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 EVENT 02 - Clyde & Aniela

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Prophetia
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Mer 29 Aoû - 9:30

Tout le monde valse. Il faut dire, la salle n'a jamais été aussi remplie, et pourtant la piste de danse reste fluide alors que certains attendent prêt du banquet. C'est la grande soirée de ce séjour. Et il faut dire que tout le monde a, à sa façon, le trac.

Aniela, tu te sens comme une petite princesse, dans un conte de fée, un disney au milieu de toutes ces étoffes de tissus se mouvant à l'unisson. C'est un peu l’excitation qui te manquait ces derniers temps. Tu sais d'ors et déjà que ce sera une soirée exceptionnelle.

Clyde, toi, tu es nerveux. Déjà parce que tu trouve Aniela tellement jolie en temps normal que tu as peur d'en avoir le souffle coupé. Même si elle est ton amie de discutions, tu sens déjà tes mains moites à l'idée e passer une nuit entière à danser avec elle. Les mots et les gestes, ce n'est pas du tout la même chose.

Clyde ayant déjà un costume, l'équipe de location ne s'est pas vraiment chargé de lui. Enfin, sauf au dernier moment où un élève attentionné lui a proposé quelque chose de pas forcément classe, un costard gris à rayures fines roses. Le col rose également. Mais le seul truc original, c'est qu'il a conçu une paire de gant, toujours rose, isolante. Au cas où son don déciderait de faire des siennes. Le costume est à prendre dans son ensemble ou pas du tout. Aniela, par contre, a eu le droit à une vraie robe de bal, blnche agrémentée de vert clair par ci et là. Comme des boutons de fleurs naissant sur la neige. On lui a également proposé pas mal d’accessoires, du voile de mariée au bracelet en argent. Mais ça, c'est à elle de décidé.

C'est Aniela qui commence le sujet, pleine de vie, alors que Clyde l'attend le noeud à l'estomac.
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Aniela N. Glinczanki
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Mer 29 Aoû - 21:36

Ça y est ! Le grand soir est arrivé. Le Bal de Clever Cross. Autant dire qu'Ani avait à peine dormi rien qu'en y pensant. Bien qu'à la base elle ne soit pas très soirées. En fait elle était une des rares Stringties pratiquement toujours absente des rendez-vous nocturne. Parce que les gens, le bruit, l'alcool et elle... ça fait pas bon ménage. Mais Clever Cross l'a tellement émerveillé tout au long du séjour qu'elle est impatiente d'y être. Comme une enfant qui attend ses cadeaux la veille de Noël. Toute la journée, Ani avait été incapable de tenir en place plus de trente secondes. Un véritable calvaire pour son entourage à commencer par cette pauvre Alessa.

Et cette robe qu'on lui avait préparé. Une merveille ! En tout point. Ce blanc qui rappelait sa pureté, son innocence, ces motifs verts qui paraissaient sur le point de bourgeonner à chaque mouvement du tissu. Une robe magnifique, en bustier, gonflante, en forme de soufflé un peu, qui lui arrivait légèrement en dessous du genou. Accompagné de petites chaussures à talon blanc qui la grandissait légèrement. Comme accessoire, Ani n'avait pas été emballé par grand chose, il y avait trop de trucs bizarre à son goût. Un voile de marier... Non vraiment elle ne pouvait pas porter une chose pareil. Au final elle avait opté pour un petit collier discret en argent et un ruban vert qu'elle avait noué en croix le long de son avant-bras droit. Mignonne à croquer.

Pourtant alors que l'heure du bal approche Ani se fait attendre. Ani est en retard. Il faut dire qu'une fois la robe enfilée, elle s'est aperçue que le bustier, c'est loin d'être le meilleur moyen de cacher son affreuse cicatrice dont elle ne supporte pas la vu. Alors son excitation était un peu retombée au moment de quitter la chambre qui lui avait été attribuée. Cependant, elle pensa à Clyde qu'elle avait limite obligé à venir avec elle pour lui remonter le moral et elle ne pouvait pas le laisser en plan. Et puis c'était Clyde. Il est toujours très amusant. Il fait beaucoup rire Ani, et il l'écoute. Elle lui devait bien ça. Et puis... C'est pas une cicatrice à la noix qui allait gâcher sa soirée. Voilà. Ani se fiche du regard des autres. Du moins c'est ce qu'elle se répéta tout le chemin jusqu'à la salle de bal.

Et enfin elle arrive sur les lieux. Elle aperçoit Clyde qui l'attendait nerveusement dans un coin. Un immense sourire illumine son visage tandis qu'elle se met à courir vers lui. Elle était contente de le voir. Et elle faisait partager sa joie à tous les individus qui se trouvaient près du petit couple. Discrétion et Ani. Nan. C'est antinomique ça.

