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 Just a game [Lyria]

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Heath J. Andersen
Heath J. Andersen
Placidus


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Sam 21 Avr - 18:12

La journée est morne. Les idées noires, aucunes envies de rien. La moindre motivation est envolée, a glissée sur le sol, a fondue entre les carreaux blancs. La main dans les cheveux. La main sur le visage. La tête dans l'évier. L'estomac dans le siphon. Des larmes sur les joues. Ca a toujours été comme ça.

    « Putain. »


Tu te redresse, crispe tes mains sur le rebord du meuble. Les yeux fermés, incapable de regarder ta dégénérescence. Il te faut quelques secondes avant de desserrer tes doigts blanchis, de tourner le bouton du robinet. De laisser tout ça s'en aller. Ta respiration se fait lente, tu te concentres. Encore quelques secondes. Encore quelques secondes. Encore quelques secondes et tout cela sera loin. Encore quelques secondes et tu auras remis ta carapace d'acier, ton sourire empreigne sur tes joues par ces fossettes. Une. Deux. Trois. Trois exhalation. Ton coeur reprend son rythme. Celui dans lequel tu te sens bien. Dans lequel tu te sens mieux. Celui dans lequel tu te sens normal. Tu commences à fouiller ans les placards, tu sais même exactement où chercher à force, pour trouver un sirops avec un goût pas tout fait dégueulasse, pour ranger les vomitifs que tu as empruntés en secret. Tu as encore des vertiges, mais tout va bien. Tout va mieux, pas vrai ?

Alors une fois que tu as finis ton expéditions à travers les armoires, tu finis par t'allonger sur l'un des lits. Lentement. Tu finis par te poser, respirer à grand poumon, à regarder le plafond blanc et éthéré. Tes doigts se crispent ur le matelas lorsque tu entends quelqu'un pousser la porte. Tes yeux se ferment. Une seconde. Deux. Peut-être même trois. Ton souffle se brise. Tu restes concentré. Tu déglutis. Puis fini par te relever, t'adosser au mur, toujours assis sur ce cercueil pour les vivants. Tu ne veux pas savoir qui arrive. Tu ne veux pas savoir qui est là. Et heureusement, l'infirmière est partie ailleurs. Ca ne peut pas être elle. Tu la connais presque trop, à être venu pour repartir en l’apercevant. T'arranges tes cheveux. Tu sais que tu es livide, morbide, mais peut-être qu'on ne s'en rendra pas compte, que ce sera quelqu'un de bien, ou mieux, quelqu'un qui n'en a rien à foutre de toi, te jettera un regard et t'ignorera.

C'était sans compté sur ta chance.
Chance hors du commun. Chance qui te permet toujours de tomber sur la dernière personne que tu as envie de voir. Tu n'as pas le temps de dévisager celle qui te tourne le dos, avec ses longs cheveux, avec cette sorte d'aura qui te dérange, avec toutes ces petites choses qui te font comprendre que c'est elle. Elle. Erreur de quelques secondes, quelques minutes, à lui adresser la parole, dans ton rôle de presque populaire, de gars un peu bien.. Elle t'avait remballé d'un revers, et depuis, se faisait un malin plaisir à te rabaisser, te détruire. Alors oui, tu savais qu'elle ne raterait pas cette occasion.

Tu es agacé d'avance. Trop mal pour réfléchir. A te dire que tu es coincé ici. Pas spécialement dans cette pièce, masi dans Virtus Insania, sans aucune chance de rentrer voir ton père. Tu été déjà assez déprimé pour ne pas avoir à faire à elle. Alors tu descends de ton siège de fortune. Bruyamment, pour qu'elle se retourne, pour qu'elle entende ton soupire d'agacement. Jamais perdre la face. Jamais.

    « Génial... »


Tu t'éclaircit la gorge quand tu aperçoit enfin son visage, avec ton grand sourire, montré hypocrite. A quoi bon faire semblant d'être gentil avec quelqu'un qui vous méprise. Tu tires sur les pans de ta veste pour la réarranger. La regarde un moment, ton sourire trop grand a disparu. Il ne reste plus que dans tes yeux, dans un coin de lèvre, ce sourire naturel, celui pour te moquer, sans être méchant, celui qui est à toi, bien à toi, qui va avec tout les faux semblants.

    « Petit mal de tête ? Estomac ? Un bleu peut-être ? Oh, ou sinon tu es dans ta période, c'est ça ? »


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Lyria Sandman
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Sam 21 Avr - 20:26


Take a pill now
Tes pas claquaient sur le sol alors que tu te dirigeais avec assurance vers l'infirmerie.

" Mais quelle journée de merde... "

Et c'était rien de le dire. La nuit qui l'avait précédé n'avait rien d'enviable d'ailleurs. Tu t'étais encore une fois réveillée dans un sursaut qui avait couché les trois cloisons sur ta gauche, la poitrine oppressée par un souffle qui n'arrivait plus à franchir tes lèvres comme il le devait. Et dans ta tête, le vide, le noir... rien.

Tu étais arrivé bien plus tard que tes camarades de Synchronicity. Enfin, camarades, disons plutôt tes compagnons d'infortune et tes souffre douleurs personnels. Avec un mois de retard, tu avais d'abord hérité d'un lit au milieu du reste de tes camarades pourvu de protubérances mammaires qui dépassait la majorité du temps tes pauvres attribues. Au bout de deux nuits "agités", tu avais hérité d'une place en bout de ligne et on avait même mis un lit vide d'écart entre toi et les autres filles de ton école. Ne serais-ce que parce qu'elles avaient été rapidement lassées de tes réveils en sursauts qui étaient plutôt... dévastateur.

Rapidement, tu n'avais même plus pris la peine d'avoir l'air vaguement désolée. Tu t'étais étiré, habillé et avait traversé l'allée centrale aussi droite qu'un i avec ta tenue du jour. Rien de bien extravagant pour une fois, ou plutôt comparé à l'ordinaire. Une jupe plissée avec une chemise surmonté d'une veste et agrémenté d'une cravate desserrée juste ce qu'il fallait. Rien de clinquant en soit mais tu avais arrangé le tout en laissant le style osciller entre une tenue proche d'un uniforme scolaire et un style clairement plus punk. Une ceinture qui tenait la chemise sur tes hanches, des legs warmers qui étaient serrés juste en dessous de tes genoux et tes cheveux attachés en une couette unique plutôt haute du coté droite.

Alors que tu avançais sans te soucier des dégâts que tu avais causé, ton ouïe perçu une remarque peu agréable de la part d'une fille qui s'était prit une cloison sur le coin de la figure ou avait manqué de la réceptionner... Peu importait. Tes pas s'arrêtèrent un bref instant, le silence se posant. Tu tournas vaguement le regard vers la malheureuse qui avait parlé juste un trop fort alors qu'elle remettait la séparation en place. Esquissant un vague sourire qui n'augurait rien de bon, tu finis par te tourner complètement vers elle.

" Oh, je devrais peut-être te présenté des excuses Sarah? ", finis-tu par lâcher la voix empli de suffisance et de mépris, avant de porter ton index à tes lèvres pour réfléchir. " Non, je ne crois pas en fait. "

Tu agrémentas ton refus d'un petit geste de l'index. La cloison oscilla à nouveau pour s'écrouler alors que tu reprenais ta route pour quitter ce dortoir qu'on vous avait attribué. Elle allait y réfléchir à deux fois la prochaine fois avant d'ouvrir sa grande bouche, cette sale grue. Ca aurait du te rendre ta "bonne humeur" mais punir les langues plus pendue que la tienne ne t'amusait pas vraiment. A vrai dire, ca n'avait fait qu'appuyer un peu plus les maux de crânes qui t’élançaient depuis ton réveil.

Depuis la découverte de ton don, tu avais fais de sérieux progrès de maitrise malgré que ça n'est rien de parfait à ton grand désarroi. Mais avec la maitrise était venu l'augmentation de puissance et avec tout ceci la perte de contrôle. Quand tu savais ce que tu faisais, tu avais appris à ne pas en faire trop pour éviter les migraines qui t’assaillaient en cas d'excès. Mais les cauchemars que tu faisais depuis cette explosion avaient tendance à te mettre sur la limite de l'utilisation de ton don dès le réveil. Et ça, c'était très contrariant.

C'est pourquoi tu t'étais dirigé vers l'infirmerie. Sans même prendre la peine de frapper, tu avais passé la porte, n'étant qu'à moitié surprise de voir l'endroit désert... ou presque. Il n'avait fallut que quelques secondes avant qu'une présence se manifeste, alors que tu fouillais déjà à la recherche d'un cachet suffisamment puissant pour calmer ta migraine naissance. Et quelle présence. Un sourire se posa sur tes lèvres.

" Tiens, tiens... "

Heath. Heath Joy Andersen. Celui là, c'était teeeeellement amusant de l'embêter, avec son petit sourire machinal accrocher au coin des lèvres, celui que tu lui faisais perdre à chaque fois que vous étiez dans la même pièce. Tu ne pouvais jamais réprimer un leger ricanement entre tes dents quand tu pensais à votre première rencontre, surement quelques jours après ton arrivée tardive.

Mais l'heure n'était pas au bon souvenir (enfin pas bon pour tout le monde). Le voilà qui tentait de te provoquer ou du moins quelque chose qui s'y apparentait à ton sens. Il y avait peu de chose qui ne sonnait pas comme une provocation à tes oreilles à vrai dire, mais c'était une autre histoire ça. Tu haussas vaguement un sourcil à sa dernière proposition absurde, surtout quand on savait que la première était, non seulement la bonne mais aussi la plus vraissemblable.

Refermant les doigts de ta main droite sur la boite de médicament générique contre les douleurs, ton index gauche resserra, presque un peu trop le nœud lâche de la cravate négligemment enfilé du jeune homme alors qu'un vague rictus narquois se posait sur ta bouche.

" Si j'étais dans ma mauvaise période, c'est un autre nœud que j'aurais remonté. "

Ca, il ne faisait aucun doute que le charme qui avait pu, durant un bref instant poussé ce pauvre malheureux à t'adresser la parole la première fois, avait disparu corps et biens. En vérité, il avait tendance à se dissipé à l'instant même où tu ouvrais la bouche. Quand ce n'était pas pour aplatir un adversaire avec un argumentaire sans faille (ou presque), c'était un langage bien trop.... fleurit pour une jeune fille qui passait tes lèvres si charmantes tant qu'elles restaient closes.

Tu rejoignis le bureau de l'infirmière pour t'y assoir, attrapant la bouteille qui y trainait pour avaler deux comprimés pour calmer la douleur qui t'élançait dans tes tempes.

