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 Je me barre de l'autre côté de la terre

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Heath J. Andersen
Heath J. Andersen
Placidus


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Jeu 16 Aoû - 20:57


Have a Nice Day



Passer le couvre feu autorisé, s'en aller en volant les dons des autres. Tu as tellement l'habitude. Mais tu ne connais pas la France. Tu ne connais pas ce pays dans lequel une partie de ta famille vie. Tu as toujours voulu visité, pour une raison ou une autre. Mais tu n'en as jamais trouvé le courage. Trop peur. Peur de croisé quelqu'un que tu serais incapable de reconnaître. Peur d'être nostalgique. Alors tu n'avais jamais franchi cette frontière, simple, invisible, tracée sur des cartes , symbolisée par des douanes vides. Tu avais simplement supposé qu'en étant dans ce pays, tu ne pouvais pas rester enfermé. Un passe partout, un passe droit. Tu t'étais échappé, rendu loin, vagabonder dans les rues pour y trouver ton compte.

Et te voilà dans ce bar, aux allures un peu glauques, un peu bouiboui. Pourtant les gens y sont chaleureux et te sourirent. Les lumières oranges donne un côté de famille. Et puis tu consommes un peu trop de demi-pêche. Tu bois un peu trop, te perds dans les divers tableaux accrochés au mur. Tu rigole avec tous ces gens que tu ne connais pas. Ils t'appellent l'étranger, mais tu parles tellement bien français, si ce n'est pour ton accent, que tu n'as pas de mal à te faire comprendre. Surtout l'alcool, en fait. L'alcool créer des liens, c'est bien connu.

Les heures passes. Le bar se vide. Vous n'êtes plus qu'une dizaine que tu joues à la belotte. Tu perds, évidement. Rien de grave. Ils m'offrent à boire. Moi l'étranger. Moi le jeune. Moi l'autre. Eux ils ont des noms que je ne retiens pas. Tout est flou. Quand une bande de jeune débarque. Ils commencent à faire n'importe uoi, à sortir des billets pour que le barman les amènent dans une autre pièce. Alors je plante mes nouveaux amis pour demander « Y a quoi-là bas ? ». Il te répond pour dix euros. Quand tu passes dans une autre salle. Beaucoup plus boite. Et te voilà, avec cette dose de musique trop forte qui t'avais manqué. Juste de quoi partir beaucoup plus loin. Juste de quoi planer.
Les bouteilles se vident dans ton estomac.

***

En face du miroir, attaqué par les marqueurs et les rouges à lèvres, les traces de mains et de reste. Tu te passe de l'eau sur le visage. Commence à te parler à toi même. Comme quoi tout va bien. Que tu est déchiré, complètement à l'envers. Mais qu'importe ? Ton monologue s'éternise. Ton monologue te surprend. Toi qui est toujours clean. Juste un peu chaud des joues. Tu n'es plus toi. Il n'y a que quelque chose qui te rappelle qui tu es. Ce que tu es. Une claque dans la gueule, comme un sale coup de réalité après l'illusion.

Quelqu'un qui regarde dans le miroir. Quelqu'un qui te fixe. Que tu reconnais.
Yugito.
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Yugito Frazen
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Jeu 16 Aoû - 21:31



    Déjà, partir à Onzain – drôle de nom, n'empêche – en journée, c'était pas une super bonne idée. Traîner avec des jeunes du coins et papoter avec eux jusqu'à pas d'heures, c'était pas une bonne idée non plus. Raté l'heure du couvre feu, c'était une très, très mauvaise idée. Et finir dans une boîte qui n'avait pas l'air super classe, c'était une très mauvaise idée aussi. Dans tous les cas, tu ne savais, ni comment rentrer à Clever Cross, ni comment rentrer dans Clever Cross.

    Virtus Insania, ne posait pas trop de problème, maintenant, tu connaissais quelques passages – comme tout le monde – mais Clever Cross te posait un très gros, voire énorme, problème. Comment rentrer, tu n'en avais aucune idée. Et ça te faisait vraiment chier. Passer une nuit dans les bois avec Raven, puis une autre nuit à gambader dans l'école sans trouver le sommeil – et rencontrer Lyria aussi – puis ce soir, coincé dans une boîte de nuit jusqu'à ce que tu puisses rentrer à Clever. Tout ça te prenait la tête... un peu comme la musique un peu trop forte.

    Tu quittes le groupe de jeunes qui t'a embarqué là-dedans – les fourbes – et tu te retrouves dans les toilettes. La musique est beaucoup moins forte, beaucoup moins boum boum et tu soupires de soulagement. Tu aimes bien les fêtes, l'alcool et tout le reste, mais trop de musique tue la musique, trop d'alcool tue l'alcool, et surtout... pas de console te tue tout court. Tu soupires une énième fois et tu entres dans une cabine, t'appuies contre la porte que tu viens de fermer. Qu'importe qu'elle soit crade, tu t'en fous – après tout, t'as bien dormi dehors.

    Tu allais fermer les yeux et soupirer une énième fois quand la porte s'ouvre pour se refermer. Un mec, qui parle tout seul. La voix te dit quelque chose, mais tu ne la reconnais pas, pas sur le coup. Puis tu te redresses d'un coup, tu vois presque l'ampoule s'allumer au-dessus de ta tête : Heath.

    Tu sors de la cabine. Il ne semble pas faire attention à toi. Il est partit dans un monologue que tu ne comprends pas... Tu ne l'as jamais vu comme ça, jamais. Tu serres légèrement les poings, puis plus fort. C'est une habitude ces temps-ci ? Toutes les personnes que tu aimes vont mal et tu ne peux rien faire ? Tu te sens totalement inutile, vraiment. Tu le fixes, et il semble le remarquer. Voilà qu'il te regarde, un miroir entre vos yeux.