« Clyde ! »

Et elle lui saute au cou, le serre contre elle, en rigolant un peu. Toute heureuse de le voir. Toute heureuse de pouvoir s'amuser avec lui ce soir. Toute heureuse que tout aille bien. Elle desserre son étreinte sur Clyde. C'est qu'elle pourrait l'étouffer, et ça elle ne se le pardonnerait pas. Puis avec un sourire enjoué, elle attrape de chaque côté les deux pends de sa robe pour mieux la montrer à Clyde. Toute fière d'elle. Comme une enfant qui vient d'ouvrir son cadeau de noël et qui veut le montrer à tout le monde.

« Regarde ce qu'on ma donné pour le bal ! Elle est magnifique ! Il y avait pleins d'accessoire aussi, mais beaucoup était étrange. J'ai eu du mal à me décider. T'en penses quoi dis moi ? »

Et elle tourne, tourne, tourne, à s'en donner le tournis tout en montrant fièrement sa jolie robe à Clyde. Elle veut lui redonner le sourire, lui changer les idées, et qu'il cesse de se tracasser. Ce soir il était avec elle et il ne penserait qu'à elle.
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Jeu 30 Aoû - 18:42

Qui dit séjour dit bouquet final, qui dit bouquet final dit bal, qui dit bal dit soirée, qui dit soirée dit Nikolaï. Non, tu ne voulais pas y aller. Pour rien au monde tu ne mettrais les pieds dans cette salle de bal bondée où tu finirais forcément par croiser ton seul amour au bras de ton pire ennemi. Il y avait une limite aux douleurs infligées, et là tu avais eu ton compte pour les quelques mois à venir ; alors si l’on pouvait t’épargner la vue des deux tourtereaux qui roucoulent au milieu d’une danse passionnée, ça t’arrangerait grandement. Mais c’était sans compter Aniela et sa volonté de fer !
Au détour d’un jardin, tu l’avais croisé, encore sale de tes ébats avec ce français dont le nom s’échappait presque de ta mémoire, tu l’avais vu, au travers du voile de larmes qui couvrait sans arrêt tes prunelles depuis le début de la semaine. Abattu, fatigué, tu n’avais pipé mot de ton étrange séjour, et t’étais contenté de rester digne en l’écoutant, sans t’écrouler, sans fondre en larmes ; mais elle n’en avait pas besoin pour se rendre compte que tu partais en vrilles.

Une plaisanterie ? Oui, tu y avais cru. N’avait-elle pas plus charmant garçon, plus beau et plus gentleman que ce minable toi, pour l’accompagner au bal ? Bien loin de la mériter, même pour une soirée, tu avais baissé la tête, honteux de te voir si misérable pour qu’elle se sente obligée de te traîner là-bas. Embêté pour elle, de lui gâcher d’avance sa soirée en n’étant d’office pas à la hauteur, tu avais malgré tout accepté, parce que tu ne pouvais pas en faire autrement : on ne dit pas non à Aniela, ce n’est juste pas possible. Du coup, c’est vrai, tu t’étais un peu affolé : il ne fallait pas lui faire honte, il ne fallait pas que ta présence soit encore plus gênante qu’elle ne l’était naturellement, alors, soucieux du moindre détail, tu t’étais vêtu du plus élégant des costumes que tu avais pu dégoter sur internet. Claquant tout l’argent que tes parents inquiets s’entêtaient à envoyer, tu avais fait venir jusqu’au bureau de poste le plus proche un colis de taille moyenne, et t’étais empressé de passer l’habit, en retenant ton souffle devant un miroir. « Passable, portable, regardable. » furent les mots qui te vinrent à l’esprit en lorgnant silencieusement ton allure, mais honnêtement, tu n’avais jamais été aussi beau, même si tu ne t’en rendais pas compte, aveuglé par l’image déformée de ton âme que tu ne cessais de faire exploser devant tes yeux.
Un costume tout simple, beige, au pantalon qui te serrait les cuisses et soulignait ta fine silhouette, à la veste parfaitement taillée qui accentuait le peu d’épaules carrées que tu portais et à la chemise claire qui camouflait joliment tes côtes saillantes. Une semaine que tu ne mangeais plus, ou trop peu, et les dégâts se faisaient toujours plus nombreux, alors tu bénissais tes vêtements qui cachaient le mal pour mettre en valeur le bien. Quelques minutes avant de filer retrouver Aniela, planté dans une salle d’eau, un peu paniqué et effrayé à l’idée de croiser Nikolaï et Aurelian, tu retrouvais ton souffle calmement en te murmurant à toi-même que le pire était passé, nouant habilement une cravate sombre. Fin prêt, tu passas la main dans tes cheveux neige pour faire croire que tu ne les avais pas coiffé et poussas la porte en soupirant bruyamment : quand faut y aller…

Un détour par les jardins, pour y respirer le bon air et reprendre des couleurs. Faire passer ces nausées qui te scient le ventre, ravaler ta bile et te montrer courageux, pour une fois. Pour Aniela. Tu prêtes juste attention aux gravillons qui risquent d’abîmer tes chaussures, et veilles soigneusement à slalomer entre les mottes de terre quand tu tombes nez à nez avec une fleur. Camélia qui n’attendait que toi, que tes doigts pour venir l’effleurer, que ta main pour venir la cueillir et qu’une Aniela pour se laisser offrir. Bravant les interdits et les dangers –pire que de courir avec des ciseaux-, tu enjambes la ridicule barrière, te penche sur les pétales qui semblent t’accueillir en souriant, et cueilles ce qui ne trouvera pas mieux sa place qu’entre les mèches d’Aniela. Un regard à droite, à gauche, et tu t’enfuis comme un voleur en t’éclipsant au petit trot.

