense que j’devrais pas te la redonner. Par contre, maintenant j’suis émancipé et comme t’as plus de 15 ans, si ton papa est d’accord on pourrait se marier pour de vrai. Je comprends pas que t’aimes les cupcakes, c’est jolies, mais c’est pas bon, par contre j’veux pas d’enfant tout de suite, j’ai peur de pas y arriver, t’es splendide ce soir, et comme tout les jours d’ailleurs, j’suis sur que le pouvoir de Will c’est le même que celui de Cyclope alors May, mais si dans les X-Men, est ce que tu veux bien, celui qui lance des rayons lasers, m’épouser ? »

… Mais depuis quand j’ai cette bague moi… bague en or… ça coute cher… fortune Armancie… Famille Armancie… le Compte et la Comtesse… Mariage… Maman… ah oui j’me rappelle maintenant, je garde toujours l’alliance de ma mère près de moi depuis qu’elle est morte. C’est une bague très intéressante parce qu’elle a appartenu à ma grand-mère, en fait elle a était gravé des… MAIS JE SUIS EN TRAIN DE LA TENDRE A MAY LA !

Le plus affreux dans tout ça, c’est que je sens que l’alcool n’a fait que propulser le geste. Le moins affreux, c’est que je désire vraiment l’épouser… C’est peut être l’inverse… je ne sais plus…
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Prophetia
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Lun 1 Oct - 9:15

May, Erika t'appelle à travers la porte, te demandant de revenir, quelques secondes. Et tu ne peux rien lui refuser, vraiment. Alors tu rentre, entraînant Léonard avec toi, le lâchant une fois le palier passé pour aller discuter avec ta copine. Quoi de plus génial, qu'une vraie copine ? Alors vous voilà, entre hommes, face à face, à ne pas faire de faux semblant pour la belle, cette sirène, cet envoûtement. Pourtant, alors que vous alliez commencer un merveilleux combat verbal, et peut-être physique, les lumière s'éteignent. La panique vous prend, ou simplement l'énervement. Vous n'êtes plus en état de faire du zèle. Seulement, la voix du directeur allemand, que vous reconnaissez à ce ton péremptoire et ce petit accent, vous somme de rejoindre l'extérieur pour admirer les feux d'artifice. Etant devant la porte, vous n'avez pas vraiment le choix et vous dépêchez de rejoindre la pelouse.

Seulement, il y a un problème. Un problème de taille. May ne revient pas. La jolie, alors que tout le monde était surpris du changement de luminosité, état surprise de la pression sur ses hanches. Elle a en premier cru à une mauvaise blague avant de sentir une main sur sa bouche, et puis plus rien.

William, tu reprends la suite du sujet, inquiet de ne pas voir May revenir. Tu peux aussi bien accusé Léonard que partir à sa recherche, mais les professeur ne te laisseront pas entrer. Vous pouvez vous séparer très rapidement pour terminer le sujet si vous le souhaitez.
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Dim 7 Oct - 21:40


Je comptais rester sur mon coin de terrasse, affalé sur le sol, à ruminer des pensées sombres comme je sais si bien le faire, oui, je comptais reprendre mon masque de Will le dépressif qui me colle à la peau depuis toujours, parce que c’est le seul qui me convient et qui m’épargne le contact d’autrui. Ca aurait été tellement plus simple de continuer à bouder dans mon coin, seul. Je préfère m’auto-flageller plutôt que risquer des confrontations avec les autres où j’ai tout à perdre. Sauf que, ce soir, le destin se fout clairement de ma gueule. Dès que ça se calme un peu, il en rajoute, en empirant les choses, bien évidemment. J’ai cru à une mauvaise blague de sa part au moment où May et Léo se sont rejoints sur le balcon, à quelques mètres à peine de moi, pas assez pour les entendre, mais suffisamment pour les voir.

Putain mais c’est de l’acharnement.

Je reste quelques secondes à les fixer, oh, pas très longtemps. Je n’entends pas ce qu’ils se disent, mais c’est pire : il me suffit de voir May se pencher vers l’oreille de Léo et mon imagination s’en donne à cœur joie. Quoique, y a même pas besoin d’imagination, là. Cette lascivité dans ses gestes est flagrante quant à ce qu’elle peut lui dire… Je détourne aussitôt la tête, de l’autre côté. Insupportable.

Ils ne m’ont pas vu. Si ça ne m’arrangeait pas à ce moment-là, ça aurait presque pu me vexer. D’ailleurs, une partie de moi se sent piquée dans sa fierté, comme si je n’étais qu’un vulgaire figurant qui ne faisait pas le poids face à une telle relation et qu’on a remis à sa place, mais je la bâillonne bien fermement, cette vicieuse. Ce n’est pas le moment d’aller faire le coq devant les deux tourtereaux. Ce n’est pas mon genre, surtout. Mon genre, c’est me lever de ce coin poussiéreux et aller m’enfoncer dans un autre coin plus sombre et dépeuplé. Et je le fais, avec un long soupir, à peine retenu, qui n’est qu’un léger aperçu de la lassitude qui m’emplit. Je n’ai plus envie de me battre. J’ai peur de me battre. Je vais juste revenir dans ma vie habituelle de fantôme, dans mon tableau gris sans tâche bleue en plein milieu pour le réveiller.

