EVENT 02 - Sasha & Charlie

Messages : 128 Date d'inscription : 06/12/2011

Le bal est sur le point de commencer, pour de vrai. Certains dansent déjà alors que les élèves de Traditionem finissent les derniers réglages. Il faut dire, ce n'est pas rien à organiser.Mais tout devrait se passer pour le mieux après ça.

Sasha, tu viens aidé quelques élèves, à porter des plats, tirer les portes, tout ce que tu peux pour t'occuper. En réalité, tu ne pensais pas aller à un bal, un vrai. Mais c'est quelque chose à faire au moins une fois dans sa vie je dirais.

Charlie, tu arrives pimpante, légèrement en retard, un peu excitée par ce qui va se dérouler ce soir. C'est vrai, c'est pas tous les jours que les gens sont heureux. C'est pas tous les jours où tu ne dois te soucier que de la tenue de tes cheveux.

Sasha, on t'as donné un ensemble deux pièces, pensant que la veste du costard te vieillirait trop. On t'as à la place passé un veston. Il faut dire que le costume est impécable. Comme s'il avait été taillé pour toi. Charlie, les élèves chargés de la location des costumes t'ont prêtés une robe jaune et quelques accessoires écarlates. Tu en as même profité pour teindre tes cheveux en chocolat. En fait, tu es méconnaissable avec cette robe longue.

Sasha, tu commence le sujet. Tu appréhende un peu ta soirée avec Charlie vu comment ça s'est terminés la dernière fois. Mais en même temps tu te dis que ça ne peut que s'arranger, n'est-ce pas ? Charlie, tu prendra la suite.
N'oubliez pas que je suis toujours là.

Les petits plats dans les grands. Les grands plats dans les petits. Ou quelque chose comme ça.
La plupart des personnes de ta fraternité étaient venus donner un coup de main à la mise en place de la salle et tu t’étais retrouvé embarquer dans cette entreprise. Oh bien sûr, comme à ton habitude, tu n’eus pas la moindre chose lourde à porter. Tu fus chargé de mettre les chaises en place contre les murs tout autour de la pièce. Quelques plats de hors d’œuvre qui firent gargouillé ton estomac tant ils sentaient bon. Tu n’avais pas fait attention, occupé par toute cette préparation, au soleil qui déclinait dans le ciel, teintant la salle de bal de couleur chaude. Ce fut ce moment que choisit un Traditionem pour t’entrainer dans une pièce à part pour te présenter ta tenue de soirée. A vrai dire, tu n’avais pas vraiment songé à ce que tu allais porter alors tu étais soulagé. Sans plus de cérémonie, tu te préparas avant de retourner terminer d’aider avec les autres Fidei.

Et puis, doucement, la salle commença à se remplir. C’est quand le premier duo franchit les portes que tu t’en souvins. Tu allais passé la soirée avec Charlie. Un sourire commença de s’esquisser avant de disparaitre dans une expression plus anxieuse. Est-ce que tu vas réussir à être comme d’habitude avec Charlie ? Tu l’as bien croisé une ou deux fois, dans les couloirs pendant ces quelques jours depuis votre dernier tête à tête. Mais jamais rien de vraiment intimiste. Ta main accrocha le bord de ta veste. Tu n’étais pas sûr d’être capable. Capable de lui sourire comme d’habitude, capable d’apprécier sa chaleur et son sourire à leur juste valeur.

Le bruit autour de toi se brouille avec tes pensées alors que les gens commencent à prendre leur marques, à danser, à manger. Tu rejoins quelques Fidei que tu connais bien, juste assez pour leur sourire de façon presque naturel, de façon juste assez fausse pour te donner l’illusion que tout va bien. Au milieu d’un groupe où tu n’as pas besoin d’écouter ce qu’il se dit, juste d’être là, dans le cercle pour ne pas être tout seul avec tes pensées et Théo.

Soudain, tu sursautes quand un camarade te tapote l’épaule pour finir par te montrer la porte avec un petit sourire. Exprimant ton interrogation par ce mouvement de tête si caractéristique chez toi, tu finis par regarder l’endroit qu’il te montre et affiche un petit air surpris. Un petit soleil débordant de vitalité vient de passer la porte. Poussé par les personnes du cercle que tu avais investit en silence, tu la rejoins gardant l’une de tes mains serrées sur le bord de ta veste.

« Charlie. »

Ton regard s’attarde un peu sur ces cheveux. Tu es surpris. Mais tu ne dis rien. Et tu souris, pas comme tu aurais aimé lui sourire. Tu lui souris de ce sourire juste poli, ce sourire que tout le monde connait. Mais qui arrive à faire la différence dans le fond, si ce n’est toi.

« Tu es jolie. »

Tu lui tends la main, gardant ton expression polie, pour qu’elle la prenne. Juste pour sentir un peu sa chaleur. Simplement parce que tu n’as pas le courage de la prendre dans tes bras comme d’habitude mais que tu ne veux pas non plus de cette distance entre vous.