Les gens s’agitent, se bousculent, se frottent en se délectant de cette proximité, de cette ambiance chaleureuse et des millions de rires qui éclatent dans la salle. Ils couvrent la musique, seul élément qui aurait pu te faire décrocher de ce cauchemar : des centaines de personnes, partout, tout autour de toi, et tu te noies, et tu t’enfonces, et tu n’as même pas le droit de fuir. Une table bien dressée, des robes bien repassées, des rouges à lèvres vermillon qui appellent au baiser, des cravates mal ajustées qui invitent à se faire nouer, un bal réussi, des étoiles dans leurs yeux, des larmes dans les tiens, de la joie dans leur voix, de la crainte dans la tienne, du soleil sur leurs visages, de l’ombre sur le tien. Déjà fatigué, déjà crevé de devoir faire bonne figure au sein de ce monde brillant qui n’est pas le tien. Epuisé par leur bonheur, éreinté par la chaleur de leurs mains, de leurs voix, de leurs regards, courbé contre ton mur, n’osant même pas survoler la foule du regard pour y traquer une chevelure verte. Tes iris posés sur le Camélia blanc, tu le caresses du bout des doigts, craignant de le déchirer par inadvertance, si fragile, si délicat, tu te sens comme cette fleur, prêt à t’écrouler, brisé par le reste du monde, déchiqueté par des mains trop brusques, et ne prenant vraiment vie qu’aux côtés des belles personnes.
La belle personne en question, la voilà qui s’affole, une ravissante robe verte sous le genou, un ange qui danse sur les carreaux, ton prénom sur ses lèvres et ses bras qui t’entourent. Tu ne peux t’empêcher de retenir ton souffle, si peu habitué à un autre contact physique qu’une gifle ou un coup, tant tu en as reçu ces derniers temps. Les larmes te montent aux yeux, tu te laisserais bien craquer dans le cou d’Aniela, mais ce n’est pas le moment, non, ce n’est pas le moment. Alors tu lui souris tristement, merveilleusement heureux de la voir, mais toujours si désespérément anéanti, et tu ne décolles pas tes yeux de ses volants qui volent et dessinent de mignonnes rondes autour des hanches d’Aniela. Emu par sa tendre beauté si éclatante, tu ne trouves d’autres mots à lui offrir que ceci :

« Aniela…Tu es merveilleuse, sûrement la plus jolie de la salle. »

Non, de l’école, du pays, du continent, de la Terre, du système solaire, de l’univers, du Cosmos. La plus belle de toute. Par sa bonté, sa gentillesse, sa gaieté, elle illuminait ta vie comme une étoile filante illumine celle des enfants. Un minuscule rayon de soleil dans ton monde glacial.
Sans crier gare, tu saisis son menton entre ton pouce et ton index pour attirer son joli minois à quelque centimètre du tiens et te permets de glisser sur son oreille le Camélia qui lui allait si bien. Content qu’il s’accorde si bien avec sa tenue, tu attrapes sa main, souris tendrement, doucement, et l’invites à tournoyer en laissant ton autre paume glisser sur ses hanches à mesure de ses tours. Ses légères boucles verdoyantes volètent au gré de la musique, son rire t’explose les tympans en un joyeux vacarme dont tu voudrais t’assourdir et son visage te brûle les yeux à être si beau. Ebloui par une Aniela plus splendide que jamais, tu ne regrettes pas d’avoir oser refuser ce ridicule costume à rayures roses : au moins, habillé de ce costume-là, tu avais quelque chance de ne pas lui flanquer une honte inévitable.

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Aniela N. Glinczanki
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Mar 11 Sep - 6:29

Le rouge lui monte aux joues. Légèrement seulement, mais cela accentue son petit air prude et fragile. Parce qu'elle sait que Clyde est toujours honnête. Et elle était très heureuse d'aller au bal avec lui. C'est vrai qu'elle aurait pu y aller avec d'autres personnes. Heath, parce qu'elle sait qu'il veut la protéger. D'ailleurs elle espérait qu'il n'allait rien faire à son cavalier. Sait-on jamais. Ensuite il y avait Yugi aussi. C'était surement avec lui qu'elle serait allée si elle n'avait pas croisé Clyde en pleure dans les jardins l'autre jour. Elle espérait que le blondinet avait trouvé quelqu'un, parce qu'elle culpabilisait un peu quand même. Il aurait été plus normal pour eux d'y aller ensemble surement. Mais que voulez-vous, Ani ne pouvait pas rester à regarder un Clyde si triste sans essayer de lui rendre le sourire. Et puis... Elle connaissait bien le fautif de son coeur brisé, même si Clyde l'ignorait. Il ne pouvait pas voir l'aspect calculateur de l'invitation d'Aniela. Aspect qu'elle n'avait pas vu au début non plus. Son invitation avait été spontanée. Sur le moment elle avait trouvé que c'était une bonne idée d'inviter Clyde au bal pour lui remonter le moral et voir la tête que tirerait Nikolaï. Mais par la suite, elle trouvait le comique de la situation peut-être pas si malin que ça. Elle ne savait pas si son invitation était une si bonne idée. Elle était trop hypocrite. Parce qu'au fond, si vous lui demandiez, Ani aurait surement aimé aller au bal avec Niko. Mais la chose aurait été trop étrange. Personne ne devait savoir pour vous. C'est ce qui rendait la chose exaltante et magique. Et puis de toute façon il avait Aurelian maintenant.

