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 Si tu n'avais pas ta tête vissée sur les épaules, tu l'oublierais - Libre.

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Yugito Frazen
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Mar 22 Mai - 16:30

    Tu marches, tranquillement, flânant dans les couloirs à la recherche de n'importe qui à embêter, n'importe qui à qui parler. Tu salues deux trois personnes sur ton passage, taquines quelques filles, quelques garçons. Tu ris, tu fais des grimaces, joues à l'enfant quelques instants. Tu plaisantes avec un groupe d'élèves. Tu restes dans les couloirs, à la recherche d'une occupation quelconque pour une seule et unique raison : tu as oublié tes clés dans ta chambre, et tu ne peux donc pas la rejoindre pour avoir un tête à tête avec ta console qui t'attend patiemment sur ton lit. Tu soupires et passes une main distraite derrière ta nuque, la frottes avant de retenir un bâillement. Le sommeil t'envahit sans que n'en sache la vraie raison.

    Deuxième option : chercher un endroit où pioncer sans être dérangé. Tu élimines l'idée de la salle d'étude : trop de bruit pour dormir, là-bas. Tu hésites entre le parc et la bibliothèque. Le parc ? La bibliothèque ? Tu fronces les sourcils, plongé dans tes réflexions. Tu te stoppes au milieu du couloir. Rejoins-tu le parc, ou la bibliothèque ? Il fait assez frais aujourd'hui, et tu n'es pas équipé pour dormir à l'extérieur... surtout que le ciel commence à se couvrir. Le choix est vite fait, direction la bibliothèque.

    Tu pousses la large porte, jettes quelques coups d’œil pour voir si quelqu'un que tu connais serait en train de bosser... ou de dormir hein. Ce n'est pas le cas. Tu cherches une table de libre. A cette heure de la journée, il y en a pas beaucoup. Après les cours, c'est souvent plein, la bibliothèque. Tu slalomes entres les tables et les chaises, tu trouves une table libre, au fond de la salle. Tranquille, pas trop loin des rayons de livres qui te cacheront : place parfaite. Tu poses ton sac en bandoulière sur la table, t'avachis – plus que tu ne t'assoies – sur la chaise et attends quelques instants.

    Tu cherches au fond du sac ta paire d'écouteurs. Avec un peu de chance, eux, tu les as pas oublié sur ton lit ou sous ta couette... voir même dans un jean qui traîne sur le sol de la chambre que tu partages avec ton coloc'. Bingo ! Tu les as. Tu aurais préféré que ce soit tes clés qui soient dans ton sac... mais c'est déjà ça. Hop hop hop, trente secondes plus tard, tu recherches une musique. Faceless, Red. Par-fait ! Vraiment, tu as de bonnes idées des fois ! Tu croises les bras sur ton sac, caches ton visage dans le creux qu'ils forment et fermes les yeux.

    Ce n'est pas une bonne idée de t'endormir à la bibliothèque, tu le sais... Tu aurais préféré croiser deux trois personnes, rigoler avec elles... voire même trouver une bonne petite soirée ! Ça, ça aurait été la patate ! Si tu as de la chance... ton coloc' rentrera et tu pourras prendre une douche avant de partir à la recherche d'une bonne petite soirée. Ouais, ça, ce serait génial. Tu bouges légèrement. Avant, il faut dormir une heure ou deux.
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Lyria Sandman
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Mer 6 Juin - 15:41


I'm writing books through letters
Ca avait été la journée la plus ennuyante. Une vraie plaie. Ce professeur allemand qui crachait dans un anglais approximatif des choses complètement stupide. Non mais ils étaient payé combien pour les abrutir ? A moins que leur don soit de débiter un nombre impressionnant de connerie à la minute. Dans ce cas, tu consentirais surement à applaudir cette performance. En toute ironie. Mais le problème restait le même, tu avais perdu une journée où tu aurais pu apprendre des choses réellement intéressante, des choses que tu ne connaitrais pas encore. Et c’est d’ailleurs pour ça que tes bottines claquaient en direction de la bibliothèque, ta jupe s’agitant à chacun de tes pas alors que la cravate rouge que tu avais laissé un peu lâche, se balançait de droite à gauche au rythme de ta démarche.

Les entrées discrètes, ce n’était pas vraiment quelque chose dans tes cordes. Même sans avoir l’attitude que tu avais, il était difficile de ne pas te remarquer avec ton physique. Mais quand en plus, tu entrais en poussant les deux battants de la porte avec une facilité un peu trop flagrante (tu avais cette manie d’utiliser ton don pour ce genre de petit détail sans importance), avant d’avancer vers les rayons la tête haute et la démarche altière. Il était inutile de penser que tu puisses passer inaperçu, sauf pour les rats de bibliothèque et les paresseux qui venaient pour faire leur sieste. Tu ne prêtais attention à personne de toute façon, te dirigeant d’un pas décidé vers les rayons. Tu savais ce que tu voulais alors inutile de se perdre en enfantillage. Inutile de prêter attention aux quelques murmures à propos de la cravate que tu portais. Oui, elle n’était pas à toi. Mais tu n’avais rien trouvé d’autre ce matin. C’était tout.