" Toi par contre, tu as la tête d'un cadavre. Enfin, plus que d'habitude en tout cas. "

Rythmant chacun de tes mots par des coups de talons contre le bureau alors que tu balançais tes jambes, tu ne lâchais pas des yeux l'élève de Virtus qui avait eu le malheur de croisé ta route. Et pourtant, il était loin d'être le plus mal loti dans tes jeux mesquins. Mais il fallait croire que ton coté magnanime lui échappait. Tu n'étais pas un monstre après tout, un peu d'égard (à ta façon certes) envers un ex-prétendant était la moindre chose. "C'était le devoir d'une lady" t'amusais-tu à rétorquer quand on t'en parlait (ou plutôt, à penser quand tu te remémorais vos rencontres).

" Petite nuit, monsieur le don juan? "

Fausse inquiétude, ou presque. Une curiosité mal placée, surement. Tu aimais savoir. Tout et n'importe quoi. Tu aimais apprendre. Tu aimais comprendre. Presque tout. Sauf les autres. Une façon de tuer le temps. Apprendre ce qui te laissait pour mieux t'en plaindre. Tu étais une contradiction à toi toute seule Lyria. Et c'était pour ça que tu t'ennuyais rarement.


Dernière édition par Lyria Sandman le Mer 16 Mai - 22:28, édité 5 fois
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Heath J. Andersen
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Sam 21 Avr - 21:18

Le couple toujours entrecoupé. Toujours se défaire du corps,de la réalité. Toujours à s'interposé entre l'image et l'intérieur. Tu n'as pas eu le temps de te calmer. D'avoir les idées claires comme te l'a toujours permis ce mal-être qu'elle s'est amenée ici, rompant toutes tes règles taboues et inconnues de tous.

Mais comme toute réponse tu as ce noeud qui manque de t'étrangler. Qui suffit une fois de plus à te projeter dans cet environnement d’incertitude, ce monde qui tangue, qui n'a rien de concret pour toi. Un rictus, mélangé de nuance. Un rictus, agacé, coupable, innocent, charmeur, désapprobateur s'échappe de tes lèvres en même temps qu'un remercient. Simple, basique. Un mot comme un autre. Qui n'a rien d'une provocation, rien d'un mot approbateur. Qui n'est juste qu'un mot, un son sans consistance ni sens. Une politesse dénuée de sens. « Merci. » Sincère et pourtant si creux.

Tu finis tout de même par baisser la tête, regarder ta cravate et finir par y donner un petit coup, ne serait-ce que pour la desserrer, un peu, à peine. Parce qu'en ne faisant rien tu as l'impression qu'elle a le contrôle sur toi, prête à t'étrangler. A t'empêcher de vivre, de vivre comme tu le voudrais bien en tout cas. Tu finis par la regarder de nouveau. Regardant ce qu'elle avait dans la main. Maux de têtes. C'est jamais vraiment agréable. C'est jamais quelque chose qu'on apprécie. Et en voulant se guérir de siens, la damoiselle t'en donnait. Mais qu'importe. T'as encore ce petit sourire. Invisible. Qu'on ne perçoit que par le creux dans tes joues. Tu vas la rejoindre, mâchoire serrée. Tu vas la rejoindre. Lentement. Sans te pressé. Tu as encore l'impression que le monde va s'écrouler quand elle t'assène cette remarque. Qui passe comme un rien sur ton épaule.

Planté devant elle. A la regarder dans les yeux, à forcer un peu plus les commissures de te lèvres. Elle est presque à ta hauteur, maintenant assise sur le bureau. Alors tu ne flanche pas. Pas pour l'instant.

    « Tu t'inquiètes pour moi, joli coeur ? »


Douce appellation. Surnom d'amour chuchotté avec sarcasme, avec un début de phrase sincère. Avec un début de véritable interrogation. Comme si elle te surprenait. Comme si elle pouvait te surprendre unpeu plus que lorsqu'elle avait prononcé pour la première fois de tendres maux à ton attention*. Amers regrets. Souvenirs presque drôles. Qu'importe, au moins, vous existiez. Et ça peut paraître bête, mais pour toi, exister ça représente déjà beaucoup. Déjà trop.
Tu finis par soulever une mèche de cheveux, effleurant à peine son visage, pour la lui remettre en place, derrière l'oreille. Si elle a le droit de réarranger ta cravate, tu as bien le droit de faire ça. Cette proximité tremblante n'arrange pas ton cas, mais as tu vraiment le choix ? N'est-ce pas mieux de jouer ce rôle, celui du Don Juan qui franchit ses lèvres, celui qu'elle se plait à croire que tu peut-être ? N'est-ce pas mieux d'être cet être imaginaire qui s'est frotté à elle une seconde, trop sûr, trop fier, plutôt que de ravaler tout ton être parti bien loin, de t'enfermé dans ta chambre, de glisser le long d'un mur et de te dire que t'as foiré ? Que t'es qu'un moins que rien ? Sans même le savoir, sans même y penser. Juste en avoir comme la sensation d'extrême vérité.
Mais tu te risque, à baisser ta garde, pas à te montrer, non, loin de là, tu es bien trop lâche pour ça. Tu ne te feras simplement pas mousser, tu n'inventera rien de bien trop compliqué.

    « Rien à voir... »


Une phrase en suspend, qui attend surement la vérité. alors tu te dégages d'elle, commençant à rejoindre le lit sur lequel tu t'étais allongé quelques instants, trop courts. Tu commences à t'y diriger, en lui tournant le dos, en riant presque, tu enchaînes.

    « ... C'est moi qui ai mes règles... C 'est étrange comme sensation, la première fois, on sais vraiment pas comment réagir, donc, je suis allé à l'infirmerie... »


C'est un humour comme un autre. Débile. Stupide. C'est une manière de parler sans te risquer trop. Sans parler de tes quelques problèmes de sommeils qui t'ont poussé à venir ici ce matin alors que tu devrais courir dehors, comme tout élève. Comme tout bon Placidus voulant devenir Vis.
Te voilà presque arrivait à ton îlot merveilleux sur lequel tu grimpes, te mettre à 'aise. Vous êtes à deux, peut-être trois, pas plus de quatre mètres d'écart. u te laisse tomber contre le mur qui te sert de dossier. Tu fermes les yeux un instant. T'as cette impression bizarre. La gore sèche, la tête qui tourne. Ton visage se détruit. En un millième de seconde et reste complètement décomposé. Tes yeux s'écarquillent sur la jeune fille. Tu lance ton bras vers elle, crie de ta voix étouffée qui ne sort plus.

    « L'eau ! Passe moi l'eau, s'il te plait ! »


Les placards s'ouvrent, les papiers sur le bureau s’envolent. Tu comprends que trop tard. Qu'un tout petit geste, simple, un petit geste de jeu, te met dans cet état. En plus d'amplifier ton estomac vide, en plus d'amplifier ton impression de vertige. Tu essaye de déglutir sans pouvoir trouver de quoi te désécher la gorge. Tu tremble. Ouvre la bouche et rien ne sort. Tu ne voulais rien dire, de toute façon. Peut-être juste crier à l'aide. Parce que tu sais très bien ce qui se passe. Tu sais très bien ce qui se passe, pare que c'est pour ça que tu es ici. Loin de chez toi. C'est pour ça que tu es en Allemagne. Parce que tu as cette malédiction. Ceux que tu touchent te refilent la leur. Et quand tu ne t'y attends pas, ça fait des ravages.

Le monde tourne. Tout te parait flou, et tout est trop blanc dans ce onde aseptisé. Rien n'est plus net. Et ce besoin qui ronge de te raccrocher à la réalité, par n'importe quel moyen. Alors tu la fixe, la dévisage presque. Elle avec ses vêtements bleus. Seule tâche de couleur dans se trou de lumière qui engloutis tout ton champs de réalité. Tes mains qui se crispent un instant sur les draps.

Ton corps qui tombe en avant. S’écrase sur le carrelage glacial.






*Jeu de mot wtf, JESAIS



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Sam 21 Avr - 22:59


Why did you fall for me?
Tu l'avais observé se rapprocher. Tu ne craignais pas ce genre de type. Les gens qui parlent ne sont jamais dangereux pour toi. Ils le sont toujours moins que ceux qui cognent. Mais celui là, il était à peine assez courageux pour te tenir réellement tête la majorité du temps alors levé la main sur toi. Quelle blague. De plus, tu avais la prétention de croire que ta langue acérée n'avait pas nécessaire tué tout ce que tu lui avais inspiré au premier regard. C'était ce dont tu t'étais persuadé au vu de ce qu'il était capable de supporter lors de tes petites parties de jeux qui consistait à le faire tourner chèvre.

Laissant filer un rire moqueur à sa question plus que rhétorique (il valait mieux qu'elle le soit car tu n'avais pas la moindre intention d'y répondre) aussi idiote que le surnom qui la ponctuait. Et pourtant, cet air narquois suspendu à un mince sourire n'avait pas quitté tes lèvres. C'est vrai, tu t'amusais. C'était toujours tellement plus drôle quand il y avait de la matière sur laquelle rebondir dans une joute verbale. Oh, bien sûr, tu te délectais tout autant des tremblements et des regards fuyants qu'il t'arrivait d'inspirer à tes victimes mais là, c'était différent. Tu te plaisais à voir qu'il y avait encore un petit quelque chose qui se battait contre ta hargne textuelle qui mordait à pleine dent l'égo d'autrui.

Son geste, bien que particulièrement déplacé, tu ne l'arrêtas pas. Pas tant qu'il était si insignifiant. Ca n'aurait pas été intéressant. Tu n'étais pas une mijaurée mais tu n'étais pas non plus une de ses filles ordinaires. Tu étais bien trop d'autre chose tellement mieux que ce genre de considération te passait environ dix pieds au dessus de la tête (ce qui n'était pas réellement difficile quand on y pensait dans le fond...). Tu te contentas te plisser les yeux, un rien moins souriante pour ne pas laisser passer la moindre impression de sous-entendu, la moindre incompréhension de ta part et lorsque ses doigts quittèrent ta mèche remise en place, passant près de ta joue pâle, tu claquas brièvement des dents. Un avertissement silencieux, un de ceux qui sont pourtant les plus clairs. "Ne prend plus jamais ce genre d'initiative ou je te mords."

Si tu l'aurais réellement fait? Bien sûr. Et ça, Heath le savait surement parfaitement. Ca manquait de finesse mais après tout, tu n'étais clairement pas la grâce incarné alors bon. Qui aurait été surpris de te voir mordre quelqu'un, comme un animal sauvage que tu savais être quand les choses ne te plaisaient pas. Quand tu savais que la réplique ne serait pas supérieure à ton geste. Mais il n'en ferait pas plus. Tu le savais mais tu laissais sonner ton avertissement dans un claquement discret mais clair. Et ses pas l'éloignèrent de toi alors que ton regard ne pouvait se poser que dans le haut de son dos, laissant sa voix rebondir sur le mur avant de revenir vers toi.