Alors au fond peut-être était-ce de la jalousie ? Peut-être qu'elle se voyait un peu dans la solitude de Clyde, parce qu'Aurelian l'effrayait. Elle avait si peur que Niko la laisse, si peur qu'il l'abandonne, si peur qu'il l'oubli. Aurelian l'avait déjà bien fait une fois. Ils s'étaient pardonné, ils avaient choisi d'oublier cette histoire. D'ailleurs Ani n'en voulait pas à Niko, mais le sentiment de perte qu'elle avait ressenti ce jour là... elle avait du mal à l'oublier quand même.

Enfin, aller au bal avec clyde l'enchantait tout à fait. Il est toujours très gentil et attentionné avec elle. C'est l'une des rares personne qui la supporte. En fait elle ne sait pas grand chose de lui car c'est toujours elle qui parle, mais elle l'aime beaucoup. Elle est juste un peu triste de son manque de savoir sur lui. D'ailleurs c'est Niko qui lui avait parler de leur histoire et pas Clyde. Elle se demandait s'il avait une famille. Parce qu'elle le voyait rester comme elle aux petites vacances. Elle voulait le connaître. Savoir ce qu'il aimait. Ce qu'il pensait. Mais pour cela il faudrait qu'elle parle un peu moins. Ce serait un véritable défi. Mais dans son costume beige il avait beaucoup d'allure et elle était un peu intimidé par son cavalier qu'il était rare de voir avec autant de prestance.

«  Tu es tout aussi splendide Clyde !  »

Mais elle n'a pas le temps d'en rajouter comme elle sait pourtant si bien le faire car sans crier garde il lui attrape le menton et elle le sens lui glisser quelque chose dans les cheveux. Une expression de surprise s'affiche sur son visage. Cela la rend si innocente, une petite fleur fragile qu'on n'oserait toucher de peur de la flétrir. Parce qu'elle étonnée par une telle initiative de la part de Clyde. Elle glisse le plus naïvement du monde sa main dans ses cheveux et elle sent entre ses doigts des pétales. Une fleur. Un camélia si elle ne se trompait. Et les fleurs c'est son domaine.

« Elle est magnifique Clyde ! Merci beaucoup ! C'est exactement ce qu'il me manquait ! Comment as-tu deviné ? Je voulais justement mettre une fleur dans mes cheveux. Un lys. Pour faire honneur à la France, mais j'ai pas eu le temps d'en chercher. Et ce Camélia est bien plus beau !  »

Elle se penche délicatement et dépose un petit baisé sur la joue droite de Clyde. Son souire s'élargie. Et de nouveau elle tournoie dans les bras de son partenaire. Riant comme une enfant. Ses éclats raisonnant dans toute la salle.

Finalement elle s'arrête, pose sa main sur l'épaule de Clyde pour garder son équilibre. C'est qu'avec tous ces tours, elle commence à avoir le tournis. C'est épuisant d'être pleine de vie. Elle plonge son regard dans celui de l'anglais. Vous aviez l'air d'un vrai petit couple en soi. C'était amusant.

« Ça ne te dérange pas d'être venu avec moi hein ? J'veux dire... je t'ai un peu forcer la main quand même. Mais tu sais. Je suis contente que tu aies accepté.  »

Peut-être que la soirée risquait d'être mouvementé avec cette invitation, mais Ani ne regrette pas. Parce qu'elle veut rendre le sourire à Clyde. Lui faire oublier ce que Niko lui a fait. Parce qu'Ani se sent responsable de son comportement. Parce qu'Ani veut les protéger tous les deux. Parce qu'Ani veut que tout le monde souris dans son petit monde.


