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 Avant l'ombre et l'indifférence - Léonard

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Clyde Jaggerjack
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Dim 22 Juil - 20:02

Tu serres dans tes doigts le morceau de papier t’indiquant ta chambre, celle que tu occuperas pendant tout ton séjour en France, aux côtés de deux élèves d’ici. Quelle heure est-il maintenant ? Tu n’en as plus rien à foutre. D’après tes maigres connaissances en matière de survie dans la nature, ce soleil qui s’écrase sur l’horizon en arc de cercle indiquerait vingt et une heure, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins. Tu titubes dans les couloirs, les yeux rivés sur ton plan de Clever Cross, griffonné sur une serviette en papier par une élève qui avait pitié de toi et qui n’en pouvait plus de te voir assis tout seul dans cette grande salle. La salle de bal, il paraît, d’après ce qu’elle a dit. Assis contre la vitre, tu y serais resté pendant des heures, juste pour sentir encore un peu de son odeur, juste pour croire voir l’ombre de sa silhouette, juste pour ressentir son coup de poing une seconde fois. Du moment que les sensations prouvaient son existence, la suggéraient, ça te convenait. Tu prenais tout, n’importe quoi, du moment que ça voulait dire qu’un jour, pour de vrai, il avait été là.
N’osant à peine respirer, tu l’avais regardé faire volte-face et t’asséner le coup de grâce : finalement, ça faisait plus mal que lorsqu’il s’enfuyait en douce, dans les bras de l’aube. Tu t’étais forcé à rester assis, à ne pas lui courir après, à arrêter ton cinéma, tu t’étais obligé à lâcher l’affaire, aussi douloureux que ce soit. Et tu n’avais pas quitté la porte des yeux. C’en était presque drôle.
Tu croyais quoi ? Qu’il allait se retourner, tout sourire et dire « Mais non, Clyde, je rigole, je vais bien, et tu m’as manqué aussi ! » ? Qu’il allait revenir et te sauter dans les bras ? Qu’il allait changer d’avis et s’occuper de toi comme il l’avait fait à Virtus Insania ?
Dans tes rêves.
Non, même pas dans tes rêves, en fait. Pas de place pour toi. Il y avait quelqu’un, quelque chose, chez Nikolaï, qui dévorait tout son être, qui occupait tout l’espace, un mal ou un bien qui le rongeait dont tu ne connaissais pas la nature. Et il ne valait mieux pas que tu la connaisses.

Tes jambes flageolent, tes doigts tremblent, ta respiration s’entrecoupe, ton corps croule, mais tu tiens bon, tu ne flanches pas. Devant l’inscription « Léonard et Noa », tu soupires de soulagement : enfin, tu vas pouvoir dormir. Tu renifles un peu, tapotes tes joues pour chasser les quelques larmes qui oseraient s’échapper dans les dix prochaines minutes, et tu entres sans frapper. Tu en oublies tes bonnes manières, et ton sac, par la même occasion, resté devant le portail à cause de ton ahurissement occasionnel.
Quand tu passes la porte, il n’y a qu’une personne. Un garçon, l’air un peu étonné de te voir débarquer ainsi, sans prévenir ni toquer, allongé sur son lit comme un prince. Oui, il a une allure princière, alors tu penses que ça doit être lui, Léonard, ça lui irait mieux que Noa.


« Bonsoir ! Je… Je… »

Tu aurais voulu lui dire comment tu t’appelais. Tu aurais voulu lui dire ce que tu foutais là. Pourquoi tu savais plus parler, pourquoi t’avais pas de bagages, pourquoi ta joue était toute bleue et ta lèvre pissait le sang. T’aurais bien voulu, mais les mots s’entassent dans ta gorge et ne dépassent pas la barrière de tes lèvres. Il y en a d’autres, par contre, qui ne se gênent pas pour dévaler sur ton visage, et tomber en torrent sur tes joues. Toi-même étonné par tes réactions physionomiques désordonnées, tu ne cilles pas vraiment, écarquilles les yeux devant tes propres larmes et les éponges de ta manche, en griffant ta peau. Troublé, tu te confonds en excuses désordonnées, maladroites, comme d’habitude :

« Ah ! Pardon… Je… Désolé ! Elles… Elles coulent toutes seules ! »

Tes jambes te lâchent, et tu tombes misérablement sur le parquet de la chambre, tu te frappes le visage, tu fronces les sourcils et fermes tes yeux très fort, assez pour retenir tes pleurs, enfin c’est ce que tu souhaites. Tu grognes contre ton corps qui ne t’écoute jamais, et qui n’en fait qu’à sa tête, tu t’excuses encore, et vomis à nouveau un amas de « pardon » et de « désolés » brisés qui s’étalent au nez du présumé Léonard.
Ça doit être une tradition, pour toi, de foirer toutes tes premières rencontres, oui, quelque chose comme ça.

