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 Sexy Nerd - Clyde

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Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


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Mer 14 Nov - 13:56



Tu avais quitté ta chambre, tu avais marché dans les couloirs, salué deux trois personnes. Mais ton sourire disparaissait aussi rapidement qu'il se scotché sur ton visage. Tu déprimais un peu depuis quelques temps, en fait, depuis assez longtemps. Depuis que tu avais rencontré Lyria, en fait. Elle t'avait pourri la vie, t'avait fait réfléchir plus que nécessaire à ce que tu étais et à ton comportement. Tu avais voulu changer, tu avais voulu choisir une autre voie et lui parler, essayer de créer un lien avec elle. C'était sans espoir. Alors t'avais abandonné, t'avais baissé les bras. Puis tu t'étais disputé avec Raven. Vraiment, beaucoup. Et tu avais encore abandonné. Encore, toujours, une nouvelle fois. Ta joue s'en souvenait encore.

Tu soupires alors que tu pousses la première porte qui est sur ton passage. Tu n'avais pas envie de rester dans la chambre, et tu n'avais pas envie d'aller en cours. Dans tous les cas, il fallait que tu ailles ailleurs. Au moins jusqu'à la fin des cours. Pour pas qu'un prof te choppe, pour pas qu'un pion quelconque te dise ô combien ce n'était pas bien de sécher les cours et tout le reste.

Tu ouvres pousses enfin la porte qui mène à la laverie et tu t'assoies sur une des machines à laver après avoir vérifié être seul... et même après avoir vérifié le placard à balais. Les couples, ou même ceux qui ne sont pas en couple, faisant des cochonneries, ce n'était pas pour toi aujourd'hui. Même si ça pouvait être très marrant de tomber sur un couple. Tu laisses échapper un léger rire en te souvenant de ce qu'il s'était passé à Virtus, lors de ta première année. Tu avais vu une fille, accroupis devant un mec, en plein milieu des toilettes. Ça devait être des dernières années, sûrement, mais en tout cas, tu ne les as jamais revu.

Tu t'allonges sur les machines à laver et regarde le plafond. Tu penses que tu aurais quand même pu prendre ton linge pour le laver, comme ça, tu n'aurais pas du y retourner ce week-end. Tu gonfles les joues comme un enfant pris en faute et tu souffles fortement. Tu te donnerais des claques, oh oui ! Tu es perdu dans tes pensées quand la porte s'ouvre assez brusquement pour te faire sursauter et te faire cogner la tête contre le métal.

    « Aïe aïe aïe... »


Tu te redresses pour voir la personne qui vient d'entrer, et un magnifique sourire se pose sur tes lèvres.

Tu es content de le voir.



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Clyde Jaggerjack
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Mer 14 Nov - 20:35



    « I’ve been walking in the dark »


    C’était la rentrée. L’automne en Allemagne. Les clichés qui vous explosent à la figure à coup de feuilles rougeoyantes qui craquent sous vos pieds, des gros nuages blancs qui se trimballent sous votre nez en crachant par-ci par-là quelques pluies qui font pousser les champignons, qui vous incitent à vous balader dans les forêts, et à vous piquer aux châtaigniers. T’aimais bien les clichés. Et aujourd’hui c’était samedi. Alors tu ne sais pas trop ce qui t’avait pris de tirer ton grand corps du dessous de tes draps, mais tu l’avais fait. Tu avais enfilé un pantalon en toile beige, des sortes de Doc’ en cuir marron, et un gros sweat, tu étais sorti du dortoir, empoignant au passage une énorme écharpe en laine et tu t’étais barré de cette école qui te filait la nausée.
    Les cours avaient repris, ta triste routine aussi. Judie et Tino avaient quitté l’école. Le Destin s’amusait à piquer ton petit cœur de faible en croisant ton chemin à celui de Nikolaï et son homme. Tes cours de don se passaient bien, tu progressais à vitesse grand V, et on t’avait même soufflé que tu pourrais peut-être quitter l’école plus tôt. Tu fumais toujours, provoquant les éternels froncements de sourcils de Jean-Camille. Tu t’étais acheté la dernière DS, et un jeu de Sonic. Tu mangeais un peu mieux, et on pouvait attraper un peu plus que de la peau sur tes côtes. Tu souriais de temps en temps, en apercevant Alessa de loin. Et tu rayonnais de bonheur quand Aniela t’appelait pour arroser les plantes.

    En fin de compte. Tu n’allais pas si mal que ça.