Cette soirée va bien se passer. Parce qu’il faut qu’elle se passe bien. Parce que tu ne veux pas la quitter comme la dernière fois. Alors tu éviteras. Tu éviteras tout ses sujets délicats et tu prendras soin de ne parler que de chose trivial, de chose sans importance. De chose dont tu te moques. Parce que tout se passera bien comme ça.

Je me sens légère. En fait, je me sens un peu différente. Je suis seule dans ma chambre avec cette robe que l'on m'a prêtés. Et j'avoue qu'elle est de toute beauté. Jaune. Comme un soleil. Doux, chaleureux. Et ces couleurs rouges, en ceinture et en perles. En broches et en tiare. On ne m'a laissé que l'embarras du choix. Alors j'enfile doucement cette tenue digne e certains films, des plus beaux romans. Je me sens un peu comme Cassia, dans Promise. Alors je me regarde dans le miroir. Accroche une aire de boucle d'oreille semblable à de petits rubis. Je fais même l'effort de me maquiller. Pas beaucoup. Seulement du gloss et un trait de crayon. Le miroir montre une jeune femme. j'ai l'impression que ce n'est pas moi. Mes cheveux roux ont disparus pour une couleur chocolat avec mes yeux verts. A vrai dire, je pense que personne ne saura que c'est moi.

J'enfile alors mes chaussures. Doucement. Le talon est à peine plus haut que les talonettes que j'ai l'habitude de porter. Je fais des allers-retours dans ma chambre pour être certaine que personne. Je suis déjà en retard. Alors j'ouvre la porte avant de regarder une dernière fois le miroir. Je suis à coupé le souffle : Je ne me ressemble pas.

Je traverse les jardins en soulevant ma robe, replaçant par moment une mèche de cheveux. Je n'ai pas l'habitude d'avoir une coiffure aussi sophistiquée. Ca me dérange légèrement, mais je me dis, pour une fois, je peux bien faire ça. Être une jolie fille. Être une belle jeune femme.

Mais c'est en passant les portes de la salle de bal que je feint le malaise. Je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi grand, d'aussi beau. Je me sens dans la Belle et la Bête. Peut-être même Cendrillon. Mes yeux sont ronds devant tant de couleurs et une si belle harmonie. Mes lèvres dessinent un sourire quand j’aperçois quelques unes des tenues. Et je vois Sasha qui se dirige vers moi. Un bond dans ma poitrine. Mon prénom sur ses lèvres. Sa main qui enveloppe la mienne. Et je le tire vers moi, d'un coup. Alors que son compliment s'achève. Je cole ma poitrine contre la sienne. Ma tête dans le creux de son cou. Je ne sais pas si c'est l'émotion. Pas même si c'est du bonheur.

« Sasha ! Tu... Je ! C'est magnifique, ici ! »

Tu relâche l'étreinte, recule en gardant ta main dans la sienne, priant pour qu'il ne te lâche pas. Tu t'en vas. Le tire avec toi. Certains pensent que u le tiens par le bout du nez. Toi, tu penses juste que tu l'aimes, que tu lui donne un peu de toi dans ces moments. Alors on est sur la piste de dance. Mes mains se placent instinctivement. Et nous commençons à danser. Je ne sais pas vraiment, s'il mène ou non. Parce que mes pas viennent spontanément, comme si j'avais appris ça dès ma plus tendre enfance. Je regarde à gauche et à droite. Où je reconnais certaines personnes. J'échange un sourire avec Nikolaï, même si sûrement, il ne me voit pas. J'admire certaines robes. Et parle dans un murmure, de peur de gâcher la musique.

« Promet moi. Promet moi que tu restera avec moi. Toute cette nuit. Tout ce soir là. »

Tu n’as pas eu le temps de comprendre ou de faire quoique se soit, que déjà, tu te noies dans sa chaleur. Tu fermes les yeux, tu serres sa main. Cette chaleur là ne ment pas, elle n’a pas changé et elle ne changera jamais. Quoiqu’il arrive. Et ca te rassure, sans chasser tes doutes et tes angoisses mais ca te rassure. Juste un peu, juste ce qu’il faut. Et puis, elle a l’air d’être si heureuse, elle l’est surement, enchantée par l’atmosphère de la fête. Cette expression qui tu avais vu sur son visage ne semble plus qu’un lointain souvenir. Et ca te soulage.

Tu acquiesces d’un signe de tête. Vous avez tous travailler dur (les autres plus que toi en réalité) pour préparer la salle, c’est agréable de voir que ca ravi au moins une personne. Ca ravie au moins la personne qui méritait d’avoir les idées changer par ce bal. Elle finit, dans son élan, par t’entrainer sur la piste. Tu te laisses faire, parce que ca te va, parce que c’est souvent comme ça. Elle est un tourbillon de bonne humeur qui pourrait t’emmener plus loin que tes pieds n’en sont capables. Il y a juste un problème. Quelque chose de trivial surement mais… tu ne sais pas danser.