Une fois une pile de quelques bouquins dans les bras, tu cherchas une table libre du regard. En vain. Enfin presque. Il y avait une. La place parfaite, retirée, à l’écart. L’endroit parfait pour apprendre sans être embêter par les autres. Il n’y avait qu’un seul détail qui était gênant. Une loque qui dormait visiblement, avachis sur la table. Mais ce n’était pas un problème. Tranquillement, tu avanças dans les allées, ne prenant pas la peine de zigzaguer. Soit ils te faisaient un passage, soit ils se retrouvaient compresser entre la chaise et la table. Tu n’avais pas de temps à perdre en politesse après tout. Une fois à la hauteur du blond inconnu, tu t’arrêtas.

Une personne normale aurait posé les livres, aurait secoué un peu l’endormis pour lui demander de partir. A la limite. Ca aurait été impolis et plutôt culoté mais disons que ca restait du domaine de l’acceptable. Mais non. Lyria, tu n’étais pas une personne normale. Tu avais du l’être dans un lointain passé que tout le monde avait oublié. Non. Toi, tu te contentas de poser ton pied sur le bord de la chaise et de pousser. Action, réaction. La chaise bascula soudainement en faisant sans doute tomber la personne qui était dessus. Avec un petit sourire satisfait, tu te contentas de poser tes livres en regardant l’autre élève de toute la hauteur que tu avais sur lui.

« C’est pas un dortoir ici. »

Le plus simplement du monde, tu t’assis sur l’autre chaise pour finir par ouvrir l’un de tes bouquins. Physique quantique et ses applications. Tu n’avais pas d’attrait particulier pour la physique, tu étais juste curieuse. D’ailleurs, les 4 autres livres étaient de sujet plutôt varié et sans le moindre rapport avec celui que tu avais commencé.

Une bibliothèque était faite pour les gens comme toi. Ceux qui veulent savoir et apprendre. Pas aux loques qui n’arrivent à rien ou qui préfère dormir.

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Yugito Frazen
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Mer 6 Juin - 18:50



    Tu vois, ce moment où tu n'es pas totalement dans le sommeil profond, mais que tu y es presque. Pas totalement réveillé, mais pas totalement endormi non plus. Tu entends des bruits, mais tu n'y fais pas vraiment attention, tu sais qu'il se passe des choses autour de toi, mais tes yeux sont tellement lourds que tu ne peux pas les ouvrir. Des fois, ton corps sursaute car tu t'endors trop vite. Tu bouges légèrement, enfonçant un peu plus ta tête dans le creux que forme tes bras. La voix de James Morrison te berce plus que celle du chanteur de Red, dont tu ne connais pas le nom. La guitare acoustique t'endort un peu plus, les paroles de Better Man t'emmène loin, très loin. C'est parfait. Juste quelques secondes. Juste... quelques secondes de plus et...

    Tu te fracasses contre le sol, allongé sur la chaise. Tes écouteurs sont tombés de tes oreilles et tu ouvres subitement les yeux. Ton premier réflexe est de masser ta tête, bizarrement douloureuse. Le deuxième est de te redresser sur tes coudes... puis ton regard est attiré par la jeune fille devant toi, te dominant de toute sa hauteur, hautaine. Tu ouvres la bouche, la refermer. La musique a changée et elle grésille, toute proche de tes oreilles, tu coupes la musique, le bruit t'énerve.

    Sa voix te fait presque écarquiller les yeux puis tu fronces les sourcils alors qu'elle s'installe tranquillement à ta table. C'est quoi le délire ?! ne peux-tu t'empêcher de penser. Oui, tu es un peu long à la détente, mais c'est normal, tu viens de te réveiller. Tu daignes te relever, avec difficultés et peu de grâce, et remets la chaise debout, tu te laisses tomber sur elle, les jambes étalées sous la table. Tu tapes de ton pied celle de la personne devant toi. Tu t'en fous, tu ne t'excuses pas, ce n'est pas très grave, n'est-ce pas ?

    Tu la regardes parcourir les lignes de son livre. Elle a l'air passionnée. Tu pousses les livres devant toi. C'est une pile bien trop grosse pour toi. Tu poses le coude sur la table et cale ton visage contre ta paume. Tu l'observes, détailles chaque traits de son visage et, rapidement, un sourire taquin prend possession de tes lèvres. Tu la reconnais, tu en as entendu parler - comme tout le monde dans l'école - mais tu t'en fous. Tu ouvres la bouche de nouveau, pour laisser échapper un soupir.

    « C'est pas très poli de balancer les gens par terre, Princesse. »

    Tu accentues le surnom, pour lui donner plus de force, pour l'énerver un peu. Tu t'amuses. Tu te rapproches d'elle, peut être un peu trop. Pourtant, tu lui laisses de la place. Pas assez pour qu'elle se sente seule, trop pour qu'elle puisse te traiter de pervers. Oui, tout un art. Ton sourire s'agrandit, tes jambes se replient sous ta chaise.


    « Yugito Frazen. Et puis-je te demander ton nom ? »

    Tu n'utilises pas ce surnom qui lui va comme un gant. Trop d'utilisation et boum ! ça peut exploser facilement. Tu lui laisses du temps. Peut être qu'elle ne te répondra pas et qu'elle t'enverra valser - vu qu'elle t'a carrément balancé sur le sol, ça ne t'étonnerait pas - mais tu tentes quand même le coup. Avec un peu de chance... tu partiras en lui faisant un bisou. Mais... t'as vraiment intérêt à courir vite.