Spoiler:
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Léonard d'Armancie
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Lun 6 Aoû - 13:22

La vérité c’est que j’adore Noa. J’adore aussi cette chambre et j’adore tout autant cette école. Et pourtant je trouve encore le moyen de râler. Quand je suis arrivé dans cette chambre, Noa était déjà installé. Résultat, il a un lit trop cool, super pratique, au sol. Tandis que je me tape la mezzanine qui grince dès qu’on fait un geste. J’ai du faire l’amour une fois seulement sur cette mezzanine et c’était une catastrophe. Non sans déconner, que ce soit pour dormir, assouvir ses pulsions, ou pour réfléchir, cette mezzanine est pourrie. Mais bon, comme je squatte le lit de Noa dès que possible, c’est pas grave. C’est comme l’autre soir, Noa n’était pas encore rentré, il devait être 21h à peine. Il pleuvait dehors, hors de question de jouer du violon à l’intérieur avec une acoustique aussi pourrie. Mes devoirs étaient à jour, et May était trop occupée avec sa nouvelle colocataire temporaire pour me donner un peu de tendresse. En bref, je me faisais carrément chier.

Ça y est vous me voyez là ? Ne cherchez pas dans mon lit, je suis étalé de tout mon long sur celui de Noa. Sur le dos, les bras derrières la tête, je venais de passer une journée totalement banale. Je voulais rentrer chez moi pour voir Oscar et Irma. Mais la semaine était trop excitante. De nouveaux élèves, de nouveaux visages, de nouvelles verges… je m’égare !

Donc, je m’emmerdais sur le pieu à Noa. Je réfléchissais en vérité. J’avais reçu un courrier de mon avocat (parce que oui, quand on est orphelin et qu’on vous lègue une immense fortune, il faut un avocat pour gérer tout ça, jusqu’à votre majorité.) à l’heure du diner. J’adore recevoir du courrier, mais lorsqu’il s’agit de mon avocat ça m’emmerde.
Bref, Mr Machin (j’me souviens jamais de son nom), me proposait l’éventualité de rencontrer cette demi-sœur caché qui avait hérité de la moitié de la fortune de mon père, pour (je cite) lui faire comprendre que l’intégralité du domaine me revient de droit. Mais qu’est ce qu’il vient me faire chier Machin ! Si elle veut un bout d’écurie, elle le prend ! Tant qu’elle me laisse ma chambre, la salle de musique, un bout de jardin, Oscar et Irma, ça me va. Cette fille, je ne la connais même pas et je sais pas ce que je dois en penser. C’est peut être une grosse connasse… ça nous ferait un point commun. AAAAAAAAHHHHH, ça me prend la tête cette histoire. Enfin bref, ce soir là donc, je réfléchissais à tout ça, sans le vouloir vraiment. En fait, j’y réfléchissais parce que je n’avais rien d’autre à faire.

Rien d’autre, jusqu’à ce qu’un type rentre dans ma chambre. Il était un peu chétif, semblait fragile. Il ne devait pas être plus grand que le petit Nortan (qui au passage avait mis fin à notre relation de 15 minutes de façon super direct.). Contrairement au petit Nortan, il était néanmoins plutôt mignon. Vous savez quand on voit un chaton et qu’on fait Oooooohh il est trop mignoooon. Et ben pareil, j’ai tout de suite eu envie de lui faire un câlin.
Il bredouillait des banalités, tandis que je le regardais de mon pieu (en fait, c’est toujours celui de Noa officiellement.). Il était mignon c’est vrai, mais un peu amoché. Oh le pauvre, il avait du se prendre un sacré gnion. Il me fixait toujours, cherchant à parler, mais rien ne sortait.

Il n’avait pas l’air très rassuré, je lui aurais bien tendu un sourire mais je n’en ai pas eu le temps. Il s’est mis à pleurer d’un coup. Bon il tentait bien de s’excuser, mais honnêtement, ça ne ressemblait à rien. Il y avait bien l’intention, mais pas vraiment les mots. Je le plaignais, ça n’avait vraiment pas l’air d’aller (vous allez m’dire « quelle œil de linx », mais je vous emmerde.). Il me brisait le cœur à pleurer. Alors je me suis levé pour le consoler. Il était assis par terre, la tête dans les mains.

Je posais ma main sur sa joue, il ne devait pas m’avoir senti approché puisqu’il sursauta un peu. Il releva la tête et me fixait. Ces yeux dévoraient les miens. Leurs envoyant une détresse inqualifiable. Il était perdu… abandonné. Il ne bougeait pas du tout et continuait de me regarder, la bouche entrouverte. Alors, doucement, je m’approchais de lui et l’embrassa délicatement.

- ça va aller, murmurais-je toujours contre son visage.