    Tu appuies un peu plus fort exprès pour faire croustiller les feuilles, un sourire de gamin sur la face, tu lèves les yeux : le soleil est bien haut. Ton ventre gargouille, tu ris légèrement, et tu te mets à remonter la pente vers Virtus Insania au petit trot. Tu dérapes et t’étales de tout ton long dans la boue, tu râles, tu exploses de rire, tu vérifies que personne ne t’a vu, tu commences à paniquer en imaginant quel genre de photo ça ferait de toi sur les réseaux sociaux, et puis tu hausses les épaules en criant « J’EMMERDE LE MONDE » au beau milieu de la forêt. T’façon y’a personne pour l’entendre.
    Une douche et un déjeuner dans l’estomac plus tard, tu t’affaires à réunir tes vêtements crasseux dans une panière en plastique bleue à moitié déchiquetée par tous les autres élèves. Tu la coinces sous ton bras, et tu dévales les escaliers jusqu’à la laverie, cet endroit un peu glauque, souvent plus dégueulasse que les morceaux de tissus qu’on vient y laver. Mais tu n’avais pas vraiment le choix. Tu claques la porte derrière toi, et entends un « Aïe ! » un peu familier. Tu entres dans la pièce un peu curieux, penches la tête et lâches ta panière de surprise.

    Vous deviez être dans la même chambre, lors de votre voyage à Clever Cross. Et pourtant, pas une seule fois tu ne l’avais croisé. Un copain pour sûr, pour toi, presque un ami. Même si à ses yeux, sûrement que ces trois pauvres parties de Zelda ne valaient pas grand-chose. Juste autant que toi. Des heures sur une game cube qui réchauffaient ta grande carcasse à toi, et le cœur qui battait dedans.
    Allongeant tes bras vers lui, tu te saisis de ses épaules et te retiens de l’étreindre, non, vous n’étiez pas assez proches pour ça. Un soupir de surprise, de joie aussi, un sourire qui s’étire sur tes lèvres, et tes doigts qui se resserrent sur son t-shirt. Tu dois lui faire un peu mal. Et comme s’il fallait que tu en sois certain, que tu en sois sûr, une exclamation toute bête, juste pour appuyer le fait que ça soit bien réel, qu’il soit bien réel :

    « Yugi ! »

    Tu es content de le voir.




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Yugito Frazen
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Jeu 15 Nov - 20:56



    « Aïe aïe aïe... »


Avant même que tu n'es eu le temps de te rendre compte, il est là, à te saisir les épaules, ton sourire s'agrandit un peu plus. Il semble hésiter à terminer son étreinte, et il il crie presque ton nom, tu ris, assis sur cette machine à laver et tes bras entourent le torse de Clyde pour lui faire un câlin comme il se doit. Tu caches ton visage dans son cou et tu le serres quelques instants avant de reculer légèrement.

Tu te dis que c'est bien de l'avoir rencontré, lui et pas quelqu'un d'autre. Que c'est bien, parce que ça fait longtemps que vous ne vous êtes pas vus. Que vous n'avez pas fais une partie d'un quelconque quel jeu. En fait, ça fait longtemps que vous n'avez pas passé du temps ensemble. Ça remonte à plusieurs jours avant le voyage en France, ça fait donc très, très longtemps.

    « Tu vas bien ? Qu'est ce que tu fais là ? Pfiu, et toi, ce voyage en France, comment il s'est passé ? Perso, j'me suis pris un poing dans la tronche, c'était pas génial. Par contre, les feux d'artifices, c'était juste, wahou, splendide quoi ! Ouais, bon, bref. J'ai fini Twilight Princess encore une fois ! Et même Wind Waker ! Le truc de la triforce, c'était chiant, mais bon, je l'ai fais, parce que sinon, tu peux pas continuer le jeu. Et sinon, toi, quoi de beau ? »


Tu entrouvres les lèvres pour reprendre de l'air, tu laisses échapper un rire. Vous êtes plus proches que d'habitude, mais tu t'en fous. Tu es toujours assis sur cette machine à laver un peu pourrie, mais ça aussi, tu t'en fous. Ce qui compte, c'est Clyde, le fait que tu sois content de le voir et tout le reste, tu t'en fous.

Tu lui souris, tu poses la tête sur son torse et tes bras l'enserrent une nouvelle fois. Tu as besoin de câlin, ces temps-ci.



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Dim 18 Nov - 21:52



    « I’ve been walking in the dark »


    Un gros morceau de Sparadrap. Voilà comment tu verrais Yugi s’il était un objet. Comme si au simple contact de ses bras, tes maux guérissaient. Comme si juste au moyen d’une embrassade, tes plaies se refermaient. Comme si le monde se réchauffait sous ses mains. Comme si tes larmes séchaient sous sa chaleur. Comme si les derniers mois s’effaçaient lentement sous la gomme de sa tendresse. Et ça te torturait délicieusement le cœur.
    A te faire naïvement croire que tout allait bien, qu’il n’y avait eu ni dispute avec Lyria, ni bouteille cassée sur ton don, ni coup de poing de Nikolaï, ni apparition de ce putain d’Aurelian. Rien, rien du tout. Non, de ces mois-ci, il n’y a eu qu’une nouvelle version de Zelda, et un texto de Yugito. Le reste ? C’est secondaire, maintenant. On oublie tout, et on recommence. Et ça te fait vibrer le creux des entrailles d’entendre sa voix, son front contre ton épaule, et ses mots qui se perdent contre ton torse. Des conneries sur le Triforce, des banalités sur le feu d’artifice, des paroles toutes simples qui n’embêtent personne, une putain de conversation normale et chaleureuse.