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Mer 6 Juin - 21:20


Seduced by the lie of butterflies
Quand il se réinstalle en face de toi, tu lèves les yeux des formules physiques pour lui lancer un regard lourd de sens. Il est stupide ou il le fait exprès ? En réalité, surement un peu des deux mais sans le moindre doute d’avantage du premier. C’est ce qui arrive quand on dort dans les bibliothèques plutôt que d’y lire et de tenter de s’extirper de la masse grouillante de mouton attardé. Parce que le monde ressemblait à ça à tes yeux. Il y avait bien sûr quelques exceptions, rare mais présente. Heureusement, sinon, tu aurais déjà commencé un génocide des imbéciles qui peuplait cette terre. Une tache ardue.

Toujours est-il que le blond en face, en plus de ne pas être gâté par sa couleur de cheveux, semblait avoir autant de jugeote qu’un petit pois déshydrater. Soit pas grand-chose en fait. Tu détestais les blonds. Surement à cause de ce duc de mes deux, français de surcroît, qui avait le don de te taper sur le système rien que par sa présence. Encore que maintenant, c’était tellement plus amusant de se retrouver face à ce débris diminué. Tu te sentais bien plus grande que lui à présent. Toi, tu avais survécue sans rien laisser dans ces ruines qu’étaient à présent votre école. Ou presque.

Mais le problème n’était pas le mangeur de grenouille à roulette mais bien l’un de ses rustres d’allemand qui massacraient ta langue de leur accent guttural. Pas besoin de quitter à nouveau le livre des yeux pour savoir qu’il te fixait. Qu’est-ce qu’il attendait pour partir ? Loin et vite, avant qu’il ne te prenne l’envie de le balancer contre une étagère ou par la fenêtre. Voir les deux, dans cet ordre ou un autre. En vrai, tu en rêvais mais tu n’en étais pas capable. Ca te demandait beaucoup trop d’effort de déplacer des personnes. Les objets, c’était plus simple et encore. Ce n’était pas un quinze tonne que tu allais t’amuser à balader. Pas faute d’avoir essayé.

Il se permet de déplacer tes livres, comme si dans un geste silencieux, il te faisait sentir que tu le gênais. Bien, il n’avait qu’à partir dormir ailleurs. Il pouvait bien aller mourir dans ces couloirs interdit pour sa sieste, tu t’en moquais comme de ta première chaussette. D’ailleurs, tu ne te rappelais même pas de l’aspect de ta première chaussette. C’était dire.

Finalement, il ouvrit la bouche. Tu ne t’attendais à rien et heureusement. Malgré tout, l’un de tes sourcils se rehaussa légèrement à sa remarque. Presque autant que pour le surnom mais, à ce détail, tu n’accordas qu’une importance toute relative. Il n’abordait le fait qu’elle l’ait fichu par terre que maintenant ? Alors qu’il s’était relevé, assis et l’avait longuement observé ? Il était… demeuré. C’était indéniable.

« C’est une blague… ? » lâchas-tu d’un ton complètement et parfaitement dépité. C’était presque de la pitié que tu avais pour ce simple d’esprit.

Un adage disait que c’était les simples d’esprits qui avaient de la chance, ou quelque chose dans ce gout là. Tu n’avais jamais été d’accord pour cette idée et franchement, il ne t’aidait pas à penser autrement. Les personnes autours regardaient vaguement vers vous. Vers lui. Surement se demandait-il s’il était fou, suicidaire ou bien les deux. Téméraire peut-être bien. La bravoure sans l’instinct de survie, c’est de la stupidité. Du moins, c’est ce dont tu étais persuadé.

Il finit par se présenter. Tu ponctuas sa phrase en fermant ton livre d’un coup sec. C’était quoi ça ? Il tentait de te faire la conversation.

« Tu as le QI d’une huitre et tu espères sincèrement que je vais tailler un brin de causette avec toi ? C’est de naissance ou bien on t’a bercé trop prêt du mur ? »

Tel un fouet qui claque, ta langue de vipère avait à nouveau frappé. Pour repousser. Pour faire mal. Pour te faire haïr. Il n’y avait que les fous ou les inconscients pour s’y confronter sciemment. Et pour le moment, tu ne connaissais qu’une personne qui y revenait en toute connaissance de cause, inlassablement. Mais tu refusais de penser à lui pour le moment.

« Pourquoi est-ce que je devrais donner mon nom à quelqu’un comme toi ? Et ne l’appelle plus jamais princesse ou je t’arrache la langue. »

Le plus inquiétant, d’une certaine façon, c’est que l’idée te semblait sur l’instant, plus que tentante.
Mais le sang. Son odeur, sa couleur. Tu ne le supportais plus.
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Mer 6 Juin - 21:57



    Sa voix accentue ton sourire, l'agrandit et le transforme. Une blague ? Oui, une très grosse blague même. Une blague pour passer le temps. Une blague avant de pouvoir rentrer dans ta chambre. Après tout, ton coloc' va pas tarder quand même. Tu as dormi un bon moment. Enfin, dormi... vite dit. Si elle n'était pas intervenu, tu serais moins fatigué et donc... beaucoup moins chiant. C'était à ses risques et périls ! Tu te rapproches un peu. Tu ne regardes même pas les personnes autour de vous qui, elles, semblent passionnées par ce qui risque de se passer. Alala, les ragots. Il va en avoir une bonne centaine de différent sur ce qui vient de se passer dans moins d'une heure, tu le sais et tu t'en amuses. Tu te présentes, ris intérieurement. Le livre se referme fortement, faisant sursauter une bonne dizaine de personnes. Ton sourire s'agrandit, encore. Tu as sûrement la tête d'un imbécile heureux, mais tu t'en fous. C'est tellement marrant, de la voir s'énerver pour si peu. Elle veut tout contrôler et ça t'éclates, vraiment, beaucoup.