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Sam 15 Sep - 13:04



    And it's hard to dance with a devil on your back... So shake him off



    Un soupir de soulagement entre deux de ses tours, elle a dit « splendide ». L’imbécile que tu es n’oses y croire, admets juste le fait qu’elle exagère pour te faire plaisir, mais tes quelques heures dans une salle de bain ont eu le mérite de ne pas la faire mourir de honte, au bras d’un homme mal habillé et affreusement laid. Elle s’appuie un peu contre toi, tu te tiens droit sur tes jambes, pourtant il y a quinze minutes, vacillantes de peur. Tu as rangé tes frissons au placard, tes craintes dans un tiroir, ce soir tu seras son homme à elle. Pas le moins que rien dont les os s’effritent rien qu’en entendant le prénom de Nikolaï, pas le minable garçon qui n’en finit plus de pleurer, tout tremblant dans son lit en repensant au retour d’Aurelian, pas la sous merde qui va se faire sauter par un type au hasard, juste pour oublier trois jours de sa vie. Non. Un homme solide, beau, fort. Pour Aniela.
    Elle rosit un peu sous tes compliments, n’accentuant qu’un peu plus sa désarmante joliesse, ça te rend toute chose, ça te colle des sourires sur ton usine à pleurs, tu sais ? Ton visage. Tu l’écoutes te remercier pour la fleur, tu souffles un « De rien », tu voudrais lui dire que tu as pensé à elle dès que tu l’as vu, mais tu ne sais pas trop s’il faut vraiment qu’elle le sache. Alors tu te tais obstinément, et tressailles doucement lorsque ses lèvres viennent poser un amour de baiser sur un morceau de ta joue. Tu ne rougis pas. Plus maintenant, du moins. Alors qu’autrefois une étreinte aurait suffi à te brûler les pommettes d’un vermillon foncé, un passage dans une chambre française t’avait fait passer ton allergie aux contacts humains. Pourtant, à l’intérieur, tu fonds devant Aniela, sous ses petites bises innocentes, sous ses pupilles qui ne te veulent que tu bien, toi qui dérapes, toi qui ne cesses de te tromper de chemins, toi qui fais tant d’erreurs et qui n’en ressors que toujours plus fatigué, toujours plus abimé. Et elle, elle est là, et elle veut bien de toi. Elle supporte ta mine grise, tes yeux humides, et les étouffe d’un discours enjoué sur des noms de fleurs que tu ne connais même pas, mais qui soudainement t’intéressent.

    « Ça ne te dérange pas d'être venu avec moi hein ? J'veux dire... je t'ai un peu forcer la main quand même. Mais tu sais. Je suis contente que tu aies accepté. »


    Comme si la faveur venait de toi. Comme si c’est toi qu’on dérangeait, dans l’histoire. Tu la regardes avec de grands yeux : quel genre de sottises cette mignonne bouche pouvait-elle bien encore prononcer ? Ton regard s’attendrit et tu t’étonnes toi-même à laisser échapper un rire discret de la barrière de tes lèvres. C’est drôle, comme plus rien ne compte, quand tu la regardes. C’est drôle, ce pouvoir qu’elle a de refermer tes plaies en un éclat de rire. Effrayé à l’idée de revoir Nikolaï dans cette salle ? Tu ne l’étais plus. Pour la simple et bonne raison que tu ne voyais plus rien. Aniela était un soleil. Et à trop la regarder, on s’en brûle la rétine, et on se rend compte qu’on ne voit plus rien d’autre. Devant toi, il n’y avait qu’une chevelure verte, un Camélia blanc, une petite robe et un visage éblouissant. Le reste n’était qu’ombres amorphes et pointillés de lumières dansants.
    Tu l’attires à toi, espérant faire taire ces lèvres qui ne disaient que les pires bêtises, et rassurer cette fille qui n’avait absolument pas à s’inquiéter. Tu refermes tes bras autour de ses épaules, pas trop fort, et tu lui rends son baiser, mais sur la tempe cette fois. Tu ne sais pas trop si tu as le droit de faire ça. Tu as peur de la souiller, toi qui n’est qu’horrible animal, comblant son manque d’affection en se jetant dans n’importes quels draps. Mais pourtant, tu te dis qu’après toutes ces après-midi à l’écouter te parler de physique, à l’observer planter un sac de graines, tu étais passé à côté du plus important : lui montrer à quel point tu tenais à elle. Et ce n’est pas avec ton ex timidité maladive et ton mutisme obstiné que tu lui aurais fait comprendre toute l’affection que tu lui portais.

    « Enfin, Aniela. S’il te plait, ne dis pas n’importe quoi. C’est plus qu’un honneur de t’accompagner. »

    Elle doit être surprise, Ani. Autant de mots dans une seule de tes phrases, waouh, c’était un jour à marquer d’une pierre blanche ! Pas de bégayements non plus, pas de voix qui déraille, on dirait presque que tu as su parler comme ça toute ta vie. Tu la serres un peu plus, une dernière fois, avant de la lâcher en murmurant au creux de son oreille :

    « Ça me fait terriblement plaisir, même… Merci. »

    Tu t’éloignes d’un pas, te mélanges aux corps des autres élèves qui valsent et impriment la salle de circuits tournoyants et de rosas mouvantes, et tends ta main vers Aniela. Tu lui souris. Et tu l’appelles, tenant à lui faire passer une bonne soirée, digne de ce nom :

    « Tu viens danser ? »

    Parce que tu lui dois bien ça.