    Il termine sa tirade, tu ne peux t’empêcher de sourire : ce moulin à paroles, ça t’avait manqué. Tu ne retiens que la dernière question, pas assez sociable, éloquent ou courageux pour répondre aux deux précédentes. Tu t’apprêtes à parler, mais les mots ne sortent pas. Quoi de beau ? Haha, la bonne blague. La salope ironie du sort. Rien de beau. Y’a putain rien de beau, dans ta putain de vie. A croire que celui qui tire les ficelles s’éclate à te traîner dans la boue, à te pousser du haut des falaises. Tu cherches un peu, tu voudrais parler de ta rencontre avec Alessa, lui montrer ta jolie photo sur ton portable. Mais tu l’as laissé dans ta chambre, et de toutes façons à quoi bon ? Tu voudrais lui parler du bal, d’Aniela dans sa belle robe blanche, des germes d’affections qui fleurissent dans ton estomac, et puis tu te dis que non. Que peut-être que tu te trompes.
    Parce qu’aux côtés de Yugi, tu te sens tout aussi bien, oui, tu te sens pareil. Peut-être même un peu mieux, même, quand il ferme ses bras autour de toi et souffle dans ton cou. Parce que tu étais un faible, et qu’il te fallait ce genre de preuve, d’actions concrètes pour être rassuré. Prenant ton semblant de courage à deux mains, tu inspires avant de lancer dans le vide :

    « Rien. Je me suis juste fait buté par le Boss. »

    Tu lèves tes yeux sur lui, tu lui sondes les pupilles comme pour lui faire comprendre tes six mois de douleur par une phrase au hasard, une référence douteuse à votre seul intérêt commun. Mais tu veux pas en parler. Et tu ne veux pas qu’il te détaille cette histoire de coup de poing. Plus tard, peut-être, tu lui demanderas qui a osé lever la main sur lui, et tu fronceras les sourcils en écoutant son histoire. Si ça se trouve, tu iras même jusqu’à aller parler à la personne en question. Mais pas maintenant. Là, tu veux juste être égoïste. Fondre dans ses bras. Profiter de ses étreintes. Fermer tes yeux et enfouir ton visage dans son cou. Flâner dans une salle commune en branchant ta gamecube sur la vieille télévision. Etre heureux bêtement, pour une fois.
    Tes mains jouent doucement avec tes chaînes autour de ton cou. Bibelots sans importance, souvenirs creux de tes anniversaires où l’on te forçait à dépenser ton argent, histoire de « marquer le coup ». Quatre ans que tu marquais le coup, pas de gâteaux pleins de chocolats et de chantilly dans ta mémoire, juste une croix rouge sur le calendrier et une chaîne. Quatre chaînes. Les quatre chaînes qui marquent le coup. Qui marque le début de ta descente aux enfers, et la continuité de ta chute libre. Mais d’habitude y’a un fond.
    Mais pas pour toi.
    Tu trouves toujours le moyen de t’enfoncer plus bas.

    Tes mains glissent de tes quatre chaînes, toutes les mêmes, de toutes manières, et s’étendent jusqu’au visage de Yugito. Les paumes sur ses joues, tu les laisses tomber contre son cou, et soupirant paresseusement en te serrant contre lui, tu ne trouves vraiment à lui dire qu’un :

    « Yugito, c’est dingue comme tu m’as manqué. »




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Lun 19 Nov - 17:34



Sa réponse te laisse un goût amer dans la bouche sans que tu ne saches pourquoi. Tu baisses légèrement les yeux, quittant son regard pour te concentrer sur les chaînes qui entourent son cou. Tu restes là, à les regarder, et tu te perds dans tes pensées. Ces temps-ci, tu te perds trop souvent dans tes pensées, tu restes là, à ne rien dire, à attendre, à réfléchir, ce qui n'est vraiment pas dans tes habitudes. Non, d'habitude, tu aurais foncé, tu aurais réfléchit au conséquence après. Tu as envie de lui demander de ce qu'il s'est passé, tu as envie de lui demander pourquoi, comment, qui surtout.

Mais tu restes silencieux, tu restes là, à regarder les chaînes et ses mains qui jouent avec. Le métal froid sur la peau de ton cou contraste avec ses mains sur tes joues. Un soupir, tu souris et poses ta tête contre son épaule. Ton sourire s'agrandit lorsque sa voix casse le silence qui venait de s'installer. Tu ne lui réponds pas immédiatement, tu attends un peu, tu murmures légèrement, après quelques instants :

    « Je suis content de te voir, tu sais.. ? »


Puis tu te tais. Tes doigts s'accrochent à ses chaînes, tu joues avec. L'idée de lui en piquer une te traverse l'esprit. Mais tu hésites, puis tu ne le fais pas. Avant d'hésiter de nouveau. Elles t'intriguent. Quatre pareil, les mêmes, la même longueur, la même épaisseur. Tu te recules légèrement de lui, et tu fais ce que tu sais faire le mieux : tu parles. Tu dis n'importe quoi. Ton flot de paroles se déverse à une vitesse hallucinante et quelques fois, tu dois t'arrêter pour reprendre ton souffle, comme si tu avais couru un marathon.