    Elle crache son venin, comme si ça pouvait te faire du mal. Ca te vexe un peu, tu ne le montres pas. La franchise, tu aimes ça. C'est l'un des traits de caractères que tu préfères. Mais entre franchise et méchanceté gratuite, un pont les sépare ! La menace te fait rire, un léger rire, un peu moqueur - voire beaucoup.

    « Et bien, si tu m'arraches la langue avec la tienne, je veux bien essayer... »

    Tu te rapproches un peu plus d'elle, pas beaucoup. Tu lui laisses de l'espace, quand même. Ton bras vient se caler sur le dossier de sa chaise, tu la fixes. Tu la domines, car tu es plus grand qu'elle dans cette position. Tu échanges les rôles, pour quelques secondes, pas pour longtemps, elle risque de s'énerver, et tu veux éviter de faire une scène en plein milieu de la bibliothèque. Tu réfléchis quelques instants et tu murmures pour éviter de rameter toute l'école ou presque.

    « Puis, c'est méchant de me comparer à une huître, sachant qu'une huître à un QI égal à zéro... si je te parle, c'est que mon QI est beaucoup plus supérieur à zéro. Mais ça, je suppose que tu le sais déjà, vu la tonne de livre que tu lis... »

    Tu laisses ta phrase en suspens et tu l'observes. Tu attends une réaction. Tu t'amuses bien. Cela va occuper une bonne partie de ta fin de journée. Même plus besoin de partir en soirée, après ça ! Tu restes un long moment à l'observer, les lèvres étirer en un sourire amusé. Tu termines enfin ta phrase, juste pour l'énerver, juste pour qu'elle sorte de ses gonds. Juste pour ça.

    « ... Princesse. »

    Tu attends sa réaction avec une impatience voyante.


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Jeu 7 Juin - 10:53


I'm the girl who's kicking the coke machine
Ton visage afficha une expression qui semblait hésiter entre le dégout et la consternation. Mais quel genre de personne croyait encore que ce genre de catch phrase fonctionnait ? Non seulement c’était lourd, mais en plus, c’était…. consternant. Il n’y avait pas d’autre mot. Et d’ailleurs, ce mot était même un euphémisme. Vraiment, là tout de suite, tu luttais en ton fort intérieur pour ne pas lui mettre ton point dans la figure. Mais tu étais parfaitement consciente de tes limites physiques et en plus, s’il ne devait y avoir qu’une chose que tu respectais plus ou moins, c’était les bibliothèques. Leur calme, tu l’appréciais à sa juste valeur et, normalement, personne ne venait t’y chercher des cross. Mais visiblement, cet abruti n’était pas normal.

Tu le laisses croire qu’il peut. Tu le laisse poser le bras sur le dossier de ta chaise. Tu le fixes, ta main sur la couverture du livre que tu as posé sur la table. Tu l’écoutes vaguement partir dans son monologue. Enfin. Vraiment très vaguement. Non, en fait, tu décroches juste après « méchant » sans réellement accorder d’importance au reste. Ouais, tu es quelqu’un de méchant, mais ca, ce n’est pas un scoop non plus. Tout le monde est au courant et en règle générale, évite de devenir ta cible. Enfin presque tout le monde.

« Beaucoup plus supérieur ? Apprend à parler correctement si tu veux me prouver que tu vaux mieux qu’un mollusque marins bivalve. »

Un vague sourire narquois passa sur ton visage, comme souvent quand tu étais fier de rabattre le caquet de quelqu’un qui se croyait supérieur rien qu’en te surplombant. D’ailleurs, tu détestais cette habitude qu’avec les autres, les mecs surtout, de se placer au dessus de toi. Comme si ce n’était pas suffisant d’être d’une taille raisonnable mais plutôt petite. Comme si le point de vue sur ta personne les rendait plus important que toi, plus intelligent. Foutaise.

Et puis, finalement. Il osa. Ponctuer le tout par ce que tu lui avais interdit de faire. Pas la moindre expression ne passa sur ton visage. Ni bonne, ni mauvaise. Et puis, soudain, un sourire qui s’esquisse sur tes lèvres. En soit, rien d’inquiétant en fait. Sauf quand on te connaissait. Doucement, tu t’accoudas à la table en le fixant de tes yeux carmin, gardant ce petit sourire sans rien répliquer. Finalement, tu te contentas de souffler légèrement de sa direction. Enfin, presque.

Ce petit souffle, c’était un artifice, comme tu en avais l’habitude. Toi qui aimais soigner ta mise en scène. Parce qu’à l’instant où il put sentir le souffle sur sa peau, sa chaise recula brusquement d’un bon mètre, bousculant une chaise vide un peu plus loin. Tu avais pris soin de ne pas le faire basculer. Tu l’avais juste brusquement fait reculer. Après, tu n’étais pas responsable s’il n’avait pas le moindre sens de l’équilibre et s’il s’était cassé la figure. Les effets secondaires, ce n’était pas de ton ressort. Et puis, tu étais plutôt fière de ton petit tour.

