AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  



 

Partagez
 

 Bad bye (libre)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Bad bye (libre) Empty
Lun 5 Nov - 20:07

Depuis combien de temps étiez-vous rentré de France ? Tu n’arrivais pas vraiment à t’en souvenir et en réalité, tu t’en moquais. D’une certaine façon, tu avais cessé de te soucier du temps qui passe depuis cette soirée, depuis que tu avais tourné le dos face à la seule main qu’on t’avait tendu, pour continuer de courir après une ombre aux contours de plus en plus incertains. Tu ne savais plus vraiment quand mais l’oiseau que tu avais envoyé porté ton message avait finit par revenir, épuisé, le message toujours accroché à sa patte. Tu avais simplement détaché le papier, rassurant l’oiseau qui avait tenté de faire son travail avant de le relâcher.

Il doit être dans un endroit trop reculé, même à vol d’oiseau. Après tout, il finira bien par te contacter. Tu dois juste attendre. Attendre...

A l’aide d’un trombone, tu accroches le mot au dos de la photo d’enfance que tu possèdes de toi et Kylian. C’est la seule chose personnelle que tu possèdes. On a l’impression de voir une fratrie, un frère et une sœur ou simplement deux frère, difficile de dire à cet âge là. Mais de toute façon, tu es pour ainsi dire méconnaissable pour quiconque te connaitrait actuellement. Les mains dans la terre, un sourire radieux et énergique. Tu as presque l’impression de voir un étranger toi aussi. As-tu réellement été ainsi ? Ta mère te parle souvent de cette époque, avec mélancolie mais tu n’en gardes qu’un seul souvenir : ton attachement à Kylian qui était comme ton oxygène. Depuis son départ, tu es en apnée.

Et pourtant… Tu avais réussis à respirer un peu ces dernier temps, grâce à Yugito. Glissant la photo dans ton carton d’affaire, tu soupiras légèrement avant de réajuster d’un geste d’épaule ton sac qui commençait à peser. Ca ne servait à rien de repenser à ce que tu avais abandonné. Tu l’avais fait pour une bonne raison. Mais vraiment, l’administration de Virtus ne t’aidait clairement pas. Suite à quelques promotions d’Asinos au rang de Placidus, tu avais du quitter la chambre double que tu occupais pour rejoindre une autre chambre dans laquelle il manquait une personne, afin de laisser la possibilité aux nouveaux arrivants de rester ensemble. De toute façon, tu t’en moques, n’est-ce pas Raven, t’avait-on dit dans un léger rire, t’assenant une tape sur l’épaule qui t’avait vaguement bousculé.

Tu n’avais même pas eu à demander qu’on t’avait déjà présenter tes futurs colocataires mais ce n’était pas ce qui t’avait marqué. C’était plutôt la chambre voisine qui avait eu l’ironie d’enfoncer le clou. Heath Andersen et Yugito Frazen. Tes pas ralentirent un bref instant, tes mains serrant ta boite d’affaire rien qu’à cette pensée. Il avait fallut qu’ils décident de te mettre à coté de cette chambre, maintenant. Une chambre dans laquelle se trouvait une personne que tu ne supportais pas plus que ça, la réciproque étant vrai, et la seule personne avec qui tu avais réussis à être suffisamment proche pour te disputer et décider de t’éloigner pour lui.

Espèce d’hypocrite. Pour lui ? Ou pour toi-même ? Sois honnête avec toi-même Raven… C’est parce que tu n’avais pas envie de faire plus d’effort que ça et tout ce que tu as fais, c’est l’achever un peu plus alors qu’il n’allait clairement pas bien. Tu es un lâche, hypocrite qui ne mérite pas d’avoir des amis, voilà tout.

Devant la porte de ta nouvelle chambre, tu baissas la tête face aux reproches de ta propre conscience. Peut-être avait-elle raison, ou complètement tord. Tu n’en savais rien. Tu ne savais plus. Et d’une certaine façon, tu n’avais plus envie de savoir. Hissant le carton sur l’un de tes bras, tu tiras les clés de la chambre pour ouvrir la porte pour découvrir ta nouvelle chambre, qui ne changeait pas de beaucoup avec l’ancienne en vérité.

La chambre était pour le moment vide malgré qu’il ne faille pas le moindre doute qu’elle soit occupée par d’autre personne. Surement qu’ils avaient mieux à faire comme préparer une de ses soirées débridées où ils se saouleraient pour fêter l’annonce du tournois. Ils rentreraient surement bien plus tard dans la soirée, complètement bourré pour s’écrouler dans leur lit sans même s’apercevoir de ta présence. Toi, tu avais avalé ta première gorgée d’alcool la même soirée où tu avais pris ta première cuite, seul dans une chambre vide quand tu étais en France, et tu n’avais vraiment pas envie de recommencer.

Tu déposas le carton à l’entrée de la chambre, te contentant d’aller déposer ton sac sur le pied de ton lit avant de ressortir pour aller chercher ce qu’il restait de tes affaires. Perdu dans tes pensées alors que tu te redresser les bras chargés, tu ne remarquas pas la personne qui approchait dans le couloir. Ce qui devait arriver arriva. L’instant d’après, le choc de la collision avaient eu pour conséquence de vous mettre à terre, toi, ton carton et tes affaires. Pestant intérieurement contre tes cheveux bien trop long qui te bloquais une partie de ton champ de vision si bien que tu avais pris l’habitude de ne plus réellement faire attention à autre chose que ce que tu avais sous les yeux.

Tu finis par lever les yeux vers la personne que tu avais bousculée, espérant que ce ne soit pas un de tes futurs colocataires. Ca serait franchement une très mauvaise manière de débuter la cohabitation. Enfin, pour ce que tu en avais à faire tout compte fait…

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Bad bye (libre) Empty
Lun 5 Nov - 21:58



Sifflotant, les bras croisés derrière ta nuque, tu quittes le parc dans les environs de dix huit heures. Tu étais resté allongé dans l'herbe, à regarder le ciel, les nuages. Tu t'étais même assoupi une petite heure. Tu passes par le hall, sifflotant toujours, un sourire scotché sur tes lèvres. Une voix t'interpelle, tu te retournes et rejoins le petit groupe d'amis. Tu rigoles quelques instants avec eux, réponds aux piques, ris aux blagues. Puis Romain, un mec de deuxième année comme les autres, prend la parole, complétant l'ambiance tranquille qui s'installe :

    « Y'a une soirée dans l'amphi ce soir. Tu viens ? »
    « Ouais ! Pourquoi ça, ça serait cool. »


La conversation continue encore un peu. Puis tu les quittes. Tu ne vas sûrement pas manger ce soir, y a encore de la malbouffe sous ton lit, par contre, une douche s'impose avec de nouveaux vêtements. Partir en soirée avec un jean plein d'herbe, très peu pour toi. Tu les quittes donc pour rejoindre ta chambre. Les mains dans les poches, l'esprit assez loin de Virtus Insania, voire très, très loin, tu marches jusqu'à ta chambre : tes pieds avaient appris le chemin par cœur, à force.

Ne regardant pas où tu vas, tu ne te rends même pas compte de la personne devant toi. Enfin, tu t'en rends compte quand tu la bouscules brusquement et quand la moitié des affaires qui étaient dans le carton tombent sur tes pieds, tu t'abaisses presque immédiatement pour tenter de rattraper le reste... sans succès. Accroupis, tu commences déjà à ranger les affaires éparpillés dans le couloir, tes yeux concentrés sur tes mains et ta voix prend le relais :

    « Désolé ! J'suis maladroit, puis j'étais ailleurs, alors les deux ensemble, c'est assez dur à manipuler. Enfin, pas manipuler, mais t'as compris le truc quoi ! »


Tu relèves la tête et fais ton plus grand sourire... avant qu'il disparaisse complètement. Tes sourcils se froncent légèrement. Et tu hésites à te relever immédiatement pour rentrer dans ta chambre... et ne plus en sortir avant un bon moment.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Bad bye (libre) Empty
Lun 5 Nov - 22:29

Le hasard avait un sens de l’humour bien à lui. Toi, tu n’avais jamais vraiment eu le sens de l’humour enfin, pas depuis très longtemps, mais tu étais presque certain que le blond qui s’efforçait de rassembler tes affaires serait de ton avis pour le coup. Ce sens de l’humour là, il était bien pourri. Complètement figé sur le sol, tes yeux fixés sur la dernière personne que tu aurais voulue croisé dans ce fichu couloir, tu n’avais pas réussis à décrocher le moindre mot. Ton estomac te donnait l’impression de se replier sur lui-même tout en se nouant, ce qui te donnait une sensation qui n’avait clairement rien d’agréable. Toujours immobile, avec quelques uns de tes livres et cahiers sur les jambes, ton regard finis par croiser un bref instant celui de Yugito, le temps de voir son sourire et de le voir disparaitre. L’instant d’après, tu avais baissé les yeux. Par reflex. Tu n’avais d’ailleurs réalisé ton geste qu’au moment où ton regard se fixa sur la couverture d’un de tes cahiers.

« …c’est rien… » finis-tu par murmurer. Pour lui. Pour toi.

Avançant une main vers les affaires les plus proches, tu déglutis avec un peu de difficulté. Tout en sachant que c’était parfaitement impossible, tu avais l’impression que l’atmosphère était devenue si pesante que ca en était presque devenu difficile de respirer. Comme si l’air était devenu trop dense pour que tu l’inspires. Attrapant quelques livres, tu t’efforçais au moins de garder cette apparente impassibilité. Finalement, tes cheveux n’étaient pas trop long, juste ce qu’il fallait pour ne pas voir Yugito, pour ne pas croiser ce regard froid. Celui que tu avais choisit de mettre sur ce visage qui t’avait toujours sourit.

Au milieu des livres au page cornées par la chute, des cahiers ouverts sur ton écriture illisible, des feuilles volantes qu’on avait distribuées, une touche de couleur. Une photo. Un sourire. Le livre que tu venais de déplacer te glissa des mains pour cacher à nouveau ce morceau de passé alors que tu te décidais à au moins lever les yeux vers le carton pour pouvoir le rapprocher.

« … je vais ranger. »

Depuis quand est-ce que tu ne savais plus comment lui parler ? Depuis quand était-ce devenu si dur de simplement lui dire plus de trois mots ?

Tu avais moins de mal à lui mettre ton poing dans la figure, hein Raven.

Encore assis sur le sol, tu finis par arrêter de rassembler tes affaires. Le mieux était sans doute d’attendre. Qu’il parte. Qu’il te hurle dessus. Qu’il te frappe peut-être. Peu importe. Tout ce que tu avais à faire, c’était attendre.

Juste attendre. Toujours attendre. Attendre.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mar 6 Nov - 18:35



Sa voix casse le silence que tu as installé. Silence que tu ne veux pas briser. Ce n'est pas à toi de le faire. Il a les yeux baissés, mais toi, tu le fixes. Peut être plus méchamment que tu ne l'as jamais fais. Tu repenses à cette soirée qui a tourné à la catastrophe. A sa fuite, au coup de poing, à ses mots plus que blessant, à ta retraite. « Tu es vraiment lourd en fait. ». Tu serres légèrement les poings. De la couleur attire ton regard. Une photo. Mais tu n'as pas le temps de la regarder plus. Il tente de ranger ses cahiers rapidement.