Il ne bronchait pas et ne devait pas s’attendre à un baiser, mais il se laissa aller à moi. Je pris sa main, me releva et l’aidais à faire de même. Il trébucha avant de finir dans mes bras. J’agrippais sa taille par reflex et me noyait dans son regard.
Nous étions alors confrontés l’un à l’autre d’une façon surprenante. Je ne le connaissais pas. Ni son nom, ni son âge, ni d’où il venait. Son histoire non plus, pourquoi avait-il le visage abimé ? Je ne savais pas et pourtant j’étais près à l’aimer, au moins pour une nuit.
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Clyde Jaggerjack
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Sam 18 Aoû - 12:10

A croire que tes larmes sont un appel au baiser, ou à pire, peut être. A chaque fois qu’elles coulaient, tu te retrouvais constamment entre les bras d’un mâle au hasard, dont tu ne connaissais rien, même pas le nom. Tu devais dégager une substance supplémentaire à l’eau salée, une hormone qui attire les hommes, peut-être, y penser te filer des frissons. Tes yeux embués s’étaient asséchés en une seconde, et tes sanglots coupés par la surprise : qu’est-ce qu’il te trouve, à toi qui saigne de la lèvre, un hématome bleu gros comme une orange sur la figure, et les joues trempées de larmes ? Les gens, par ici, ont des goûts bien étranges. Mais tu n’y réfléchissais pas plus, car au fond, ça t’arrangeait bien. Ce n’est pas comme si tu allais balayer d’un revers de main l’affection qu’on t’apportait sur un plateau d’argent. Même venant d’un garçon.
C’était un nouveau problème auquel tu évitais de réfléchir réellement : si tu aimais Nikolaï, alors aimais tu tous les autres, du moment qu’ils portaient Y ? Penchais-tu de ce côté-là, toi qui n’avait jamais eu d’expérience quelconque, et n’en avais désiré qu’un ? Tu préférais ne pas savoir, te terrer dans une ignorance insouciante qui te plaisait assez pour ne pas t’en détacher. L’idée d’être, comme ce qu’ils disent « homosexuel », te terrifiait plus qu’elle ne t’apaisait. Parce que tu ne savais même pas ce qu’il se passait pour un couple normal, si on peut qualifier un garçon et une fille de normal, alors pour deux hommes, tu n’imaginais même pas le revers de la couverture. Et voilà que ce garçon sans nom te faisait exploser la vérité à la figure.

Lui aussi. Ses lèvres te brûlaient la peau, ses yeux te coupaient le souffle, ses bras te réchauffaient les entrailles, ses mots te rendaient toute chose. Lui aussi. Comme Nikolaï avait su le faire. Des dizaines de minuscules réactions fourmillent à l’intérieur de ton corps, hypersensible, c’est ton désir qui s’anime juste pour un baiser, juste pour ça. Te voilà les mains moites, haletant, les doigts tremblants et le cœur qui bat la chamade, mais ton esprit, lui, il s’en fout. Ton âme reste impassible, regarde le jeune homme de haut, et murmure à tes oreilles que tu es bien faible de te laisser submerger par une autre chaleur que celle de Nikolaï. Mais tu n’y peux rien, tu n’es pas fort, tu ne résistes jamais ou alors trop peu. Vous cherchez à vous relevez, tes jambes chancelantes ne te portent plus, alors tu flanches, tu t’écroules, tu crois rencontrer le sol à nouveau mais l’autre te rattrape. Là où ses doigts se posent, tu sens le désir y grandir, tu te mords la lèvre, tu te dis que tu ne vaux rien, et que la nature animale resurgit bien vite. Il te bouffe des yeux, tellement que ça te rend mal à l’aise, tu respires mal, trop fort, ton ventre se noue et puis tu t’arrêtes.

Qu’est ce que tu en as à foutre maintenant ? Pourquoi fuir ? Tu feras quoi ensuite ? Retourner courir derrière Nikolaï ? Lui qui t’a rejeté comme la pire des tares. Pas de quoi avoir peur, ce sera juste pour penser à autre chose, juste pour te combler l’esprit. Pas la peine de trembler non plus. Tu ne connais pas ce garçon, et tu te fiches bien de ce qu’il pense de toi. Qu’il te prenne pour une nuit, et qu’il te jette, ça va : ça fera ton affaire. Même s’il répand les pires rumeurs sur toi, ça t’importe peu : celles qui circulent en ce moment ne valent pas mieux. Et puis quoi, c’est vrai, tu es bien frivole, alors pourquoi t’en cacher ? Tu te réfugies dans chaque paire de bras qui s’ouvre, au fond, tu ne vaux rien, rien du tout.
Tu reprends tes esprits et calmes ton corps qui s’emballe. Tu t’assoies sur le lit le plus proche, attirant ce garçon vers toi. Tu n’as plus peur maintenant. On a peur quand on a quelque chose à perdre. Toi tu n’as plus rien. Les yeux secs, plantés dans les siens, le front brûlant, tu cherches ses doigts et y entremêles les tiens. Et puis tu te dis que quand même, tu pourrais bien demander ça :

« Ton prénom ? »

Oubliée ta politesse légendaire et ta timidité qui te ronge soixante pour cent des syllabes : tu as compris ce qu’il voulait, maintenant que ce soit vite fait, bien fait, que tu retournes chialer un coup dans ton coin, et qu’on en finisse.
Que tu aies quelque chose d’autre à te fourrer dans la tête que ce foutu prénom.
Nikolaï.