Tu lui parles des pièces que tu as vu à Clever Cross, tu lui expliques que tu t'es perdu, que tu t'es retrouvé dans une armurerie... « Non mais sérieux quoi ! Une armurerie ! Avec des armures de chevalier et tout ! »

Et tu pars sur les chevaliers. Tu lui dis que quand tu étais gosse, tu t'imaginais chevalier, dans tes chambres d'hôtels. Tu sauvais des princesses qui étaient souvent des peluches, et ça, tu lui avoues avec une légère rougeur sur les joues. Tu te reprends ton souffle, tu ris. Tu t'arrêtes, tu reprends. Tes doigts jouent toujours avec ses chaînes. Puis tu te tais.

    « Désolé.. Je parle trop. Mais c'est, genre, j'arrive pas à m'arrêter. Mais je me soigne, j'te jure hein ! Enfin... j'essaie. »


Et tu ris, encore. Toujours. Parce que c'est plus simple. Surtout quand c'est avec lui.






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Lun 26 Nov - 20:02



    « Soldier On »


    Et pour ton plus grand bonheur, Yugi redevient Yugi. Un raz-de-marée de paroles inonde tes tympans, des exclamations plus joyeuses les unes que les autres sur le château français, un récit jovial aux allures de reportages, des paillettes dans ses yeux quand il te décrit l’armurerie et des grands gestes pour que tu te rendes un peu mieux compte d’à quel point c’était incroyable. Tu voudrais bien en placer une, juste pour lui raconter un peu, toi aussi, que tu as vu une fontaine perdue, mais il ne te laisse pas le temps. Et tu n’as pas vraiment le cœur de lui couper la parole. En fait, tu ne le voudrais pour rien au monde. Tu aimes l’entendre parler, c’est loin de te bercer, mais ça te rassure. Tu n’es pas tout seul. Il y a Yugi. Tu le laisses s’amuser avec tes chaînes, frissonnant légèrement du contact du métal froid contre ta peau, et tu lui souris en fixant ses doigts. Bêtement, gentiment, tu fonds devant ce concentré d’amour qui reprend des couleurs sous tes yeux.
    Lorsqu’il s’arrête enfin, tu ne peux t’empêcher de lever les yeux et de rire faiblement. Un rire de soulagement, un rire qui marque le merveilleux moment où le poids sur vos épaules disparaît, celui qui pèse si lourd, celui de la solitude.

    « T’en as vu des choses ! C’était un beau voyage, alors ? »

    Et pourtant, tu ne l’aurais pas deviné. C’était un Yugito avec les traits tirés, des cernes sous les yeux et des sillons de larmes sur les joues que tu avais retrouvé. Un Yugi tout cassé, abattu, ça se voyait, ça se sentait à ce ton qu’il n’avait plus dans sa voix, à cette vitalité qu’il n’avait plus dans ses gestes. Et toi, idiot, stupide, égocentrique et égoïste, tu ne t’en rendais compte que maintenant. Lui aussi, il devait lui être arriver des bricoles. Lui aussi, il avait du souffrir. Alors maintenant il fallait que tu arrêtes de t’apitoyer sur ton propre sort pour être utile à des personnes comme Yugi.
    Il fallait que tu deviennes quelqu’un de bien.
    Tes mains replacent son t-shirt, ton sourire s’étire un peu plus et tu t’exclames plein d’entrain :

    « Tu devineras jamais ce que j’ai vu à Clever : la fontaine fortune ! »

    Il parait qu’elle porte chance au peu de personne qui la voit. Tu as une pensée pour Alessa, tu espères qu’elle va bien, et qu’elle a plus de chance que toi en général. Tu te dis que tu aurais peut-être du jeté une pièce là-bas, y plonger tes mains, ou t’y baigner totalement, comme la belle Italienne. Mais au fond, la chance, ça se provoque, pas vrai ? Le Destin n’attend que nous pour se faire piétiner. Et aujourd’hui tu as décidé que tu allais lui jouer un tour. Tu n’en peux plus de ta vie de zombie transparent et dépressif. Tu n’en peux plus de ce monde terne sur lequel tu marches en traînant des pieds. Tu n’en peux plus de cette existence qui ne te plait pas.
    Tu vas changer pour Yugi. Tu vas changer pour Jean-Camille. Tu vas changer pour Nikolaï. Tu vas changer pour Aniela. Et tu vas changer pour toi.