Puis sa voix s'élève de nouveau. Tu ne sais toujours pas quoi faire. Tu ne sais toujours pas comment réagir. Qu'est ce que tu dois faire ? Lui tourner le dos ? Te relever et partir immédiatement ? Oui. C'est ce que tu devrais faire. Comme à cette soirée. Lui tourner le dos. Et lui dire les mêmes mots qui t'ont brûlés la gorge. « T'es vraiment con, Raven. » Oui. C'est ce que tu devrais faire. C'est ce que tu dois faire. Mais pourtant, les mots restent coincés dans ta gorge. Les lèvres entrouvertes, tu inspires légèrement, tu reprends ton souffle, tu cherches quoi dire, tu cherches à combler le silence. Mais tu n'y arrives pas, pas cette fois.

Puis il se stoppe, il reste assis, ne bouge plus. Comme s'il attendait. Mais attendre quoi ? Peut être que tu partes. Sûrement ça. Mais tu ne comptes pas fuir, pas cette fois. Tu soupires et tu te mordilles la lèvre inférieure, toujours ce même tic qui t'énerves, et en t'en rendant compte, tu pestes légèrement contre toi-même.

Tes mains attrapent quelques feuilles volantes, les remettent en place avant de les remettre dans le carton. C'est peut être pas une bonne idée. Mais tu peux pas le laisser ranger ses affaires seul, c'est contre tes principes, de toute façon. Tu l'aurais fais avec n'importe qui... et même si Raven n'était pas n'importe qui, il l'a décidé de le devenir. Malgré toi.

    « Encore désolé de t'avoir bousculé. »


Tu restes devant lui une fois que toutes les affaires sont dans le carton, même cette photo qui t'a attiré l’œil, mais que tu n'as pas regardé. Toi, garder ta curiosité pour toi ?! Tu as fais un énorme effort sur toi-même pour ça !

Puis tu es là, tu ne sais plus quoi faire. Lèves toi. Lèves toi. Pars. Pars ! « Tu es vraiment lourd en fait. ». Sa phrase continue de tourner dans ta tête.

    « Si t'as besoin, je suis dans la chambre juste à côté. »


Ta voix est froide. Loin de la chaleur que tu faisais preuve avec lui avant. Mais ça, c'était avant. Tu te lèves, tu le contournes, tu t'insultes mentalement. Il n'a pas besoin de toi, après tout. Des fois, tu te rends compte à quel point tu es rancunier.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mar 6 Nov - 22:18

Le bruit des feuilles entre ses mains se ramena à la réalité et tu repris le rangement. Tu ne pouvais pas rester les bras ballants à le laisser tout faire après tout. Entassant rapidement tes affaires dans la boite en carton, tu finis par la tirer jusqu’à toi quand il n’y avait plus rien sur le sol. Quelques mots avaient été dit, te laissant l’effet d’un courant d’air glacé, qui te bloquait encore plus dans ce que tu aurais pu ou voulu dire.

Tu l’as cherché. Tu l’as voulu. C’est bien fait.

Ta main se serra sur la boite après qu’il passe à coté de toi, te balançant une banalité qui te fait froid dans le dos. Tu as l’impression de t’effacé de la toile, d’être aussi commun que cette boite en carton. Qui es-tu ? Juste une tête dans une grande école. Qui es-tu ? Juste un voisin de chambre dont on oublie le nom. C’est ce que tu voulais. C’est pourtant pour ça que tu avais lâché ces mots, ce soir là.

Et pourtant, ta main s’accroche à son pantalon quand il passe, alors qu’il t’a presque dépassé. Tu n’as même pas réalisé ton geste, sinon tu l’aurais stoppé avant qu’il ne s’achève. Avant que tes doigts crispés tordent le tissu. Tes yeux sont fixés sur le coin de la photo qui dépasse avec le trombone. Ta voix tremble un bref instant dans un souffle sans réussir à exprimer le moindre son dans un premier temps.

« … Je ne dirais pas… Excuse-moi »

Comme si tu avais une angine, le moindre mot est douloureux tant ta gorge se serre. Mais t’arrêter là serait une erreur bien plus grande que d’avoir simplement ouvrir la bouche. Mais pourtant… les regrets. Tout était de la faute de cette photo. Tu n’aurais rien dit, rien fait si tu n’avais pas du changer de chambre, observer ce morceau de papier coloré. Ce souvenir imprimé en mat.

« … mais je veux au moins te dire… que… »

Tellement de chose à dire que tu ne pouvais plus dire. Tellement de choses dites que tu ne pouvais plus ravaler. Tellement de regrets.

« … je suis désolé. »

Tu ne voulais pas qu’il t’excuse, qu’il te pardonne. Parce qu’il n’avait aucune raison de le faire. C’est pour ça que tu refusais de lui dire « excuse moi ». Mais tu ne voulais pas non plus rester sur ces mots. Sans les retirer. Sans les expliquer. Tu voulais juste lui dire ça.

« Je suis désolé Yugito. »

Tes doigts se détachent doucement pour saisir le carton alors que tu te relèves doucement, sans te tourner vers lui, hissant tes affaires dans tes bras.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mar 6 Nov - 23:01



Partir, vite. Fuir. En fait, tu ne fais que fuir. Tu n'as pas envie de le combattre maintenant. Tu n'as pas envie de lui faire face. Pas maintenant, plus maintenant. Peut être il y a quelques temps, mais maintenant, tu ne trouves même pas la force de l'envoyer paître, de le laisser tout seul et de continuer ta route. Parce que c'est trop douloureux, vraiment trop douloureux. Tu as l'impression d'être un enfant pris en faute, un gamin qui a fait une bêtise et qui ne rêve que d'une seule chose : se cacher dans sa chambre. Et c'est exactement ce que tu vas faire.

Du moins, c'était ton projet jusqu'à ce qu'il t'arrête. Jusqu'à ce qu'il te stoppe dans ta course. Et tu as envie de lui crier de te lâcher, de te laisser tranquille. Tu as envie de lui dire de ne plus jamais t'adresser la parole. Ô que tu es rancunier, Yugito. Et tu te détestes pour ça. C'est quelque chose que tu n'aimes pas chez toi. Mais pourtant, tu attends. Tu attends qu'il dise quelque chose, parce que s'il t'a arrêté, c'est pour te parler, non ?

Et les mots arrivent enfin. Et tu serres les poings, encore plus en colère qu'avant. C'est à lui de s'excuser, pas à toi ! Tu n'as fais que dire la vérité, tu n'as fais que lui montrer la vérité. Et toi, t'as eu le droit à un joli bleu, violet, vert même ! Mais il reprend la parole, s'excuse. Il est désolé. Puis il le répète, rajoute ton prénom. Tu restes silencieux, tu ne bouges pas. Tu réfléchis, pour une fois, tu as envie de dire. Tu réfléchis à ce que tu vas dire, à comment tu vas le dire, ou comment partir le plus vite possible. C'est une possibilité parmi tant d'autres.

Puis tu fais volte-face, tu balances un peu tes bras partout, parce que tu parles avec les mains, tu fais de grands gestes, tu parles fort, tu t'énerves... et tu as toujours cette boule au fond de la gorge.

    « Désolé ? Tu es désolé ?! Mais c'est trop facile Raven ! Tu me balances deux trois saloperies sur mon compte, tu m'envoies un putain de coup de poings qui m'a fait un putain de bleu, j'ai eu mal aux dents pendant j'sais pas combien de temps, tu te rends compte ?! J'ai encore la marque ! Tout ça parce que je t'ai dis la vérité. Non mais super quoi ! La prochaine fois c'est quoi ? Tu m'envoies le premier truc qui te passe sous la main, c'est ça ? Couteau, plateau, assiette ?! Ah mais non, y'aura pas de prochaine fois, hein ? Parce que je te fais chier en vrai... »


Ta voix s'éteint, tu te mordilles la lèvre inférieure, encore, et le goût métallique vient taquiner le bout de ta langue. Tu fourres tes mains dans tes poches, tu le regardes avant de fixer ce qui semble être la nouvelle chambre de Raven. Non, vraiment, ce voyage en France t'avait tout fait, sauf du bien. Et tu te calmes, quittes la chambre des yeux pour fixer ton regard sur Raven.

    « T'as vraiment été con, sur le coup, tu sais... »


Et tu restes silencieux, à le fixer, à attendre sa réponse... ou son carton dans la gueule, au choix.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mar 6 Nov - 23:38

Le silence retombe. Tu gardes ton paquet dans les bras et puis finalement, n’attendant en réalité rien de plus que ce qu’il a déjà fait, t’écouter, tu t’apprêtes à rentrer dans la chambre qui est désormais la tienne. Mais ton mouvement s’avorte à mi parcours, ton regard distrait par le blond qui finit par faire volte face pour parler. Parler comme toujours, parler comme d’habitude. Parler comme avant. Ou presque.

Tes bras tremblent un peu sous le carton, ce n’est pourtant pas le poids qu’il pèse qui te pose problème. Le poids de chacun des reproches qui fusent vers toi est bien plus important qu’une poignée de livres et de cahier. Le coup que tu lui avais porté, tu en avais aussi eu la marque quelques temps, moins que lui. Tu n’avais jamais volontairement frappé quelqu’un aussi fort depuis des années. Tu avais eu mal à la main et même encore aujourd’hui, tu avais des fantômes de douleur quand tu fermais le poing. Des fantômes. Voilà tout ce que t’avais apporté ces vacances en France. Des fantômes et un numéro de téléphone que tu ne pourrais surement jamais utilisé.

Tes doigts se crispent quand il appui sur l’opposition de tes mensonges face à sa vérité. Une partie de toi à envie de lui lancer le carton au visage en lui hurlant que ces mensonges sont désormais ta seule réalité. Que tu n’as plus que ça. Ta mère ? Peu importe. Ta cousine ? Tu ne l’as connais pour ainsi dire pas du tout. Cette école ? Une vaste farce. Votre amitié ? Un champ de ruine. Et tout ça, par ta faute. Alors, tout ce qu’il te reste, c’est ton mensonge et l’espoir d’une vérité improbable dans ce monde factice. La graine de l’espoir qu’à planter une fille russe dont les couloirs murmurent de c’est une miraculée. Impossible et pourtant elle est vivante, chuchotent les voix qui croient que tu n’entends rien. La graine viciée d’un espoir déjà mort dans l’œuf. Et pourtant, tu t’accroches à cette coquille vide comme à ton carton.

« - T'as vraiment été con, sur le coup, tu sais...
- Je sais. Et je n’attends pas que tu me pardonnes. Tu n’as pas de raison de le faire.
»

Tu n’aurais jamais cru pouvoir le dire sans pause, sans hésitation et sans boule dans la gorge. Une vérité si simple qu’elle coule comme de l’eau au milieu de ton univers de mensonge. Tu regardes le carton dans tes bras, tes yeux sur le coin bleu de cette photo, ornée d’un trombone et d’un mot qui ne sera jamais lu.

« Je n’attends plus rien de la vérité. Alors j’imagine que c’est mieux comme ça. »

Tu l’as pensé. Ou peut-être l’as-tu dis à voix haute. Tu ne sais pas vraiment. Il n’y a que ce sentiment de résignation posé comme un filigrane sur tes mots. Et finalement, tu lèves à nouveau tes yeux vers Yugito, tes iris carmines cachées derrière tes mèches trop longues. Il faut vraiment que tu ailles chez le coiffeur. Tu ne sais pas que tu as pensé si fort, tu ne réalises même pas qu’il a pu entendre.