« Ne prend pas trop de confiance, mollusque. »

Et voilà la naissance d’un nouveau surnom.


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Jeu 7 Juin - 15:54

    Tu laisses échapper un rire. Tu l'as fais, tu n'aurais pas du, et tu le sais. L'idée de t'excuser te passe par l'esprit.. avant de repartir aussitôt. Tu te rapproches d'elle, sûrement trop prêt, car immédiatement, ta chaise par rencontrer l'autre vide un peu plus loin. Tu te retiens à la table, fronces les sourcils. Quelle fille chiante, n'empêche. Mais elle a un pouvoir intéressant ! Tu soupires et te lèves, rassembles tes affaires avant de mettre ton sac sur ton épaule. Tu l'observes avant de te pencher vers elle. Le surnom te fait sourire.

    « Tu sais, un mollusque, c'est collant et ça bave. »

    Tu souffles doucement contre la peau de son cou, ton sourire taquin s'agrandit. Tu te redresses subitement et tes doigts frôlent sa nuque à travers ses cheveux. Tu la touches, l'énerves un peu plus. Peut être que tu devrais éviter, c'est même recommandé, et tu le sais. Mais c'est tellement bien de taquiner les gens. Tu réchauffes sa température corporelle, pas beaucoup. Juste un degré Celsius, voire deux. Juste pour l'énerver encore plus. Tu ris et passe ta main dans tes cheveux.

    « Je m'excuse, Princesse. Mais c'était plutôt affectif qu'autre chose. »

    Tu souris de toutes tes dents, de ce sourire un peu idiot, mais c'est comme ça que tu es, après tout. Tu t'appuies sur la table, la regardes, amusé.

    « Ce fut un plaisir de te rencontrer, j'espère qu'on se reverra bientôt. Enfin. Je pense que si on se voit pas, ça sera cool quand même. Après tout, t'es mignonne, mais bon. Mais ça serait cool de se revoir, Princesse. »

    Tu tournes les talons après avoir prit les livres. Tu prends soin de les ranger à leur place. Tu ne peux t'empêcher d'avoir ce sourire amusé sur tes lèvres. Tu ris presque, tu t'empêches de rire même. Tu retournes à la table que t'as prise cette chère Princesse et tu laisses tomber ton sac au sol, tu remets tes écouteurs, rallumes ta musique. Tu croises de nouveau les bras sur la table et caches ton visage dans le creux qu'ils forment. La voix de James Morrison te berce encore une fois. Le sourire aux lèvres, tu commences à somnoler.

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Jeu 7 Juin - 20:20


Like I don't belong
Au moins, il savait ce qu’était un mollusque, grosso modo. C’était toujours ça de gagner. Mais il t’énervait. Parce qu’en plus, il n’apprenait pas. Même les primates apprenaient. Il fallait croire qu’il était pire que ça. A moins que. A moins que tout ce cirque cache autre chose. Non. Ca aurait nécessité qu’il possède une faculté de raisonnement, ce dont tu étais sure qu’il était dépourvu. Mais là, il dépassait les bornes. Alors que tu avais cru avoir réussit à lui ôter l’envie de rester un instant de plus, il s montrait encore plus proche, beaucoup trop proche. Tu n’aimais pas ça. Personne n’avait le droit d’être aussi proche de toi. Pas sans ton accord.

La goutte d’eau qui fit déborder le vase fut les doigts qu’il s’hasarda à glisser dans tes cheveux et ta nuque. Ta main partit aussi sec. Même si tu n’avais pas la prétention d’être sure à 100% d’être capable de le gifler, si jamais ton geste parvenait à l’atteindre, il ne faisait nul doute que ca se ferait sentir. Tu le méprisais. A partir de cet instant précis, tu te juras dans ton fort intérieur de faire de sa vie un enfer. C’était sans le moindre doute un plat froid et interminable qu’il venait de commander auprès de toi par ce geste. Parce qu’il n’existait pas une personne qui avait le droit de se montrer aussi audacieuse avec toi. Enfin, pas deux plutôt.

La colère était telle que tu avais le sang qui battait dans tes veines. Tes oreilles bourdonnaient et ta tête te donnait l’impression d’avoir comme le tournis. Tu n’écoutais même pas ce qu’il disait. Tu t’efforçais de rester de marbre. Tout ceci était finalement un peu bizarre. Plus que de la colère, ca ressemblait à une légère poussée de fièvre. La dernière fois que tu en avais eu une, tu étais dans un sous-sol entouré de débris alors les symptômes tu les connaissais. Pourquoi est-ce qu’il fallait que ca arrive maintenant ?

Il finit par prendre tes livres et s’éloigne avec. Tu redresses la tête, va pour lui gueuler d’arrêter de jouer au con en te levant mais ta main se serre sur la table. Te lever aussi vite n’était visiblement pas une bonne idée. Même avec très peu de fièvre, tu avais ce problème, cette constitution que tu cachais comme tu le pouvais. Cette constitution faible. Mais tu ne comptais pas pour autant le laisser s’en sortir aussi facilement. Il te fallut quelques instant pour que tu arrives à fermer cesser cette impression que le sol était la cale d’un vieux rafiot en pleine tempête, le même lapse de temps qu’il lui fallut pour ranger tes ouvrages soigneusement choisit. Il poussa la provocation jusqu’à revenir s’installer le plus simplement du monde.