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Lun 20 Aoû - 9:59

« Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d’en être l’organisateur ». C’est une citation tiré d’une pièce de Jean Cocteau intitulée Les Mariées de la Tour Eiffel. Je me souviens avoir lu ce bouquin et avoir vu une représentation dans un petit théâtre. C’était des lycéens qui avait monté la pièce me semble-t-il. Il n’avait pas beaucoup de moyens, un décor très léger, mais c’est pourtant l’une des pièces les plus drôles qui m’eût été donné de voir. Enfin bref, je suis en train de m’égarer. Si j’étale ma culture Littéraire ici, c’est que cette citation est appropriée à la situation. Un garçon entre dans ma chambre en larme, je l’embrasse, et par une magie que je ne comprends absolument pas, il semble marcher dans mon sens et se donner à moi. Dans un cas comme celui-ci, il vaut mieux faire croire qu’on comprend tout ce qui se passe. Ça donne une sécurité sur la suite des événements. Je l’avais embrassé et maintenant, il était assis sur le lit de Noa, glissant ses doigts entre les miens. Il avait besoin d’autres choses peut être. Ce n’était peut être pas la bonne solution. Peut être voulait-il parler. Je m’asseyais à côté de lui, toujours la main dans la sienne et posa à nouveau ma main sur sa joue, je ne l’embrassais pas pourtant, mais je tournais sa tête face à moi.

« Ton Prénom ? »

- Léo. Pourquoi pleures-tu ? Je veux le savoir.

Je l’embrassais encore une fois et me couchais sur le lit, en l’invitant à poser sa tête sur mon torse. Je me disais que s’il était comme May (ceci dit, personne n’est comme May) il trouverait ça réconfortant et il oserait me parler.

- Et ton nom. Ça aussi je veux le savoir.

Je lui souris doucement en haussant les sourcils et j’attendis qu’il bouge ou qu’il parle. Car Cocteau est bien sympa d’écrire des trucs comme ça. Mais feindre d’en être l’organisateur… ce n’est pas toujours facile
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Mer 29 Aoû - 14:27

Léo.

Tu l’observes s’allonger, impassible, silencieux, muet comme une tombe et tu détailles chaque ligne de son torse, imprimes la moindre mèche de ses cheveux et courbure de ses lèvres, dans ta mémoire barbouillée. Rassuré par les creux de ses côtes, que tu devines à travers sa chemise, et qui n’ont rien à voir avec ceux de Nikolaï. Apaisé par sa douce chevelure courte et blonde, loin du bleu électrique abîmé de Nikolaï. Perdu, noyé, dans les bras d’un français chaleureux, tu t’obstines à cracher sur tes souvenirs, à barbouiller tes mémoires en les recouvrant du présent, effacer le passé en te laissant emporter par Léo. Léo qui est si différent de Nikolaï.
Tes lèvres te brûlent. Pourquoi tu pleures ? A quoi bon le dire ? Expliquer le sang qui goutte sur ton menton, raconter fébrilement la sensation que tu as eu quand il t’a balancé son poing dans ta gueule, décrire le semblant de relation que tu as eu avec lui, évoquer votre première rencontre, pour terminer un discours haché par tes sanglots en déclarant que tu ne le verras plus jamais tant il te déteste à présent. Non, tu ne penses pas que ça vaille le coup de converser. Ça ne t’avancera à rien, juste à te cramer le cerveau à coup de tendres souvenirs, à te piétiner le cœur en te rappelant que tu ne le verras plus jamais. Plus jamais.

Ta gorge se noue, rien qu’en formulant tes pensées. Maintes fois tu entrouvres la bouche, tentant vainement d’esquisser un semblant de raison à tes larmes, les mots se bousculent, forment des phrases qui ne veulent rien dire, alors tu te tais, vaincu, fatigué. Ce torse qu’il t’offre, comme endroit pour te lover et cracher tous tes malheurs, tu ne te penches pas pour t’y reposer. Tu n’as pas besoin de mettre tes pensées au clair, pas envie de débriefer, tu fuis la conclusion et l’instant terrible où tu déduiras de tout ça que tu es la dernière des garces, et que Nikolaï te méprise. D’un regard agité, troublé par des larmes que tu refuses de verser, tu fixes Léo, ce pauvre garçon qui n’avait rien demandé à personne et qui pourtant te couvre de gentillesse. Reconnaissant, tu comptes bien lui épargner tes crises et ne murmures fébrilement que quelques mots qui arrangeront tout le monde :

«  C’est… C’est rien, je me suis pris un coup de poing et… j’ai un peu mal.  »