« Je voulais juste te dire que j’étais désolé. »

Désolé de l’avoir frappé. Désolé de l’avoir blessé. Désolé d’avoir déconné. Désolé de ne pas pouvoir un jour discuter avec un tigre au Bengale. Désolé de n’être finalement qu’une cause perdue tout compte fait.
Juste désolé
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mer 7 Nov - 16:27



Tu tentes de te souvenir. De lui, de vous. De vos conversations, ou plutôt de tes conversations à sens unique. Tu te souviens de tes souvenirs que tu lui racontais. Tu te souviens de lui avoir parlé des Maldives, du Bengale, des Indes, du Grand Canyon. Tu te souviens de tout ça, mais tu ne te souviens pas qu'il t'ai véritablement parlé de lui. Tu ne te souviens pas de lui avoir parlé véritablement de toi. Tu ne te souviens plus à quel moment il t'a accepté. Tu t'es imposé, peut être n'aurais-tu pas du. Sûrement, même. Beaucoup te l'ont dit, de laisser tomber, d'arrêter de faire chier les gens. Tu ne les comptes plus, maintenant.

Mais c'est toi. Tu es comme ça. Tu ne peux pas te rejeter. Tu l'écoutes attentivement. Tu as envie de lui crier que tu lui as déjà pardonné, que tu veux pas qu'il devienne seulement un élève parmi tant d'autre. Parce que tu t'es attaché à lui, parce que tu t'es trop attaché à lui. Mais c'est trop simple, de tourner le dos, de fuir et d'attendre. C'est trop simple de s'excuser et d'attendre que l'autre fasse le choix. Et sa dernière phrase arrive enfin.

    « Change de disque, il est rayé. »


C'est sorti tout seul, sans que tu ne puisses l'en empêcher. Tu te mordilles la lèvre avant de soupirer. Tu ne sais même pas quoi faire ou quoi dire. Tu lui en veux encore, vraiment beaucoup même. Tu lui avais dis que tu lui tournais le dos, que tu ne l'aiderais plus. Mais ce n'est pas toi. Ce n'est vraiment pas toi. Puis tant pis. Tu attrapes le carton, le lui arraches presque des bras et tu le regardes.

    « Je compte pas te faire la gueule éternellement. Je suis rancunier, c'est vrai, mais pas au poing d'être un connard. Comment ça se fait que t'as changé de chambre ? »


Tu entres dans la chambre voisine de la tienne, le carton sous les bras et tu lâches tout sur le sol, avec douceur, bien sûr... du moins, toute la douceur que tu peux avoir. Tu regardes autour de toi.

    « On dirait qu'elle est plus grande que la notre ! C'est de la triche ! Ou peut être c'est parce qu'elle est rangée que ça fait cette impression... T'en penses quoi, toi ? »


Tu te tournes vers Raven, lui souris. Ce ne sera plus jamais pareil, mais ça peut être quelque chose de nouveau, peut être de mieux, peut être de moins bien. Mais il y aura quelque chose.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Bad bye (libre) Empty
Lun 10 Déc - 0:01

La remarque de Yugito a ton énième excuse claque l’air mais d’une certaine façon, tu as l’impression que tu retrouves un peu plus Yugito, rien qu’avec ces quelques mots. Parce qu’il te lâche sa franchise sans détour. Comme un écho dans ton esprit, tu t’excuses encore mais cette fois, ca ne franchit pas tes lèvres. Tu garde juste tes yeux levé vers lui, l’observant soupirer. Est-ce que tu fais bien de faire ça ? Peut-être que tes mots, tes actes ne vont mener qu’à une nouvelle déception, une nouvelle dispute. Tu n’a pas l’habitude. De te disputer avec quelqu’un, de prendre les choses à cœur. C’est ce que tu fais pourtant actuellement, non ? Tu ne sais pas vraiment au final.

Tu te saisis légèrement quand, soudain, le carton t’échappe des mains, tes ongles crissant sur l’un des bords. Ton regard s’accroche à la photo à moitié caché entre deux cahiers avant que tes yeux ne se lèvent vers le blond qui, de quelques mots, balayent tes certitudes et ta résignation. De la rancune, tu n’as même jamais songé à en avoir contre Yugito et maintenant que tu y penses, ca ne te ressemble pas. Toi qui a tendance à tout prendre à cœur lorsque Kylian est impliqué. Et pourtant…

« Comment ça se fait que t’as changé de chambre ? »

Tu le suis en entrant dans la chambre. Tu ne sais plus trop, on t’a juste dis d’aller ici. Tu n’as pas le temps de répondre que déjà, Yugito commence à ronchonner de la différence de taille entre vos chambres avant de se retourner vers toi, en te souriant. Derrière ta frange, ton regard s’agrandit légèrement sous la surprise. La surprise de le voir te sourire, pas comme si de rien, mais de le voir quand même te sourire. Tu ouvres légèrement la bouche pour répondre, sans y arriver sur l’instant, mais finalement quelques mots arrivent à passer tes lèvres.

« Ils avaient besoin de place, dans mon ancienne chambre. »

Tu avançais vers le carton au sol, baissant seulement ton regard.

« Ils se sont dit que je m’en moquais. »

Ils n’avaient pas tord mais d’une certaine façon, tu étais presque content d’avoir changé de chambre. Et tu te sentais complètement ridicule, toi qui avait toujours été si constant, voilà que tu jouais les girouettes avec Yugito. Tu lui disais de partir, tu le frappais et maintenant… maintenant tu discutais et tu arrivais à être rassuré de le voir te sourire.

« Mais je… »

Tu finis par te baisser en tirant la photo d’où elle était, un peu machinalement, laissant tes mains dans le carton avant de relever les yeux vers Yugito.

« Je suis content d’être dans cette chambre. »

Dans une chambre à coté de celle de Yugito. Sans que tu le saches ni même que tu t’en rendes compte, l’ombre d’un mince sourire passa un bref instant au coin de tes lèvres, une vague impression, comme un souvenir qui ressurgit. Tu étais peut-être égoïste et inconstant mais tu n’y arrivais pas. Tu n’arrivais pas à t’éloigner de cette personne qui te souriait et qui râlait de voir une chambre plus rangé que la sienne. Cet idiot qui semblait accepter d’essayer de te pardonner quelque chose que tu n’arrivais même pas à te pardonner à toi-même.

Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Bad bye (libre) Empty
Lun 10 Déc - 16:10



Il a l'air surpris, de te voir lui sourire, de te voir comme ça avec lui, comme avant ou presque. Il semble vouloir répondre, mais ne le fais qu'après une hésitation. Peut être s'attendait-il à ce que tu lui cries d'aller se faire foutre, que tu lui dises que c'était un connard et qu'il devrait se débrouiller tout seul. Tu l'écoutes, continuant de jeter quelques coups d’œil ici et là. Il n'y a aucun accroc, la chambre est propre, sans poussière ou bouffe qui traîne au sol. Loin de celle que tu partages avec Heath.

Il s'avance un peu plus vers toi, baisse le regard vers le carton. Tu y jettes un coup d’œil aussi, et la tâche colorée attire ton regard également, tu le détourne rapidement. Il s'abaisse et tu restes là, à regarder un peu autour de toi, autour de vous deux. Tu te mordilles la lèvre, croises tes bras derrière ta nuque. Tu hésites à t'affaler sur l'un des lits et tu tournes la tête vers Raven lorsque sa voix brise le silence.

    « Tant mieux, alors. »


Et le silence reprend possession des lieux. Le silence. Tu ne te souviens pas qu'il y ai eu beaucoup de moment de silence lorsque tu étais dans les parages, au contraire. Tu parles, tu bouges, tu cries. Le silence et le calme sont loin d'être tes meilleurs amis. Tu évites son regard sans t'en rendre vraiment compte. En fait, tu as peur. Peur de lui dire qu'il est mort. Peur de lui dire que ce que tu as dis à Clever Cross était vrai. Tu as peur de lui dire que Kylian est mort et qu'il ne reviendra plus.

Tu ne sais pas vraiment pourquoi il s'accroche autant à son passé. Il s'y accroche désespérément, et ça te fait du mal de le voir comme ça. Tu laisses échapper un soupir et tu t'affaisses sur un des lit. Là, silencieux, les mains dans les poches, tu regardes tes jambes tendues.

Silence. Encore et toujours ce silence que tu détestes tant. Comment reprendre la conversation ? Comment détruire cette tension qui s'installe de plus en plus entre vous ? Comment ? C'est une question très complexe à laquelle tu trouves rarement de réponse pour ne pas dire jamais.

    « Sinon, t'as fais quelque chose en particulier depuis qu'on est revenu de Clever Cross? »


Poser des questions auxquelles il ne répondra pas forcément. Poser des questions dont il va taire les réponses. C'est une manière comme une autre de briser le silence, n'est-ce pas, Yugito ?






Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mar 11 Déc - 17:30

Tu restes au niveau du carton, sans savoir quoi faire de ce silence. Pourtant, tu en avais l'habitude mais pas avec Yugito. Tu le regardais se déplacer, essayant de chercher dans tes souvenirs comment faire pour tuer cette tension palpable dans l'air. Mais plus tu cherchais et plus te rendais compte que tu n'avais jamais rien fait pour porter une conversation. Tout était toujours de son initiative, jamais la tienne. Ca n'avait rien d'étrange vu ton caractère, faire des efforts était une chose que tu avais tendance à éviter par dessus tout, ou presque. Et malgré ça, tu étais là, accroupis devant une boite qui contenait tes affaires à essayer de trouver un mode d'emploi que tu avais mis au rebus depuis des années.

La voix du blond finit par résonner dans la chambre vide, te saisissant légèrement tant tu étais concentré sur la façon de commencer une conversation. Tes mains s'accrochèrent au papier glacé, ton regard se faisant plus vague alors que tu te rappelais brièvement ces derniers jours. Quelque chose en particulier? En réalité, c'était peut-être la première fois que tu adressais la parole à quelqu'un depuis que tu étais revenu de France. Tu n'avais rien fait d'autre qu'éviter les autres encore plus qu'avant, t'enfermer avec toi même.

« Je... n'ai rien fait du tout. »

Ta voix tremblait, comme si cette réponse creuse te percutait en même temps que Yugito. Tu n'avais rien fait, tu avais simplement déambulé le long des couloirs comme une enveloppe vide. Mais il y avait eu une chose qui t'avait marqué, une seule chose. Tu hésitas quelques instants avant de te décider à simplement l'évoquer. Non pas parce que ca te tenait à cœur ou quoique se soit de tel mais, c'était surtout parce que... parce que c'était avec Yugito que tu parlais.

« Mais, j'ai appris qu'une fille... Une élève de l'école Russe, elle avait survécue alors que tout le monde pensait que... »

Tu ne préférais pas terminer ta phrase, comme effrayé du timbre de ta voix. Un rythme rapide, semblable à ce qu'on pourrait assimiler à de l'espoir et de l'enthousiasme dans ta voix. Parce que des survivants apparaissaient encore. Alors peut-être que... Peut-être.

Tu finis par te mordre la lèvre, reposant le vieux cliché dans le carton pour te lever et rejoindre le lit le plus proche de celui sur lequel le blond s'était laissé tomber. Dans un geste vain, tu tentas de chasser quelques mèches de devant ton visage avant de prendre à nouveau la parole.

« Et... et toi? »

Il avait surement fait beaucoup de chose. Tu espérais qu'il allait partir dans l'un de ses grands discours enthousiaste et décousue. Qu'il allait agiter les mains en essayant de t'expliquer la dernière prouesse à laquelle il avait assisté durant un cours de maitrise de la magie ou de la fois où il avait battu son voisin de chambre sur sa console portable. Qu'il allait partager des souvenirs avec toi, des souvenirs que tu n'aurais jamais. Des souvenirs d'une vie que tu n'aurais surement jamais.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mar 11 Déc - 22:12



Tu relèves le regard vers lui et tu fronces légèrement les sourcils. Comment ça, rien ? On ne peut pas ne rien faire. C'est tout simplement impossible. Tu as envie de lui dire que ce n'est pas possible, tu as envie de le secouer un peu mais tu le vois hésiter. Sa voix brise de nouveau le silence. Il parle d'elle. D'elle, de Cassandre. De cette fille qui vient te rejoindre quand personne ne peut vous voir. De cette fille dont tu ne connais rien à part son nom. De cette fille avec qui tu restes des heures sans bouger. Cassandre.