    « Salut... »

    Une phrase totalement banale. Parce que tu ne sais pas par quoi commencer, tu ne sais pas quoi dire. Tu ne sais plus, en fait. Tu pourrais lui demander pourquoi il est ici, pourquoi il est dans cet état, mais tu n'es pas sûr qu'il te réponde, qu'il ne change pas de sujet comme il a l'habitude de le faire. Tu baisses les yeux le premier, tu ne tiens pas, tu ne tiens plus, tu ne sais pas pourquoi ce malaise s'est installé, tu voudrais que ça se brise, que tout s'arrête... mais ça ne sera pas le cas, pas maintenant, pas tout de suite.

    Tu es inutile, comme toujours, et bizarrement, tu te sens plus seul que jamais.



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Heath J. Andersen
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Ven 17 Aoû - 11:25


we are calling for you



Ce n'est qu'un regard un peu trop maintenu avant qu'il ne baisse les yeux. Toi tu ne comprends pas. Parce que l'alcool t'as démonté. Qu'est ce que tu fais ici ? Qu'est ce que tu fais dans cet état ? Ca te dépasse. Et secrètement, tu espère retrouver le bâtiment que tu as fuis. Mieux, tu espères remonter le temps à ce moment où tu as fait un choix. Un choix involontaire, spontané, sans savoir que c'en était un. La première fois que tu as vraiment agi en perdant des choses. Des choses précieuses. Une amitié. la première à laquelle tu pensais pouvoir te donner depuis ton départ. Depuis tes quinze ans. La première à laquelle tu voulais bien essayer de croire sans oser te l'avouer.

Un mot bien plus qu'une phrase. Qui te brise encore plus que de l'voir reconnu. Parce que ça signifie que ce n'est pas ton esprit qui te joues un tour. Parce que ça signifie qu'il a conscience de ce côté pitoyable qui s'affiche actuellement dans ton corps. Les tremblements de ton bras appuyé sur le rebord des lavabos. Tes clignements de paupières un peu trop fréquent. Ton regard insistant. Ton teint livide. Un autre toi. Quelqu’un de nu et sans défense. Celui qui n'a plus sa carapace mais qui n'est pas vraiment lui pour autant.,Pauvre imbécile. Tu n'arrive même pas à lui répondre. Tu arrive à peine à entrouvrir ta bouche. Tu tremble. TU le sais. Mais aucune de tes cordes vocales n'osent vibrer.

***

Tout ces shooters étaient de trop. Toutes ces bouteilles passées, tu auraient du les laissées filées plutôt que d'y goûter. Tu revois encore la lumière colorée vacillante sur ton visage dans cette obscurité. Ces gens avec leurs tubes fluorescent dans les cheveux, autour des poignets. Tu étais seul, paumé. A faire comme eux, à les imiter. Tu ne sais faire que ça, imiter. Pas vrai ?

Tu empestais déjà la vodka il y a une heure. Là, ça doit être pire. Tu t'étais laissé entraîné par une force que tu ne connaissais pas. Persuadé que personne ici ne pourraient te juger. Personne ici ne te reverrait. Tu avais pesé bon d'être un autre toi. UN eu mois faux, un peu moins naturel aussi. Mais il avait fallu que tu le croise.
La chance n'est pas ton amie ce soir.

***

Ton coude fléchit une seconde. Perte d'équilibre t parvient tout de même à rester sur tes deux pieds. Ravaler a salive, ta fierté, et ce qui reste de l'image que tu as toujours donné. « Hey... » soupires tu. Hey. Et depuis lus d'un mois c'est la même chose. Le contexte n'y est pour rien. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi. A toi qui le fuit. Toi qui évite trop de contact Toi qui évite votre chambre. Toi qui te retrouve seul, fermé de tout. Toi qui te ferme de lui. Qui ne lui adresse que des politesses, des banalités. Alors que sur ce but de papier, tu lui avait promis que tu lui expliquerait.

    « Je suis pitoyable, n'est-ce pas ? ».


Tu ne demandes pas vraiment de réponse. Cherche son regard dans le miroir. Tu as au moins la décence de dire la vérité. Pour une fois. Toi mythomane. Toi avec ta vie faite d'illusions. Tu as au moins la volonté de ne pas fuir. Malgré que on corps te pousse à bout. T'hurle de tomber à genoux. T'hurle de partir.

    « Qu'est-ce qui t'amènes ici ? ».


Et pour la première fois, tu te tourne. Même s'il a toujours les yeux à terre. Même s'il ne te verra pas. Tu t'adosse au plan d'eau, pour ne pas tomber. Serre tes doigts contre les carreaux froids. Comme pour rester dans le réel alors que tout tremble dans tes pensées.

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Ven 17 Aoû - 12:17



    Tes dents grincent, tes poings ce serrent. Les yeux baissés, pris d'une colère que tu ne te connais pas, tu en as marre, tu as envie de tout envoyer balader, de tout faire partir d'un geste de la main. Tu aimerais tellement, mais tu restes là, silencieux. Tu tentes de dire quelque chose d'autre, mais ta bouche reste définitivement fermé, tes poings restent définitivement serrés et tes yeux restent définitivement baissés. Tu as honte de toi, en cet instant. Et tu te demandes ce que lui pense, tu te demandes comment il en est arrivé là, comment il est arrivé ici, dans cette boîte de nuit bizarre et dans cet état. Tu vas pour ouvrir la bouche, mais il te coupe la parole avant même que tu n'es pu dire un mot.

    « Je suis pitoyable, n'est-ce pas ? »

    Vous l'êtes tous les deux, à un point que tu ne vois même pas tellement il est loin. Tu lui jettes un regard, furtif, court, tu n'es même pas sûr qu'il l'est vu. Ce n'est pas ton genre de baisser les yeux, de baisser la tête et d'attendre. Ce n'est pas toi, tout ça. Rester silencieux, ne pas agir. Ce n'est pas toi.

    « Qu'est-ce qui t'amènes ici ? »

    Tu relèves la tête, le regardes. Il s'appuie contre le lavabo, pour ne pas tomber. Tu es même sûr qu'il voit flou, que sa tête tourne.