Dans une mise en scène presque parfaite, ponctuée de silence et d'effet dramatique proche de plus grande interprétation du théâtre anglais, cet idiot t'annonça la chose la plus stupide et la plus inattendu qui soit.

" Hein? Mais tu es vraiment stupide? Ne me dis pas que c'est de l'humour parce que sinon, on risque de vraiment toucher le fond. "

Un ricanement s'était glissé presque entre chacun de tes mots. Stupide. C'est vrai que par rapport à toi, c'était le cas de la plupart des gens mais avec cette remarque, il avait réussit à surpasser tes espérances, somme toute assez basique au final, en ce qui concernait l'idiotie des autres. Ses règles? Oh mais oui bien sûr. Une paire d'ovaire lui avait sans le moindre doute poussé durant ses derniers jours.

" La semaine prochaine, tu me feras le coup de la montée de lait? "

Tu descends simplement du bureau alors qu'il s'assoit sur le lit. Tu reposes la bouteille avant de t'étirer légèrement, ne lui prêtant plus vraiment d'attention, lui et son teint livide qui t'ont vaguement intrigué avant que l'absurdité de sa réponse ne chasse toute envie de te montrer plus curieuse. Légèrement appuyé contre le bureau, tu t'apprêtas à donner une légère impulsion avec la paume de tes mains pour t'en éloigner quand il réclame l'eau de façon désespérée.

Dans d'autre circonstances, tu aurais joué avec la bouteille entre tes mains, tu l'aurais fais languir avant de boire le contenu, juste parce qu'il avait osé te donner ce qui ressemblait à un ordre. Ponctuer d'un s'il te plait mais dans le fond, il ne te plaisait pas de lui céder cette bouteille qui ne t'appartenait même pas. Oui, dans des circonstances normales, c'est ce que tu aurais fait. Sans le moindre doute.

Mais là, la voix du jeune homme avait presque était couvert par ce qui s'était déclenché dans la pièce à son simple geste. Une pression, un affolement du moindre objet dans la pièce. Une chance pour toi, le bureau dans ton dos te faisait un bon appui mais, par réflex, tu te protégeas de la pression avec tes bras croisés devant toi alors que les feuilles dansaient dans les airs autour de toi. Après le bref instant de surprise qui t'avait fait fermer les yeux, et malgré la pression encore présente, ton regard fixa le brun, l'air entre surprise et résignation. Toi par contre, tes sourcils étaient froncés, de contrariété. Parce que tu connaissais parfaitement ce genre de phénomène. Parce que normalement, c'était toi qui en était l'épicentre. Alors tu étais contrariée. Contrariée de ne pas comprendre comment il avait pu prendre ta place, de constaté qu'il avait durant un bref instant, pris involontairement le dessus sur toi, en te surprenant.

La pression se dissipe et tu vois ses yeux se voilés doucement avant qu'il ne commence à dangereusement basculer. N'importe quelle personne normalement constitué aurait eu le reflex humain de se rapprocher rapidement pour tenter d'éviter une chute douloureuse. Mais, tu n'es pas une personne que l'on pourrait qualifié de normal. C'est donc avec un air las que tu te contentas de le regarder s'écraser par terre. Un silence suivit celui de la chute avant que tu ne soupires et ne décides de rejoindre le pauvre jeune homme gisant en sol.

" Non mais franchement... "

Ayant pris soin de prendre la bouteille avec toi, tu commenças par le mettre sur le dos. Ah, zut. Son nez n'avait pas la moindre séquelle de cette rencontre frappante avec le carrelage. Tant pis. Il fallait croire que tout les petits plaisir de la vie n'étaient pas pour toi aujourd'hui. Mais il restait quand même de petite consolation maintenant qu'il semblait avoir vaguement perdu connaissance. Avec un léger sourire sadique, tu te fis un plaisir d'utiliser le moyen le plus logique pour réveiller une personne inconsciente à ton sens: une bonne paire de claque. Et puis une autre vu que ca ne semblait pas très efficace.

Tes joues se gonflèrent légèrement alors que tu affichais une mine boudeuse. Il était sérieusement dans les choux, les joues un peu roses face à ta grande délicatesse et visiblement pas réellement décider à rendre pied dans la réalité. Et d'une certaine façon, tu pouvais comprendre pourquoi. Tu ne savais pas réellement le comment du pourquoi mais il semblerait que durant un bref instant, il avait manifesté le même don que le tient. Dans des proportions assez semblables à tes pertes de contrôle. Les premières que tu avais subies t’avaient complètement vidé et ce n'était rien à coté du réveil. Tu avais finis par doucement t'y accoutumé mais pour un novice dans le genre de cet idiot, c'était couru d'avance comme bilan.

" Mais quel crétin. " grognas-tu.

Te redressant en le surplombant de toute ta petite taille (il était allongé par terre, c'était plutôt jouissif de le voir si petit... même si tu étais bien contente qu'il n'ouvre pas les yeux au risque d'avoir une vue plutôt intéressante de tes sous vêtements), tu commenças à réfléchir à une solution tout en commençant à fermer les rideaux d'un geste de la main. Et l'infirmière qui ne revenait pas. Elle devait être ENCORE entrain de raconter ses misères à dieu sait qui. Franchement, quelle lassitude. Tu avais bien une solution mais... oh et puis, ca te ferait un bon entrainement après tout et puis, si tu te ratais, il n'y avait pas le moindre risque qu'il sache qu'il avait dit bonjour au sol une fois de plus à cause de toi.

" C'est pas comme si on pouvait d'avance savoir le nombre de bosse qu'on pourrait se faire en tombant. "

Ce fut la conclusion de tes délibérations intérieures. Quelques minutes plus tard, Heath était vaguement remis sur le lit, disons de façon moins approximative que si tu avais du le faire à la force de tes bras. En revanche, ta migraine était revenue au galop. Un exercice bien plus difficile que de déplacer un objet.

" Pourtant il ne vaut pas mieux qu'un gros sac de patate dans cet état bon sang! "

La douleur te fichait de mauvaise humeur et tu te décidas à reprendre deux comprimés que tu avalas avec une gorgée d'eau avant de te laisser glisser assise sur le sol, piétinant sans la moindre considération la paperasse éparpillée dans la pièce. Déplacer un corps était vraiment une chose bien plus fatigante que tu ne le pensais. Et en plus, il pesait visiblement une tonne!

" Un sac à patate... " grognas-tu à nouveau avant de te laisser tomber allongé, plutôt contente d'avoir eu l'idée de tirer les rideaux qui ne laissait passer qu'une clarté supportable pour tes yeux avec ton début de migraine que les médicaments allaient surement mettre quelques minutes à chasser. Allongée par terre sur le dos, les jambes repliées vers toi, un bras cachant tes yeux, tu ne prêtas pas réellement attention à l'état de Heath. Dès que les marteaux dans ta tête auraient cessé de danser la polka contre ta boite crânienne, tu partirais d'ici.

Avant qu'il ne vienne une autre idée brillante à cet idiot qui s'était attribué une paire d'ovaire et ton don en l'espace de quelques secondes.


Dernière édition par Lyria Sandman le Mer 16 Mai - 22:31, édité 1 fois
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Sam 21 Avr - 23:57

Une lumière au loin. dans une continuité sans forme ni couleur. Juste dans ce qui ne te parvient pas. Juste cette lumière. Et toi qui court. Qui court pour lui échapper.

Tu ne sais pas pourquoi, il n'y a aucune ombre. Aucune tâche noire dans ce tableau. Il y a juste et endroit blanc, et endroit gelé, à demi-mort. Et cette lumière que tu essaye vainement d'éloigner de ton corps. Un bruit d'eau qui coule, qui nettoie. Qui vide. Une sensation de froid, sur ta joue. Comme des larmes. Comme des larmes gelées. Tu n'as pas l'impression de sentir ton corps, tu n'as même pas l'impression qu'il t’appartiens, mais c'est pas grave, c'est très bien comme ça, tu ne te poses même pas la question. Et d'un coup, le sol se dérobe sous tes pieds.
Ca dure quelques minutes, tes yeux s'écarquillent, fixant la lumière qui est sous toi. Tu sens ton visage l'heurté. u n'as pas mal. Juste cette sensation, que c'était violent. Des images se bousculent. S'interposent. Le temps du choc. Tu vois, tout a. Comme des images, des photos. Qui se dérobent les unes après les autres. Harrison qui te tends une part de pizza. Jane qui te met une claque. Sidonie qui se barre de cette soirée avec Tom. Ta première cuite avec Nikolaï. Mary qui t'enlace et te demande de rester. Cette fille qui ne bouge pas quand tu lui demandes de l'aide. Le visage d'Aniela devant ton jardin secret. La première fois où tu t'es perdu avec Loodwig. Le visage d'Hadri et tous vos souvenirs. Tout en une fraction de seconde.

Le reste, tout à l'air d'être normal, dans un temps suspendu que tu sembles connaître. Tout te sembles normal. Tu es assis sur ce lit à l'infirmerie, à regarder cette fille, à lui dire des débilités surprenantes. Un instant flou. Très flou, où tout devient sourd. C'est normal. tu ne te demandes pas pourquoi tout se dérobe sous tes yeux. Tu te contentes de lancer une vacherie. Rien de méchant. Juste pour aller dans son sens.

    « En parlant de lait, si t'en avait plus bu, ta poitrine... Ca serait un peu plus une poitrine... »


Le bruit d'eau recommence. Un autre choc, amorti par une surface plus molle. Cette envie de dégobiller tes tripes. Cette envie de retourner en arrière, à l'enfance, où tout était simple. Où tu existais, toi. Où ton second nom avait encore un sens. Où Joy rayonnait. De son sourire, le vrai.


Un spasme te parcours le corps. Tu te réveilles en sursaut de cette perte de conscience. D'un bond. Te voilà assis sur ce matelas, les mains crispées sur les draps. Tes doigts entremêles dans le tissus comme sil était ta seule réalité. Tu as crié. D'une manière étouffée. Tu manière égorgée. Tu arrives à peines à respirer. Le monde autour de toi n'existe pas. Il te faut réaliser. Comprendre que c'est une crise d'angoisse. Une crise de don. Tu ne t'es jamais rendu aussi mal. Tu n'as jamais été comme ça, avec ce plomb dans le ventre, avec ce marteau-piqueur dans la tête.
Tes yeux se ferment enfin. Tes bras se resserrent, t'englobant dans ta zone de sécurité. Ton souffle se fait plus long. Et quand tu es enfin calme, tu découvres la cause principale de ton malheur. Allongée sur le sol. Tu déglutis, gêné qu'elle ai pu te voir comme ça, gêné qu'elle ai franchi les limites que jamais aucun n'avait pu ne serait-ce qu'observer.