Tu penses à elle quelques instants. Comment a-t-elle réagi en ce rendant compte que tout le monde la pensait morte ? Comment a-t-elle réagi quand les médecins lui ont dit qu'elle avait presque disparue des mémoires ? Tu ne lui as jamais posé la question, peut être que tu ne le lui poseras jamais. Le silence est roi, entre vous.

Tu fais rapidement le rapprochement. Cassandre. L'exception qui confirme la règle. Sa famille a du être mise au courant, au moins sa famille, non ? Et tu te demandes jusqu'à quand ce souvenir va lui pourrir la vie. Jusqu'à quand ce souvenir va le détruire ? Va-t-il vivre un jour heureux ? Sans penser à cette personne qui lui ai cher ? Est-ce qu'il fera un jour son deuil ?

Tu lui en veux, vraiment, énormément même. Même maintenant, il se raccroche à son passé. Même en étant avec toi, il s'y accroche désespérément. Mais alors, qu'est-ce que tu fais ici ? A quoi tu sers ? Pourquoi veux-tu absolument le faire ouvrir les yeux ?

Tu es jaloux, Yugito. Jaloux de cette personne qui accapare son esprit alors que toi, tu n'y es jamais arrivé. Tu es jaloux et malheureux. Pour toi ou pour lui, tu ne sais pas vraiment. Pour lui, sûrement, pour toi aussi, peut être.

Et toi ? Et toi Yugito, hein ? Qu'est ce que t'as fais de nouveau ? Tu as envie de lui renvoyer sa merde dans les yeux. De lui dire que t'as pleuré comme un gosse en sachant qu'il voulait plus te voir. T'as envie de lui dire que t'as commencé des recherches toi aussi, pour lui, mais qu'elles n'ont rien données. Tu as envie de lui dire que c'est foutu, que y'a plus à espérer. C'est ton rôle de le lui-dire. C'est ton rôle, mais tu ne trouves pas le courage de le faire.

Mais c'est ton rôle aussi de lui changer les idées. C'est ton rôle de le faire rire, de changer de sujet. C'est ton rôle. C'est le meilleur rôle qui t'ai été donné. Mais entre les deux, tu ne sais pas lequel choisir. Le choix est beaucoup trop compliqué.

    « Moi ? J'ai perdu un ami. »


La phrase a claquée. Et tu te pinces les lèvres. Tes poings se serrent dans les poches de ton jean. Tu tends tes muscles et prends une grande inspiration. Regardant toujours tes pieds car le courage te manque, tu lâches une phrase presque aussi douloureuse. Pour toi, pour lui.

    « Tu sais, Cassandre est une exception. C'est une battante, et tout le monde la croyait morte, mais on a sûrement prévenu sa famille. Si tu continues de vivre dans tes souvenirs, tu vas perdre les personnes qui tiennent à toi. Y'en a peut être pas beaucoup, mais tu m'as déjà perdu, Raven. Et franchement, je sais pas si je le regrette vraiment. »


En fait, tu es persuadé que ça te fait plus de mal à toi, qu'à lui. Mais il en a besoin. Il faut qu'il se secoue. Il faut qu'il se relève. Il le faut, c'est obligatoire. Il ne peut pas vivre dans le passé, vivre dans ses souvenirs, sombrer, se détruire, encore, toujours. C'est ton rôle de le secouer. C'est ton rôle de jouer le méchant, aujourd'hui. Peut être qu'il t'en voudra, sûrement même. Il va même te balancer son carton dans la tête, tu en es presque persuadé. Presque.

    « Tu vas rester combien de temps à espérer Raven ? Combien de temps je vais devoir faire semblant de sourire alors que tu vas mal ?! C'est pas mon rôle, c'est plus mon rôle ! Secoue toi, merde ! Avance, relève toi ! Il est mort, oui ! Il est mort ! Il est mort ! C'est finit, il reviendra plus ! Jamais ! Et tu sais quoi, les vivants vont te tourner le dos les uns après les autres, parce que nous, on existe. J'existe ! Je suis pas... je suis pas un jouet, ou n'importe quoi d'autre ! Je suis vivant, j'ai des sentiments espèce de con ! Tu crois que je suis content de te dire ça ?! Non, mais c'est mon rôle ! Je dois le faire ! Alors je te le dis... Il est mort. Il reviendra plus. C'est finit. Arrête d'espérer. »


Tu t'es levé dans ta tirade, tu l'as regardé alors qu'il était toujours par terre, tes bras sont restés droits, sans bouger et ta voix a été froide, plus que jamais. Tu veux juste quitter la chambre, tu ne veux pas le voir pleurer, parce que tu serais incapable de ne pas le consoler, de ne pas l'aider. Tu avances vers la sortie. Tu donnes un léger coup de pied dans le carton sans même le vouloir.

    « T'as tout perdu... »


Et tu te sens horriblement mal.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mer 12 Déc - 14:44

Tu avais presque l'impression que les choses auraient pu être pires. Tu n'avais vraiment pas l'habitude de t'intéresser (et de le faire savoir surtout) à quelqu'un d'autre, de faire l'effort de retourner ce genre de question. Mais tu avais l'impression d'avoir fait les choses comme il fallait cette fois. Comme quoi, les impressions sont parfois aussi traitresses que les gens.

Sa réponse avait claqué dans l'air avec la vélocité et la force d'une gifle. Des coups, tu en avais reçu, même ceux que pouvait t'assener les mots. Et pourtant... Pourtant, ceux de Yugito te faisait toujours l'effet d'un coup de masse en plein visage. Même quand il ne s'agissait pas de Kylian, même quand ce n'était qu'à propos de vous deux. Une partie de toi, une partie que tu ne connais pas, un inconnu presque, a envie de rejoindre le blond, de le saisir par les épaules pour lui crier que tu es là, que tu as merdé mais que tu es là, que tu lui parles, juste parce que c'est lui. Juste parce que...

Mais tu ne bouges pas, figé ou simplement cloué, la tête basse. Même quand il reprend ses mots, avec cette fille. Même quand tes poings se serrent autant que ton ventre se noue.
Quelques mots te parviennent et te marque plus que d'autre. La famille. Tu n'as été prévenue pour Kylian que parce que sa sœur, ta cousine, à daigner vous avertir et reprendre contact avec vous. D'ailleurs, tu n'as même plus la moindre nouvelle de ta "famille" depuis que tu es à Virtus, tu n'as pas vraiment cherché à en avoir. Ce n'est pas tellement que tu n'avais pas envie mais tu n'y as simplement pas pensé. Tu n'as pas pensé à grand chose d'autre que ton cousin depuis que tu as appris. Sauf peut-être... Avec Yugito.

Tu ne sais pas comment agir, réagir. Tu restes là, presque inerte alors qu'il continue à parler. Tu devrais peut-être l'arrêter. Mais pour lui dire quoi? Qu'il a raison? A quoi bon... Oui, tu as perdu un ami. La seule personne qui avait eu la gentillesse de s'inquiété pour toi, sincèrement et pas simplement dans un vague élan de politesse. Il y avait une croyance qui disait qu'on ne réalisait la valeur des choses qu'une fois qu'on les perdait. Tu venais de te prendre l'exemple parfois en plein visage, avec violence. Pire que ça même, tu n'avais pas perdu mais tu avais toi-même brisé de tes mains ce que tu avais gagné, cette chose sur laquelle tu n'avais pas réussit à poser un mot avant qu'il ne te le dise lui même. Un ami. Et, sans savoir pourquoi, tu avais pris peur. Parce que ce n'était que ça, ce moteur qui avait permit à ta colère de se manifester, toi qui étais toujours si maitre de tout. Toi qui ne supportais pas l'effort, qui te moquait de tout. Tu avais peur de cette chose chaleureuse mais fragile qui s'était soudainement retrouvé entre tes mains. Et la seule chose que tu avais été capable de faire, c'est de la lâcher, de la jeter. De la briser.

Alors, qu'est-ce que tu pouvais faire d'autre que de rester là, à le laisser épancher toute sa colère à ton égard. Pour qu'il n'est aucun regret. Aujourd'hui, c'est à toi d'encaisser. Quoiqu'il arrive.

Il finit par se lever alors que tu restes en contre bas, si petit. C'est la première fois que Yugito te donne l'impression d'être si grand. Et tu te retrouves dans la même situation que ce soir là au bal, ce soir où tu as eu peur, où la colère a réussis à te faire sombrer jusqu'à cet instant. Ton cœur bat dans tes tympans si forts que tu as l'impression qu'un caisson de basse bat la mesure mais pourtant, tu entends chaque mot que le blond t'adresse. « Ce n'est pas mon rôle. ». Tes mains sont si serrées qu'elles tremblent alors que tu encaisses en silence. Tu te forces à écouter, tu te forces à entendre. Tu te forces à ne pas continuer. « C'est finit ». Et pourtant, comme un tri sélectif, alors que tu essayes de simplement encaisser, d'être cet ami que tu n'es plus, ton esprit ne garde que certain partie de ce qu'il peut dire. Pourtant, tu essayes, tu essayes vraiment d'écouter tout. « Les vivants vont te tourner le dos. ». Les mots peuvent avoir un impact tellement grand selon la personne qui les prononce, comme un don, comme un pouvoir que tu sais qu'il n'a pas. La solitude t'oppresse alors que tu t'efforces de respirer. Que tu t'efforces de l'écouter. Jusqu'au bout. Parce que tu lui dois bien ça. « Espèce de con ». Tu luttes contre l'envie de te relever, de lui crier dessus, de faire n'importe quoi, juste pour que tout ce qui t'étouffe et te bloque la respiration s'en aille, pour que tu ne sois plus écraser sur le sol de cette chambre froide. « Il est mort. ». Tu serres tes mains dans quelques mèches trop longues de tes cheveux, tu te forces à ne pas te couvrir les oreilles. « C'est finit ». Tu te forces à l'écouter. Jusqu'au bout. « Arrête d'espérer ».

Tes mains se serrent autour de toi, comme si ces mots t'avaient réellement frappé. Et puis, sans savoir pourquoi, tous tes muscles se relâchent et tes mains retombent doucement. Ton regard se lève pour voir le dos de Yugito qui s'éloigne vers la sortie. Tu as réussis cette fois, n'est-ce pas? Tu te saisis à peine quand il donne un coup dans le carton, un coup léger mais qui fait basculer la boite sur la tranche, comme si vous aviez été dans un film. Tu aurais presque ris du ridicule de cette scène si tu avais su et avait pu. La plupart des affaires correctement rangé ne glissèrent presque pas en dehors de la boite, une feuille ou deux seulement s'échappèrent dans une évasion impromptue. Avec elles, ce morceau de souvenir, cette odeur de mort imprimée sur papier auquel tu t'accrochais alors que tes pieds pendaient au dessus du vide.

« T'as tout perdu... »

Oui. Il avait raison. Tu avais tout perdu à présent. Tu as perdu Kylian, tu l'as perdu il y a tellement longtemps en réalité. Qu'il soit mort ou non, tu l'avais perdu depuis des années. Tu as perdu ce garçon au sourire éclatant et aux histoires merveilleuses d'un monde que tu avais presque finit par envie de découvrir. Et, tu avais perdu aussi ce petit enfant, celui qui souriait sur cette photo, le visage plein de terre. Ils avaient tous finit par disparaitre, à cause de toi.