    « Je pourrais te poser la même question. »

    Ton ton est froid, et tu te mords la langue. Tu ne veux pas te disputer avec lui, pas là, pas maintenant, jamais. Tu te reprends bien vite. Avant qu'il n'ai eu le temps de dire quoique ce soit, avant que l'information monte à son cerveau bien embrumé par l'alcool – et peut être d'autres toxines, vu son état.

    « J'ai fais ami ami avec des mecs du coin, ils m'ont embarqués dans leur délire, j'peux pas rentrer à Clever parce que j'ai le sens de l'orientation d'une merde tant que tu ne me donnes pas une carte et une boussole... et encore. Puis maintenant que j'suis dehors, je profite un peu. Ils sont sympas, les gens d'ici... bizarres, très fêtards, mais sympa. J'ai un peu bu, mais bon, sans plus, c'est pas mon délire, l'alcool. Et toi ? Tu fais quoi ici, bourreau des cœurs ? »

    Tu humidifies tes lèvres, déglutis avant de t'approcher de lui, tu t'appuies à côté, ton bras droit touche son bras gauche. Et tu attends. Peut être te parlera-t-il, peut être pas. Peut être que ça s'arrangera, peut être que ça s'aggravera. Dans tous les cas... t'as envie de lui faire un câlin, parce que ça te manque, les câlins pas vraiment câlin avec Heath...



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Ven 17 Aoû - 21:08


Change my Pitch Up



Tu voulais répondre à sa question quand il se lance dans un monologue qui lui ressemble. Peu précis. Avec des remarques idiotes. Pourtant ça ne te fais pas rire, ça ne t'arrache même pas un sourire. Ca ne t'évoque rien d'autre qu'un flux de paroles inutile.

Mais tu remarques, ces derniers mots, lancés sûrement évasivement, sans s'en rendre compte. Tu ne peux t’empêcher de les relevés. malgré l'alcool dans tes veines. Malgré le besoin que tu as de rester calmes. es jointures de tes phalanges en deviennent blanche à trop tenir le décor.

    « Bourreau des coeurs ? ».


Et il est vrai. Tu ne sais pas de quoi il veut parler. Tu ne sais pas ce qui se passe dans sa tête. A vrai dire, tu ne sais déjà pas ce qui se passe dans la tienne. Mais tu ne lui laisse pas le temps de répondre. A vrai dire, tu ne te tiens à pas à te disputer. Pas ici. Pas comme ça. Pas avec lui. Pas pour ça. Alors tu reprends vite la parole. C'est mieux comme ça.

    « Je faisais du tourisme dans un pays dont j'ai la double-nationalité mais où je n'ai jamais mis les pieds quand on m'a invité à boire une bière, puis deux. Et après, je jouais à la belote. ».


Ta tête tourne. De plus en plus. Et tes mots semblent comme une fausse excuses. Biens qu'ils ne soient que sincère vérité. Se pourraient-il que tu sois en train de changer, Andersen ? Se pourrait-il que, bourré, retourné, tu te décides à dire des vérités ?

    « Une chose en entraînant une autre, j'a basculé du côté sombre de cet endroit pour atterrir dans le nightclub. Et bizarrement, je n'ai jamais trouvé la vodka aussi bonne. ».


Tu prends appuis sur tes bras pour te soulever, t'assoir sur les carreaux blancs, crasseux et dégueulasses des éviers. Ouvre ton gilet et cherche dans ta poche intérieur. Mauvais geste. Tu te rends compte que t'es con. De chercher une cigarette, toi qui ne fume pas. Toi qui, à l'occasion, inhale une bouffée de fumée. Jamais rien de plus. Rarement autre chose. Mais tu as toujours aimé ce geste. Toujours ranger les divers paquets que tu avais, pour dépanner, pour dragueur, à cet endroit. Et bizarrement, tu en aurait bien allumée une là. Ici, maintenant.
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Yugito Frazen
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Ven 17 Aoû - 22:40



    Ce n'est pas normal. Tout ceci est irréaliste, sans aucun rapport avec la réalité. Rien n'est vrai. Cette conversation ne peut pas avoir lieu. Ce n'est pas toi, ce n'est pas lui. Ce n'est tout simplement pas vous. Vous, votre relation. Vous êtes des potes, des potes qui jouent à la console en bouffant de la malbouffe. Des potes qui rient sur les filles. Tu le taquines, souvent, presque tout le temps. Ça... ça c'est vous. Mais cette conversation, ce n'est pas vous. Ce surnom que tu lui as donné sans même y penser, ce n'est pas toi, ce n'est pas lui. Cette façon qu'il a de te raconter les détails de sa soirée, ce n'est pas lui, il n'est pas comme d'habitude, l'alcool doit l'aider, sûrement. Quoique dans ces cas là, ce n'est plus vraiment de l'aide.

    Il s'assoit sur ce lavabo crade, et toi, tu es toujours adossé dessus. Il te surplombe, tu lui jettes un regard. Tu as envie d'éclater, de lui dire que tu ne comprends plus rien, tu as envie de péter un câble comme tu ne l'as jamais fais. Ce n'est pas toi, ça non plus. Tu t'énerves trop souvent, trop rapidement, ce n'est pas toi. Tout ça... c'est pas toi, et ça te fait peur.

    Le silence, la musique en fond, les gens qui crient. Tu serres les dents. Tu veux ouvrir la bouche, mais tu n'y arrives pas, tu n'y arrives plus. Tu te mords la lèvre, regardes tes pieds... que faire, que dire ? Des questions t'assaillissent, bouleversent plus qu'elles ne le devraient ton esprit. Puis elle sort de tes lèvres, cette phrase interdite, celle que tu t'es toujours interdit de dire, mais que tu sors beaucoup trop facilement maintenant... parce que c'est tout simplement la vérité.