    Les yeux illuminés par tes grandioses et muettes résolutions que tu t’imposes en serrant Yugi plus fort, tu finis par annoncer plus déterminer que jamais :

    « J’ai la chance avec moi, il parait. »




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Mar 27 Nov - 20:33



Son rire te fait rire un peu plus, tes doigts glissent légèrement sur ses chaînes, tu continues de jouer avec, en l'écoutant. Tu te mords la lèvre lorsque sa voix te pose une question plus rhétorique qu'autre chose. Tu baisses les yeux, et ton murmure dépasse tes lèvres avant même que tu ne puisses l'en empêcher.

    « T’en as vu des choses ! C’était un beau voyage, alors ? »
    « Pas vraiment... »


Peut être l'as-tu dis trop bas, parce qu'il ne semble pas y faire attention. Tu te perds dans tes pensées quelques instants, encore, comme un peu trop souvent. Tu regardes dans le vide, tu le regardes sans vraiment le voir. Il n'y a aucun bruit dans la pièce, sauf vous. Sauf sa voix, sauf la tienne. Il te raconte alors qu'il a vu la fontaine fortune. Le nom te fait froncer les sourcils. Tu n'en as jamais entendu parler, tu ne savais même pas que ça existait. Piqué de curiosité, tu ne peux t'empêcher de te redresser et de demander d'une voix enfantine :

    « C'est quoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ? »


Et il s'empresse de te répondre, la chance, tant mieux. La chance, tout le monde en a besoin, et si c'est Clyde qui en a, il ne peut qu'en faire bon usage. Il te serre contre lui un peu plus fort que vos précédentes étreintes. Tu restes surpris quelques instants avant de sourire. Tes bras passent autour de son cou et, sans vraiment y songer, tu déposes un léger baiser au coin de ses lèvres. Pas trop court, pas trop long. Presque un simple effleurement. C'est seulement en reculant que tu te rends compte de ce que tu as fais, et tu caches ton visage dans le creux de son cou.

C'est rien, c'est rien, c'est rien. Non, vraiment rien. C'est rien, et tu veux oublier, et juste rester comme ça un moment. Juste un peu.



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Mar 4 Déc - 20:06



    «Like no one's watching you »



    Surpris, lorsque ces deux bouts de chaire effleurent le coin de ta bouche, un frisson qui se perd le long de ton échine, et une erreur que tu regrettes sur le champ. Un mouvement de recul, juste un pas en arrière, mince, microscopique, mais suffisant pour faire exploser au visage de Yugi un refus que tu n’assumais pas le moins du monde. Tu le déloges de ton cou sans le vouloir vraiment, en craignant de croiser ses yeux trop tôt, tu fronces les sourcils et te courbes pour attraper le regard d’un Yugi qui baisse la tête. Ton inquiétude à la hauteur de ton étonnement, tu te permets le luxe de conserver encore un peu ce silence gêné, tes doigts glissant doucement dans son cou, faible caresse visant à le rassurer.
    Mais vraiment, tu n’es pas très bon, pour ce genre de chose.
    Tu l’enserres à nouveau de tes bras, persuadé que parfois, il n’y a pas de mots adaptables à la situation. Oui, parfois il faut juste se taire, et attendre que ça passe. Tu frictionnes son dos comme le ferait un parent à l’égard de l’enfant qui éprouve du chagrin, et attends patiemment que le cœur écrasé contre ta poitrine perde un peu de son rythme effréné, se calme et revienne à la normal. A moins que ça ne soit ton cœur à toi. Les secondes défilent sur la pendule crasseuse du fond de la laverie, mais ton étreinte ne faiblit pas, et tu finis par te demander lequel des deux en avait vraiment le plus besoin.

    « « Yugi… Qu’est-ce qu’il te prend ? »

    Tu réalises que ta phrase sonne mal, d’une manière un peu dure, et pourtant ce n’est pas ce que tu voulais lui transmettre. Mais tu t’y prends toujours comme un pied, on ne devient pas grand orateur et merveilleux ami en claquant des doigts, du jour au lendemain. Tu te rattrapes en caressant ses joues du bout de tes pouces, tes mains chaudement logées dans son cou.
    Qu’est-ce qui cloche, chez Yugi ? Est-il tombé assez bas pour n’avoir plus que tes bras dans lesquels se jeter ? Tu as un pincement au cœur. Qu’est-ce qu’ils lui ont fait ? Qu’est-ce qu’ils lui ont fait, les autres, pour qu’il dérape un peu trop près de tes lèvres, à toi le minable, à toi le moins que rien ? Ne pouvait-il pas trouver mieux ? Lui et sa belle bouille, lui et son sourire tellement brillant qu’il vous en brûle la rétine. Alors qu’est-ce qu’il fout là ? Qu’est-ce qu’il lui prend, de s’enfouir dans ton cou, vous qui n’avez partagé qu’un écran et une paire de manettes ? Qui l’a donc assez usé pour le rendre comme ça ?
    Les gens sont cruels.