Tu te rendais compte finalement que ce que tu prenais pour du contrôle n'était en fait qu'un trou béant. Tu étais vide, creux. Petit à petit, tout avait finit par disparaitre. Toute ces choses sur lesquelles tu avais finit par réussir à mettre un nom dessus, elles avaient simplement finit par te quitter pour disparaitre de tes mains trop maladroite pour t'en occuper.

Tu t'aidas du bord du lit pour te redresser et finir par tenir debout. Sans vaciller ni rien. Tu ne voulais pas qu'il se retourne et qu'il regrette. Tu ne voulais pas qu'il s'enlise à nouveau dans la tache interminable et surement impossible de t'aider. Tu tenais debout, face au dos de Yugito, sans savoir qu'un mince sourire triste s'était posé sur tes lèvres.

« Pardon pour tout ce que tu as du enduré à cause de moi. Ca va aller maintenant. »

Les vivants, tu n'étais peut-être pas fait pour vivre avec eux. Tu n'avais aucune qualité pour être un ami, tu n'avais aucune rôle à jouer dans cette école, tu n'avais plus aucun objectif.
C'était finit. Tu avais tout perdu. Et à présent, il valait mieux arrêter d'espérer.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mer 12 Déc - 15:58



Tu n'as pas la force de quitter la chambre. Tu restes là, les poings serrés, les yeux baissés devant cette porte ouverte. Combien de personnes ont pu entendre votre conversation ? Combien de personnes vont parler dans vos dos respectifs ? Sa voix résonne presque dans ta tête. Ça va aller. Ça va aller. Ça va aller. Comment ça, ça va aller ? Tu te rapproches de la porte. Deux choix. Quitter tout. Ou essayer d'arranger les choses. Le délaisser ou l'aider. Tu t'accroches trop aux gens, Yugito, beaucoup trop.

Encore un pas vers la porte. Tu dois choisir. Là, maintenant, tout de suite. Puis ta main se pose sur la poignet de la porte pour la fermer et tu fais volte-face. Les pièces ne sont pas totalement insonorisées mais presque, donc tu peux dire tout ce que tu veux sans faire attention aux autres, n'est-ce pas ?

Tu le regardes, ouvres la bouche avant de la refermer. Tes mains bouges légèrement devant toi. Tu prends une inspiration pour dire quelque chose, mais tu soupires. Ta langue claque contre ton palais et tes mains font toujours ces gestes sans importance. Tu cherches tes mots. Tu te mords la lèvre inférieure.

    « Comment dire... »


C'est ça. Comment dire. Tu restes encore un moment silencieux, ta respiration se coupant quelques instants avant de reprendre. Tu as presque envie de rire. Presque. La situation est comique, en soi. Tellement idiote qu'elle en devient comique.

    « Tu me prends pour un con, ou tu le penses vraiment ? »


Voilà ! C'était exactement ça que tu voulais sortir. Bien, dans l'ordre, sans t'énerver, sans rire de sa débilité profonde, même si tu es vachement mal placé pour parler. Tu t'assois en tailleur sur le premier lit, tes mains s'ouvrent, se referment. Tu laisses échapper un léger rire de quelques centièmes de secondes, c'est nerveux. Puis tu reprends un air sérieux, tu attrapes son bras et le forces à s'asseoir en face de toi. Tes mains se posent sur ses épaules. Tu le regardes droit dans les yeux... avant de le secouer comme un prunier. Oui oui, un prunier. Pas un olivier, pas un cerisier, pas un peuplier. Comme un prunier.

    « Non mais ça va pas dans ta tête ! T'es pas censé réagir comme ça, Raven ! Oh ! Mais... Qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi ?! Bon, d'accord, j'suis mal placé pour parler avec mes vannes débiles et mes réactions de gamins de quatre ans ! Mais... merde. »


Tu as arrêté de le secouer dès que ta voix a brisé le silence. Tes bras glissent légèrement, tes mains avec. Elles glissent jusqu'à ses poignets qu'elles attrapent. Tu continues de le regarder droit dans les yeux.

    « Viens, on arrête de jouer. J'en ai marre de perdre. »


Tu as plus l'impression que tout n'est qu'un jeu, et que chacune de tes actions et réactions sont des mauvais choix. Et ce qui t'énerve le plus, c'est que dans ce genre de jeu, il n'y a jamais aucun vainqueur.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mer 12 Déc - 17:36

Et tu sais quoi, les vivants vont te tourner le dos les uns après les autres, parce que nous, on existe.

Tu regardes son dos, patiemment, silencieux. Tu n’as pas une seconde prêter attention à la porte ouverte, même en la voyant là, ca ne fait appel à rien pour toi. Juste un trou béant dans un mur. Un espace vide dans lequel Yugito va très bientôt disparaitre. Presque dans un reflex dont tu ne te rends pas compte, tu fermes les yeux, comme si tu clignais des paupières au ralentit. Dans cet instant d’obscurité, tu entends la porte se fermer. C’est finit.

Lentement, tes paupières se rouvrent et là, ton regard s’écarquille lorsqu’il croise celui du blond. Tu entrouvres légèrement les lèvres, pour demander pourquoi sans arriver à articuler le moindre mot. En fait, tu ne respires même plus. Durant quelques secondes. Ton regard glisse vers la porte avant de te reporter vers Yugito, encore un peu interdit. Tu es paumé, complètement. A-t-il fermé la porte pour te coller la raclée de ta vie sans témoin ? Tu pensais qu’il partirait, en te reprochant encore ton disque rayé. Tu pensais qu’il avait régler ce qu’il avait laissé en suspend entre vous, ce sac aussi lourd qu’encombrant. Tu pensais qu’il t’avait laissé avec les morts et les fantômes de ton passé pour rejoindre enfin le monde des vivants. Celui où il riait au lieu de crier.

Mais non, il était encore là. Il te faisait face à nouveau. Tu ne comprenais pas. Les automatismes avaient repris leur droit et tu respirais à nouveau, sans t’en rendre compte. Il a l’air de chercher ses mots, comme toujours. Et ce petit tic. Cette morsure de la lèvre inférieur quand il veut dire quelque chose mais que les mots lui échappent. Tu le connaissais presque par cœur, ce petit geste. Tu l’avais tellement vu. Tant que ça ? Tu ne savais plus trop mais tu savais plus ou moins ce qu’il voulait dire alors ca impliquait obligatoirement que tu l’ai vu un certain nombre de fois.

Il finit par poser ses mots et tu le restes là, à le regarder, sans comprendre ce qu’il attend comme réponse. Tu as fais ce que tu as pu, tu as pris sur toi pour qu’il relâche toute cette pression et tu as encaissé ses reproches. Pour toi, il avait mis un point final. La suite logique aurait du être qu’il sorte de la chambre, qu’il refasse sa vie avec des personnes qui arriveraient à vivre dans le présent. Alors oui, tu le pensais vraiment. « Ca va aller maintenant ». Ces mots, ils n’étaient pas pour toi. Ils étaient pour lui. Maintenant, tu lui souhaitais d’aller mieux, sans regret et sans rôle à jouer pour te tenir debout à bout de bras.

Lorsqu’il s’assoit sur le lit, tu t’approches. Pas grand-chose, juste de quelques pas. Tu as finis par arriver à un stade où tu avances en aveugle. Tu ne sais pas où se trouve les murs, les limites, tu ne sais pas où est-ce que tu dois aller et, pire, tu ne sais même pas où tu es. Avant que tu n’ais vraiment le temps de réfléchir à tout ça, sa main saisit ton bras pour t’entrainer sur le lit, mouvement que tu suis avant de lever tes yeux interrogatifs vers Yugito. Tu réalises à peine que ses mains se sont posé sur tes épaules qu’il te secoue tellement qu’il t’en donne presque le vertige.

Sa voix éclate à nouveau alors que ta main s’est accrochée un peu au bras dans l’espoir de le faire arrêter de t’agiter dans tout les sens. Tu ne devais pas réagir comme ça. Ce qui ne tournait pas rond chez toi ? C’était simple. Tu avais finis par être vide, à tel point qu’en fait, tu ne savais plus rien. Tu ne savais plus rire. Tu ne savais plus comment être gentil, prévenant. Tu ne savais qu’être inquiet, désabusé et obsédé par l’idée fixe de retrouver quelqu’un qui avait disparu de ta vie quand tu en avais le plus besoin. Tu ne pourchassais pas ce que tout le monde voyait comme un fantôme, une personne que tous pensait mort sauf toi. Toi, tu pourchassais un souvenir qui était surement déjà mort avant même la destruction de Synchronicity.

Les mains du blond finissent par s’accrocher à tes poignets. Tu les fixes un bref instant. Il doit sentir que tu trembles, c’est très léger mais ca reste là. Finalement, ton regard remonte vers le sien. Tu cherches quelques instants, comme si la réponse était sur le bout de son nez. Mais finalement, après plusieurs essais sans résultat, ta voix finit par résonner.

« Comment je suis sensé réagir alors… »

Tes mains s’accrochent aux manches de Yugi alors que tu as l’impression que tout déborde. Tu ne sais plus rien, tu ne comprends rien.

« J’en sais rien, Yugi… Je sais pas comment je dois réagir ! »

Tes doigts finissent par tordre le tissu, alors que tu t’effondres presque contre lui, ton front contre son torse en tremblant. Ta gorge est tellement nouée que ta voix déraille presque.

« Je suis complètement mort ! Je sais pas ce qui tourne pas rond ! J’en sais rien du tout ! Je ne sais pas ce que tu veux que je te dise ! Dis moi ce que je suis sensé dire, ce que je suis sensé faire ! »

Tes mains se relâchent mais ton front ne quitte pas son appui, alors que tu trembles légèrement. Tu ne te savais même pas capable d’atteindre un tel point de rupture. Qu’est-ce qui se serait passé s’il avait simplement quitté la pièce et qu’il t’avait laissé comme ça, seul dans cette chambre ? Qu’est-ce que tu aurais fait ? Qu’est-ce que tu étais capable de faire ? La réponse, tu l’avais déjà à moitié et c’est ce qu’il te faisait peur.

« Yugi… aide moi… »

Un souffle. Un murmure.
Et pourtant, c’était presque un cri de détresse. Un dernier sursaut alors que tu te tenais au bord d’un gouffre qui te donnait l’impression de t’aspirer. Et pour le moment, la seule chose qui te retenait semblait être ce blond dont tu avais tenté de t’éloigner mais auquel tu t’accrochais comme une bouée à cet instant.

Pardon d’être si faible…
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mer 12 Déc - 18:25



Il tremble. Mais tu ne t'en rends compte que maintenant. Maintenant que tu as arrêté de parler, maintenant que son corps et un peu plus proche du tien. Il te regarde un long moment. Et pendant de longues minutes, vous restez là, silencieux, à vous regarder droit dans les yeux. Ses mains s'accrochent à tes manches et ta langue humidifie tes lèvres. Il prend la parole et s'effondre contre toi, littéralement. Le geste est loin d'être lent. Ton corps se tend en entendant sa voix si triste et presque un peu trop rauque.