S’en était vraiment trop. Fièvre ou pas, tu ne pouvais pas laisser passer ça. Tu franchis la distance entre vous, faisant claquer tes pas sur le sol, tu attrapes son lecteur mp3 pour le balancer aussi violement que possible contre le mur, le souffle légèrement rapide malgré que tu n’es pas couru. Qu’elle aille se faire foutre cette putain de fièvre.

« Pour qui… tu te prends !? »

Tu serrais le poing, par colère et aussi pour garder la maitrise de ta respiration. Ce n’était pas le moment de faire une de ses fameuses crise d’hyperventilation dont toi seul avait le secret. Mais actuellement, ce qui était un peu plus problématique, c’était ton don. Cet état de faiblesse physique dont tu n’admettras jamais la véracité t’empêchait d’avoir une emprise parfaite et en écho à ta colère entretenue par la fièvre et ton souffle trop court -cercle vicieux, quand tu nous tiens-. Résultat, la table sur laquelle dormait le blond mais aussi quelques unes des alentours commençaient à trembler légèrement ce qui n’augurait rien de bon.

D’ailleurs, il n’y avait rien d’étonnant à voir les quelques élèves de Synchronicity qui semblaient la connaitre remballer leur affaire.
Il n’arrivait jamais rien de bon quand elle perdait le contrôle.


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Ven 8 Juin - 7:58

    Tu avais évité la claque de justesse, mais ses ongles avaient légèrement griffés ta joue, laissant une petite marque sur celle-ci. Lorsqu'elle arrache les écouteurs de tes oreilles, tu plonges ses yeux dans les siens, tu l'observes. Bon. Apparemment, il va falloir que tu rachètes un lecteur puisqu'il est... totalement mort. Et c'est le cas de le dire. Tu reportes ton attention sur elle. Elle et son torse qui se soulève peut être un peu trop rapidement pour que ce soit normal, elle et ses poings serrés qui risquent de rencontrer ton visage avec la douceur d'un éléphant. Tu ne fais pas attention aux autres qui semblent s'empresser de quitter la bibliothèque. Peut être que les quelques degrés Celsius en trop ne sont pas bien pour sa santé ? Tu te redresses légèrement, inquiet de ce qui se pourrait se passer. Mh. Non, pas inquiet, juste curieux - enfin, tu crois. Tu ne réponds pas à sa question. Trop occupé à l'observer, et la question traverse tes lèvres sans que tu ne t'en rendes comptes :

    « T'es sûre que ça va ? »

    Tu es inquiet, un peu. Non, beaucoup. Imagine qu'elle ne supporte pas la chaleur et qu'elle fasse un malaise devant toi, hein ? Et bien t'es dans la merde mon coco. Bon. Pour la chaleur, c'est pas un problème. Lui refaire avoir une température normale, c'est facile. Le plus compliqué, c'est de la toucher. Oui, très compliqué. Si tu t'approches, tu sais que son poing va partir sans qu'elle ne le décide vraiment, dans un pur réflexe. Ou alors... Tu prends ton courage à deux mains et tu risques la destruction de la bibliothèque de Virtus Insania. De toute façon, c'est 50-50. Tu te racles la gorge et te lèves, tu t'encourages mentalement. Tu attrapes son poignet, peut être un peu trop fort, et l'attires avec toi entre deux rayons. Tu baisses sa température corporelle avec empressement et lâches son poignet aussitôt fait. Tu recules, par prudence, puis t'excuses.

    « Mh. Désolé, je voulais pas que tu te sentes mal. Ca va mieux ? »

    Tu continues de l'observer, pas trop loin d'elle, au cas où la différence de température lui donne un malaise, pas trop prêt, pour qu'elle évite de te donner une claque que, certes, tu aurais mérité, mais quand même. Puis, c'est elle qui t'a balancé comme une merde sur le sol, ce n'est que partie remise ! Tu te frottes la nuque. Et toi qui pensait simplement à trouver un endroit calme en attendant que ton coloc' rentre. Peut être devrais-tu écrire ton testament ? Elle n'a pas l'air très commode et toi... dans quelle merde tu t'es foutu, sérieux ?! Tu n'aurais pas pu partir, tranquillement, t'installer ailleurs, ou même dormir sur le sol ! Non, il a fallut que tu joues. Pas que tu regrettes, mais tout de même. Pourquoi ?! Bon. Maintenant, faut juste que tu partes, tranquillement, comme si rien ne s'était passé. Ouais... C'est comme mettre des éléphants dans une verrerie, ça. Ca marche pas.

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Lyria Sandman
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Ven 8 Juin - 11:28


Just switch it off and lay it down

Les choses ne pouvaient pas être pires. Tu te moquais éperdument d’avoir mis en pièce son lecteur. Tu te moquais qu’il ait eu l’outrecuidance d’aller ranger tes livres, comme s’il avait tout les droits (tu ne les avais pas non plus de le chasser de sa table mais c’était une autre histoire). Tu te moquais éperdument de tout ça. Parce que derrière ta respiration entrecoupée, sous le lit d’une fièvre trop soudaine, tu savais qu’elle couvait. Ce que la plupart des gens prenaient pour une crise d’asthme. La rançon d’être quelqu’un de différent, les restes latent de ton séjour dans les décombres. Tu avais tout lu sur le sujet, tu savais absolument tout ce qu’il y avait à savoir, y compris le fait que tu ne pouvais rien faire contre quand ca se déclencher, si ce n’est garder ton calme et attendre que ca passe.