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Jeu 27 Sep - 5:37

Peut-être était-elle un peu stupide de penser qu'elle pouvait le déranger, mais en même temps, Aniela a toujours l'impression d'imposer sa volonté aux autres. Elle sait qu'elle a un certain charme et qu'on ne lui dit que rarement non. Ce n'est pas quelque chose dont elle profite souvent. Mais elle sait faire les beaux yeux. Il l'attrape, la serre contre lui, dépose un baisé sur sa tempe. Ani est trop surprise par ce comportement pour se sentir gênée, d'autant qu'elle ne l'était pas. Simplement elle était étonnée par Clyde. Avant quand elle l'approchait d'un peu trop prêt il se mettait à bafouiller et à s'agiter dans tous les sens et maintenant c'était lui qui la prenait dans ses bras. Cet histoire avec Niko l'avait changé. Ani ne pouvait le nier. Il avait l'air plus mature et plus sûr de lui. Pour la première fois elle avait l'impression que c'était elle qui se faisait couver par Clyde et non l'inverse. Honnêtement, elle aimait bien. Tant de mots, tant de gestes, tant de nouveautés.

Il l'invite à danser, Ani eut un mouvement d'hésitation. Parce qu'au fond les foules c'est pas son truc, le bruit, la musique, la danse. Parfois on se demande vraiment comment elle a pu se retrouver à Springties. C'est une vrai pile mais par contre elle est loin d'être une fétarde. Son don est un véritable calvaire dans des événements comme ceux là. Alors du coup on croise rarement Ani aux soirées. Mais celle-ci était spécial, c'était le bal qui cloturait leur séjour à Clever Cross et elle avait particulièrement apprécié ce voyage. Au début elle s'était dit qu'elle n'irait peut-être pas, bien qu'elle avait eu dans l'idée d'y inviter Yugito ou Heath. Puis elle avait croisé Clyde et sa détresse lui avait fait oublié ses propres démons. Elle avait décidé de lui redonner le sourire. Et puis elle n'avait pas à avoir peur, elle n'était pas seule, il était là, elle avait aussi aperçu Cam, Niko, Heath, Yugi, May... Il n'y avait pas de raison qu'elle fasse une crise, que les voix l'envahissent, que des fleurs se mettent à pousser n'importe où... pas ce soir. Non tout allait bien se passer. Elle se sentait en sécurité avec Clyde. Rien ne pouvait lui arriver.

« Oui ! Avec grand plaisir ! »

Elle souris, attrape de ses petits doigts fins la main du jeune homme et l'entraine parmi les danseurs. Elle n'a peur de rien Ani. Son don ne lui pourrira pas la vie. Pas ce soir. Elle pose sa main libre sur son épaule et attend qu'il mène la danse. La valse est l'une des rares danses qu'Aniela maitrise. Elle l'a apprise avec son frère il y a longtemps.

Elle se souvient très bien de ce jour. Ani avait alors 11ans. Ils étaient tous réunit en famille pour une fois. C'était l'anniversaire de leur mère. Et elle avait décidé de faire une petite fête juste entre eux. Leur père c'était alors installé au piano jouant des valses, mais Wies et elle, trop petits, n'en connaissaient pas les mouvements. Pourtant ils voulaient tous les deux pouvoir danser avec leur mère. Amusée cette dernière avait donc décidé de leur apprendre. Imaginez bien la scène. Aniela et Wieslaw dans les bras l'un de l'autre sans essayer de s'étrangler mutuellement. C'était presque un miracle. Au début tout s'était bien passé, même trop bien, malgré quelques maladresses de la part d'Ani. Elle avait eu du mal à ne pas écraser les pieds de son frère à chaque pas au départ, mais celui-ci ne s'énerva pas. Au contraire, il prit soin de bien lui montrer comment faire. Aniela avait senti que, ce soir là, Wies était différent, il ne la regardait pas avec toute la haine qu'il éprouvait normalement pour elle. C'était si inhabituel que ce souvenir restait gravé dans sa mémoire. Le plus amusant c'est qu'au final ils avaient chacun leur tour fait une ou deux danses avec leur mère, mais avait passé le reste du temps ensemble. Oui Aniela et Wieslaw ensemble, des mots antinomique et pourtant... Néanmoins en fin de soirée, Wieslaw s'était énervé contre Aniela. Pour une fois qu'elle ne lui avait rien fait de méchant. Du coup la fête s'était terminée plutôt tristement...

Un sourire triste et pleins de nostalgie aux lèvres, Ani chasse d'un coup de tête ses souvenirs. Elle regarde Clyde et se dit qu'elle est vraiment heureuse qu'il soit venu. Depuis qu'il est là c'est moins bruyant dans sa tête, elle n'a plus peur de son ignoble cicatrice que tout le monde peut voir. Elle se sent rassurée. Elle n'aurait jamais pensé qu'elle pourrait éprouver tout cela avec Clyde.
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Prophetia
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Lun 1 Oct - 9:14

La soirée ne fait que commencer pour ces deux jeunes gens, comme en amour, sans la passion, sans le désir de doux baisers, de chaire et de caresses. Ces tourteaux platoniques auraient dû apprécier ces longs moments, au travers des valses et des étoffes. Au lieu de ça, la lumière vacillent, quelques secondes, avant de s'éteindre complètement. En quelques instants,on entends la surprise avant que la voix de Monsieur Ostrogoth, le directeur de Virtus Insania ne rassemble tous les élèves vers le balcons. Un crépitement dans le ciel. Des lumières. Une explosion. C'est le feu d'artifice, le clou de la soirée.