    « Merde... »


Le malaise revient. Tu as à peine le temps de te lever, de courir jusqu'à l'évier, prêt à tomber. Tu t'écrase lamentablement contre les meubles. Seules tes mains te retiennent. Ta tête se penches. Tu fais déjà coulé l'eau. Et pourtant tu retiens tout. Tu ne peux pas te permettre de vomir devant elle.
Tu retiens les larmes. Juste un peu. Ravale ta salive. Tente tant bien que mal de reprendre ton calme. De te souvenir de ce qui s'est passé. Et à en juger par ton crâne qui commence à enfler, tu avais dû être salement amoché. Ta voix se fait pus douce. Toujours étouffée. Peut-être n'entendra t-elle pas, ça serait pas plus mal.

    « ...M... Merci... »


Tu te penche vers le filet d'eau. Ouvre la bouche et bois par a coup. Par peur. Tu es terrifié. Puis tu finis par tourner le robinet. Te laisse glisser le long du mur et regarder Lyria. Avec de grands yeux, presque innocent. Avec tn sourire qui reprends.

    « Qu'est ce qu'il s'est passé...? »


Tu es faible, sans défense. Tu es la souris prête à se faire bouffer par le chat. Et tu le sais. Tu n'étais déjà pas en position de force, mais sûrement tu devrait te transformer en laquais pour qu'elle n'ébruite pas cette histoire. Au plus tu te concentres, au plus ta tête semble prête à exploser. Ta respiration redeviens normale. Tu te risque à une petite pique. Juste pour lui faire comprendre que t'es pas encore hors jeu. Il faut bien que t'y crois.

    « Mais j'ai un doute... Je t'ai déjà dit que t'avais une petite poitrine ? Jolie, hein, mais... Ouais, petite. »



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Dim 22 Avr - 0:55


Answer me but be quiet.
Le silence s'est posé quelques instants, plusieurs minutes. Un temps répits qui t'a permis de te détendre, la fraicheur du carrelage sous toi t'apaisant doucement. Durant un très bref instant, tu oublias un peu où tu étais et surtout avec qui (juste quelqu'un était quelque chose de contrariant). Les feux d'artifice dans ton crâne semblaient arrivés doucement à la partie la plus calme quand soudain, le comateux émergea, de façon plutôt bruyante.

Tu bougeas à peine, serrant simplement le poing alors que la sensation d'avoir une aiguille à tricoter qui te traversait les tempes te piquait sur le vif. Pourquoi est-ce qu'il se sentait obligé d'être aussi bruyant avec le mal de crâne que tu subissais par sa faute. Parce que oui, c'était sa faute. C'était lui qui s'était écrasé sur le sol comme une crêpe qui loupe la poêle, t'obligeant à utiliser ton don pour le remettre ailleurs que par terre, comme le cadavre qu'il t'avait presque donné l'impression d'être. Mais hors de question d'admettre, même envers toi-même qu'il y avait une pointe, un vague et tenu soupçon de soulagement de le voir s'agiter. Non, et puis quoi encore? Il aurait très bien pu rester un légume bossu qui embrasse le sol de temps à autre. Qu'est-ce que ca aurait changé? Rien pour toi.

Tu tiquas un peu en l'entendant jurer vaguement. Sans savoir s'il s'adressait à toi ou pas, tu le prenais pour toi. Parce que c'était ainsi. Et ca t'agaçait. Et puis soudain, aussi assuré qu'un faon qui vient de naitre, il se leva précipitamment pour aller s'accrocher au meuble où était encastré le lavabo. Tu te redresses vaguement, silencieuse (parfaitement, ca t'arrive), observant simplement la situation. Il est suffisamment pitoyable à tes yeux à cet instant précis pour que, même toi, tu n'estimes pas nécessaire de lui rappeler. Peut-être qu'au fond de toi, tu te dis que tu aurais surement envie d'étriper vivante la personne qui oserait profiter de l'instant de panique qui te prenait lors de tes réveils difficiles, pour te rabaisser, pour utiliser cette faiblesse contre toi. Peut-être bien. Ou peut-être pas. Après tout, tu n'étais pas réellement quelqu'un de magnanime.

Dans souffle, un vague courant d'air, tu as l'impression d'entendre un remerciement. Surement l'effet d'une illusion sonore. Ce n'est pas comme s'il était possible que ce genre de chose arrive. Surtout pas entre vous. Pas avec le genre de relation que vous entreteniez. Si tout cela pouvait réellement porter le nom de "relation". Et puis finalement, il se laisse glissé sur le sol, à ton niveau que tu n'as pas quitté, sur lequel tu t'es contenté de resté assis en tailleurs, pas si loin que ça de lui. Deux mètres peut-être? Peu importe, tu n'as pas le compas dans l'œil mais ca devait être ça.

Il t'interroge. Tu as un panel impressionnant de remarque plus cruelle à lui servir. Comme le fait de décrire avec précision et le plus de comparaison humiliante possible sa merveilleuse et royale chute du lit. Ou alors faire une remarque subtile sur le temps qu'il allait remettre à ranger ses feuilles de papier. A moins que tu ne décides tout simplement de lui demander par quel moyen il avait pu se retrouver avec ton pouvoir. Pas un vol, puisque tu étais toujours capable de te donner la migraine par des expériences inutiles. De celles qui avait ajouté quelques bosses à sa caboche plutôt vide à ton avis. Plutôt une sorte... d'imitation? Quoique c'était, tu voulais savoir.

Alors que tu avais décidé de la vacherie qu'il allait devoir se manger en pleine poire, cette poire toute pleine d'innocence et de se sourire qui te contrariait à présent, il te coupa avec une question qui... ne manqua pas de te surprendre (à nouveau). Un vague silence, alors que tu te levas, soignant le moindre de tes gestes. Remettre les moindres plis de ta jupe en place, ta ceinture correctement, tes cheveux derrière ton épaule. Puis, sans avoir dit le moindre mot, tu avanças vers Heath pour finir par te mettre à son niveau.

La suite fut plutôt assez prévisible même si ton calme olympien qui l'avait précédé avait de quoi laisser le doute. C'est donc avec un magnifique crochet du droit que tu répondus à la remarque sur ta poitrine avant de te redresser, les sourcils froncés et les joues légèrement rosit. Très légèrement. Les gifles, c'était pour les demoiselles trop précieuses pour se casser un ongle. Et ce n'était pas du tout ton cas.

" Ma poitrine n'est pas petite. Elle est parfaitement normale. Si les autres sont ravis d'avoir des mamelles de vaches, ca les regarde. Crétin! "

Donnant un coup de pied contrarié, plus pour le geste que pour faire mal, dans l'un des pieds de Heath, tu tournas les talons pour aller t'assoir sur le bord d'un des lits encore fait avant de pointer le bazar que la perte de contrôle d'Heath avait causé.

" Maintenant, range un peu au lieu de dire des choses les plus stupides les unes que les autres, monsieur le sac à patate qui s'aplatis comme une crêpe par terre. "

Un peu long comme surnom maintenant que tu y pensais.

Tu étais contrariée. Non, en fait, contrariée était un euphémisme à coté de ton état actuel. Tu avais mal au crâne, une douleur qui te lançait à chacun de tes mots, encore plus à chacun de ses mots. Le peu de lumière présente dans la pièce commençait à devenir trop intense, même alors qu'il était dans ton dos, maintenant que tu avais volontairement choisit un lit dans l'endroit le plus assombris de la pièce, en guise de trône.

Plus de sourire narquois. La douleur te rendait juste ronchon. Et tu le fixais d'un air sévère, les bras croisés et les yeux plissé pour limiter la quantité de lumière qu'il pouvait capter.

" Et d'abord, c'était quoi tout ça, hein? T'as un don de copie, c'est ça? "

Pas besoin d'être un génie pour relié les points. Les options n'étaient pas nombreuses et au final, c'était peut-être la plus logique.

Tu espérais juste qu'il avait aussi copié ta migraine. Ca lui ferait les pieds.



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Dim 22 Avr - 11:08

Étrangement, tu t'étais préparé à l'impacte de son poing contre ton visage, mais celui-ci ne fit qu'amplifier la douleur que tu avait déjà, et lorsqu'elle se releva, par simple réflexe, tu frotta ta joue. Ce n'était pourtant pas méchant, tu allais juste dans son sens mais ne savait même pas si tu pensais ce que tu disais ou non. C'était des mots. Des mots vides, creux. Mais tu faisais attention à ce qu'ils ne soient jamais purement méchants. Qu'ils soient simplement taquins, à peine dérangeant. Tu encaisses son second coup, en souriant, tu ne te sens pas gêné. Certes, sa compagnie, tu ne l'apprécies aucunement d’habitude. Parfois même tu essaye de l'éviter dans les couloirs, de ne pas te retrouver au même endroit qu'elle. Mais là c'est différent. Parce que tu vas mal, tu n'as pas la tête à avoir peur, à craindre. Là elle t'a aidé, tu en es persuadé. Alors tu peux bien resté tranquille. Rester au plus simple que tu puisses imaginer.
Elle en vient ensuite à décrire tes mésaventures de la manière la plus stupide qu'on ai pu le faire. Tu ne réagit même pas à vrai dire. Ca n'a pas l'air de te surprendre. Ca n'a pas l'air de rien de bien spécial, même si c'est la première fois que ça se manifeste ainsi.

    « Je vois. »


Tes paumes se collent contre le carrelage. Tu prends appuis. Te redresses, alors que cette question sonne comme une vérité, comme une affirmation. Tu hoche la tête, te tiens aux meubles encore quelques secondes avant d'enfin te tenir par tes propres moyens. Tu serre tes mains devant ton ventre, baisse ton regard sur elles, l'air coupable.

    « Exactement. »


De la copie. Un don qui te correspond à merveille. Toi qui copie les principes, les stéréotypes. Un don qui n'a aucune valeur sans les autres. Tu n'es rien, rien sans les autres, une simple coquille vide qui veut s'adapter. Tu copies l'essences, la reprenant à ta manière, et pourtant ce n'est pas toujours fameux. Seulement, ton don est capricieux. Autant, lorsque tu t'y attends, lorsque tu sais que tu as tel ou tel don en ta possession, tu arrives à éviter toutes mésaventures. C'est pas toujours fameux, jamais dramatique. Tu laisses s'écouler quelques secondes, ou tu expliques, las, ce que ton don fait. Ce que tes professeurs t'ont dit, ce que tu as pu en observer... Comme si ça pouvait l'intéresser.

