Petite lettre manuscrite, sur un papier blanc des plus simples. C'est une lettre que Heath a rédigé quand il a trouvé le courage de partir de l'infirmerie. Il l'a posée sur le lit de Yugito, sans enveloppe ni quoique ce soit, crue. Du papier blanc de l'encre noire.

___Je sais que c'est un peu lâche de te parler comme ça, mais à vrai dire, je t'ai pas trouvé dans les couloirs. Je voulais mettre ça au clair. Parce que je veux pas vraiment te blesser. C'est super délicat, à dire en fait. En gros, c'est une lettre d'excuses que je te fais. Je sais pas vraiment comment on s'y prend, mais je pense que c'est ce qu'il y avait de mieux à faire. C'est juste que cette fille là, elle est bizarre. Tous ceux qui viennent de Russie dissent qu'elle est pas fréquentable. Et c'est vrai que de temps en temps, je préférerais la fuir. T'sais, quand elle est arrivée en février, je l'ai draguée. Elle m'a rembarré direct. Je te raconterais, c'est drôle. En plus, après quand on se voyait, je continuais de lui faire la cours, gentiment, sachant que j'avais aucune chance, elle m'envoyait quelques piques, c'était drôle, je m'amusait bien, elle me détestait pas. Puis un jour ça a dérapé, je sais pas trop comment. Et puis même, c'est un peu privé. Du coup, maintenant quand on se croise, j'ai l'impression que c'est la guerre froide. Comme t'as pu le voir.
___Je m'expliquerais mieux quand on se verra, promis. Enfin, si tu veux en parler. D'ailleurs, je viens de trouver tes clefs. Je te les met avec le mot, juste en dessous. Bref, quand tu lira ce message, tu seras aller voir ou le concierge ou bien tu m'auras trouvé, je serais peut-être même assis en face de toi sur ma PSP, mais on s'en fout. Hésites pas à venir me parler. C'est pas parce que je te dis rien que je peux pas te comprendre où t'aider.