Tu as l'impression qu'il va pleurer à chaque fois qu'un mot est prononcé. En fait, tu ne sais pas ce que tu attendais de lui, tu ne sais pas ce que tu espérais comme réaction. Tu t'attendais à ce qu'il te dise que t'étais un connard et que tu n'avais pas le droit de lui parler comme ça. Tu t'attendais à ce qu'il te rattrape, à ce qu'il te demande de l'aider. Tu t'attendais à ce qu'il te demande de l'aide, tu t'attendais à ce qu'il te balance un carton dans la gueule, tu t'attendais à tout, sauf... à rien. A aucune réaction, en fait. Ça va aller. Non, ça allait pas aller. Ni pour toi, ni pour lui. Encore moins pour lui que pour toi.

Tu serres les dents. Mort. Non, il ne l'était pas. Il était vivant. Vivant. Point barre. Il lui fallait juste un pilier pour se tenir droit pendant quelques temps. Il lui fallait quelqu'un qui allait l'aider.

Tu n'as pas fais attention au diminutif. Diminutif qui t'aurait fait sauter de joie quelques mois plus tôt, un diminutif qui voulait dire qu'il tenait à toi, mais maintenant, il te laisse un goût amer dans la bouche sans savoir pourquoi. Peut être parce qu'il est utilisé dans des circonstances que tu aurais préféré ne jamais connaître ? Sûrement.

Il lâche tes poignets et immédiatement, tu l'entoures de tes bras, le serres un peu plus contre toi. Tu pourrais presque l'étouffer tellement ton étreinte est forte. Mais tu ne le lâches pas. Tu ne pourrais pas le lâcher. Surtout pas. Il a trop besoin de toi pour ça. Puis l'appel à l'aide. Il te révulse l'estomac et te fait fermer les yeux. Ton étreinte se serre encore, toujours. Ton cœur s'affole sans que tu n'en connaisses la raison.

Tu ne prends pas la parole, tu restes silencieux sans réussir à trouver les mots pour le réconforter. Mais est-ce que tu le peux vraiment, Yugito ? Tu n'en ai pas capable, et tu le sais. Ce n'est qu'après de longues minutes que tu trouves enfin les mots. Peut être qu'ils sont un peu trop cliché, peut être que ça ne le réconfortera pas. Sûrement pas. Mais, c'est la seule chose que tu peux dire.

    « Je suis là, je te lâcherais pas. »


Et comme pour lui prouver, tes doigts caressent légèrement son dos dans un geste doux et machinal. Tu déposes un léger baiser sur sa tempe. Une de tes mains vient se glisser dans ses cheveux un peu trop long. Tu joues avec quelques mèches pendant un moment avant de reprendre la parole, dans un murmure, pour que lui seul t'entende.

    « Quand j'étais gosse, j'avais peur de l'orage alors qu'en y en avait, ma mère venait me réconforter, dans mon lit. Puis quand j'étais calmé, elle retournait se coucher, mais mon père venait. Il me faisait un chocolat chaud, et on regardait par la fenêtre les éclairs. Il était là, alors rien pouvait m'arriver. »


Tu sais que tu racontes n'importe quoi. Mais tu ne sais pas quoi dire d'autres. Parce que t'as pas l'habitude. T'as jamais eu l'habitude de faire ça. C'est le contraire, normalement. C'est toi qui te fait réconforter. C'est toi qui pleure, c'est toi qui demande de l'aide. Mais quel ami fais-tu, Yugito ?

    « Je sais pas quoi te dire, Raven... J'peux seulement te dire que je suis là, et que je te lâcherais pas. C'est pas grand chose, mais, je peux rien faire d'autre. Je peux juste être là, et même si ça me tue de pouvoir faire que ça... j'suis content de pouvoir au moins faire ça. »


Tu ne peux rien faire, Yugito. Tu peux juste rester là, et attendre.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mer 12 Déc - 19:53

Tout juste appuyé contre lui, tu as presque l’impression d’être une baudruche dégonflé. Tu trembles encore un peu, comme si tu étais sortit en t-shirt au milieu de l’hiver. Quand ses bras t’entourent et s’accrochent autour de toi, tu ne sais pas pourquoi mais ta vue se brouillent et avant que tu ais le temps de comprendre des larmes glissent sur tes joues, silencieuses alors que les tremblements se calment, doucement. Tu restes légèrement flasque dans ces bras, quelques instants sans trop savoir. Est-ce que les bras d’une personne avait toujours été si confortable ? En réalité, tu n’arrivais plus à te souvenir de la dernière fois que tu avais ressentie à ce point la chaleur d’un autre corps.

Sans te défaire, ton visage se redresse très légèrement avant de finalement resté exactement où il se trouve, tes yeux se fermant doucement alors que tu te calmes. Ta respiration qui était devenu anarchique reprend un rythme plus calme. Le silence est complètement différent d’un peu plus tôt. D’ailleurs, il n’y a pas de silence pour toi, tu entends sa respiration et la tienne, cette dernière se ponctuant par instant de quelques reniflements discret, tu entends aussi le rythme de son cœur à moins que ce ne soit le tien qui batte encore à tes oreilles. Finalement, il finit par murmurer quelques mots. Incapable de dire quoique se soit, ta main se contente de s’accrocher alors que tout ton corps tendu termine de complètement se détendre au creux des bras de Yugito. Tu ne te formalises même pas pour les lèvres qui se posent sur ta tempe, toi que ce genre de geste à toujours fait fuir.

Et puis, sans prévenir, les choses reprennent doucement leur court. Il te raconte un souvenir, un de ses nombreux souvenirs qu’il te raconte. Peut-être que n’importe qui d’autre que toi aurait été agacé d’un tel discours sortit de nul part. Mais toi, c’était une des choses qui avait réussis à t’apprivoiser chez Yugito. Il te racontait sa vie comme on lit un livre à un enfant avant de s’endormir. Tu voyageais et tu découvrais des souvenirs que tu n’avais jamais eu. Tes peurs, tu les avais toujours affrontées seul. Ta mère avait doucement abandonné l’espoir d’être un jour capable de te faire sourire et n’avait plus jamais réellement de douce étreinte pour toi, tu ne les aurais surement pas accepté de toute façon. Tu n’avais aucune aventure merveilleuse à raconter, rien de passionnant dans ta vie. C’est pour ça que tu aimais écouter les discours de Yugito.

Alors que le silence reprenait ses droits après un aveu de la part du blond. L’aveu de ce sentiment d’impuissance mais aussi une promesse de faire ce qu’il pouvait, être là. Tu restes là où tu es, tu n’as pas bougé, les yeux fermé. L’idée fugace et futile que tu devais vraiment te faire couper les cheveux passa ton esprit comme un courant d’air alors que les doigts de Yugi jouaient avec. Finalement, tu pris la parole, une réponse à un aveu qui n’avait pas lieu d’être.

« Tes souvenirs… C’est quelque chose que j’aime bien écouter. »

Doucement tes yeux s’ouvrent et tu fixes un point invisible droit devant toi. Tu sais énormément de chose sur Yugito. Mais au final, qu’est-ce que tu lui as livré à ton propos. A part un coup de poing en plein visage. Ta main tremble un peu à nouveau et pourtant, elle se resserre et tu finis par reprendre la parole.

« Kylian est… »

Tu marques une brève, très brève pause. Ton ongle se plante presque dans le tissus. Tu espère qu’il ne se mettra pas en colère mais tu n’es pas capable d’utiliser le passé. Pas encore. Pour le moment, tu n’y arrives pas. Tu as envie de lui demander de ne pas t’en vouloir mais tu préfères continuer ta phrase.

« Kylian est mon cousin. Je ne l’ai pas vu depuis mes 4 ans. J’étais…. Différent à cette époque. Je crois. »

Toute cette période, tu ne te souviens rien d’autre que de Kylian. Une vision éthérée que tu arrivais à voir comme un diaporama grâce aux photos et aux films de cette époque. Comme Yugito aujourd’hui, il était ta bouée et tu t’y étais cramponné au point de perdre pied quand il était partit.

« Un jour… lui et sa sœur sont partis. Et ils ne sont jamais revenus. Et je me suis retrouvé seul. »

Pourquoi est-ce que tu lui racontais ça ? Tu m’y quelques secondes à te souvenir, marquant une pause avant de reprendre.

« Je n’aurais jamais de chose intéressante à te raconter. Alors, je préfère t’écouter parce que… tes souvenirs sont mieux que les miens. »

Parce que tu as l’impression que si tu restes près de lui, tu pourras réussir à avoir envie d’autre chose. Parce que tu as l’impression que si tu t’éloignes de trop, tu finiras pas tomber dans ce gouffre. Ce gouffre sans fond dont personne ne revient jamais.

Tes yeux se referment finalement, sans que tu ais bougé, toujours entouré d’une chaleur dont tu avais oublié l’existence. C’est étrange de voir à quel point ce genre de chose pouvait être fatigant. Tu ne l’avais jamais soupçonné toi-même. Tu avais l’impression que cette discussion t’avait assommé autant qu’aurait pu le faire une cachet de somnifère.

« Yugi… Parle moi encore du monde… »
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mer 12 Déc - 22:19



Ses larmes mouillent légèrement ton t-shirt, mais tu n'y fais pas attention. Tu le serres juste encore contre toi, encore et toujours, sans jamais t'arrêter. Tes doigts jouent toujours avec ses mèches de cheveux que tu tires un peu, que tu emmêles sans vraiment le vouloir. Et sa voix arrive enfin à tes oreilles. Tu ne peux t'empêcher de sourire.

Toi qui pensait que ça l'emmerdait d'écouter tes souvenirs pas très intéressant la plupart du temps. La position dans laquelle vous êtes n'est pas très confortable, elle est loin de l'être, même. Tu bouges légèrement pour te caler un peu mieux, tu allonges une jambe sur deux, et il se cale un peu mieux contre toi, ou tu te cales un peu mieux contre lui. Mais qu'importe, n'est-ce pas ?

Il prend de nouveau la parole. Kylian. C'est l'une des fois où il le dit si calmement, sa voix ne tremble presque pas. Tu as envie de lui sortir un « était » mais tu t'en empêches en te mordant la langue. Son cousin. Tu écoutes enfin son histoire. Tu apprends à connaître une partie de vie dont Raven n'a jamais parlée.

Tu l'écoutes attentivement. Tu entends chaque hésitation, tu fais attention à chaque ton dans ces phrases. Seul. Il a été seul. Tu ressers ton emprise, encore. Tes mains s'accrochent à ses cheveux avant de les lâcher, tu t'excuses faiblement, de peur de lui avoir fait mal. Mais il ne semble pas l'entendre. Il continue, et tu ne veux surtout pas le couper. Pas maintenant qu'il a trouvé le courage de t'en parler.

Tu as l'impression qu'il est épuisé, il se laisse un peu plus tomber sur toi et tu ouvres la bouche pour dire quelque chose, mais il te coupe. Un sourire se place sur tes lèvres et tu embrasses sa tempe, seul endroit de son visage que tu peux atteindre.

    « Dis, Raven, je peux te poser une question ? »


En fait, c'est une question sans vraiment l'être. Parce que sans attendre sa réponse, tu pars déjà dans ta tirade, tes bras ne quittant pas son dos.

    « T'as pensé quoi de moi, la première fois que tu m'as vu ? Non parce que sérieusement, je sais que je suis chiant, déjà, je me supporte pas des fois, j'oublie toujours quelque chose ! La plupart du temps, c'est mes clés, et Heath est toujours obligé de me chercher partout dans l'école pour me les donner. Mais genre, je parle tellement, ça doit être tellement fatiguant. Puis, au début, tu m'aimais pas, non ? Enfin, j'sais pas. Tu m'aimais bien, au début ? Moi, j'te trouvais bizarre, mais genre, j'avais envie de te connaître, j'sais pas pourquoi. Des fois, j'ai envie de connaître des gens, et la plupart du temps, ils veulent pas me connaître. D'un certain côté, t'imagine tu vois un blond se jeter sur toi et te harceler et pas arrêter de parler ?! Ah ! Mais c'est ce que j'ai fais avec toi ! T'as ressenti quoi, alors ? »


Puis tu glisses légèrement tes doigts sur ses hanches, juste un effleurement, juste de quoi le faire sursauter. Puis tu ris. Tu ris en le serrant de nouveau contre toi. Tu veux juste ne plus le voir triste, et tu feras tout pour que ce soit le cas.