    « Heath... J'comprends plus rien à ce qui se passe... »

    C'est pas nous tout ça... T'as envie de lui dire, mais tu ne lui dis rien. Ta bouche reste close, définitivement close. Tu secoues la tête, tu étouffes, ici, tu as envie de sortir de ces chiottes pourris, tu as envie de sortir de cette boîte pas super bien fréquentée. Tu veux dormir, t'allonger quelque part, n'importe où. Sur un banc, sur des escaliers, à même le sol s'il le faut. Mais tu veux respirer autre chose que l'oxygène pollué et tu veux t'allonger.

    Tu soupires, légèrement, mais tu sais qu'il peut l'entendre s'il le souhaite. Tu te redresses, passes une main lasse dans tes cheveux blond, tu les emmêles un peu plus qu'ils ne le sont déjà. L'idée de repartir dans la boîte te traverse l'esprit. Juste pour danser, pour boire et oublier, draguer, aussi, peut être. Tu jettes un regard à Heath, encore.

    Tu voudrais lui demander s'il est en état de marcher, s'il a besoin de toi, de ton aide, mais tu ne diras rien, tu attends... encore, toujours.



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Heath J. Andersen
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Sam 18 Aoû - 13:36


at the begining



Parce que tu crois que moi je comprend ? Parce que tu crois que moi je suis pas perdu ? Que je suis pas paumé dans ce monde de dingues ? Un monde dans lequel je n'ai aucune place ? Un monde dans lequel je n'ai jamais voulu avoir de place ? Ne crois tu pas que cette anomalie, je ne l'ai jamais voulue ? Que je voulais juste vivre. Que celle qui m'a refilé tout ça, ces doutes, ces craintes, le reste, s'est barrée, m'a poignardée ? Tu crois que je suis pas assez perdu moi-même ? Je suis incapable de sourire, et tu crois que je peux te rendre le tien ? Je suis même incapable de m'attacher, et tu crois, qu'en te pointant avec cette peine dans la voix, je vais me mettre à pleurer, sérieusement, qu'est ce qui te prend Yugito ? Je ne veux pas être le martyr. Je ne veux même pas qu'on me plaigne. Juste me faire oublier. Peut-être même pas exister.

Tu as la gorge sèche. Parce que ces mots sont parvenus à toi à peine sa phrase terminée. Que tu ne les avais jamais formulés, même pas dans un recoin de ton esprit. Tu refusais de penser à tout en même temps. De penser à tout tout simplement. Certes, tu sais que tu es socialement inadapté. Ou peut-être trop adapté pour toi-même. Peut-être que tu n'as pas ta place ici, contre ce miroir, avec ce don qui n'est même pas à toi. C'est ça en fait ton problème, rien n'est à toi, rien n'est toi. Même la chose qui devrait te rendre si unique. Même la chose qui devrait te rendre spécial ne peut exister qu'en présence de d'autres individus et se transforme. Te transforme.
Et là tu te dis que le cosmos est un enculé. Qu'il a beaucoup trop bien choisit ce détail là.

    « Pourquoi essayer de comprendre... ».


On croirait un enfant qui ne veut pas grandir. On dirait un enfant qui se fout des choses, de la vérité, de tout. On dirait quelqu'un qui n'en a rien à faire de voir son colocataire aussi dépité. On dirait quelqu'un qui n'en a rien à faire d'être minable. On dirait quelqu'un incapable de faire preuve de bon sens ou de jugeote. Un simple mec bourré, trop torché pour être heureux. Mais après tout, tu ne l'as jamais été. Mais après tout, ce n'est pas non plus ce que tu es.

...Alors qu'on y arrivera pas. Alors que vous serez incapables. C'est ça. Ça et seulement ça que tes mots voulaient dirent. Que ta bouche tait. Rien n'a de sens dans ce monde, et à trop essayer de le comprendre, on se détruit. Comme tu t'autodétruit, mentalement, physiquement.


Dernière édition par Heath J. Andersen le Lun 20 Aoû - 0:12, édité 1 fois
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Dim 19 Aoû - 22:03



    Pourquoi ? Pourquoi essayer, hein ? Tes dents grincent. Tu détournes les yeux, la tête, le corps en entier. Tu lui tournes le dos. Tu ne veux pas le voir dans cet état, c'est égoïste. Tu ne veux pas le voir abandonner... mais en fait, tu te rends compte que tu ne le connais pas. Tu ne connais rien de lui, n'est-ce pas ? Tu ne sais pas ce qu'il pense, tu ne sais pas ce qu'il souhaite, quel est son but dans sa vie, son rêve ? Que connais-tu de lui, Yugito ? Qui es-tu pour croire le connaître ? Son meilleur ami ?

    Dans ta tête, ton rire jaune résonne. Comme dans cette grotte quand tu avais fais de la spéléologie étant gosse. Le moindre bruit se répétait incessamment, ton souffle se répercutait sur les parois pour retentir un peu plus fort pas loin de ton oreille. Lorsque tes pieds glissaient contre la boue, que la pierre se répercutait jusqu'à la fin de la grotte. Tu te souviens de cette résonance, et c'est la même qu'il y a dans ta tête en cet instant. Le son commence doucement, puis il devient plus fort avant de s'éteindre. Comme un feu qu'on essaie d'étouffer.

    Comprendre. Tu veux comprendre. C'est l'un de tes défauts. Tu veux savoir, comprendre. Tu es curieux, trop curieux pour ton propre bien. Tu te l'ai déjà dis, des dizaines de fois, mais tu ne peux pas t'en empêcher. Et alors qu'il est là, assis, à essayer de tenir debout, tu ne peux pas t'empêcher de te demander pourquoi.

    « Je suis pitoyable, n'est-ce pas ? ». Sa phrase te revient en tête comme un boomerang. Et ce que tu n'as pas dis à voix haute tout à l'heure, tu le lui dis maintenant. Même si ça ne te soulage pas, même si tout ça t'énerve plus qu'autre chose. Tu serres les dents avant de soupirer, de ce ton las qui ne te caractérise pas, avec cette nonchalance que tu n'aimes pas chez toi, que tu détestes, même.