    « « Qu’est-ce qui t’es arrivé, dis ? Pourquoi tu es comme ça ? »

    Un baiser sur sa joue, tes bras autour de ses épaules et tu lui murmures de l’amour au creux de l’oreille :

    « « Je ne suis pas en train de te refuser quoi que ce soit. Mais pourquoi t’es si triste ? »

    Tes muscles se contractent, se resserrent encore autour de lui, tu te dis que tu lui fais peut être mal, mais cette fois ci tu ne le lâches pas. Tu sens qu’aujourd’hui, Yugi a besoin de quelqu’un. De bras qui l’étouffent sous les câlins, et la tendresse. De bises sur les tempes et d’oreilles auxquelles tout raconter. Et pour une fois, pour lui, tu seras cette personne là.

    « « J’veux pas que tu sois triste. »

    Et tu lui déposes tes lèvres au coin de sa bouche. Juste comme lui. Juste pour qu’il comprenne que vous êtes pareils.




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Mer 5 Déc - 21:49



Le mouvement de recul te fait de mordiller la lèvre inférieure. Tu restes silencieux, les yeux baissés, peut être as-tu peur de croiser son regard. Tu ne veux pas, c'est tout. Tu as peur, tu es paniqué sans vraiment le vouloir. Ses doigts glissent dans ton cou, ils te font frisonner sans que tu ne le veuilles. Puis ses bras t'enferment contre son torse et tu te recales dans son cou, tes doigts s'accrochant plus que nécessaire à son t-shirt. Il t'étouffe presque, mais ça te fait du bien. Vraiment beaucoup de bien. Sa main glisse dans ton dos puis sa voix brise le silence.

Elle sonne presque comme un reproche, et pourtant, tu ne réponds pas. Le « rien » qui est au fond de ta gorge ne veut pas sortir. Il reste là, bloqué contre tes cordes vocales. Ses caresses te font plus de bien que tu ne le voudrais, et tu ne lui réponds toujours pas. C'est vrai, ça. Qu'est ce qu'il te prend ? Pourquoi t'es comme ça ? Hein ? Pourquoi, Yugito ?

Ce qu'il t'es arrivé ? Tu as presque envie de lui rire au nez. De lui dire que Raven t'a envoyé paître et que ça te donne envie de chialer. De lui dire que tu pensais connaître Heath, mais qu'en fait, tu t'es rendu compte que tu ne connaissais rien de lui. Lyria ? N'en parlons pas, elle t'a envoyé sa merde en plein dans la figure.

C'est vrai ça, Pourquoi, Yugito ? Ça ne te ressemble pas, pourtant. C'est tellement loin de te ressembler tout ça. Toute cette merde autour des yeux, cette envie de rester dans ton lit et de ne rien faire, ça ne te ressemble pas, du moins, ce n'est plus ce que tu es. Plus maintenant. Tu regardes fixement les chaînes de Clyde pendouiller autour de son cou.

Tu le sens trembler. A moins que ce ne soit toi qui tremble contre lui ? Sûrement, c'est sûrement ça. Ce serait tellement plus plausible.

    « J’veux pas que tu sois triste. »
    « Me laisse pas... »


Ne m'abandonne pas non plus, as-tu envie de lui dire. Pourtant, les mots ne sortent pas, et ce sont ses lèvres au coin des tiennes qui te fait relever les yeux vers lui. Et tu plonges ton regard dans le sien avant de poser ta tête sur son épaule.

    « S'il-te-plaît... »


Tu t'accroches à lui comme à une bouée de sauvetage. Tu t'accroches à lui encore plus qu'avant. Tu ne veux pas qu'il t'abandonne. Et cette pensée égoïste te donne envie de vomir. Ton comportement te donne envie de vomir. Pourtant, tu glisses tes bras autour de son cou et tu le serres contre toi. Juste un peu plus, encore un peu, pendant quelques secondes, quelques minutes s'il le faut. Peut être faudrait-il que tu lui expliques. Peut être qu'il faudrait que tu lui dises qu'il compte pour toi, peut être même plus qu'il ne le pense. Peut être, sûrement. L'idée te passe par l'esprit, mais tu hésites. Quelques instants, quelques secondes, puis tu n'hésites plus.

    « Tu comptes beaucoup pour moi, tu sais. Alors me laisse pas, s'il te plaît... J'ai besoin de toi. »


Quelle pensée égoïste, vraiment. N'est-ce pas, Yugito ?



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Jeu 13 Déc - 15:16



    « I laugh until my head comes off»


    Tu ne sais pas vraiment si tu trouves cela amusant ou triste. De te rendre compte comme les gens peuvent être capable de tout et n’importe quoi pour un peu d’affection. Pour échapper à la solitude, et s’évader du monde glacial et gris qu’elle nous promet. Après tout, vous êtes tous pareil. Tous pitoyablement humain, à vous débattre pour garder la tête à la surface, quand le fond vous attire désespérément. A vous raccrocher à la première planche pourrie qui passe, à vous noyer à nouveau, à paniquer lorsque vous vous trouvez isolés. Et à vous agripper à la première bouée qui se dessine à l’horizon, qu’elle soit laide, à moitié brisée ou en décomposition.
    Yugi devait avoir terriblement peur de couler pour s’appuyer sur une bouée comme toi.