    « C'est tellement simple et pourtant compliqué. Il suffit d'un contact, et voilà. En ce moment je suis donc télékinésiste, d'après ce que j'ai pu voir. Et au vu de comment ça c'est manifesté, ton don est pas forcément très ami avec toi. Je veux dire. Je contrôle beaucoup plus facilement un don que son propriétaire sais dompter. Même s'il me faut un temps d'adaptation, sinon je pourrais tout faire en claquant des doigts. Après, ça disparaît... Je sais même pas quand je retourne à mon... euh... don. De temps en temps c'est au contact d'une autre personnes, parfois après deux heures, après trois jours... »


Tu soupires, un instant. Tu peux bien parler de ton don. Lui donner des explications. Alors tu continues ta tirades en commençant à ramasser toutes les feuilles éparpillées, lentement, pour ne pas être repris de vertiges. Tu ne précises pas que tu copies également les contre coups, parce que cette bombe à retardement dans ta tête peut aussi bien être liée à ton état précédent, à ta chute, qu'à son contact. Tu préfères ne pas tout dire. Tu ne veut pas qu'on se lamente sur toi, même si c'est sûrement pas ce que ferait la jeune fille.

    « Je suis un usurpateur. »


Des mots crus. Lancé à briser le silence hospitalier, qui rebondissent contre les carreaux, comme un écho. Ton sourire en coin, toujours présent, tes yeux qui vagabondent à la recherche de ton désordre. Quand tu as enfin fini de poser les feuilles sur le bureau, tu vas t’asseoir à côté de la jeune fille. Pas contre elle, non, juste sur le même lit. Une distance de sécurité. Tu veux pas être le grand méchant loup. Tu regardes devant toi. Te risque à quelques mots. Ceux qu'on peut très bien t'imaginer prononcé. Après tout, ici, entre ces murs, tu es ce gars à l'écoute, le bon ami. Mais ça arrive rarement à t'intéressé. Pourtant ici tu es curieux, toi, habituellement désintéressé de tout. Pour pas mal de raisons, en fait. Pour savoir à quoi t'attendre. Parce qu'elle t'as, d'une manière ou d'une autre, aidé lors de ta chute. Pour comprendre, pourquoi elle est cette hyène. Et pour le reste.

    « Ca t'arrive souvent ? Je veux dire, les maux de tête ? »


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Dim 22 Avr - 12:10


Don't look at me!
Le bruissement des feuilles. Le simple son de sa voix. Tu l'étranglerais si tu n'avais pas une curiosité qui passait par dessus. Alors tu te mordais la joue en silence, alors qu'il expliquait avec plus ou moins de précision. Ravalant les remarques acerbes qui te brulait les lèvres. Il n'avait pas besoin de te faire un commentaire composé. Tu n'avais pas demander l'historique complet et la description ethymologie de son don. Tu savais déjà que tu avais raison. Raaaah, mais qu'est-ce qu'il pouvait parler pour ne rien dire celui-là!

Et pourtant... Pourtant tu écoutais, vaguement, avec ta mine de sale gosse qui ne semble n'en avoir cure. Pourtant, tu n'avais pas laisser passer le moindre détail. Surtout pas celui-ci où il sous-entendait que tu ne maitrisais pas ton don. Mais pour qui il se prenait? Monsieur je peux pas toucher quelqu'un sans jouer les éponges. Bob l'éponge. Tiens, c'était un surnom à rajouter à la liste d'ailleurs.

Il finit par conclure son exposé par une remarque qui te fit légèrement pouffer de rire. Un usurpateur. Une pale copie ratée même.

" T'es une grosse éponge en fait. " finis-tu par dire en te laissant tombée allongée sur le lit, sans savoir à quel point tu avais raison. " J'espère que tu prends tout les mauvais cotés aussi, ca te fera les pieds. "

Tes cheveux éparpillés sur le lit prenaient surement autant de place que toi et tes bras en croix mais pourtant, il te rejoint dans un silence compatissant et s'assit sur le même lit que toi. A une distance raisonnable certes mais pourtant, ca ne t'empecha pas de râler à mi-voix.

" Parce qu'y a pas assez de lit p't'être... "

Et puis, alors que tu t'apprétais à fermer les yeux un instant, pour calmer le battement sourd et lancinant qui résonnait dans tes tempes, il lâcha une question. Dans un reflex, tu tournas la tête vers lui, affichant un air perplexe, l'un de tes sourcils froncé alors que l'autre était relevé. Il jouait à quoi là? Un vague rictus narquois se posa à nouveau sur tes lèvres.

" Ooooh mais c'est que tu te fais du soucis. Comme c'est mignoooon. "

Dégoulinant de mépris, d'hypocrisie. Même la plus naive et idiote des personnes qui pouvait exister sur cette planète, n'aurait pas pu croire une telle phrase. Tu fixas à nouveau ton regard sur le plafond sombre, mais jamais assez, le sourire s'effacant avec la même facilité avec laquelle il s'était poser sur ton visage.

" Te fous pas de moi. J'ai pas besoin de ta compassion. Les migraines n'ont jamais tuer personne. "

Et pourtant, c'était un véritable supplice quand ca t'arrivait. Parce qu'il était très rare que les médicaments fassent effet, parce que ca t'affaiblissait au délà de ton seuil de tolérance. Parce que tu n'étais déjà par quelqu'un qui s'illustrait par sa force physique mais que ces douleurs te rendait encore plus misérable. Et tu détestais ça.

Tout ça à cause d'un don stupide qu'on avait pris la liberté d'éveiller à ton entrée dans cette école. Ce tas de gravas. Même si ta vie n'avait rien de magnifique, même si l'idée d'avoir un don te plaisait et flattait ton égo, il y avait touours ses moments, où la douleur te clouait presque, qui te rendait amère. Ces moments qui justifiaient ton caractère acide. Ta mauvaise humeur constante, comme un bruit de fond qu'était les petits pics qui traversaient tes tempes.

" Et puis, ce n'est pas si cher payé pour faire ce genre de chose. "

D'un geste de la main, tu fis léviter la bouteille que tu avais posé à tes cotés quand tu étais venue t'assoir. Le récipiant en plastique se déplaçait dans les airs sous la direction de ta main qui ne le touchait même pas. Il stoppa sa course au dessus d'Heath et, l'instant juste après celui où le bouchon sauta, le contenu de la bouteille trempa les cheveux d'Heath tout comme le drap autour de lui. Encore un mauvais tour. C'était plus fort que toi. Parce qu'il avait commencé à marcher sur une zone dangereuse. Une zone où tu étais plus faible, où tu étais moins prestigieuse que lorsque tu faisais claque le moindre de tes pas en déambulant dans les couloirs. Parce que pour le moment, il était plus grand que toi. Et tu n'aimais pas ça.

Pourtant, ce petit tour n'était pas sans conséquence. Tu l'avais fais en connaissance de cause mais malgré tout, ta prise sur la bouteille de dissipa sous le coup d'une douleur plus forte, l'objet vide tombant sur la tête d'Heaht pour attérir par terre. Tu espérais qu'il assimile ça à la chute de ta blague au gout douteux. Que contrarié, ou ce qui pouvait s'en approcher, par le choc, il n'ait pas remarque la vague grimace qui avait furtivement traversé ton visage.

Parce que tu n'étais pas quelqu'un de raisonnable. Parce que l'instant d'après, tu n'en montrais plus rien. Parce que ta hargne envers chaque autre personne n'était rien moins que l'expression d'une douleur, d'un malaise. Parce que c'était ainsi que tu fonctionnais. La peur devenait suffisance. La douleur devenait méchanceté. L'affection... devenait autre chose.


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Dim 22 Avr - 15:54

Tu crois te connaitre, être ce gars, complètement prévisible. Tu crois être devenu celui-là, qui n'est pas toi. Tu peux anticiper la moindre de ses actions. Tu es calculateur, manipulateur envers toi-même. C'est assez pitoyable, quand on y penses. Alors tu évites d'y penser. Mais cette capacité à prévoir les évènements, tu ne l'applique pas au monde qui t’entoure, te fout bien de ce qui peut arriver. Les imprévus te plaisent. Te servent à sortir de ton actuelle nonchalance. Alors oui, te voilà trempé jusqu'à l'os. Tu étais déjà assez blême, mais maintenant, tu es persuadé que tu auras un rhume dès demain. Tu regarde alors l'anglaise qui lâche la bouteille sur ta tête. Comme si un instant elle avait été perturbé que tu la regarde, ou d'autre chose. De toutes façons, tu t'en fout. Un peu plus un peu moins. Tu rigoles même. Parce que le geste est stupide. Parce qu'après, elle ose se moquer de ton humour.

    « Je préférerais n'avoir aucun don mais une bonne santé plutôt que des maux de têtes. »


Ce n'est que ton avis. Ton avis à toi, à qui ce don n'avait été qu'une tare à partir du moment où on t'avait fait comprendre qu'il fallait le dompter. Toi, tu aurais voulu être normal. Alors oui, si tu n'avais jamais eu cette chose, que tu rapproches plus d'une malédiction, tu n'aurais jamais eu ces complexes. Tout serait plus simple, ou du moins, différent. Sûrement mieux.

Tu lèves ta veste pour être le moins trempé possible, la lance par terre. Tu dénoues ta cravate, la laisse pendre autour de ton cou. Tu fixe toujours la demoiselle. Pas de manière méchante. Sans la dévisager, ça serait bien trop mal poli. T'as cette question, qui te trotte dans la tête. Qui reste sur tes lèvres qui s'entrouvrent. Que tu ravales. Tes bras retombent sur le matelas. Tu rassembles tes jambes pour t’asseoir en tailleur. T'as comme une boule qui roule d'un côté à l'autre de ta tête. Tu prendra pas de cachet. Pas dans cet état, pas devant quelqu'un. Alors tes doigts viennent se poser sur tes tempes. Comme une prière intérieure pour que tout aille mieux.

Pourtant. Pourtant tu pourrais partir, t'en aller. Et tout ce jeu serait fini. Mais tu n'en a pas le courage. Un frisson parcours ton échine. Une grimace marque ton visage alors que tu baisse la tête sur toi-même. C'est vraiment pas ton jour.
Un peu plus, un peu moins...

    « J'ai une question... »


Encore. Toujours. Tu ne peux pas t'empêcher de parler. De meubler ce silence mal à l'aise. De meubler ces vides dans votre obscurité blanche. Tu réfléchis à comment formuler tout ça. A comment ne pas être cru. Comment ne pas agir comme un con. Tout passe dans ta tête. Tu te dis que peut-être, le mieux c'est d'y aller sans détour.