Ca, c’est ce que je me dis. Je me convaincs d’être lâche, alors que je brûle encore de colère, je le sais. De haine, de jalousie, et j’en passe, surtout quand mon regard capte malencontreusement une seconde de scène qui s’en irait sans doute pas de si tôt de mon esprit. Juste le temps de retourner vers l’entrée, mes yeux se sont posés presque par hasard sur une bague en or tendue vers May. Par Léo. Léo qui tend une bague hors de prix à May. Là, tout de suite, sous mes yeux. Là encore, je ne les entends pas. Là encore, je n’en ai pas besoin pour deviner ce qu’ils se disent.

Je fuis à l’intérieur, aussitôt, presque effrayé. Comme si je venais d’assister à une scène que je n’aurais jamais dû surprendre. Je referme la porte derrière moi, et m’y adosse, le souffle irrégulier. Je me sens mal tout à coup. Très mal.

« Oh non… Non, non... »

J’ai rêvé, ça ne peut être que ça. Ou alors, je me fais des films, c’était un geste sans réelle importance, ou plutôt, pas celle que j’imagine. C’est stupide, après tout. A notre âge, c’est impossible, irréel. Il a quoi, ce Léo, dix-sept, dix-huit ans ? En plus, il était ivre, il a simplement pété un câble, voilà.

Je n’ai pas plus le temps de me rassurer. Une jeune fille s’approche de moi, avec la visible intention de passer la porte que je suis en train de bloquer. Machinalement, je m’écarte, toujours plongé dans mes pensées.

« May ! »

May ? Quoi May ? Pourquoi ? Qui ?

C’est la fille que je viens de laisser passer, une de ses amies, sans doute. Et je suis à trois pas d’elle. Et May approche à grands pas, derrière.

« Merde. »

J’aurais pu courir comme un dératé, mais d’une, c’est pas très classe, et de deux, ça me grillerait plus qu’autre chose. Du coup, je me décale simplement sur le côté, vers un coin à demi-caché par l’obscurité, en espérant qu’elle ne me voie pas. Des précautions peu utiles, car les deux filles s’en vont très vite joyeusement vers la foule, plus loin. Je lâche un soupir, de soulagement, cette fois-ci. Ouais, c’est un peu la honte de se cacher comme ça d’une fille, mais j’ai pas le choix. Je suis pas prêt à assumer le regard de May, encore moins s’il est plein de la haine que je lui ai refilé.

Je m’extirpe de mon coin, dans l’intention de m’éloigner, mais c’est ce moment-là que je choisis pour remarquer Léo, à deux pas de moi, lâchement abandonné. La surprise ne dure pas deux secondes avant de laisser place à un mépris teinté d’une pointe de satisfaction. Au moins, maintenant, on est à égalité. Abandonnés par la même fille un peu trop frivole et fofolle pour nous.
Je reste là, planté comme un con. C’est bien gentil de le fixer de mon regard noir sans agir... Mais je me suis pas encore décidé. Je pourrais suivre ma sage raison qui me recommande de m’en aller, tout comme je pourrais écouter mes instincts les plus bas qui me soufflent de laisser mes poings parler. Au final, je ne fais rien. Ou presque. J’ai juste envie de le provoquer, un peu.

L’extinction des feux me fait ravaler la pique que j’allais lui lancer bien méchamment. Je lève la tête, surpris. Les élèves autour chuchotent aussi, pas plus avertis que moi. La voix du directeur des tarés de l’Est retentit et nous explique calmement la marche à suivre. Contrarié, je fronce les sourcils. C’est pour ça qu’ils tenaient absolument à ce qu’on reste dans la salle ? Pour un feu d’artifice à la con ? J’ai même pas le temps de râler. Tout le monde se bouscule, même les profs poussent pour accélérer le mouvement. A croire qu’ils vont s’envoler sans prévenir, ces foutus feux d’artifice.

Je traîne à la fin, pas pressé de rejoindre la pelouse, ce qui fait que j’ai une belle vue sur la masse d’élèves qui descend les escaliers, face à moi. Un détail m’interpelle, très vite. J’ai beau chercher, rien. Pas la moindre tête bleue. Je me tourne vers Léo, à ma droite :

« Hé, où est passée May ? »

Il est bourré comme un trou, ce con, je suis même pas sûr qu’il ait compris ma question.

« Pourquoi tu l’as pas suivie ? »

Je ne cache pas les reproches, dans ma voix. Il se pointe comme une fleur pour reprendre May, et il est même pas fichu de la garder correctement. Du foutage de gueule.

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Jeu 11 Oct - 14:20

-MAY !