    Jamais avant il ne t’avait parlé comme ça, jamais avant il ne t’avait autant considéré, tout simplement parce qu’il n’était pas seul, parce qu’il était entouré de tas de personnes plus merveilleuses les unes que les autres, beaucoup plus splendides que toi. Un e-mail pour savoir comment foutre la raclée au dernier boss d’un jeu vidéo, une fois tous les trois mois. Un texto pour te proposer une partie quand son colocataire ne lui accordait pas son temps, quelque fois. C’était tout ce qui vous liait, rien de moins, rien de plus. Une relation sans importance, à la limite de l’inutile, aux bornes de l’invisible. Il n’avait pas besoin de toi car il avait les autres. Et maintenant qu’il n’y a plus personne, devinez dans quels bras il se jette ?
    Comme par hasard, il se souvient de toi, comme par hasard tu comptes pour lui, comme par hasard tu vaux quelque chose.

    Tu ne sais pas vraiment si tu trouves cela amusant ou triste.

    Mais tu ne lui en veux pas, il est juste humain, il est juste seul. Et ton rôle à toi, c’est de t’en occuper, de lui rendre ce sourire que les autres lui collaient au visage. Peut-être qu’il sera moins éclatant, moins important, tu essayeras de le rendre heureux à ton échelle, mais tu essayeras vraiment. Tu perds tes doigts dans ses cheveux, massant tendrement son cou de tes pouces, tu lui chuchotes des « Sssh… » en essayent de le calmer et tentes comme tu peux de le rassurer :

    « Je te laisserais pas, ne t’inquiètes pas, je serais toujours là. »

    Tu te demandes si c’est possible, mais tu le serres plus fort. Le principale, c’est que tu ne lui brises pas les os, mais de toutes façons, tu n’as pas assez de force pour le faire. C’est ça ton problème à toi, tu n’as jamais assez de force. Et pourtant à partir d’aujourd’hui, tu devras en avoir assez, tu devras te décarcasser pour le faire rire, pour qu’il n’ait plus jamais cette expression sur le visage, pour qu’il ne soit plus jamais triste.
    Pour qu’il ne soit plus jamais seul.


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Yugito Frazen
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Lun 17 Déc - 20:17



Sa présence te fait plus de bien que tu ne l'aurais cru. Le voir a été la chose la meilleure depuis des jours, voire des semaines. Tu t'en veux de ne pas lui avoir dis avant. De ne pas lui avoir dis qu'il comptait pour toi. Il doit te prendre pour un mec qui se sert des autres ou un autre truc du genre. Mais c'est le cas, non ?

Tu te sers des autres pour vivre. Tu as besoin des autres pour vivre et tu ne vis que par eux, que pour eux. Tu n'es en vie seulement parce que les autres t'entourent. Les autres te font vivre, que ce soit par leur haine, par leur amour ou par n'importe quels autres sentiments. Tu ne vis que par les autres. Les autres sont ta vie, ton univers. Sans les autres, tu n'es rien, tu n'es qu'une larve, un objet qui est invisible. Un objet qui décore la vie et les couloirs.

Sa phrase te fait avoir les larmes aux yeux sans que tu ne saches pourquoi. Tu l'espères tellement, qu'il sera là, toujours, encore, le plus possible, le plus longtemps possible. Tu ravales la boule au fond de ta gorge, te reprends alors qu'il te sert contre lui à t'en étouffer. Puis tu ris, tu es heureux. Tu te recules, tu le regardes, tu essuies le coin des tes yeux d'un revers de poignet et tu poses tes mains à plat sur ses joues.

    « Merci. »


Car tu ne sais pas quoi dire d'autre, en fait. Et qu'il n'y a rien d'autre à dire, surtout. Il sera là et tu l'espères, même si ce n'est pas le cas, il aura essayé, et c'est toujours ça.

    « T'es tellement un mec génial, Clyde. Ne change pas, surtout pas, hein ? »


Et tu le regardes toujours, et le sourire s'agrandit sur ton visage. Tu déposes un deuxième baiser au coin de ses lèvres, et tu répètes de nouveau, encore, pour lui prouver qu'il t'a fait du bien, pour lui prouver que tu as eu besoin de lui, et que tu auras toujours besoin de lui.

    « Merci. »


Et ton sourire s'agrandit, encore, toujours.