Tout.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mer 12 Déc - 23:00


Par reflex, ton corps à pris la position la moins inconfortable sans réellement bouger de là où tu étais. Toi qui était loin d’être quelqu’un de tactile, tu n’avais pas esquissé le moindre mouvement pour te défaire, c’était même presque le contraire. Tu n’aurais surement pas été capable de le poser avec des mots mais cette sensation, c’était un peu celle de la sécurité et du confort dont tu avais même oublié l’existence. Un sentiment qui te donner l’impression d’être tout juste 5 ans et que toutes ces choses complexes et abstraite n’avaient plus la moindre importance.

Tes paupières voilant toujours ton regard sans que tu dormes réellement, tu émis un vague son affirmatif à la question rhétorique de Yugito qui voulait savoir si ca te dérangeait qu’il te pose une question. C’était expression t’avait toujours parut paradoxale parce que la demande était généralement exaucé en même temps que la permission était demandé. Tu cherchais peut-être un peu trop loin pour le coup.

La question te surpris sans réellement te surprendre. La réponse te paraissait évidente et tu n’avais jamais caché tes premières impressions à propos de Yugito. D’ailleurs, c’était bien les seuls choses que tu n’avais jamais cherché à cacher. C’est par la suite que les choses sont devenues plus complexe. Si complexe que, face à l’impossibilité de poser un mot sur ce que c’était, tu avais décidé de le taire. Tu l’écoutais se perdre encore, une partie taquine et moqueuse de ta personne que tu ne connaissais pas vraiment s’amusant à compter le nombre de question dans tout ce bazar.

Tu te saisis légèrement au petit geste pour t’embêter de Yugito, suivit d’un rire qui te fait ouvrir un œil. Fronçant un très bref instant, comme un enfant contrarié, tu rouvris un peu plus correctement les yeux.

« Ca fait cinq questions. »

Certes, les questions étaient en fait cinq fois la même question posée différemment mais tout de même.

« La première chose que j’ai pensé de toi c’était… Mais qu’est-ce que ce type est bruyant. »

Ca avait été mot pour mot ta pensée la première fois qu’il avait débarqué dans cette espèce de périmètre de sécurité qui t’entourait. Un peu comme un illettré qui saute à pied joint au milieu d’un champ de mine parce qu’il ne sait pas lire le panneau. Un garçon un peu simplet avec une chance insolente. La chance incroyable de pouvoir marcher sans crainte au milieu de ce champ de mine. Tu étais bien forcé d’admettre, surtout au vu des derniers événements, que ca n’avait pas été non plus sans mal. Il y avait quelques accidents et quelques dommages. Tu ne pouvais même pas dire qu’il était à présent hors de danger. Tu ne savais même pas toi-même si tu ne risquais pas de mettre le pied sur une mine et t’éparpiller en millier de petit morceau au quatre coins de cette zone de guerre.

« Je n'étais pas venu ici pour me faire des amis. Je n’ai jamais cherché à m’en faire. Mais je ne sais pas pourquoi… »

Tu lèves les yeux vers ton appuie. Le bout de ton nez se cogne un peu à son menton, tu n’as tellement pas l’habitude d’être si proche de quelqu’un que tu n’avais pas évaluer ce détail.

« … tu es vraiment têtu. Alors, j’ai décidé de te laisser faire et…je crois que j’ai pris l’habitude que tu sois là. A faire du bruit ou à me parler du monde. »

Il s’était intégré dans ton paysage jusqu’à se rendre indispensable à l’équilibre de ton environnement. Tu es bancale et tu pars à la dérive quand il n’est pas là, à s’agiter, à parler, à rire et à t’embêter. C’est peut-être beaucoup attendre de lui, c’est peut-être trop lui demander. Mais tu n’y peux rien.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Bad bye (libre) Empty
Jeu 13 Déc - 20:05



Tu gonfles les joues à sa remarque. Cinq cinq cinq. Pas vraiment cinq, hein, puisque c'est toujours la même, n'est-ce pas ?

    « La première chose que j’ai pensé de toi c’était… Mais qu’est-ce que ce type est bruyant. »
    « Hé ! »


Tu gonfles encore plus les joues, légèrement vexé. D'accord, tu étais bruyant, tu l'es toujours, c'est vrai mais tout de même ! Ce n'est pas la première chose qu'on pense de toi.. si ? Tu restes silencieux alors qu'il semble songeur. Ne voulant pas briser le silence, tu laisses seulement tes doigts s'accrocher à ses hanches, sans vraiment penser à votre proximité qui doit peut être le gêner. Peut être. Mais vu comme il reste contre toi sans bouger, tu ne sais pas vraiment si ça le dérange.

Il reprend la parole et tu l'écoutes attentivement. Raven est le contraire de toi. Lui a voulu garder sa solitude, toi, tu n'as jamais voulu la connaître de nouveau. Tu as cherché à t'entourer le plus possible, à créer des liens toujours plus forts les uns que les autres. Tu as voulu t'accrocher aux autres, à tous les autres.

Il marque un temps d'arrêt et tu baisses la tête en même temps qu'il la lève. Son nez se tape contre ton menton et un sourire prend possession de tes lèvres, un peu plus grand qu'avant, ta mine boudeuse quittant ton visage.

    « ... tu es vraiment têtu. »
    « Je suis pas têtu ! »


Si, tu l'es. Il continue sa phrase et tu ne peux t'empêcher de sourire, encore. Le monde. Tu ne l'as pas vu entièrement, et c'est ton rêve de le faire. Tu n'es pas sûr de pouvoir le réaliser un jour. Vraiment pas sûr même.

Tu ne dis plus rien. Il ne dit plus rien. Vous êtes tous les deux silencieux. Tu le regardes, te mordilles la lèvre avant de déposer tes lèvres sur les siennes. Pas trop long, pas trop court. Comme si le geste était calculé, mais rien ne l'est, pourtant. Tu fais tout sans réfléchir, et c'est quelque chose que tu devrais faire, pourtant.

Tu te redresses un peu, t'installes un peu plus confortablement avant de cacher ton visage dans son cou. Ne plus bouger. Ne plus respirer, presque. Juste rester comme ça et profiter. Le plus longtemps possible.

    « Tu m'as manqué... »


Et c'était tellement vrai.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Bad bye (libre) Empty
Jeu 13 Déc - 21:25


Il y avait énormément de chose que tu n’avais jamais fait. Tu n’étais jamais aller dormir chez un ami. Tu n’avais jamais échangé ton avis sur le dernier film. Tu n’avais fais de sortie scolaire. Tu n’avais jamais découché. Tu n’étais jamais aller au cinéma avec quelqu’un ou simplement passer du temps avec un groupe d’ami. Toutes ses choses que l’on fait au contact d’autres personnes, ses expériences que l’on récolte en se mêlant aux autres, tu n’avais rien de tout ça dans tes bagages. Tu n’avais que le vide de ta solitude et l’amertume de tes souvenirs. Tu avais plus de dix années de retard en matière de relation humaine qui faisait de toi une personne difficile d’accès.

Et puis un jour, il avait débarqué, avec ses longs discours et son enthousiasme qui t’échappait. Tu n’avais aucun élément de comparaison alors tu n’avais jamais pu mettre de mot sur ce qu’il avait finit par représenter pour toi. « Ami » avait finit par être un terme approprié pour ce que tu avais l’impression qu’il était. Peut-être parce qu’il t’avait lui-même qualifié de la même façon. En même temps, tu avais du te mêler d’avantage aux élèves de l’école que dans tes précédents établissement, l’internat favorisant la proximité, voulue ou non, des gens à Virtus. Tu avais croisé des personnes très différentes. Il y avait eu ce garçon, Heath, aussi instable qu’incompréhensible pour toi, tu n’en gardais pas vraiment un bon souvenir d’ailleurs. Ensuite, il y avait eu cette fille et son soutient gorge rouge. Et aussi son ex-petit ami. Là non plus, ca n’avait pas été un souvenir qui était particulièrement agréable. Tu avais croisé beaucoup de personne de Synchronicity, chaque rencontre s’étant teinté d’amertume et de déception.

Maintenant que tu y repensais, la seule personne qui avait réussit à t’apporter de bon souvenir pour le moment, c’était Yugito. S’était surement pour ça que tu n’avais jamais eu de réaction épidermique quand il se collait à toi, quand il s’amusait à te chatouiller pour essayer d’apercevoir un sourire qui avait disparu avec la personne que tu étais dans ton enfance. Ca t’avait indisposé au début, tu n’avais pas l’habitude et tu n’étais pas très friand mais, petit à petit, tu as finis par t’y faire. C’était sans doute la raison pour laquelle tu étais appuyé contre lui, comme s’il était un tuteur pour la frêle tige trop jeune et trop grande que tu étais, incapable de se tenir normalement sans aide. Et ton absence de connaissance en matière de relation humaine t’empêchait de savoir si c’était une bonne chose de t’accrocher à ce point à ce garçon.

Le silence avait finit par se poser doucement et pour la première fois depuis de longues semaines, tu le trouvais apaisant. Yugito finit par bouger légèrement, tu as juste le temps de voir ce petit tic qu’il a avec ses lèvres et avant même que tu ne lui fasses remarquer, ces dernières rejoignent les tiennes. Juste assez de temps pour que tu réalises ce qu’il se passe, juste assez pour que tu comprennes que ce n’est pas un accident, pas assez pour que tu réagisses vraiment. Tu restais immobile, encore figé de surprise face à ce geste alors qu’il enfouissait son visage dans ton cou.

Il aurait été simple de dire que tu ne comprenais rien à ce qu’il se passait mais il ne fallait pas non plus poussé trop loin. En revanche, tu étais perplexe. Tu avais du mal à la fois à poser le doigt sur le pourquoi derrière cette soudaine impulsion. Mais surtout, tu ne pouvais t’empêcher de faire une comparaison avec la seule et unique expérience du même genre que tu avais eu. Celle de Sidonie qui écrasait sa bouche contre la tienne. Tu n’avais retiré de cet instant qu’un profond de sentiment de dégout qui te ferait presque froncer les sourcils rien que d’y repenser. Mais voilà, ca n’avait rien à voir avec ce qu’il venait de se passer. Ton cerveau semblait avoir complètement laissé tombé l’idée de t’apporter une explication sur ce que tu étais sensé dire, faire ou même éprouver. Tu étais juste un peu plus perdu.

Alors tu baisses les bras, tu abandonnes l’idée de comprendre pourquoi il vient de faire ça. Pour aujourd’hui, tu ne vas pas chercher à comprendre. Tu ne prendras pas position sur quoique se soit, tu vas simplement lui répondre. Répondre à cette phrase toute simple qui s’est glissé dans ton cou. Tu ne vas t’occuper que de se que tu penses être capable de gérer. Pour le moment, le reste te semble complètement hors de portée et tu n’as plus assez de force pour l’atteindre.