    « On est tous les deux pitoyables, Heath. »

    Et tu as envie de lui balancer la vérité au visage, parce que rester silencieux ne te ressemble pas. Tout ce que tu as sur le cœur, tout ce que tu penses. Pourquoi ? Et cette question sans réponse tourne en boucle dans ta tête, de toutes les écritures possibles, ça tourne, ça tourne, encore et toujours. Et tu serres les poings, fort, tellement fort que tes jointures en deviennent blanches.

    « Qu'est-ce qu'on fout là, à se parler dans des chiottes pourris d'une boîte française ? Qu'est ce qu'on fout là, hein ? T'es totalement mort, j'ai peut être bu, mais j'ai les idées claires alors que toi... j'suis même pas sûr que tu te souviennes de notre conversation demain... J'sais même pas si on peut appeler ça une conversation de toute façon... On va faire quoi ? S'ignorer, c'est ça ? Alors qu'on ne sait même pas pourquoi ? On comprend ni l'un ni l'autre... et tout ça, tout ça c'est juste, c'est juste débile. Tout ce qu'on fait là n'a aucun sens. »

    Et tu ouvres la porte, la musique t'agresse les oreilles, et tu pars dans la foule. Dans cette foule de gens que tu ne connais pas. Tu veux juste partir, loin de lui, loin de cette conversation inutile, loin de tout. Parce qu'en fait, tu ne sais faire que ça, Yugito.

    Tu ne sais que fuir.


    Spoiler:


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Mer 29 Aoû - 17:08


the floor is crackling cold



Sa tirade t'arrache un rire. Nerveux. Mauvais réflexe. Tu as juste besoin d'une douche froide dans la gueule. De tomber contre le carrelage. Mais tu n'es pas ici dans l'infirmerie rassurante de Virtus Insania. Tu n'es pas même dans ta salle de bain au dessus de la cuvette. Non, tu es là dans cet endroit dégueulasse, marqué au feutre, à la pisse et au sperme. Tu ne peux pas même te pencher au dessus du siphon. Même s'il pensera que c'est l'alcool. Même s'il pensera que c'est non désiré. Tu préfères ne pas montrer ton vrai visage. Celui que tu as quand tu recrache tes tripes, que tu t’amaigris, que tu ingurgite ces pilule. Cette douleur qui te soulage n’appartient qu'à toi.

Puis il s'en va. Sans demander son reste. C'est peut-être mieux ansi. Qu'il se perde dans la foule, la marée humaine. Qu'il se perde autant que ce que tu te perds, autant que ce que tu l'as perdu. Il s'en voudra. Ne s'en prendra qu'à lui-même oubliera la rage qu'il a contre toi. Mais quel pitoyable ami tu fais donc, Heath. Tu as réussir à pervertir, à détruire quelqu'un de pas vraiment méchant, d'un peu niais. Tu as transformé ce corps d'amour en corps de haine, de rancoeur. Est-ce qu'au moins, tu es fier ? Est-ce qu'au moins, tu t'en veux ?

Alors tu passe la portes. Cherche à gauche et à droite alors que quelqu'un rencontré précédemment te donne un autre shot de vodka. Il fait mal. Ne passe pas aussi bien que tous les autres. Tu ressens ta gorge avec cette gorgée qui te brûle, t'étrangle de l'intérieur. Pourquoi tu fais ça, connard ? Pourquoi tu n'es pas quelqu'un de bien, et que même dans une situation aussi délicate, tu es incapable de voir la vérité en face ? Parce que tu es loser. Il n'y a pas d'autres raisons.

Et puis tu tombe sur lui. La musique vrille tes oreilles alors que tu saisit son bras voilement. Alors que tu le plaque contre le mur le plus proche, poussant n'importe qui sur votre passage. Et tu cherche ses yeux, son regard. Tu cherche à l'avoir en face de toi, tu cherche la confrontation, toi habituellement fuyard.

    « Tu crois que tu peux dire tout ça et te barrer, sans rien attendre de moi ? Tu crois que je suis quoi ? Tu crois que t'as le droit de te barrer comme ça en me crachant ça à la figure ? Ok. Ok, je sais. Je suis rien. Je suis rien d'important. Je suis quoi après tout ? Un monstre de foire incapable de vivre par lui-même. Le mec qui devrait être unique mais ne peut pas l'être sans les autres. Mais je pensais pas que toi tu me jugerais. En fait, parfois j'pensais même qu'on était ami. Et là tu me plante ? Là tu me fais comprendre que je suis une merde. Comme si je le savais pas déjà. Comme si je savais pas déjà que je valais rien ! Tu vois, je suis seul Je suis paumé dans cette boite pour encore plus me paumé. Il me manque quoi ? Un peu d'MD ? Ouais, génial. Après demain je retomberais dans ma vie pathétique, sauf que contrairement à ce que tu peux penser, je m'en souviendrais. Et je me sentirais encore plus con, parce que toi tu sais. Parce que quand je me trouve pathétique, je suis le seul à le penser. Là quoi ? Merde, je vis avec toi putain. Je vis avec toi et on se dit à peine bonjour. Putain. Putain. Avant on pouvait parler, déconner. Là c'est quoi. Deux étrangers qui cohabitent. Putain Yugi ! Putain, j'peux pas te le dire, mais. Tu sais. Tu sais... Merde ! ».


Trois mots qui ne sortent pas. Toi qui te disait incapable de t'attacher. D'avoir des amis. Le voilà qu'il a fendu ta carapace, qui voit ton vrai visage. Imbibé d'alcool. Le voilà qui fait face au visage que même toi, tu n'as plus vu dans une glace depuis près de trois ans. Te voilà comme déchiré par cette incapacité à dire ces trois mots. Plutôt que des merdes et des putains. Plutôt que des hurlement pour qu'il entende par dessus cette musique vrillante. Alors tu les murmures, étouffés dans ta gorges, mourant sur le bout de tes lèvres. Il ne les entendra pas. Tu n'articule pas non plus. Pourquoi les comprendrait-il ?