Sans vraiment savoir où tu vas, sans véritablement te demander ce que tu fais, tu grimpes sur le lit et t’installes à califourchon sur le bassin du Français : assez parlé, tu es un homme oui ou non ? Tu dois bien pouvoir faire taire celui qu’il y a sous tes cuisses.
Le souffle court, au rythme brisé par ton excitation, tu te baisses lentement jusqu’à coller ton front contre le sien. Submergé par une chaleur qui t’avais tant manqué, tu abandonnes tes pensées, ta logique et ta raison au nom de la tendresse qu’on veut bien t’offrir et que tu accueilles sans rechigner. Les paupières closes pour ne pas conserver de traces visuelles de la bêtise que tu t’apprêtes à faire, tu penches ta tête jusqu’à effleurer ses lèvres, peut-être moins chaudes que celles de Nikolaï et pour étouffer ce prénom, plaque un baiser fiévreux et brûlant sur la bouche de Léo. Osant même caresser sa langue du bout de la tienne, tu oublies gêne et politesse et romps le contact en relevant la tête brusquement :

« Clyde. Je m’appelle Clyde. »

Les yeux luisants de désir, la respiration entrecoupée, secoué par des frissons d’envie, tu ne cherches même pas à dissimuler ta soif d’attention, et ton regard animal ne dévie pas. Tu lui aurais bien demandé de te sauter, pour être plus clair, mais le minuscule morceau de tenue qu’il te restait ne te le permettait point. Alors tu patientais, te consumant à moitié, les mains moites et les joues brûlantes. Vite. Qu’il te donne une occasion de fuir de ce monde là.
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Jeu 6 Sep - 11:03

Il me grimpait dessus, et enfourner sa langue dans ma bouche. Ce n’était pas vraiment romantique, mais il était tellement doux. J’aurais presque eu peur de le briser tellement il semblait fragile. Je ne résistais pas et le laisser m’embrasser comme bon lui semblait.

« Clyde. Je m’appelle Clyde. »

Il me fixait maintenant et soutenait son regard qui hurlait à la luxure. Je me relevais et m’assied, les jambes de Clyde passant naturellement de chaque côté de mes hanches. Je faisais maintenant face à son torse. Je pris la liberté de défaire un à un les boutons de sa chemise. Une fois son corps découvert, je m’empressais de l’embrasser. Il frémissait sous le poids de mes lèvres et la fraicheur de cette peau m’excitait encore un peu plus. Je lui fis enlever complètement sa chemise et ôtais mon tee-shirt. Nous étions alors tout les deux torses nu, et après avoir échangé quelques regards, quelques baisers, quelques caresse. Je tournais vivement afin de me retrouver sur Clyde.

« Tu en as envie ? Tu en es sur ? »

Je caressais ses cheveux dans un moment de tendresse perdue avant de relancer mes lèvres à l’attaque des siennes.
Ma langue roula jusqu’à son bassin, passant par son cou, son torse et ses abdominaux, discrètement dessinés. Je m’entrepris à dégrafer son pantalon et quelques secondes plus tard, il était devant moi en sous-vêtement. Pratiquement nu et sans défense. J’aurais pu le tuer, il n’aurait rien pu faire. Mais le tuer, n’était pas dans mes projets. Tout ce qui est importait c’était de l’aimer et de le lui faire comprendre pour ce soir seulement. Il me faisait presque pitié à être si vulnérable, si facile à prendre. Peut être était-il gêné, en tout cas, il me semblait un peu inquiet. Et le meilleur remède contre l’inquiétude, c’est la tendresse, croyez-moi. Je me posais à côté de lui, le pris dans me bras, et l’embrassé délicatement en lui caressant délicatement la cuisse.
Il était pratiquement nu face à moi, moi j’avais encore la dignité de toujours porter mon jeans. Mais cette dignité allait s’envoler d’en quelque temps. Je ne pouvais pas indéfiniment être protégé alors que lui était démunis. Tout à l’heure j’enlèverais mon jeans et la partie commencera vraiment.
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Ven 7 Sep - 21:35



    Fatigué. Fatigué d’être un humain. Mis à mal par un flot d’émotions interminable, qui n’a de cesse de te submerger, de te ravager, de t’engloutir jusqu’à ce que tu t’y noies, à bout de force. Ereinté par les courses folles de tes sentiments, les spectres obscurs de ta rude conscience qui te dévorent de l’intérieur, les « ce que tu aurais dû dire », les « ce que tu aurais dû faire », ils te hantent, ils te consument à petit feu, mais voilà : on ne retourne pas en arrière, le temps court et ton passé restera aussi détraqué que ton présent l’a créé. Pour toujours, tes cauchemars seront l’éternelle scène de cet acte, de ce jour que tu ressasseras inlassablement, larmes aux yeux, en imaginant tous les scénarios possibles et inimaginables que tu aurais pu choisir, et qui auraient pu te conduire jusqu’à une bien plus belle fin que celle-ci. Les milles et une manières qui auraient pu faire de toi quelqu’un de bien, quelqu’un d’assez fort, d’assez intelligent aussi, pour ramener Nikolaï à la raison.
    A peine quelques heures que vous vous étiez disputer, et tu n’avais que son prénom pendu aux lèvres, que ses mots ancrés dans ta tête, que la chaleur de son poing qui faiblissait de seconde en seconde, au détour de ta joue. Terrorisé à l’idée qu’elle s’évanouisse complétement, de ne plus avoir de preuve concrète pour te prouver à toi-même qu’il était passé dans ta vie, tu préférais encore t’abandonner dans les bras d’un autre, pour ne pas avoir froid, froid de solitude. Et ce Léonard faisait parfaitement l’affaire.
    Tu voulais de lui qu’il étouffe tes sanglots à force de baisers, qu’il t’arrache ce prénom de la bouche en y imposant sa langue, qu’il te secoue de frissons en te mordant le cou, qu’il te brise les hanches à coups de reins violents, brusques, tout ce qu’il voudra. De toutes façons, rien ne te fera plus mal, rien.