Erika, tiens il me semblait pourtant qu’elle ne venait pas. Elle me sourit un peu et rejoins son amie sans rien dire en me laissant là comme un con, une bague à la main. Je ne la retiens pas et positive en me disant que ça ferra plus d’absinthe pour moi héhé. C’est toujours quand on dit ça qu’il arrive un truc du genre, la lumière s’éteint et on ne trouve plus sa bouteille. Mais putain, pourquoi est ce qu’ils ont éteint cette putain de lumière ?
Au loin j’entends un accent allemand qui gueule un « JA JA JA TOUS DEHORT POURT LE FEUT DARTIFICT JA JA JA ! »… l’alcool déforme un peu les choses peut être, m’enfin l’idée générale est la même.

J’ai à peine le temps d’allumer une cigarette que tout le monde sort en se poussant. Oh fait chier, tu es tranquille et tout et là VLAN, les paparazzis… Que voulait vous, grand pouvoir (même incontrôlé) grande responsabilité… Vous croyez qu’on peut devenir des supers héros après l’école ?
Oh et merde, voilà le capitaine…

- Hé, où est passée May ?

- Avec Erika. J’étais calme et je répondais brièvement par flemme.

- Pourquoi tu l’as pas suivie ?

- Parce que je sais qu’elle reviendra. Elle revient toujours vers moi. J’ai pas besoin de la chercher, on est sur la même route en permanence.

J’avais dit tout ça avec une voix posée et j’avais une telle impression de puissance face à son reproche mal placé. Si elle était revenu vers moi ce soir, était-ce ma faute ? Non. Ne lui ais-je pas laisser une chance ? Si. Je l’ai laissé seul avec May et une demi-heure plus tard, elle revenait auprès de moi en crachant sur son bandeau.

- Ceci dit, elle a du sortir maintenant, cherchons là, une tête bleu, ça devrait se trouver facilement non ?

Allons-y cherchons la sirène pour mieux se la disputer. Cherchons là en prenant soin de ne pas trop tituber, les profs sont trop proches. C’est dommage quand même, c’était une soirée pour clore une semaine d’échange et j’n’ai fréquenté que des gens de Clever… AH ben non, je crois que la pseudo-Julie était russe. Putain, j’ai demandé May en mariage… quel con, j’me dis que d’un côté j’en ai peut être un peu envie c’est vrai, mais May ne se mariera pas maintenant, c’est totalement ridicule.

-Bordel mais elle est ou ? Je ne vois pas Erika non plus.

Bizarrement j’étais un peu inquiet, même si je savais que May aurait facilement pu se perdre, je savais aussi que c’n’était pas l’genre d’Erika. Putain May, t’es ou ?
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Dim 21 Oct - 22:21

- Parce que je sais qu’elle reviendra. Elle revient toujours vers moi. J’ai pas besoin de la chercher, on est sur la même route en permanence


Mais… Quelle réponse de péteux.

Je ne dis rien mais mes poings meurent d’envie de s’exprimer. J’ai l’impression d’être face à un gosse qui me nargue en sautillant partout et qui chantonne joyeusement « Nananèreuh, moi je suis meilleur que toi, moi May m’aime plus que toi, et ragnagna »… Mais du coup, c’est pas plus mature de ma part de voir les choses comme ça, je crois.

Ah… Cette histoire commence sérieusement à me faire chier.

- Ceci dit, elle a du sortir maintenant, cherchons là, une tête bleue, ça devrait se trouver facilement non ?


Cette fois-ci, je réponds, bras croisés et de bien mauvaise foi :

« Gnm. J’ai déjà cherché, elles sont pas sorties. »


Mais il va quand même vérifier et je le suis d’un pas traînant, en fourrant mes mains dans mes poches. Je regarde Léo d’un œil mauvais et réprobateur mais je dois me rendre à l’évidence : il est tout autant inquiet que moi, si ce n’est plus. Il faudrait peut-être enterrer la hache de guerre, juste le temps de les retrouver… Juste ce temps-là, pas une seconde de plus.

« Elles ont dû rester à l’intérieur, je lance, d’un ton plus calme. On va voir ? »

Je remonte les escaliers, prêt à pousser les portes de la salle mais des profs sont postés aux entrées avec des airs de vigiles. Je fronce les sourcils. Ca sent les embrouilles, ça, encore. En effet, dès que j’amorce un pas vers l’entrée, l’un d’eux s’avance et me dissuade aussitôt d’un ordre pas très aimable. Je proteste :

« Attendez, je dois vraiment retourner à l’intérieur. Quelqu’un est resté là-bas !

-Personne n’est resté à l’intérieur, vous feriez mieux de rejoindre vos camarades immédiatement. »

Ok, il veut rien entendre. J’évalue d’un coup d’œil la carrure du type. Il est pas très solide, je pourrais le maîtriser, mais les autres profs autour me tomberaient aussitôt dessus. Impossible de passer en force, il va falloir trouver un plan. Je me tourne vers Léo, de très mauvais poil, de plus en plus agacé par la tournure des évènements :

« Bon bah je compte sur ton radar à têtes bleues pour retrouver May. A ton avis, où elle est passée, toi qui la connais si bien ? »

Bah oui, puisqu’ils sont sur « la même route en permanence », il pourrait deviner où elle est. Ironique ? Oh, si peu.
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