    « Tu me manque. ».


Et, en réalité, tu n'as jamais dit ça à personne.
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Yugito Frazen
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Mer 29 Aoû - 19:31



    Tu as fui. Tu as fermé la porte, et tu as fui. Tu as slalomé entre les danseurs et les buveurs. Tu t'es glissé entre les corps, tu t'es accoudé au bar, tu as bu un verre, puis deux. Deux shooters, comme ça, d'un coup. Ils avaient un goût bizarres, sans que tu ne saches pourquoi. Ton cœur s'est soulevé, mais ce n'était pas l'alcool, non, ce n'était pas ça, ce n'est pas ça qui te tourne l'estomac, qui te rend malade, qui te donne envie de vomir. C'est toi.

    Tu te donnes envie de vomir. Tu l'as laissé, tout seul, alors qu'il avait besoin de toi. Tu l'as laissé parce que tu as peur. Parce que ça te fait peur, parce que tu ne comprends rien. Ne rien comprendre, ne rien savoir, tout ça, ça te fait peur. Quand les évènements te dépassent, quand tu n'arrives plus à contrôler ce qui se passe autour de toi, ça te fait peur. Ça te terrifie, même.

    Tu hésites à retourner dans les toilettes, mais ça voudrait dire que tu lui pardonnes. Mais tu lui as déjà pardonné, après tout. Parce que c'est Heath, parce que tu tiens à lui bien plus que tu ne le laisses croire. Plus que les autres ne le croient. Mais ça te fait mal, tout ça. Ça te donne envie de vomir, de pleurer, de taper quelqu'un. Ça te donne envie d'éclater. Tout ça... tout ça... Tu en perds la tête, l'esprit. Tu ne sais plus quoi faire. Et alors que tu allais te rétracter, alors que tu marchais vivement dans la foule, quelque chose attrape violemment ton bras. Tu fais volte face, prêt à répliquer, mais tu reconnais Heath. Sa prise te fait presque mal. Puis ta tête rencontre le mur, rebondis dessus et tu grimaces sous la douleur. Sa main ne lâche pas ton bras, tu as l'impression qu'il le serre un peu plus, même.

    « Mais qu'est... »

    ce qui te prends ?! Mais ta voix se coupe parce qu'il prend la parole. « Je suis rien. Je suis rien d'important. » Ça te coupe le souffle. Les larmes te montent même aux yeux sans que tu ne le veuilles. Depuis quand n'as-tu pas pleuré ? Depuis quand tu ne t'ai pas senti aussi mal ? Depuis quand, Yugito ? Cela faisait longtemps que tu ne t'étais pas retrouvé aussi bas que terre, hein ? Même plus bas, beaucoup plus bas.

    « Non ce n'est pas... »

    Ta voix est faible, il ne t'écoute pas, continue son monologue, mais tu l'écoutes. Tu l'écoutes parce que tu ne peux faire que ça. « En fait, parfois j'pensais même qu'on était ami. Et là tu me plante ? Là tu me fais comprendre que je suis une merde. » Parfois... Parfois. La vérité te transperce le cœur, et tu t'empêches de pleurer. C'est de ta faute, n'est-ce pas ? Oui. Oui c'est de ta faute, Yugito, et seulement de la tienne.

    « On est... ce n'est pas... »

    On est ami, ce n'est pas ce que je voulais ! Je voulais pas tout ça ! Mais tu n'y arrives pas. Tu n'arrives même plus à ouvrir la bouche, ta gorge est sèche, ton estomac se retourne. Tu te donnes envie de vomir, Yugito. Tu te donnes tellement envie de vomir. Tu te détestes, tu te hais. Tu es tout ce que tu détestes, à cet instant. Il continue. Il continue de déballer sa rancœur envers toi, envers lui-même aussi. Et tu as envie de lui dire que c'est faux. Que tout ce qu'il dit, c'est du n'importe quoi. Que lui, il est quelqu'un d'unique, que pour toi, il compte énormément, même si ce n'est pas autant réciproque. Tu as envie de lui dire que tout ça, c'est vraiment faux, qu'il est une personne extraordinaire, qu'il est, au contraire, bien plus que ce qu'il ne croit. Mais rien ne sort de ta bouche, rien. Et tu t'empêches toujours de pleurer. Tu ne veux pas pleurer, tu ne peux pas pleurer, tu n'en as tout simplement pas le droit. Il se tait, quelques instants. Tu veux lui répondre, lui dire tout ce que tu penses, mais tu n'y arrives pas. Tu te sens faible, si faible. Tu as envie de fuir, de courir dans ces toilettes dégueulasses, de t'enfermer dans une cabine et de pleurer tout ce que tu sais, parce que tu as simplement envie de pleurer, là. Tu déglutis, tu tentes de rester calme, de ne pas le secouer pour lui dire que tu es là, que t'as toujours été là, que tu voulais être aussi important pour lui qu'il est important pour toi. Tout ça... tout ça tourne dans ta tête sans s'arrêter.

    Tu vois ses lèvres bouger, mais tu n'entends pas ce qu'il dit. Tous ces gens autour de vous vous empêche d'être vous même, de vous livrer à cœur ouvert... Non, en fait, c'est toi. C'est toi qui vous en empêche, tous les deux. Tu veux lui faire répéter, mais tu ne trouves même pas les mots. C'est quelque chose que tu as peur de lui faire répéter. Et s'il t'avait dit d'aller te faire foutre ? Et s'il t'avait dit que tu l'emmerdais ? Tu ne veux pas entendre ça, mais tu veux savoir. Tu reprends une respiration calme... du moins, moins rapide que celle que tu as maintenant. Ta voix tremble, tes membres aussi. Tu sens toujours sa main sur son bras. Elle est toujours là, il te lâche pas, tu n'as pas envie qu'il te lâche. Tu veux qu'il reste avec toi. C'est tout. C'était si simple, avant. Avant qu'elle débarque. Avant que tu la rencontres. Tu aurais du partir, ce jour là, tu aurais du partir de la bibliothèque et laisser tomber... Ta voix tremble toujours, elle est toujours faible, comme toi à cet instant... mais as-tu déjà étais fort dans ta vie, Yugito ?