    Sa façon de t’enlever tes vêtements, de t’embrasser le torse, tu la trouves tellement lente que tu en soupires d’impatience. Sa question, tu ne l’écoutes même pas. Oui, ça va. Oui, j’en ai envie. Maintenant ta gueule et baise moi. Baise-moi jusqu’à ce que j’en hurle de jouissance ou de douleur. Baise-moi jusqu’à ce que j’écroule dans tes draps, comme la dernière des traînées. Baise-moi jusqu’à ce que dans ma tête ce soit blanc, et que je n’ai même plus la force de penser à autre chose que toi en moi, ce que tu me fais, et ce que je sens. Parce que je ne mérite pas plus que des griffures dans mon dos et des morsures sur mes hanches.
    Alors tu fais taire ce fichu blond en emprisonnant ses lèvres des tiennes, attire son torse jusqu’au tiens, et te laisse brûler chaque centimètre de ta peau jusqu’à ce que tu ne sois plus que cendres.

    ***

    Le souffle court, les yeux grands ouverts et tes doigts qui serrent les draps. Tiens, en voilà un qui a fait une connerie. Tu lui tournes le dos. Figé. Craignant de rompre un quelconque moment qui n’existe pas. Voilà c’est fait, et ça ne change rien. Content de toi ? Oui, bravo ! Tu as réussi à oublier Nikolaï l’espace d’une heure, peut-être deux, super, tu as même perdu la notion du temps. C’est génial, non ? C’est pas ce que tu voulais ? Il a été tellement bon que tu t’es répandu en gémissements, peut-être même en cris, il t’a tellement donné de plaisir que tu en étais secoué de frissons, non pire, de convulsions, tu n’étais même plus toi, sur la fin. Congratulations du jury, pour avoir pris un tel pied pour ta première fois.
    Tu l’entends reprendre sa respiration, derrière toi, son souffle chaud sur ta nuque, ça t’hérisse les poils, ça te fait trembler de dégoût. TU te dégoûtes. Léonard, tu ne lui en veux pas, au contraire, tu le remercierais bien d’une chaleureuse poignée de main, mais la situation ne s’y prête pas trop, alors tu te contentes de lui tourner le dos, interdit, chamboulé, mais caché dans un drap blanc. Et puis tu n’y tiens plus, alors tu te lèves d’un bond, attrapes tes sous-vêtements, les enfiles rapidement, recherches tes jeans, ne les retrouvent pas, songes à t’excuser pour ton départ précipité : il fait bientôt nuit, et ce n’est pas ta chambre.

    « Pardon. Je..Je dois y aller, je… »

    Ah, tes jeans. Tu te glisses dedans en sautillant d’une jambe sur l’autre, pressé de te mettre quelque chose sur le dos pour ne plus voir ces bleus dans ton cou, ces marques sur ta poitrine. Tu trouves tes chaussures, mais tes doigts tremblent trop pour nouer correctement tes lacets, tu abandonnes, les coinces sous tes talons, vacilles. T’as mal. Mais c’est bien fait pour toi. Tu te retournes, et tu regardes Léonard dans ce lit. Tu sais pas quoi faire, tu sais pas quoi dire.
    En plus il est couché sur ta chemise.



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Léonard d'Armancie
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Dim 16 Sep - 20:48


Partir… c’est toujours la même rengaine. On fait l’amour et la seconde d’après je suis seul dans mon lit… MAIS NON ! C’est pas comme ça. En général, je décide de tout et c’est moi qui me sauve après. On n’m’a jamais laissé en plan. Enfin si May, mais May ne compte pas.
En tout cas, il voulait partir et semblait géner de devoir le faire. Pourtant il ne bougeait pas, sans doute parce que sa chemise n’était plus à sa porté.
S’il était parti à ce moment-là, il aurait gagnée la soirée. J’aurais été le baiser et lui le baiseur.
Et ce pauvre type ne pouvait pas partir comme ça. Il souffrait de ses bleus mais aussi de blessures un peu plus profondes. Il n’avait rien dit, il s’était contenté d’arracher ses vêtements et de coucher avec moi.
Je me levais alors d’un bond et le poussais violement contre le mur. Je coinçais son bras avec ma main gauche et tenais fermement son menton de l’autre.