    « Tu ne te sens jamais seule ? Je veux dire... J'ai l'impression que tu méprise tout le monde. Comment tu arrives à tenir ? »


Les dés son lancés. Tu ne reviendra pas en arrière. Mais d'un côté, tu as besoin de cette réponse, même accompagné d'une nouvelle chute. Même accompagné d'un nouveau coup de poing. Tu regardes de nouveau devant toi. Tes mains retombent sur tes genoux. Tu te demandes, comment elle fait pour être aussi imbuvable. Mais dans le fond, vos situations ne sont pas différente. Elle qui n'est capable que de mépris, et toi qui est incapable d'aimer, d'apprécier.
C'est très bête. Parce que tu aurais pu lui demander n'importe quoi d'autre. Comme par exemple pourquoi elle 'avait rejeté au bout d'une phrase et demie. Pourquoi elle ne se laissait pas approcher. Pourquoi elle avait ce côté peste qui l'empêchait d'être une fille entourée ? Puis tu te demandais, si ce n'était pas une simple protection. Comme une zone à ne pas dépasser. Ou si elle n'était pas comme ça pour ne pas avoir à culpabiliser d'être incapable d'être autrement, une fille bien. Puis tu secoues la tête. C'est stupide, de penser ça. Pourtant, dans le fond, ça s'applique pour toi.

Tes mots restent suspendu dans ce silence qui te gênes. Tu aurais du réfléchir, Heath.


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Dim 22 Avr - 16:52


Never trust me.
Le silence régnait à présent dans la pièce. On pouvait entendre le bruit des goute tombée dans le lavabo, le robinet n’ayant peut-être pas été assez serré. Le vent dehors faisait siffler le joint un peu trop vieux de la fenêtre la plus proche. En tendant suffisamment l’oreille on pouvait même percevoir le bruit des arbres, pas si loin que ça. Le bruissement des draps sous ton voisin qui remuait, mal à l'aise. Tout ceci, vous pouviez l'entendre. L'un comme l'autre. Dans ce silence. Cette absence de parole entre vous depuis qu'il avait risqué sa question.

Il n'avait même pas réagit quand tu l'avais arrosé du contenu de la bouteille, ni même quand elle avait rebondit sur sa caboche décidément bien vide selon toi. Tu n'arrivais pas à suivre le fonctionnement de cet imbécile. Il était peut-être simplement trop.... ordinaire pour que ca te touche, ca t'intéresse. Peu importait. Ca te contrariait de ne pas le voir réagir. De ne pas être surprise ou simplement capable de déclencher quelques chose de spontané. Parce que tu aimais bien ça. Pousser les autres à te surprendre, à se surprendre. C'était toujours une petite victoire. De leur faire dévoiler de sombre facette de leur personnalité. Après tout, on s'amusait comme on pouvait.

Mais cette question. Elle était trop sincère pou que tu arrives à t'en moquer. Enfin, pas de façon aussi spontanée que d'habitude.

Tu regardas un bref instant vers le brun assis à coté de toi avant d'étirer tes bras vers le plafond en le fixant. Finalement, ta voix brisant ce silence que tu avais laissé s'installer, lourdement.

" Me sentir seule... Oui, peut-être bien. Bien sûr que c'est dur mais... je ne suis pas toujours seule. Là, tu es avec moi, n'est-ce pas? "

L’ombre d’un sourire dans ta voix, qu’il ne peut voir puisque tu te redresses, tes cheveux glissant légèrement sur tes épaules, dissimulant un bref instant ton visage. Tu ramenas une jambe vers toi pour entourer ton genou avec tes bras, le regard perdu dans le vide devant toi.

" Etre détester, c'est toujours mieux que de ne pas être là. Mais des fois, c'est vrai que... j'aimerais bien avoir... quelqu'un. Au moins une personne avec qui je pourrais rire. "

Une goutte de plus s'écrasant dans le fond de l'évier. Un léger silence qui sembla être plus léger. Comme pour laisser tes mots être apprécier. Puis, tu tournas ton regard vers Heath. Tes yeux carmin observèrent ses réactions face à tes mots. Le bas de ton visage caché contre ton bras.

Et puis, petit à petit, le coin de tes lèvres se rehaussa. Dans une expression qui te ressemblait tellement, tellement plus que ces mots.

" C'est ce que tu as cru que j'allais dire hein? "

Et tu éclatas de rire, d'un rire moqueur bien que cristallin. Un rire qui restait disgracieux dans le fond même s'il ne l'était pas dans la forme. Un rire qui te collait un peu plus mal au crâne. Alors tu ne le fis pas trop duré.

" La solitude? Non mais pour qui est-ce que tu me prends. C'est parce qu'aucun d'entre vous ne mérite ma compagnie. "

Tu pouffas à nouveau en observant sa tête. C'était risible. Les gens comme lui, il était si facile à manipuler. Tu ne risquais jamais rien. Tu t'en persuadais. Toi qui te savais au dessus du lot. Toi qui te croyais supérieur à tous ses faibles.

" Je suis sure que tu as cru tout ce baratin. T'es vraiment naïf. "

Où commençait le mensonge? Où s'arrêtait la vérité?
Avec toi, c'était impossible de savoir. Mais le plus évident était ta meilleure arme. Un mauvais tour de plus. Une pirouette habile pour tourné ton public en ridicule. Alors que tu gardais ce masque moqueur devant le visage.

Auguste. Pierrot. Dansons, dansons encore un peu ensemble. Juste quelques pas dans le décor de cette infirmerie.
Jouons encore un peu cette pièce, jusqu'à ce que le rideau tombe, que le public quitte le chapiteau.

Parce que c'était ainsi.


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Dim 22 Avr - 22:45

Le temps que tu as gêlé. Le temps que tu as suspendu. Par des mots. Des paroles. Une simple interrogation. Tu as l'impression qu'il va se briser lorsque le premier d'entre vous osera ne serait-ce qu'un son. Une excuse ou une déclinaison.

Et elle est le bourreau.

Tu regardes toujours devant toi. Sa voix à ce quelque chose, qui t'intrigue mais que tu sembles connaître d'un endroit lointain, profond. Tu ne le sais pas, mais 'est parce qu'elle parle sûrement avec ta voix. Celle qui fait de toi un être seul, mis à l'écart. C'est peut-être parce que c'est cette voix là, que tu l'écoutes. Tu ne vacille pas. Tu ne te retiens pourtant pas de cligner des yeux. Car tu n'est pas absorbé dans son discours comme tu devrais l'être. Toute cette tirade te semble propre, vraie. Mais également trop lisse. La première de ses questions, purement rhétorique, à réussis à te réconforter dans cette idée. Tu n'est pas là. Pas pour elle. Et tu le sais mieux que quiconque. Parce qu'au fond, t'es qu'un être égoïste. Tu ne réalises certes pas. Mais tu n'es préoccupé que par ta personne. De plus, la simple idée qu'elle ne te rejette pas semble te poser problème. C'est elle, qui ne t'as même pas laisser le temps de t'introduire correctement. Qui t'as rejeter avant une officielle demande, un quelconque rapprochement. Vous en êtes restés là. Inconnus. Tu la fuyais presque comme la peste, au début. Tu la fuyais parce que ses remarques acerbes te donnaient la gerbe. Ses réflexions sur ta coiffure, ton cardigan ou même tes chaussures t'insupportaient. Te rendez fou. Et là, d'un coup, elle acceptait, appréciait ta présence. Ses mots sonnaient comme ton joli coeur. peut-être as au ton. Mais dans le fond. Et pourtant, tu buvais ses paroles. La laissait déblatterrer. Et au plus elle t'enfonçais cette idée dans la tête, au plus tu avais envie d'y croire. Comme tu avais envie de croire au ciel. Toi, tu es à l'opposé de son idée. Et c'est justement pour ça que tu veux bien croire ce qu'elle te dis. Ou du moins essayer. Te dire que peut-être cette fois, elle ne ment pas. Parce que toi tu crois qu'il vaut mieux être ignoré que détesté. Tu crois que l’indifférence est mieux que la haine. Toi tu ris. Avec toutes ces personnes qui ne te connaissent pas. Alors vos idées contraires sembles claires. Tu ne dis rien. Ne laisse rien paraître. Dans le fond, tu as peur de tomber encore dans un de ses pièges.

Pourtant. Pourtant. Tu finis par tourner ton visage vers elle. Ton visage toujours aussi pâle. Tu la fixe avec tes grands yeux verts. Incrédule. Dans le fond, tu es foutu. Tu es juste trop con pour t'en rendre compte. Tu ose passer ton bras derrière son dos. Sans la toucher, juste pour vous rapprocher. Au cas où si c'était vrai. Au cas où si tu y croyais. Au cas où si tu devais lui montrer que tu pouvais. Essayer. Essayer d'être là. Pour elle. Ou dans un but égoïste, pour toi. Pour t'ouvrir. Un petit peu.

Mais c'était sans compter sur son sourire. Tu comprends enfin, que tu aurais mieux fait de rester dans ton coin. Tu as comme un raté au coeur. Mal-être de ne pas avoir été parfait, de lui avoir laissé cette chance de te supplanté. Ses mots t'arrachent un peu. T'écorchent à peine. Juste de quoi t'en rendre compte. Tu hausses les épaules dans un mouvement las. Lâche un simple « Oui. » Comme si elle t'avait demandé si le plat du jour t'avais plu. Que c'était le cas mais qu'il ne sortait pas de l'ordinaire.
Les apparences comptent trop pour toi.

Tu la laisses rire. Se corriger. Se reprendre. Tu la laisses faire. Parce que dans le fond, tu as l'impression qu'elle te ressemble plus que ce que tu ne le voudrais. Alors tu ne la lâcheras pas. Peut-être que la traque s'inversera même. Qu'est ce que t'en sais. Tu n'es pas omniscient. Mais tu te force à afficher un masque blessé, affligé. Pas celui que tu devrais avoir. Un bien plus profond. Celui qui colle à ton image de gentil gars. Et quand elle te demande si tu as cru à son baratin tu lui répond d'un hochement de tête, les yeux presque tristes. Tu n'es qu'une apparence.

Mais votre manège n'est pas fini. Tu le sais. Alors le bras que tu avais derrière elle vient se serrer contre sa taille. Ta main se pose sur sa hanche. Ta voix se veut tremblantes. Douce. Entre le sarcasme et la plus profonde vérité, tu ne sais même pas ce qu'elle peut lui inspiré. Elle en décidera. Elle sera sûrement persuadé que t'es qu'un con. Un vrai.

    « Je suis sûr. Que c'est vrai. Même si tu nies. T'inquiètes pas, je serais là... Je te laisserais pas. »


Mielleux. Tu te demandes comment tu as pus devenir mielleux. %ais avant que l'effet se surprise ne se dissipe, tu attrape encore une de ses mèche de cheveux, la laisse couler ente tes doigts. Tu la regardes. Cherche son regard carmin. Plante tes yeux émeraude dans son regard. En te collant contre elle, tes vêtements humides ont du la trempée. Tu te retire. Surpris de toi-même.