Mais comment garder son calme, surtout toi Lyria, quand on a un abruti qui pose des questions à la réponse évidente. Tu lui crachas un « Evidement, ca...ne se voit pas » plutôt hargneux. Et il t’observe et ca t’agace. Il ne pas faire comme tout le monde et partir. Partir très loin. Il serait bien temps plus tard pour lui faire regretter ses paroles et ses gestes à ton encontre. Pour le moment, tu veux juste qu’il parte.

« Main...tenant, dégage ! »

Le bruit d’une chaise vide qui se plaque contre une étagère derrière détourne ton attention. C’est un cercle vicieux. Plus ta respiration se restreint, plus ton contrôle si fièrement acquis se relâche et le moins éclat de ta part à une influence. Toi qui te targue d’avoir une maitrise parfaite de ton petit don si précieux, ca te fait enrager d’être dans ce genre de situation. Ce qui n’aide pas réellement à la régler. Un cercle. Par chance, les autres semblaient penser que c’était simplement de la colère contrôler. C’était une maigre consolation mais au moins, pour les rumeurs, tu sauvais les apparences. C’était toujours ça de pris après tout. Tu risquais juste quelques problèmes avec cette vieille rombière de bibliothécaire pour avoir fait du raffut dans son précieux sanctuaire.

Alors que tu ne pensais pas que les choses pourraient s’empirer, mise à part le fait de finir par perdre connaissance à cause de cette crise d’hyperventilation qui s’installait doucement mais surement, la main du blond attrapa ton poignet pour t’entrainer derrière lui rapidement à l’abris dans les allées de livres. Sans pouvoir te l’expliquer, ou presque, le malaise de la fièvre se dissipa en quelques instants. Tu n’étais pas stupide, tu ne tarderais pas à comprendre le pourquoi du comment mais pour le moment, le principale était que la fièvre semblait se calmer. Ceci dit, le léger sprint qu’il t’avait fait faire n’avait rien arrangé à ta respiration. Tu te dégages rapidement de son étreinte quand il s’arrête, reculant de quelques pas pour appuyer ton dos à une étagère. Tu l’entends vaguement s’excuser, occupée que tu es à maitriser ta crise et tu lui adresses un regard clairement colérique.

« A..bruti ! »

Tu as envie de lui hurler dessus. Qui aurait l’idée de faire courir, même si une très courte distance, quelqu’un qui peine à respirer correctement ? Un mollusque selon toute vraisemblance. Même sans la fièvre, les vertiges s’installèrent vaguement, t’obligeant à te tenir dans ton dos à un rebord de l’étagère derrière toi. Tu avais cette affreuse sensation de manquer d’air, comme si l’espace autour de toi en manquait. En plus de l’oppression que tu ressentais à chaque tentative d’inspiration, ces dernières devenaient vraiment de plus en plus difficiles. Il n’y avait plus de retour en arrière possible, la crise était là et, bien que ce ne soit pas une des plus violentes, elle n’était pas non plus une des plus gentilles. Tu te forçais à tousser, pour que ton corps reprennent ses reflexes physiologique.

Malgré tes doigts crispés à ton appui pour ne pas perdre le peu de contenance qui te restait dans la situation actuelle, tes jambes finirent par céder, ne te laissant le temps que de contrôler ta descente vers le sol pour finir par y être assise, ta main s’agrippant à ta chemise au niveau de ta poitrine qui tentait de se soulever pour laisser l’air parvenir à tes poumons douloureusement. Une chance que tu es l’habitude de ne pas t’étrangler avec une cravate correctement serrée et une chemise convenablement fermée. Ta tête tournait mais tu luttais. Pour garder le peu de contrôle que tu pouvais encore avoir sur la situation. Et surtout ne pas perdre connaissance, pas en face de ce type.

Non, tu refusais de laisser ça arriver. Il fallait juste espérer que ta détermination passerait au dessus de ta santé.

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Ven 8 Juin - 14:59

    L'insulte te fait froncer les sourcils. Non mais, pour qui se prenait-elle ? Bon, certes, c'était pas vraiment le moment, ni l'endroit, pour hurler et lui dire ses quatre vérités, surtout qu'elle ne semble vraiment pas bien. Enfin, elle est vraiment pas bien. Tu l'observes toujours, vaguement perdu dans tes pensées. Décidément, t'aurais du te partir te peler à l'air libre, comme ça, t'aurais pas eu de problème. Enfin. Plus ou moins. Avec la chance que tu as, t'auras pu te faire emmerder par n'importe qui d'autre. Lorsqu'elle s'accroche à l'étagère derrière elle, tu n'y fais pas attention. Le détail ne te percute pas, par contre, lorsque ses jambes la lâchent d'une seconde à l'autre, tu te précipites vers elle pour l'accompagner dans sa chute.