    « Heath je... c'est.... tout ce que tu dis... C'est pas vrai... et puis tu viens de dire quoi, là ? J'ai pas entendu, je suis désolé... je voulais pas. Tu sais, tout ça, je voulais pas. Je suis désolé. J'arrive plus à rien. Heath, je voulais pas, j'te jure... »

    Et tu n'as jamais été aussi sincère. Jamais. Pas autant. Tu ne t'es jamais senti aussi mal qu'à cet instant. C'est pire que quand tu t'es engueulé avec Raven, bien pire, énormément pire même. Ton cœur se serre toujours.

    « Putain Heath... Tu te rends compte de ce que tu dis sur toi ? C'est n'importe quoi, c'est tellement n'importe quoi. Merde ! Heath bordel... je savais pas. Je... merde. Tout ça, tout ce que tu dis sur toi, c'est n'importe quoi... T'es tellement... tu sais, t'es tellement important pour moi, j'voulais pas, tu sais... Putain. »

    Et tu continues de jurer intérieurement, à te dire que tu es vraiment un idiot, le plus con des hommes, même. Tes poings se serrent avant de se relâcher. Et là, là, en plein milieu de cette boite pourrie, tu poses ta tête dans le creux de son cou, tu n'oses même pas poser tes mains dans son dos, le serrer contre toi, tu cales juste ton visage dans son cou, et tu lui fermes les yeux, tu humidifies légèrement son t-shirt ou sa chemise, tu ne sais pas ce qu'il porte, tu n'as pas regardé, à cause de tes larmes.

    « Fais plus jamais ça... dis plus jamais ça, s'il te plaît... »

    Tu veux juste que ça s'arrange, tu veux juste que vous vous retrouviez. C'est tout.



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Heath J. Andersen
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after every party I die



Il n'y a pas, dans ce monde, de bonnes ou mauvaises personnes. Seulement certaines qui s'assemblent. Certaines qui s'aiment et d'autre se haïssent. Tout dépend du point de vue. Le problème, c'est qu'on tombe rarement sur une personne qui nous correspond, nous comprend. Et ça, Heath, tu le sais parfaitement. Tu sais que les amitiés ne sont pas éternelles, que les liens aussi profond que le sang ne veulent rien dire. Alors la notion de famille, d'ami ou d'amour t'échappe complètement. Comme un inadapté social. La théorie, tu la connais, par coeur, sur le bout des doigts. Mais dans la pratique tu es un minable. Parce que tu ne prends pas en compte ce facteur vie, ce facteur humain, ce facteur unique. Ce qui rend la vie compliquée, ce qui rend la vie variable.

Ses phrases se brisent sur ton visage, mêlant l’indifférence et la colère que tu n'as pas pu éliminer lors de ta tirade. Qu'est ce que tu peux dire, après tout ? Rien. Te taire et écouter. Mais ça n'a pas vraiment de sens. Mais la musique ruine ton crâne. Que vous êtes minables, ici et maintenant. A attendre d'être au plus bas pour vous soutenir. Comment peut-il dire que ce n'est pas vrai ? Il ne sait pas ce que tu ressent. Il ne sait pas que tu n'es pas heureux. Que tu n'as qu'une envie, redevenir un enfant, une personne normale. Oublié Virtus Insania et tout ce que ça implique. Oublié ton don, ta manière de vivre, tes connaissances. Recommencer à zéro. Partir en lettre créatives, écrire des romans de plage et traîné dans un bel appart en banlieue genevoise. Faire de ta vie quelque chose de simple. Presque vivre dans l'indifférence. Qu'on sache que u existe. Qu'on t'offre un verre et retourner à ta vie. Ca serait bien plus simple. Ca serait bien plus simple si elle n'avait pas été ta mère. Si elle n'avait pas fait tout ça.

Alors qu'il place sa tête au creux de ton épaule, tu serre d'avantage ton bras. Par la surprise. Pour lui montrer que tu es là. D'une manière aussi absurde que possible. Tu es là. Physiquement. Tu es là, dans ce nightclub, tu es là, à retenir son front, à sentir ses larmes. Sans dire un mot. Et à vrai dire, tu ne sais pas si tu dois partir, te sauver et te retrouver avec tes idées noires. Avec ton estomac vide, avec ta tête vide, avec ton coeur vide. Juste de l'alcool dans les veines.

Ne plus dire ça. Pourquoi ? Tu n'en as pas l'intention. Ce sont tes idées gardées, que tu n'oses habituellement même pas prononcé devant un miroir pour ne pas les rendre réelles. Mais les mots s'envolent. Il n'y aura aucunes preuves. Seulement des cicatrices laissées à vif dans vos mémoires. Toi tu as l'habitude. Elles ne saignent plus. Elles sont juste douloureuses quand tu les effleures. Mais lui. Lui, il ne s'en remettra peut-être pas comme ça, après une nuit à dormir. Parce qu'il est vrai que pour surmonter tout ça, tu as besoin de ta mauvaise habitude. Tu as besoin de ton sourire si faux. Et après tout passe. Comme un mauvais ressentiment sans fondement. Avant de revenir.

Aucun mot. Rien ne sort. Parce que tu ne sais parler que pour embobiner. Parce que tu ne sais que dire des mensonges. Ce n'est pas l'heure des complots, des choses fausses. La vérité, la sincérité. Tout ce que tu ne sais plus formuler. alors tu pince tes lèvres et regarde le mur par dessus la tête de ton colocataire.