« Non tu ne pars pas. Pas comme ça. Mon ton était sec et presque agressif. T’es dans ma piaule couvert de bleus et tu viens de coucher avec moi. T’as tout à fait le droit de souffrir, mais là t’es dans mon univers, dans mon monde, et c’est moi le seul maître. Alors tu m’expliques ce qu’il t’es arrivé et ensemble, on cherchera une solution ! MERDE ! »

Pourquoi m’être emporté ainsi ? Je n’en sais rien. Peut être parce qu’il était juste agaçant. Je le voyais se pourrir la vie pour quelqu’un et ça m’énervait. Et puis il était sur le point de fuir comme un lâche alors qu’on était en pleine confrontation. Peut être avais-je été trop dur. Après tout, il n’avait rien fait d’affreux.
Je relâchais mon emprise sur son menton et écroulait ma tête dans son cou, accueillant son torse contre le miens. Je me laissais aller à quelques larmes de rage avant d’ajouter

« J’t’en supplie. Te sauve pas comme ça, sans rien m’expliquer. J’veux pas qu’tu partes sans t’avoir aidé. S’il te plait Clyde. »
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Clyde Jaggerjack
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Mer 19 Sep - 17:36



    Tu ne pensais pas t’en sortir comme ça, tout de même ? En claquant la porte, sourire aux lèvres et en le gratifiant d’un joyeux « Et merci pour la bonne baise ! ». Quel con tu faisais, persuadé que ta part du contrat s’achevait à partir du moment où il se vidait en toi, que tu n’en râlais pas, et qu’il roulait sur l’autre côté du lit. Mais non. Pas si vite, Clyde. Tu ne fais pas ce que tu veux, jamais, ne l’oublie pas.
    Tu attaches le bouton de tes jeans en t’énervant contre tes doigts tremblants, tu t’acharnes quelques minutes, puis te contentes de remonter ta fermeture en contenant difficilement tes gémissements : tu observes d’un œil Léonard qui ne bouge pas, éternellement étendu sur ta chemise, et tu hésites à partir comme ça, à demi-nu. Le temps de réflexion, ajouté à celui que tu passes pour détailler la chambre et vérifier que tu n’oublies rien te distrait du beau Français, et c’est sans avoir le temps de fuir qu’il te plaque contre un mur, le ton cassant et sévère.

    « Non tu ne pars pas. Pas comme ça. T’es dans ma piaule couvert de bleus et tu viens de coucher avec moi. T’as tout à fait le droit de souffrir, mais là t’es dans mon univers, dans mon monde, et c’est moi le seul maître. Alors tu m’expliques ce qu’il t’es arrivé et ensemble, on cherchera une solution ! MERDE ! »


    Ses doigts sous ton menton, enserrant ton poignet, te brûlent la peau et déclenchent en toi les flash-back d’il n’y a pas dix minutes. Toi qui te jettes sur lui. Toi qui en demandes encore. Toi qui fais ta pute. Et tu n’entends plus que l’écho de sa voix qui résonne dans tout ton être : « Non, tu ne pars pas ». Non, tu ne pars pas. Ça te glace le sang, ça te fait serrer les dents. Ton cœur s’emballe, tu ne sais où regarder, pas embarrassé, pire : effrayé. Epouvanté. Horrifié par ce que tu entends, par ce dont tu t’aperçois : Léonard t’as coincé, juste là, dans un angle du mur, avec sa force sûrement supérieure à la tienne et ses mots mieux choisis que les tiens. Et non, tu ne pars pas. Tu ne peux pas. Et tu t’agites comme un tigre en cage, parcourant tout l’espace de tes yeux paniqués pour te jeter sur la première porte de sortie.
    Mais il te fait trop mal ou bien trop peur. Lui qui t’as vu au plus bas, lui qui t’a regardé dans les yeux, alors que tu pleurais de plaisir alors que tu suffoquais de désir, tu n’oses même pas lui tenir tête, tu ne veux même pas lever ton regard pour apercevoir dans le sien le reflet de ton âme. Couvert de bleus, et alors ? Tu l’as bien mérité, et de toute façon, ce n’est pas lui qui t’as donné le premier. Tu viens de coucher avec lui ? Tu te figes. Tu veux qu’il se taise. Qu’il arrête de faire éclater à tes oreilles sourdes toute l’horreur de ton propre personnage. Ta gueule, Léonard. Ta gueule.
    Tu veux pas lui expliquer, tu peux pas, surtout. Rien que de cracher un mot sur ce foutu coup de poing, ça te donne envie de vomir tes trippes, tant tu ne te supportes plus dans ce monde où Nikolaï ne veut plus de toi. Y’a pas de solutions, il n’y a rien à commenter, rien à ajouter, juste des plaies qu’on choisit de panser ou de rouvrir en les écorchant éternellement. Et aussi stupide soit-ce, tu avais opté pour les deux choix à la fois. Tu t’apprêtes à le rembarrer, à le pousser du peu de force qu’il te reste et te mettre à courir à travers cette chambre, torse nu ou pas.