Clyde, tu as saisis la main d'Aniela, peut-être pour te protéger, ou pour la protéger elle, avant de l'amener sur le balcon, de la faire descendre aux premières fusées sur la pelouses, pour qu'elle soit aux premières loges. Parce que c'est vrai, tu veux que cette princesse en blanc soit aux première loges. Aniela, la main de Clyde, lorsque les lumières se sont éteintes, t'ont permis de ne pas perdre pieds, de ne pas imaginer revivre une soirée comme la première passée à Virus Insania, à te perdre dans une foule que tu ne connais pas. Il n'est pas en armure ni sur un cheval blanc, mais on dirait que cette fois, tu as choisi le bon prince.
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Clyde Jaggerjack
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Mer 10 Oct - 22:31



    It's goodnight to the sunlight.


    Pas le temps de la faire tourbillonner plus de trois fois sous les projecteurs aveuglants de cette magnifique salle de bal, que les lumières s’éteignent et l’obscurité vous dévore. Comme une sensation de déjà-vu. Un léger sursaut, un infime tressaillement et tu cherches des doigts le fin poignet de ta cavalière : tu ne dois pas avoir peur, il n’y a pas de raison, et tu n’es pas venu ici pour flipper comme un bébé lapin au moindre bruit ou à la moindre micro surprise. Tu es là pour être un homme.
    Alors le supposé restant de virilité sommeillant en toi se secoue un peu, et serre la paume d’Aniela, qui doit forcément se sentir encore moins rassurée que toi. Vos secondes dans le noir semblent durer des heures, une voix vous arrache à votre peur, celle du directeur. Comme du bétail affolé qui s’inquiète de façon croissante pour son avenir, vous vous retrouvez tous à vous piétiner, poussés par les professeurs, pressés, même. Personne ne semble savoir ce qu’il se passe, pas même les petits français, on vous balance tous vers la porte de sortie, comme si c’était pour camoufler quelque chose d’autre. Comme si c’était pour vous divertir d’un évènement plus important. Plus effrayant, aussi.
    On te marche sur le pieds, tu te mords la lèvre mais ne lâches pas ta Belle : ça va aller, ça ne peut qu’aller, ce n’est pas comme si… Comme si un attentat allait se produire… Pas vrai ? Loin d’une école qui part en fumée, c’est un merveilleux spectacle lumineux qui avale d’une traite tes craintes et inquiétudes : au premier pissenlit rougeoyant qui explose entre les étoiles, tu oublies toutes tes peurs, et colle un sourire de trois mètres de long sur ton visage trop blanc, trop terne pour l’accueillir. On dirait presque que ça ne te va pas.

    Tu empoignes fermement la paume d’Aniela et presses le pas en slalomant entre les élèves : elle est trop petite, elle ne verra rien de derrière, il lui faut une place de choix. Pour elle qui ne te laisse pas tomber, pour elle qui te remonte le moral, pour elle que tu aimes tant, et à qui tu voudrais tant le faire comprendre. Avec ça peut être qu’elle comprendra ce qu’il se passe quand tu l’aperçois : un feu d’artifice dans ton cœur. Du soleil dans tes larmes. Du vert pétard dans ton existence grise. Après quelques minutes à bousculer quelques jeunes hommes, à s’excuser auprès des demoiselles, vous finissez aux premières loges. Saisi d’un enthousiasme à toute épreuve, tu l’amènes un peu à toi, craignant qu’elle ne souffre ne serait-ce qu’un peu de la fraîcheur des nuits d’été et déposes ta veste de costume sur ses frêles épaules : tes parents seraient fiers de toi, un vrai gentleman, le cliché du jeune cavalier américain qui prend soin à merveille de sa jolie princesse. Tu passes un bras derrière sa nuque, et désignes de l’index une ou deux rosas mauves qui s’étalent dans l’encre céleste. Tu murmures des « Ouah ! », tu t’exclames parfois, laisses échapper un éclat de rire. C’est grâce à elle tout ça, oui c’est grâce à elle.
    Ça faisait tellement longtemps, que tu n’avais pas vu de feux d’artifices.

    Un baiser sur sa tempe, ta tête au creux de son épaule, la soirée t’est parue courte, aux bras d’Aniela. Et c’est la première fois depuis longtemps que tu te sens vivant, que tu te sens…heureux. Tu en tirerais presque la conclusion hâtive qu’il t’est possible de survivre sans l’affection de Nikolaï. Tu en serais capable ? Ce soir tu veux le croire. Tu veux pouvoir penser que tu peux vivre dans un monde où Nikolaï aime quelqu’un de merveilleux, et toi aussi. Cet amour étouffant, assommant, tuant que tu lui portais, tu te sens capable de le partager, de le diviser et de l’offrir petit à petit aux gens qui t’entourent, et en première place, il y a Aniela.