C'est la première fois.
La première fois que tes doigts se délient, lentement. Comme si tu l'abandonnais. Le temps semble se ralentir. Ce qui se passe en cinq secondes semble te paritaire des minutes. Mais tes bras se retrouvent dans son dos. Pour la première fois, tu ne donne pas une accolade gênée. Pour la première fois, tu ne répond pas à ses câlins avec distance. Non, tu en es l'initiateur. Et c'est la première fois que tu sembles tenir à quelqu'un comme ça.

Les gestes, le contact physique. Tu as toujours éviter ça. A cause de ton don. a cause de la distance que tu creuse. Seules quelques filles ont le droit à tes gestes, doux, affectifs, que on esprit ne semble pas forcément suivre. Ta température augmente. Le stress, la foule. Son don, le tien maintenant. C'est une fièvre que tu ne connais pas. Quelque chose qui te fais simplement te sentir en vie.
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Yugito Frazen
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Jeu 30 Aoû - 14:03



    Tu ne sais pas quoi faire, tu ne sais plus quoi faire. Tu es pitoyable, Yugito. C'est ce que te souffle ton esprit, ta tête, le truc qui te sert de conscience. Oui, tu es pitoyable à pleurer comme un gosse dans ses bras qui ne veut pas voir la vérité en face. Si il le dit, c'est qu'il le ressent, non ? Alors ça ne peut être que la vérité. C'est toi qui te trompe, toi qui ne veux pas savoir, c'est toi qui fait l'autruche, qui cache son visage sous terre pour ne pas voir la vérité, c'est toi et seulement toi, n'est-ce pas ? Tu te détestes, tu te détestes à un point que tu n'as jamais osé imaginer. Tu ne veux plus entendre ces mots de sa bouche, plus jamais. Mais tu te voiles la face, tu l'as toujours fait. Le monde n'est pas rose et bleu, avec des nuages en barbe à papa et des papillons qui volent à longueur de journée. Ce n'est pas ça, le monde. Le monde est dégueulasse, le monde vous met plus bas que terre, et c'est tout.

    Tes larmes cessent enfin, tu as fini de sangloter. Elles roulent seulement sur tes joues pour atterrir dans son cou. Il sent bon, malgré l'odeur l'alcool qui est omniprésent autour de vous. Tu clignes des paupières, tu es calme, du moins, tu te crois calme car lorsqu'il lâche ton bras avec une lenteur digne d'un escargot, tu te rapproches de lui, tes mains agrippent le bas de son haut dans un geste désespéré. Tu ne veux pas qu'il parte, tu ne veux pas qu'il te laisse. C'est égoïste, tu le sais, mais tu ne veux pas, c'est tout. Plusieurs phrases se forment dans ta tête. Ne pars pas. Reste avec moi. Non. Reste là. Reste ici. S'il te plaît. Mais alors que tu allais ouvrir la bouche pour lui dire de rester ici, avec toi, de ne pas partir de cette boîte pourrie, malgré le musique qui te fracassait le crâne, malgré les gens qui vous bousculaient quelques fois, il passe ses bras autour de toi.

    Tu restes surpris pendant un moment, un moment assez long, même. Puis quand tu prends conscience qu'il te prend dans ses bras, de lui-même, qu'il n'hésite pas vraiment à le faire, que c'est quelque chose qu'il ne cherche pas à rompre... tu souris. Tu souris comme un idiot, comme un gosse devant ses cadeaux de Noël, comme la gamine de quatorze ans qui tombe amoureuse pour la première fois. Tes mains lâchent son t-shirt, glissent lentement sur sa taille, et tu te serres un peu plus contre toi.

    « Merci... »

    Ta voix est basse. Il n'a sûrement pas entendu. Tes yeux piquent, tu as envie d'essuyer tes larmes mais pour rien au monde tu le lâcherais. Un chaleur que tu reconnais se propage, tu ne bouges pas, tu restes là, contre lui, à profiter de cette étreinte qui risque de ne pas se reproduire... vu les évènements, tu préfères qu'elle ne se reproduise plus, plus comme ça, plus dans ces conditions là.

    Mais tu es pathétique, Yugito. C'est lui qui va mal, lui qui ne se sent pas bien... et c'est toi qui pleure ? Toi qui te fais consoler ? Redresse toi, du nerf, te souffle une voix dans ta tête. Mais tu n'en as pas envie, pas maintenant, pas si tôt. Parce qu'après tout, qu'est-ce qui se passera après ça ? Vous allez faire comme si rien ne s'était passé ? Ce n'est pas ton genre, tu sais que tu ne pourras pas faire ça. Tu sais que tu le regarderas d'une autre manière, que tu essaieras de le rendre... mieux ? De le faire se sentir mieux. Parce que tu es comme ça. Ce n'est peut être pas la meilleure des choses mais... Tu te coupes dans tes pensées. Tu ne veux pas penser à ça, pas ce soir. Plus maintenant. Peut être demain, ou après demain, ou quand vous retournez à Virtus Insania, ou plus tard, dans un mois, ou deux. Juste, plus tard, plus ce soir, c'est tout.

    Tu te redresses et lui souris. Tu te défais de son étreinte, tes mains se calent dans tes poches après avoir essuyé tes yeux d'un revers de poignet. Tu restes là, silencieux. Tu vas pour ouvrir la bouche, mais tu ne le fais pas. Qu'est ce que tu peux dire ? Qu'est ce que tu peux faire, après tout ? Tu le regardes, le détailles quelques secondes avant de déposer un baiser sur sa joue. Ton sourire reprend sa place habituelle, fend ton visage en deux, tes yeux rougis se plissent légèrement. Tu regardes la foule, les gens qui dansent, qui boivent, qui crient, qui rient. Tu attrapes son bras, l'emmène au bar. Deux shots. Tu lui colles le verre dans la main, tu prends le deuxième. Tu lui souris toujours.

    « Santé ! »

    Et tu bois, cul sec. Tu veux juste oublier pour le moment. Tout ira mieux demain.

    Tout ira mieux demain, c'est ce que tu t'obliges à croire pour le moment.




FIN
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