    « Pardon... Je voulais pas te tremper ---... »


Phase en suspend. Arrêter. Si tu prononçait ce petit moi, tout change. Tout ne redeviens qu'un jeu. Un jeu où tu te fait étrangler à coup de cravate. Un jeu où elle peut te flanquer contre un mur d'un claquement de doigt. Alors tu retiens ce petit mot. Parce que tu veux la percer à jour, ne serait-ce qu'un peu. Tu ne prononce pas cette syllabe qui pourrait tout changer.

Moi.
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'Cause I'm broken when I'm open
Tu en riais encore. De sa tête déconfite. Il était comme tout les autres, tellement facile à berné, tellement trop plein d'espoir illusoires. C'était aussi idiot que risible pour toi. Ce petit jeu avait presque chassé ton mal de crâne, au du moins, il avait réussit à te le faire oublier pendant un temps. Et puis, tu te sentais étrangement légère. Sans trop t'en expliquer la raison. Mais pour le moment, tu t'en fichais.

Un vague bruissement de tissus dans ton dos attire détourne vaguement ton attention, avant qu'une main ne se glisse sur ta hanche. Tu as à peine le temps de comprendre que le contact humide des vêtements d'Heath imprègne les tiens. Ton visage presque contre lui, il ne doit pas voir l'expression de stupeur qui s'y est imprimé, tes yeux écarquiller. Qu'est-ce qu'il était entrain de se passer au juste? Une surenchère, que tu n'avais pas prévue. Impossible, tu pouvais presque tout prévoir. Ces idiots n'avaient pas la moindre chance de réellement te prendre de court... pas à ce point.

Il te ramena soudain à la réalité, avec une phrase, suintant de trop de bon sentiment pour toi. Un peu comme cette pate à tartiné au chamallow qui écœurait rien qu'à la voir, la sentir. Sans même la manger. Trop sucré, trop douçâtre. Cette phrase, ce lieu commun, il te laissait le même arrière gout. Tu détestes ça. Alors tu vas le repousser. Tu vas l'éloigner d'un geste brutal, parce que c'est tout ce que tu es sensé faire. Parce qu'il ose se permettre de te toucher malgré ton avertissement un peu plus tôt. Parce qu'il ose te fixer droit dans les yeux, comme si vous étiez proche ou quoique se soit d'autre. Tout simplement parce qu'il ose douter. Il ose ne pas suivre ton plan.

Mais avant que tu n'agisses, il se recule. Laissant la sensation désagréable de tes vêtements mouillé qui colle à ta peau. Rafraichit par un courant d'air. Ton poing tremble parce que tu le serres alors qu'il s'excuse... à moitié. Une phrase qu'il ne termine pas. Et ton regard se fait colérique. Il ose. Même s'il s'est déjà éloigné, tu le pousses un peu plus d'un geste brusque. Avec ta seule force. Celle ridicule qui se trouve dans tes bras. Celle qui t’empêche d’ouvrir un pot de cornichon. Celle qui ne te permet pas de porter des paquets trop lourds. Cette faiblesse physique qui se caractérise chez toi dans bien d’autres détails. Ta santé, ta force… ton caractère.

" Termine ta phrase. "

Un ordre. Tu veux qu'il l'a termine. Tu es presque sûre de savoir ce qu'il y a à la fin de cette phrase normalement. Tu en as le pressentiment. Et tu sais aussi que cette phrase ne doit pas rester inachevée. Tu refuse qu'elle le reste. Alors tu te lèves et tu lui fais face. En colère.

" Même si? Mais tu te prends pour qui? Ne m'implique pas dans ta stupidité congénitale. "

Il a osé. Les portes des armoires autour de vous vibrent légèrement. Tu as envie de le frapper. Aussi fort que tu en es capable. Pour lui sortir cette idée de la tête. Cette idée que tu as été sincère, durant un bref instant. Cette idée qui est déjà bien trop installée à ton gout. Tu veux le frapper, encore et encore, jusqu'à ce que cette idée quitte sa tête vide.

Mais avant. Cette phrase. Tout commencera par cette phrase. Cette phrase qu’il terminera même s’il doit y laisser toutes ses dents.

" Termine-la, maintenant. "

Tu lui ferras cracher la fin de sa phrase, même si tu dois en arriver à des extrémités qui te répugne. Parce qu'il a osé.

Il a osé te percer à jour pendant un bref et court instant.


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Lun 23 Avr - 17:25

Son ordre résonne dans tes oreilles. Pourtant tu ne dis plus rien. La fixe, le visage impassible. Tu te refuses simplement de lui dire ce simple mot. Ces trois lettres. De peur de tout gâcher. De peur de retourner à votre point de départ.
Tu commences à frisonner. L'eau te gèle la peau. Tes mains cherchent refuge dans les poches de ton baggy noir. Tes doigts se contractent autour de tes cuisses pendant qu'elle s'excite toute seule. Auun mot ne franchi le seuil de tes lèvres, pas même lorsqu'elle t'insulte. Pas même lorsqu'elle renouvelle son ordre. Faible que tu es, tu te risques à mordre ta lèvre supérieur. Comme en signe de honte. De doute. Tu pinces de nouveau ta peau à travers ton jean. Une dernière inspiration. Tu la regarde face à toi, prêt à recevoir n'importe quel coup.

    « Vas y. Frappe moi. »


Tu finis par sortir tes mains de tes poches, écartes légèrement les bras, comme prêt à subir ta sentence. Mais tu ne finiras pas cette phrase, morte quand elle t'en a donné l'ordre. Tu répètes une nouvelle fois ta phrase. « Frappe moi. » Tu baisse légèrement la tête, continuant de maintenir son regard. Tu tremble encore de froid. Ta respiration est trop calme pour ne rien caché. Dans le fond, tu as peur. Mais tu es prêt. Prêt à encaisser les coups. Prêt à prendre le risque. Parce que dans le fond, elle ne te mettra pas aussi mal que ce qu'elle en est capable si elle a un minimum de jugeote. Parce que tu es ici sur ton territoire, à Virtus Insania. Le directeur préférera toujours coire ton histoire. Surtout qu'elle t'auras frappé alors que tu te seras contenté de ne pas finir une phrase. Parce que tu sais qu'elle sera en tord dans cette histoire. Tu n'insultes pas. Tu ne frappes pas. Pas habituellement. Pas sans y être amené.

Et puis. Si elle te frappe. Si elle essaye quoi que ce soit contre toi te suffira à te persuader que tu as vu juste. Que sa comédie n'en était pas une. Déjà que sa réaction excessive suffit à te faire tilter. Une inspiration. Tu descends de ton lit. La regarde sans baisser la tête. Parce que u n'as pas à jouer de ta taille. Tu as juste assez de recul avec elle. Tu tendrais le bras que tu l'effleurerais. Un pas. Puis deux. Tu n'es plus très loin d'elle. Dans le fond, tu voudrais la serrer dans tes bras jusqu'à ce que sa coquille de méchanceté, de haine et de mépris explose. La serrer tellement fort qu'elle devrait lutter pour respirer. Pourtant tu restes planter là. Parce que même si tu n'as pas vraiment conscience d'avoir une réelle carapace, faite d'un grand nombre de couche, tu sais très bien que tu n'es pas toi. Tu sais très bien que tu mettrais la gueule en sang au premier qui essayerait de te serrer jusqu'à ce que tu avoues.

    « Frappe moi. Mais je ne terminerais pas ma phrase. »


Il te suffit de partir. De la laissé te mettre à terre. Il te suffis d'achever toute cette pièce que vous jouez sans public. Il te suffit de tourner les talons pour que tout soit arrêter. Seulement tu commences à perdre ton calme. Tu serres les dents. La bouteille roule sur le sol. Tu devine que c'est ou elle ou toi. A priori plutôt toi. Tu t'essaie à ce don dans un geste de ton avant bras, ouvrant la paume de ta main au point d'arrêt. Comme pour faire venir ta veste qui se relève et arrive légèrement trop bas. Que tu rattrapes de ta seconde main.
Tu renfiles ton vêtement. Tu t’apprête à partir. Un de tes pieds se tourne vers la seule issus. Pourtant tu restes ici.

Figé sur place. Dans ce temps en suspension. Tu as besoin de savoir.
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Lun 23 Avr - 20:18


You'll never understand
Pourquoi ? Comment les choses avaient pu tourner à ce point en ta défaveur ?

En y repensant, tu avais dominé la situation tout du long. Tu avais rapidement planté le décor, poser des limites, lâcher quelques remarques qui te ressemblaient tant. Tu avais été odieuse, tu avais été vaniteuse. Même lorsqu’il était inconscient, tu n’avais rien fais qui ne soit pas dans ton intérêt d’une quelconque façon. Tu étais la raison des tremblements et des frissons qui lui remontaient l’échine. Tu étais celle qui avait trempé ses vêtements. Tu étais celle qui t’était amusé à jouer de la corde sensible pour mieux le ridiculiser. Et ca avait été le début de ta chute.

Et maintenant, il se tenait droit devant toi. Il t’invitait à le frapper. Ton poing se serrait. Mais ne bougeait pas. Tu ne répondais pas à une sommation. Comme un echo, sa voix s'éleva à nouveau. Encore cet ordre. Ton poing restant serré à coté de toi. Tu enrages. Il t’énerve. Encore plus. Bien plus qu'avant.

Un pas. Deux pas. Il se rapproche. Ton corps entame un vague mouvement de recul que ta raison stoppe. Tu n'as pas perdu. Tu n'es pas celle qui doit reculer. Mais cette fois, tu ne le laisserais pas te toucher. Tu le défis presque du regard d'oser. Tu lui fais comprendre de tes yeux carmin qu'il regrettera son geste s'il ose. Une promesse muette. Une promesse que tu tiendras.

Il te provoque. Et pourtant, cette dernière phrase désamorce tout. Frapper ne changera rien. Parfait. Tu le savais en fait. Depuis toujours. Tu n'impressionnes personnes avec tes poings. Tu n'as pas ce luxe de compter sur quelque chose d'aussi barbare. Durant un bref instant, tu regardes ta main, qui se détend douloureusement tant tu l'as crispé.

" Tu... "

Tu baisses légèrement la tête, quelques mèches éparses voilant le haut de ton visage. Un léger rire moqueur. Pour lui. Contre toi. Pourquoi est-ce que tu t'étais emporté ainsi? C'était lui l'idiot de cette pièce. L'auguste qui trébuche et qui tombe. Dans ce mouvement amorcé et avorté, ce faux départ qu'il a suspendu. Dans une attente. Peut-être dans un espoir. Quelle folie.