    Mais tu peux pas. Il y a des cheveux blonds qui chatouillent ton cou. Il y a des souffles saccadés qui s’échouent sur tes épaules et il y a des larmes chaudes qui s’écoulent sur ta poitrine. Tu te mords la lèvre jusqu’au sang, tu restes immobile, figé, interdit : mais qu’est-ce que t’as foutu ? Tu n’as jamais voulu ses pleurs, encore moins son intérêt, et absolument pas son malheur. Et pourtant il pleurait dans ton cou. Tu l’écoutes te supplier de rester. Te supplier. Ça te troue le cœur de l’entendre employer de tels mots. Qu’est-ce que t’as foutu, encore ? Depuis quand c’est toi qui fait chialer les autres, et pas le contraire ? Tu ne veux pas être ce genre de type. Tu préfères être le moins que rien qu’on piétine sans faire attention. Tu préfères n’être qu’un trou. Un plein de vide. Quelque chose sur lequel on passe vite nos yeux sans y prêter intérêt, qui n’affecte pas nos vies, qui ne dérange personne mais ne compte pour quiconque. Tu veux juste cesser d’exister, si c’est pour faire du mal aux gens autour de toi. Tu sais trop mal t’y prendre. Tu ne vaux juste rien.

    «  Léonard… ça va, ne pleure plus. »

    Tu passes ta main sur sa joue et décolle son visage de ton corps doucement, presque tendrement. Ce n’est pas de sa faute, mais ça ne le regarde pas. Il vaut mieux que ce soit comme ça. Comme si tu n’avais jamais existé.
    Un baiser sur sa tempe, tu le contournes, récupères ta chemise et l’enfile sans l’attacher : de toutes manières, les boutons ont explosé. Tu t’approches de la porte, l’ouvres, la passes mais te retournes avant de la fermer :


    « Tu sais, Léonard… Tu n’y peux rien, je suis cassé de l’intérieur. »

    Un sourire. Faux. Tordu. Brisé. Et tu tailles la route sans te retourner. Il faut qu’il t’oublie, et surtout qu’il essuie ses larmes. Car tu n’en vaux tout simplement pas la peine.



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Mer 10 Oct - 16:40

«Léonard… ça va ne pleure plus. »

Et merde, j’étais censé l’aider et pourtant je m’écroulais sur lui et je me la joué verseau ! Pendant 3h j’ai étais dominant, je le caressais, l’embrassais, enfin bref, j’ai pris soin de lui jusque là, mais désormais je ne servais vraiment plus à rien. J’étais juste affalé contre lui et je chialais.
Il passa sa main sur ma joue et en profita pour s’écarter de moi. Il posa ses lèvres près de mon œil et s’enfuyait.

« Tu sais, Léonard… tu n’y peux rien, je suis cassé de l’intérieur. »

Il ferma la porte doucement, me laissant seul face au mur. Mais bon dieu, qu’est ce que j’fais seul face à un mur, c’est vraiment ridicule comme situation. Je me redressais, toujours nu et attrapais mon paquet de clope. Si Noa me voyait fumer à l’intérieur, il me tuerait, mais il n’était pas là, alors à quoi bon.
J’allumais la blonde et tirais un bon coup dessus. Oh la cigarette, est ce que ce n’est pas la meilleure chose aux mondes ? Après le sexe, la musique et May. Tiens, ça m’fait penser que le samedi arrivait et que je prévoyais mon plan machiavélique versus WILLIAM LAWFORD. C’était le jour où le lycée avait organisé un bal… mais c’est une autre histoire mêlant, cupcake, absinthe et baiser mal placé.
Je me demandais où était allé Clyde. Peut être qu’il était retourné près du mec qui lui avait fait ça. Peut être qu’il se ferrait frapper à nouveau. Putain, j’espère qu’il ferra gaffe à lui. On ne se connait pas, mais il avait l’air tellement en détresse. Si j’avais pu l’aider mieux je l’aurais fait mais honnêtement, il ne m’a pas facilité la tache. J’espère qu’il n’était pas en couple… ça se trouve son copain est cocu à cause de moi… MON DIEU !! non en fait j’m’en fou.
Arf, après tout, on a tous nos problèmes et on doit bien y faire face seul non ?

J’attrapais mon téléphone et cherchais à avocat (son nom m’est encore une fois totalement sorti de la tête.)
« Bonjour, C’est Mr d’Armancie… évidement le fils… imbécile, non rien. Dîtes lui de venir au manoir Dimanche soir, nous dinerons tout les deux. C’est ça, au revoir. »

Oui, on doit bien y faire face seul !


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