    Te voilà dans de beaux draps ! Manquait plus que ça. Bon, et maintenant, tu fais quoi ? Tu la laisses mourir étouffée ? Non parce que vu comme ça part, elle risque de tomber dans les pommes dans moins de deux minutes. Bon. Les premiers soins, c'est quoi ? Et puis, qu'est-ce qu'elle nous fait, là ? Tu soupires intérieurement. Tes mains n'ont pas lâchées ses épaules qui se soulèvent de plus en plus rapidement.

    « Et je suis censé faire quoi moi, hein... »

    Tu penses à voix haute. Tu hésites à aller chercher de l'aide, mais tu ne penses pas que ce soit une bonne idée, elle risquerait de te tuer, même dans son état. Peut être dois-tu lui faire de l'air ? Non. Un sac. Ah ! Ca y est. Tu te souviens de tes cours de premiers soins. Un sac, un sac... en papier, de préférence. Peut être en a-t-elle un sur elle ? Puis, faut que tu la rassures aussi... Ouais. La rassurer ? Ca commence pas super bien en tout cas. Tu es persuadé qu'elle te tuerait si elle en avait la possibilité. Tu lui jettes un coup d'oeil, lâches ses épaules et tu t'accroupis devant elle - ton équilibre sur tes pieds en position canard n'étant pas super. Tu commences à être un peu plus inquiet, elle ne semble pas se calmer et tu ne sais vraiment pas quoi faire.

    « T'as pas un sac en papier ou en plastique ? Faut que tu te concentres sur ma voix. T'as déjà fait une crise comme ça ? »

    Oui, parce que faut être con pour pas savoir que c'est une crise. N'importe qui le saurait. Tu soupires un peu plus fort, jette un regard à l'extérieur des rayons. Il faudrait peut être songer à appeler de l'aide ? Puis, merde. Tu vas faire ce que tu sais faire de mieux.

    « Concentre toi sur ma voix, d'accord ? Puis, j'te laisse pas le choix, j'pense pas que tu veuilles que je ramette toute l'école, donc tu fais ce que je te dis, t'auras le temps de préparer mon meurtre plus tard. Parce qu'à ce rythme, c'est toi qui va clamser. »

    Vachement rassurant, ne peux-tu t'empêcher de penser. Et puis, hein. Si elle est pas contente, elle devra se démerder seule, et c'est pas forcément la meilleure chose à faire.

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Ven 8 Juin - 16:10


Turn my world upside down
Il était vraiment… bruyant. Mais le plus étrange, c’était qu’il donnait vraiment l’impression de se faire du souci. Oui, c’était étrange. Surement parce que si les rôles étaient inversés, tu n’en aurais rien eu à faire. Surement. En vérité, tu ne savais pas mais quand bien même. Il t’avait en partie soutenue dans ta chute ce qui avait limité les dégâts. Sans aller jusqu’à la reconnaissance, tu avais au moins accepté le fait qu’il ne souffrirait pas autant qu’il aurait du. Après tout, il fallait savoir se montrer magnanime. Enfin, il risquait d’épuiser le quota de patience qu’il te restait à continuer de monologuer tout seul pendant que tu essayais de reprendre le contrôle de ta respiration.

Oui, un sac en papier aurait été utile mais te trimbaler avec ce genre de chose sur toi serait accepter ton syndrome chronique d'hyperventilation, ta faiblesse. Et ça c’était hors de question. Par contre, un sac plastique, ca n’était utile que s’il comptait t’achever. Et il continuait. A parler, te poser des questions. Comme si tu pouvais répondre. Et il commençait à te menacer, à parler de ton futur proche qu’il n’estimait pas franchement réjouissant. On pouvait mourir d’une crise d’asthme mais certainement pas d’une crise d’hyperventilation. C’était juste pénible, récurent et impossible à traiter.

Histoire de le faire taire, tu le chopas par le col, juste pour le couper dans ta tirade. Dans son élan épuisant.

« Tais-toi… … … J’ai … l’habitude… … alors… la ferme… »

C’était humiliant. Réellement. Même ta tante ne t’avait jamais en état de crise. Il n’y avait eu que le personnel de l’hôpital, c’est gens trop curieux qui t’avait relié à tout un tas de machine pour être alerté du moindre changement de ton état. Mise à part ces inconnus, tu n’avais encore jamais laissé personne te voir comme ça. Tu avais pris l’habitude de t’éloigner des endroits fréquenter quand tu devenais fiévreuse, d’éviter les cours d’éducation sportives. Tu avais réussis avec brio pendant ses dix dernières années. Dix années d’efforts gâchés en une rencontre. Ca t’énervait.

Doucement, difficilement, douloureusement, tu reprenais le contrôle de ta respiration, chaque inspiration te donnant l’impression que tes poumons se dilataient pour la première fois. Ta main n’avait pas lâché le col, incapable de desserré les doigts dont les jointures avaient blanchis sous la tension. Et puis progressivement, ton souffle se calma, ne te laissant qu’une sensation de flottement et une fatigue caractéristique. Et pourtant, tu luttais. Aussi fort que possible pour ne pas que le soulagement de la fin de la crise t’assomme. Parce que ca serait franchement le clou. Malgré tout tes efforts, ta main se détacha doucement avant que tu ne finisses par t’écrouler sur le blond, ta respiration à nouveau à la normal ou presque. Mais ca restait bien moins saccadé que quelques instants auparavant.

Il allait vraiment que tu prennes des mesures pour le faire taire après ça.
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Ven 8 Juin - 17:10

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