" Tu n'en vaux même pas la peine. "

Tes mots sont calmes, prononcer dans un souffle, vide.
Tu ne lui donneras pas ce qu'il veut. Ce sentiment d'avoir frapper juste. D'avoir percer un mystère. Cette impression d'avoir gagné quelque chose. Le prix obscur d'une loterie à l'aveuglette. Tu as mal à la tête. Tu n'as pas envie d'aller plus loin. Tu ne veux pas savoir où tout ça risque de vous mener. Alors, tu mens.

" Ce mal de crâne... Quelle plaie. "

Une excuse.
Tu avances doucement vers la porte, mesurant chacun de tes pas, passant à coté de lui sans lui adresser un regard, ignorant le tissus de ta chemise qui collait à ta peau malgré la sensation désagréable de froid que ca entrainait. Tu lui tournais le dos.

" Dans le fond. Crois ce que tu veux, don juan. "

Tu avais presque atteint la porte. Mais ce n'était pas assez. Il en fallait plus. Il fallait qu'il regrette. Il fallait qu'il n'ait plus jamais l'idée de recommencer. Plus jamais.
D'un mouvement fluide, tu fais un quart de tour pour regarder vers lui, avec ce vague rictus cruel.

" Parce que dans le fond, tu n'es rien. "

Cette fin de phrase. Tu avais fais attention de prononcer chaque mot. Chaque syllabe tranchante. Pour tenter de briser. Pour casser cette idée. Cette certitude qu'il avait.
Tu ne voulais pas qu'il oublie. Qu'il se souvienne que la seule chose que tu lui accordais, c'était de regarder ton dos s'éloigner. Que plus jamais il n'ose te toucher.

Tu détestais cette chaleur humaine qu'il avait laissée sur tes vêtements humides.


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Mar 24 Avr - 15:56

Au plus elle parlait, au plus tu avais l'impression que ce que tu sous-entendais était vrai. Que sa défense s'écaillait de plus en plus. Tu en avais, dans le fond, la certitude.
Mais le problème, dans cetet histoire, c'est que même si tu as l'air complètement superficiel, même si tu as ton masque, tu restes humain. Et quoi qu'il en soit, tu n'y changeras rien. Alors le dernier mot se brise contre ton visage. Tu ravales quelques secondes ce qui te reste de ton image. Le visage à nu. Les lèvres entrouvertes. Ne t'inquiète pas, tu auras oublié ans quelques secondes. Tu auras oublié. Les gens ne marquent pas ta vie. Ils ne font que croiser ton chemin. Tu ne laisses personne empiété sur ton émotif. Sur on réel, sur ton histoire. Tu ne laisses personne avoir une influence sur toi. Même pas ta mère.

Tu hésites à lui dire. Lui dire que tu approuves cette remarque acerbe. A lui dire que toi aussi, tu trouves que tu n'as aucune importance significative. Mais à quoi bon te dévoiler, si ce n'est pour être détruit, brûlé à petits feux par ces mots endiablés.
Tu t'avances vers elle, sans te presser. Rattrape sa manche. Comme pour ne pas la laisser partir. Comme pour la laisser entrer dans ta vie. Pas de manière significative. Tu la serres, d'un coup. Contre ton corps. L'empêchant peut-être de respirer. Tu sens sa tête contre ta poitrine. Tes yeux sont humides. Elle ne le verra pas. Elle n'en saura rien. Ta voix ne laisse rien paraître, de toutes façons.

    « Juste une fois, baisse ta garde. Je ne dirais plus rien comme ça. Je ne ferais plus jamais le con omme ça avec oi. ais respire à grand poumon. Sois oi-même. Juste quelques secondes. »


Ces mots. Il faudrait que quelqu'un ose te les prononcés, il faudrait que tu arrives, à souffler. Qu'on te prouve que tu peux exister. Tu ne t'en rends pas compte, mais elle te donne une espèce de reflet déformé de toi-même. Tu n'es plus qu'un médium onirique dans a propre réflexion.
Tes mains relâchent un peu ses épaules pour se placer au milieu de son dos. Tu ne desserras pas l'étreinte. Pas maintenant. Ta voix flanche. Une seconde. Parce que tu es un idiot. Parce que tu poses cette question. Qui n'a rien à faire dans votre histoire. Qui n'est qu'un retour à la case départ.

    « Sors avec moi. »


Mots innocents de la part d'un enfant. Mais tu as grandi. Tu l'as peut-être même trop ébranlée dans cette salle obscure pour qu'elle y réponde. Pour que tu n'aies, ne serait-ce qu'une petite chance. Ce n'est pas du culot. Ce n'est pas non plus de la sincérité. C'est juste ta manière à toi d'essayer de te faire pardonner. De lui faire comprendre que tu ne voulais pas la tourmenté. Tu voulais juste savoir, comprendre. Tu voulais qu'elle t'apprenne, son point de vue, sa manière de penser. Tu voulais savoir, pourquoi vous étiez si seuls. Elle ouvertement, toi caché derrière des faux-semblant. Tu voulais savoir, pourquoi elle t'intriguait. Pourquoi elle t'avait remis sur e lit alors qu'elle aurait pu simplement partir. Pourquoi vous en étiez arrivés là.

Ton emprise se desserre. Un doigt passe sous tes yeux avant qu'elle n'aie le temps d'observer on visage. Tout va bien. Tout va très bien. Pourquoi en serait-il autrement ? Tu laisses quelques secondes. ravalant ta salive. Tu veux entendre ce qu'elle a à dire. Lâche. Faible. Moins que rien. Tu as peur. Alors une dernière inspiration avant de la doubler, de partir. Pas bien loin. Tu cours juste dans le couloir. Tu vas dans un ne sais-où. Ne regarde pas où tu vas. Tu as juste besoin d'être un peu seul avec tes livres. Quelques temps. Pour savoir pourquoi tu te sens si gêné, si étrange.
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Mar 24 Avr - 17:05


Never hold me again
Tu l'avais vu. La décomposition de son expression, subtile mais présente. Ses yeux animés d'un sourire placide creux s'étaient vidés. "Rien". Ton arme ultime. Tu effaçais les gens. Tu les rayais du paysge. De ton paysage. Avec un mot. Parce que chez toi, l'ignorance était une chose pire que la haine. Parce qu'être ignoré, c'est arrêté d'exister. Personne ne remarque votre absence. Vivant ou mort, le monde continuerai de la même façon. Voilà ce qu'est l'ignorance. C'est un principe aussi universelle que les nombres. Tout le monde, même s'ils refusent de l'admettre, vraigne d'être ignorer. De disparaitre sans personne pour le voir.

Frapper fort. Encore plus fort. Pour l'éloigner. Tu détournes à nouveau ton regard pour le diriger devant toi. Tu le laisses dans ton dos, silencieux, brisé par tes mots. Brisé, tu l'espères. Parce que c'est bien plus rassurant ainsi. Tu restes forte et intouchable.

Mais lorsque tu t'apprêtes à reprendre ton chemin, ta fuite vers cette porte salutaire, l'issue de cette situation qui t'enlise, il te rattrape. Même pas directement, comme dans un geste pudique insensé. Le bout de ses doigts crispés sur ta manche. Il te retient. Tu te retournes, pour lui crier dessus, pour le frapper, pour le faire lacher. Pour mieux fuir. Mais ta voix se meurt avant de passer tes lèvres alors que ses bras t'emprisonnent. Bloquée contre lui, ton front contre le tissus frais de son haut.

Et cette chaleur à nouveau. Tu n'aimes pas cette chaleur. Cette chaleur humaine. Tu n'en as pas l'habitude. Elle t'étouffe. Tes mains se crispent sur le tissus, tu essayes de le repousser alors que sa voix s'élève. Tu n'écoutes même pas ce qu'il dit. Même si tu l'entends, tu veux juste te défaire. Qu'il se taise, parce que tu ne veux pas entendre ces mots. Pas de sa bouche à lui. De la bouche de personne. Personne ici. Il n'a pas le droit de te tenter, d'essayer de te faire baisser les armes. Pas un jour comme aujourd'hui. Un de ceux qui commence mal, qui te donne envie d'ailleurs, d'autre chose. Ceux qui te donne envie d'être quelqu'un d'autre.

Et puis soudain...

" Sors avec moi. "

Le silence. L'inertie. Le vide.
Retour à la case départ. Comme une histoire qui se rembobine pour recommencer différement. Ces trois mots qu'il n'avait jamais eu l'occasion de prononcer avant. Ces trois mots que tu pensais avoir définitivement tuer dans son esprit. Alors pourquoi maintenant?
Tu venais de gomer son exitence à tes yeux, en un mot. Lui, avec trois mots avait réussit à remonter le temps. Comme un coup d'éponge sur une ardoise. Parce que tu ne peux pas nier qu'il est là. Tu ne peux pas faire comme si ces bras qui te bloquaient, n'existaient pas. Tu ne peux pas ignorer les battements sourd au creux de cette poitrine trop proche. Tu aurais beau fermer les yeux à t'en rompre les paupières, tu n'arriverais pas à l'ignorer.

Doucement, tu récupères ta mobilité. Tu te dégages, recule d'un pas. Sur tes bras reste encore la pression de l'entrave, ce rappel sourd de la loi des genres. Toi, faible femme, incapable de te défaire de l'emprise d'un homme. Ce rapport de force qui te rend malade. Ce rapport de force qui te rappelle que tes provocations ne sont pas toujours dénues de risque. Et pourtant, tu aurais préféré qu'il te frappe. Parce que tu en avais pris l'habitude. De la haine.

Ton regard ne s'était pas levé un seul instant vers le brun. Tes lèvres se s'était pas disjointe, pas même pour laisser passer un souffle, un rictus. Rien.
Tu restais là. Immobile. Silencieuse. Rien

Il finit par s'enfuir, quitter la pièce dans un courant d'air qui agita un bref instant tes cheveux. Toi qui n'avait pas bougé. Qu'est-ce qu'il aurait mieux vallut répondre? "Oui". "Non". "Dans tes rêves pauvre cruche". "La bonne blague". Tu ne savais pas. Pourquoi? Toi, tu connaissais toute les réponses. Tu étais une personne intelligente qui se vantait, rarement à tord, de savoir énormement de chose.

Lentement, tu fis un pas. Puis un autre avant de finir par rejoindre le lit que tu avais quitté. Que vous aviez quitté. Tu avais mal à la tête. Tu en avais assez de réfléchir à tout ça. Assise à la tête du lit, tu finis par enfouir ton visage entre tes bras, tes genoux ramener vers toi.

Tu étais seule dans la pièce maintenant. Et jamais tu n'avais eu aussi froid.


Even just the sight of you gets on my nerves,
Is it because I'm just like you?
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