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Lun 4 Mar - 14:27





    «For you I'll wait till Kkingdom come»


    Ce sentiment étrange, cette satisfaction singulière qu’on éprouve lorsqu’on a accompli quelque chose. Quand tu n’arrives pas à te figurer de la qualité de tes actions, est-ce que tu as bien parlé, est-ce que tu l’as consolé assez bien ? Peut-on te qualifier de bon ami, ou stagnes-tu dans ton incapacité à socialise ? Un morceau de soleil lilliputien que Yugito t’offre en étirant les lèvres te laisse croire que tu as réussi, que pour une fois, ta présence a suffi. La douce chaleur de ses mains se diffuse sur tes joues, et pour la première fois, ton reflet que tu aperçois au creux de ses yeux ne te répugne pas. Il te pose un baiser au coin des lèvres, à nouveau, et tu te demandes lequel des deux s’est soigné au contact de l’autre. La manière dont il te contemple te fait te sentir vivant, tu reprends des couleurs à vue d’œil, et tu commences à te rendre compte que même si Nikolaï était le centre de ton monde, les alentours brillaient tout aussi fort, si l’on s’appliquait à s’y pencher dessus quelques instants. Tous ces gens qui avaient toujours été là, et que tu avais toujours froidement ignoré, coincé dans ta détresse grise, incapable de battre des jambes pour rejoindre la surface.
    Mais maintenant tu respirais à nouveau. Grâce à Aniela, Jean-Camille, Yugito, Alessa, des moments perdus et des sourires à la pelle, la juste dose de bonheur qu’il fallait t’injecter pour te ramener à la vie, la vraie. Pas celle qu’on croit mener en se noyant dans ses propres larmes et en se torturant indéfiniment.

    Tes mains viennent souligner le contour de son visage, doucement, tendrement, comme s’il allait se briser sous tes doigts déjà squelettiques. Tu oses amener tes lèvres à son front et embrasser légèrement sa peau, pas plus intense que le frôlement d’une plume, à peine de quoi rester aux bornes de l’amical. Tu tiens en équilibre sur cette ligne qui vous sépare de l’inconnu, de celle que tu désespérais de franchir avec Nikolaï mais que tu hésites à dépasser aux côtés de Yugito. Qu’est-ce qu’il y a derrière ? Et si tu foirais tout ?
    Tu le couves du regard, les yeux brillants et les lèvres étirées. Son merci t’amuse, t’étonne un peu, et tu ne trouves rien de plus juste que de le refuser :

    « Non, c’est moi qui te remercie. »

    Tu recules d’un pas, songeant bien moins à t’éloigner de lui plutôt que de l’observer en entier. L’heure tourne et la laverie devient peu à peu trop lugubre pour être digne d’y échanger des sourires en toute quiétude. Tu lui tends la main, oubliant ta pauvre panière de linge sur le coin d’une machine et proposes tout naturellement :

    « On s’en va ? »

    Parce que ça te paraissait naturel. Evident. Comme si tu ne pouvais plus vraiment partir sans lui.




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Mer 6 Mar - 10:35



Il caresse légèrement ton visage et ton sourire s'agrandit encore plus. Tu fermes légèrement les paupières en sentant ses lèvres sur ton front et tu souris encore plus. Quand il se détache de toi, tu te redresses légèrement, ce sourire toujours scotché sur tes lèvres. Tu ne sais pas vraiment ce qui se passe dans sa tête, mais tu te dis que vous voir vous a fait du bien à tous les deux. Il est plus souriant que lorsqu'il est arrivé et tu es moins morose qu'il y a quelques minutes. Comme si vous étiez tous les deux des médicaments l'un pour l'autre.

Tu fais la moue et gonfles les joues comme un enfant quand il te remercie. Tu as envie de répliquer, de lui dire que c'est toi qui l'a dit en premier et que c'est donc toi qui a raison. Réagir comme un enfant, comme un gosse de quatre ans, parce que c'est plus facile, parce qu'il n'y a pas de problème derrière, parce que tout est plus simple. Il se recule d'un pas, ou peut être de deux, et il te tend la main. Main que tu t'empresses d'attraper.

    « On s’en va ? »
    « Oui ! »


Plein d'entrain, tu entrelaces vos doigts et tu descends de la machine à laver, pliant et dépliant tes jambes légèrement pour pas que des fourmis prennent possession de tes pieds et de tes genoux.

    « J'ai envie d'un muffins aux pépites de chocolat ! Genre, un truc énorme qui va me casser le ventre. Avec un chocolat chaud. J'aurais trop aimé avoir un don comme ça. Boum, je veux ça, je claque des doigts et je l'ai. Tu crois que quelqu'un a un don comme ça ? Ce serait trop bien, non ? Enfin. J'aimerais trop, moi. Ce serait juste trop cool. Mais ce serait bien que ça marche surtout pour la nourriture. Comme ça, plus besoin d'acheter ou de tout brûler dans le four ! »


Tu reprends ton souffle, tu souris, tu tiens toujours sa main bien fort. Tu ne le lâches pas.

    « Une fois, j'ai fais un gâteau avec ma sœur ! Il a littéralement cramé ! Le dessus était tout noir ! On l'avait laissé trop longtemps dans le four. Mais on a enlevé la croûte et il était trop bon ! C'était un gâteau aux pépites de chocolat. J'adore le chocolat ! Dis, on va manger un truc ? J'ai faim. »


Et ton flot incessant de paroles ne s'arrêtent pas. Tout redevient comme ça doit l'être.



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