« Ah. Je crois que c’est ça. Je crois que toi aussi, tu me manquais. »

Ton timbre monotone, ta voix calme et posée, soulever très vaguement par cette révélation qui semble seulement ta frapper maintenant. Tu ne l’avais pas vraiment réalisé. Yugito t’avait manqué durant ses quelques jours. Depuis quand tu étais devenu si dépendant ? Tu n’arrivais même pas à t’en souvenir et d’une certaine façon, tu commençais à sentir le début de ce nœud caractéristique au creux de ton estomac. Tu avais finis par recommencer. Tu t’étais attaché à une personne, sans même t’en rendre compte et surement bien trop fort. Bien plus que tu ne te savais capable de le faire.

Quelqu’un avait réussit à franchir cette sécurité digne d’une base militaire qui t’empêchait de te lier. Et maintenant, avec ce sentiment apaisant d’avoir une présence à tes cotés, il y avait la peur qui s’installait comme un bonus non désiré. Cette peur de perdre ce que tu venais d’obtenir.

Et tu ne savais pas quoi faire contre ça.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Bad bye (libre) Empty
Lun 17 Déc - 20:37



Il reste silencieux longtemps. Vraiment longtemps. Et tu te demandes si tu aurais du un peu plus réfléchir à ton geste, à ta façon d'agir. Les autres ne sont pas comme toi, ils ne réagissent pas de la même manière que toi. Tu vas pour reculer quand le début de sa phrase te fait froncer les sourcils. Ce « Ah. » sonne mal à tes oreilles sans que tu ne saches pourquoi.

La deuxième phrase te donne presque envie de reculer, de t'éloigner de lui. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu le sens mal. Tu as envie de dire que ce n'est pas normal. Cette façon de parler si monotone, si triste. Ce n'est pas normal. Rien ne l'est, en fait.

Mais qui es-tu pour parlé de normalité ? Vous êtes dans une école de fou. Une école où la magie existe et où les gens ont des dons. Ce n'est pas vraiment la normalité après tout. Mais tu as l'impression qu'il regrette. Qu'il ne voulait pas. Comme si tu étais de trop dans sa vie.

Et tu ne te rends compte que maintenant que tu es de trop dans sa vie. Que tu es là parce que tu l'as voulu, et pas parce qu'il le voulait. Tu es là parce que tu l'as forcé à se livrer, parce que tu l'as forcé à être lui-même avec toi. Tu l'as forcé à se dévoiler alors qu'il ne le souhaitait pas. Et tu as envie de lui demander.

    « Tu regrettes ? »


Mais tu n'es pas sûr qu'il comprenne ta question. Tu n'es pas sûr qu'il comprenne pourquoi tu la poses. En fait, tu ne veux pas entendre vraiment la réponse, mais tu ne veux pas que ce malentendu dur des heures. Tu n'as pas envie que cette impression reste au fond de ton estomac. L'impression d'être de trop dans une vie, tu l'as déjà eu, et ça te pourri l'existence, ça t'as pourri l'existence. Tu te recules de lui, te décales un peu plus. Tu brises l'étreinte, s'il la veut, il devra venir la chercher. Il devra faire lui le premier pas, pour une fois.

    « Tu regrettes le fait que je t'ai manqué ? Tu aurais préféré que... je ne te manque pas ? »


Parce que c'est ça, qui te fait peur. Qu'il préfère que tu sois comme les autres. Qu'il préfère que tu ne sois pas important. Et ça te terrifie, ça te fait peur. Peut être autant que les orages qui te tétanisaient quand tu étais gosse.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Bad bye (libre) Empty
Mar 18 Déc - 13:25


« Tu regrettes ? »

Tu es surpris, durant un bref instant, ca se voit même. Tu le regardes alors qu’il s’écarte, sans vraiment comprendre le sens de sa question. Regretter quoi ? Regretter implique, pour toi, que tu es fait quelque chose consciemment. Tu regrettais de lui avoir mis ton poing en plein visage quelques jours plus tôt. Tu regrettais de lui avoir dis que tu n’avais pas besoin qu’il te pompe l’air. Tu regrettais d’avoir envoyer cet oiseau à Clever Cross. Tu regrettais beaucoup de chose. Mais tu n’arrivais pas à comprendre comment tu pouvais regretter autre chose qui n’aurait pas été de ton fait. Seule une action concrète pouvait être regrettée pour toi.

Yugito finit par préciser son idée, sa question et sans trop t’en rendre compte, tes sourcils se froncent légèrement dans un signe d’incompréhension et de perplexité. Sa question, quand on prenait la peine de lire entre les lignes, était en fait si tu regrettais de l’avoir comme ami. Tu avais du mal à comprendre d’où pouvait lui venir se sentiment d’insécurité. C’est peut-être moi qui l’aie causé…

Tu restes silencieux quelques instants, plus pour être sur d’employer les bons mots et finalement, tu relèves les yeux vers le blond.

« Je ne regrette pas. Tu es là après tout. »

Tu l’avais presque ravalé, surpris de sentir un « toi au moins » accroché à tes lèvres. Depuis quand est-ce que tu étais capable d'avoir ce genre de pensée? Tu ne t'étais jamais rendu compte que tu avais changé avant maintenant, et d'une certaine façon, tu avais une légère angoisse sur ce que tu pouvais devenir. Toi qui ne te définissait jusqu'à maintenant qu'à travers Kylian. L'inconnue était peut-être la seule qui t'effrayait le plus dans ce monde.

Ta main s’accroche au dessus de lit sur lequel vous êtes toujours assis, l’un en face de l’autre. Ta frange t’arrange pour la première fois depuis qu’elle est devenue bien trop longue, tu te caches presque derrière ses mèches sombres, ton regard tout juste visible. Pas besoin de baisser la tête mais tu n’as pas non plus à le fixer dans les yeux.

« Je te demande juste une chose… Si tu dois partir, si tu en as juste assez… dis le moi. Ne disparait pas simplement sans rien dire. D’accord ? »

Tu courrais déjà après un fantôme, tu n’aurais jamais la force de pourchasser celui de Yugito autour du monde. Tu préfèrerais savoir qu’il te hais que de ne rien savoir du tout. Ne pas savoir, il n’y avait rien de pire.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Bad bye (libre) Empty
Jeu 27 Déc - 22:26



Son silence ne te surprend pas vraiment. Tu as l'impression qu'il réfléchit, qu'il pèse le pour et le contre. Comme s'il se posait la question. Est-ce que je regrette ? doit sûrement tourner dans son esprit. Il relève les yeux vers toi, et tu as presque envie de le faire taire. De lui mettre la main sur la bouche pour ne pas qu'il réponde. En fait, tu as trop peur que la réponse soit positive. Tu as trop peur qu'il te dise qu'il regrette. Tu flippes à cette seule pensée.

Et lorsque sa phrase dépasse la barrière de ses lèvres, le poids sur tes épaules semble disparaître et tu te sens soudain plus léger. Ton estomac se dénoue et un soupir de soulagement traverse tes lèvres entrouverte. Tu n'es pas sûr qu'il l'est entendu, mais tu le penses.

Sa main accroche le lit, et tu te fais la remarque qu'il ne se rapproche pas de toi. Qu'il ne cherche pas le contact avec toi. Mais après tout, c'est Raven. Raven, l'allergique aux contacts physiques. Allergique à toute relation humaine la plupart du temps. Il baisse légèrement la tête, pas de beaucoup, mais tu sens son corps bouger légèrement. Tu l'écoutes attentivement alors qu'il reprend la parole. Et sur le coup, tu as envie de le secouer encore un peu. Franchement, après tout ce que tu lui as dis, il croit encore que tu vas te volatiliser ?

    « Je t'ai dis que je ne partirais pas ! Je te l'ai promis, et je tiens mes promesses ! Puis pourquoi je partirais, sérieusement ? J't'ai dis que je t'emmenais au Bengale, donc je t'emmènerais au Bengale, c'est tout ! Puis, j't'emmènerais pas faire le tour de monde, t'arriverais pas à me supporter tous les jours, déjà que là, c'est juste, alors t'imagines tous les jours ? Jour et nuit ? Dans l'avion ? Pendant les repas ? J'suis sûr que c'est toi qui disparaîtrais sans rien dire va ! Puis... Les lettres, le téléphone, internet et tout ça, ça existe hein... Même si je repars au Japon, on restera toujours en contact, c'est comme ça. Je te lâcherais pas ! Tu te débarrasseras pas de moi comme ça, nan mais oh ! »


Tu reprends ta respiration, et tu t'allonges sur le lit. Tu allonges tes jambes sur Raven en riant légèrement, puis tu ne bouges plus. Et tu fermes les yeux.





Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Bad bye (libre) Empty
Sam 5 Jan - 0:14


Tu le regardes, à moitié perdu au milieu de tes mèches de cheveux, l’angoisse serrant tes doigts sur le tissu. Tu vois le début d’une moue à la fois boudeuse et contrariée se poser sur le visage du blond avant qu’il ne commence à te gronder. Gentiment, comme il a toujours l’habitude de le faire. Et tu es rassuré. Tu ne sais même pas pourquoi, tu sais juste que son comportement, sa façon de s’exprimer, les gestes et les grimaces qui accompagnent chacun de ses mots. Tous ces petits détails te rassure de la même façon que ses bras l’ont fait un peu plus tôt alors que trop de chose te submergeaient.

Tu le laisses finir, alors qu’il s’allonge en partie sur toi. Tu restes simplement assis, en le regardant faire alors qu’il laisse filer un rire léger qui semble rendre cet endroit un peu moins hostile à tes yeux. Finalement, tu finis par poser simplement tes bras sur les jambes qui t’ont pris pour appuis et tu regardes vers le blond.

« J’espère que je pourrais y aller. Au Bengale. »

Tu avais envie de découvrir le monde. Avec ou sans Yugito, cette pensée t’avait toujours plus ou moins habité discrètement, sans oser trop se manifester au milieu de tes angoisses et tes idées obsessionnelles. Pourtant, tu avais envie de voyager. Peut-être qu’une partie de toi avait trop peur de le faire. Sans trop le réaliser, un vague sourire se posa sur ton visage, tu ne rends même pas compte, sûrement que Yugito non plus vu qu’il a fermé les yeux et pourtant, il est là.

Tu réalises soudain un détail et tourne la tête vers le blond, ta main attirant son attention en secouant un peu l’une des jambes qui est sur toi. Son idée de garder le contact t’a ramené un souvenir de France et aussi un problème que tu avais presque oublié. Pourtant, ce n’est pas rien.

« Yugito… Quelqu’un m’a donné son numéro de téléphone quand on était en France mais je n’ai pas de téléphone portable, ni même d’ordinateur. »

Tu le fixais l’air neutre et pourtant, le ton de ta phrase laissait clairement entendre que tu ne savais pas vraiment comment résoudre ce problème. Ce n’était pas comme si l’école allait te donner un téléphone portable. Tu devais être le dernier adolescent sur terre à ne posséder ni téléphone et à n’avoir jamais approché un ordinateur de ta vie autrement que pendant les cours d’informatiques des écoles lambdas.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Bad bye (libre) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Bad bye (libre)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Verbum Pretium :: Virtus Insania :: Les couloirs :: Au centre :: Placidus-
21.04 Installation du design printemps-été. Les nouveautées arrivent bienôt, on a juste essayer de vous faire déjà un joli truc ! N'hésitez pas à donner votre avis dans le FLOOD
AVRIL Un petit rappel des derniers évènements survenus à Clever Cross. Comment s'est finalement terminé le bal tout droit sorti d'un conte de fée. ICI

RUMEUR
EN CONTINU L'été arrive. Préparez vous tous à sortir vos maillots ! Les directeurs de Virtus Insania et de Clever Cross vous réservent une jolie surprise !