Tu serres un peu sa main, les yeux rivés sur vos pieds, essayant comme tu peux de ne pas écraser les siens, maladroitement, tu la laisses te guider plus ou moins. Elle est parfaitement à l’aise, tant et si bien que tu finis par l’être. Comme si, sans un mot, elle avait réussit à t’apprendre. Tu ne relâches pas ta concentration pour autant, parce que ce n’est pas parce que tu ne pèse pas bien lourd que tu peux te permettre de lui écrabouiller les orteils. Et soudain, sa voix te fait relever la tête, laissant tes pieds gérer cette danse seuls. Ta main se serre un peu. Tu n’as pas envie de partir, tu ne veux pas la laisser s’échapper mais… est-ce que tu es certain que tu ne finiras pas par fuir ? Ta volonté est parfois si peu de chose face à tes réactions implacables et inexpliquées. Mais tu vas quand même lui faire cette promesse. Alors tu souris.

« Promis. »

Tu veux croire que tu en es capable, tu veux croire que c’est possible. Tu as envie de te faire pardonner ta réaction, tes impulsions. Tu as envie qu’elle ne se souvienne que de cette soirée et de ce duo que vous formez. Et tu serres un peu cette main que tu tiens, comme pour ne pas la laisser filer, pour ne pas la lâcher.

Parce que tu veux au moins essayer.

Alors que les notes ralentissent pour enchainer sur une autre musique, tu ouvres la bouche, dans l’idée de combler le vide, de ta voix timorée presque couverte par le bourdonnement des élèves, mais avant même que le moindre son ne franchisse tes lèvres… c’est ton estomac qui prend les devants, en te rappelant qu’il y a plein de plat remplis que tu as installé qui ne demande qu’à être dépouiller.
Mais pour le coup, même toi tu trouves qu’il a été un peu trop bruyant, un peu de rouge se posant sur tes lèvres alors que ta main qui ne tient pas celle de Charlie appuis sur ton ventre alors que tu affiches un air gêné. Impossible qu’elle n’est pas entendue, tu entends déjà des gens derrière vous se moquer. Eux, tu t’en moques mais pas elle. Tu savais bien que tu aurais du en chiper quand vous avez tout installé.

Messages : 128 Date d'inscription : 06/12/2011

Charlie, tu n'as pas le temps d'entendre le gargouillement du ventre de Sasha. En effet, les lumière s'éteignent, d'un coup, et tu es trop surprise pour faire attention à autre chose. Ta main se serre sur celle de ton ami alors qu'il refuse de te lâcher. Après tout, il t'as promis de rester avec toi. Monsieur Ostrogoth vous annonce alors qu'il est temps de se rendre à l'extérieur, et vous vous exécutez. Vous vous exécutez, seulement, vos mains se tirent, s'arrachent l'une à l'autre et vous voilà séparé. La première syllabe d'un prénom s'échappe des lèvres de la brune alors que le jeune homme, même dans le noir la cherche des yeux.

Sasha, tu clôtures le sujet.

L’obscurité semble te tiré du mauvais pas dans lequel t’as mis ton estomac. Enfin, c’est ce que tu penses les trente premières secondes. Rapidement, les gens commencent à s’agiter, s’inquiéter et ta main se resserre sur celle de Charlie. Tu te rapproches un peu de ton amie, inquiet malgré ton apparence stoïque. Tu arrives à peine à discerner les traits de son visage.

« Ce n’est rien. Ca va revenir. »

Ta voix, faible et inaudible sous le brouhaha qui s’est installé dans la pièce tente de la rassurer, de te rassurer. Soudain, la voix forte du directeur de l’école allemande résonne dans la pièce, calmant les élèves inquiets. Un feu d’artifice vous attendrait dehors. Tu regardes un peu autour de toi, cherchant quelques uns de tes camarades qui t’ont aidé à préparer la salle. Etait-ce prévu depuis le début ?

Tes doigts s’agrippent à la main de Charlie alors que tu te sens porté par un mouvement de foule vers l’extérieur. Quelques pas et ton bras se tend en arrière, freinant ton avancé sans arrivé à la stopper. Serrant aussi fort que possible ta prise, tu regardes en arrière, ne distinguant qu’une masse de silhouette identique, incapable de voir clairement plus loin que ton coude. Lentement mais surement, vos mains glissent malgré tout l’énergie que tu mets pour ne pas la laisser partir, luttant autant que possible contre ses corps sans visage qui t’oppresse et t’éloigne.

Sa main finit par t’échapper d’un coup sec, tu entends un bref instant sa voix alors que ta main tente désespérément d’attraper autre chose de l’air pendant que la masse d’élève finit par t’emporter dehors. Te laissant seul et désemparé au milieu de la pelouse, incapable de trouver Charlie. Incapable de tenir ta promesse.

Emportés par la foule qui nous traîne, nous entraîne,
Nous éloigne l'un de l'autre, je lutte et je me débats.
Mais le son de sa voix s'étouffe dans les rires des autres.
Et je crie de douleur, de fureur et de rage.
Et je pleure...

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