    « Merci… Je te remercie de m’avoir fait venir. »

    Un souffle d’entre tes lèvres qui part chatouiller ses tympans, avec un peu de chance, elle t’aura entendu, mais ça t’étonnerait, avec ce spectacle son et lumière qui vous explose à la figure, comme l’étalage de toute la suprématie française en un quart d’heure top chrono. Ah, vous n’en faites pas, des comme ça, à Virtus Insania. Mais tu t’en contrefiches. Parce que ton feu d’artifice à toi, c’est Aniela.



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Lun 29 Oct - 9:19

Quelques pas de valse, Clyde la fait tourner une ou deux fois mais guère plus. On ne vous laisse pas le plaisir de danser ensemble un peu plus longtemps. Les lumières s'éteignent brusquement, le silence fait place à la musique, la surprise est totale. Un peu trop pour Aniela. Beaucoup trop. Aussitôt les lumières éteinte des images d'horreurs s'imposèrent dans son esprit. Parce qu'Ani ne peut pas s'empêcher de revoir l'horreur du drame. Cette peur... Elle la ressent encore comme si c'était hier. Cette peur de souffrir, cette peur d'être abandonner à jamais sous ce tas de gravas, cette peur de mourir comme les autres...
Inconsciemment, elle serrait fort son bras droit, pile à l'endroit où l'attentat de Synchronicity avait laisser sa marque. Sa cicatrice la brulait. Ce drame la rattrapera toujours...

Une main pleine de chaleur se referme néanmoins sur son petit poignet. C'est Clyde. Son geste rappelle à la Polonaise qu'il est est là, avec elle et qu'il veillera sur elle. Alors elle n'avait rien à craindre. Du moins pour ce soir. Elle prend, de ses petits doigts fins, la main de Clyde et la sert. Un peu trop fort, mais elle n'y peut rien. Cette attente dans le noir semble interminable.

Soudain une voix grave résonne dans la salle plongée dans l'obscurité. Aniela reconnaît le directeur de Virtus Insania. Un homme qui l'intimide un peu et assurément l'idée de suivre ses instructions n'est pas vraiment ce qu'elle désir le plus faire sur le moment. Et si... Et si tout recommençait ? Détruire Synchonicity n'avait pas semblé si difficile. Pourquoi pas les autres ? Elle comprend néanmoins qu'ils sont obligés d'y aller. Entrainer par Clyde qui la protège tel un Chevalier avec sa Dame. Il l'empoigne fermement. Ils slaloment entre les différents élèves. Du regard, Aniela cherche des visages familiers, elle reste effrayée à l'idée que quelque chose se passe, malgré la présence rassurante au combien rassurante de Clyde. Oui c'est étonnant, mais ce soir elle se sent vraiment en sécurité avec lui. Il est si attentionné. Si doux. Clyde a toujours été très gentil avec elle. Il la supporte sans dire un mot, il sourit parfois à ses bêtises, mais jamais il ne s'est montré aussi... chevaleresque. Oui chevaleresque. Parce que si Ani était dans un conte de fée là tout de suite. Elle serait la princesse et Clyde le chevalier. Néanmoins, elle ne pu réprimer un sursaut de terreur lorsque la première fusée explosa dans le ciel. Elle a cru à une explosion une fois de plus, mais rien ne vient. Elle voit les gens lever les yeux vers le ciel, ils poussent des cris, mais ce n'est pas la terreur qu'ils expriment... C'est plutôt l'émerveillement. Alors Ani fait de même, elle lève les yeux au ciel et c'est un magnifique feu d'artifice qui vient colorer la nuit étoilée qu'elle observe, ébahit. Elle est comme les autres, enchantée par le spectacle. Elle sent Clyde déposer sa veste sur ses frêles épaules, l'entourer de son bras, mais elle détache à peine son regard du ciel. Toute peur à disparue à présent. Et malgré ce petit incident qui t'as un peu effrayée tu as passé une soirée merveilleuse et ce feu d'artifice représente bien tout ce que tu as ressenti ce soir.

En pleins milieu du spectacle, Ani sent Clyde l'embrasser sur la tempe. Elle se dit sur le coup que c'est une manie que beaucoup de personnes ont avec elle en fait. Puis il la remercie de l'avoir invité. Qu'il a passé une excellente soirée avec elle. Pourtant Ani a le sentiment que c'est lui qui a tout fait ce soir. Chose inhabituel entre eux. Elle détourne les yeux du ciel pour plonger son regard émeraude dans celui de Clyde.

« Allons ne dit pas de bêtises. C'est plutôt à moi de te remercier. Tu as été si... attentionné. Je n'aurai jamais trouvé meilleur cavalier pour ce soir je pense.»

Et elle remercie le ciel qu'il fasse nuit, car Ani espère qu'il ne verra pas la petite teinte cramoisie qui colorait ses joues à l'instant. Elle lui sourit bêtement et avec toute la douceur qui lui est propre, Ani se hissa sur la pointe des pieds et déposa un léger baisé sur la joue droite de Clyde. Puis elle relève la tête pour admirer le bouquet final qui s'annonce.
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