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 Ghosts of Utopia - Valdick

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Cassandre S. Lipovsky
Cassandre S. Lipovsky
Winterhood


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Dim 21 Oct - 19:50



Tu respire lentement. Essaye de te calmer. Le visage en face de toi semble trembler par endroit, mais tu es la seule à t'en apercevoir. Après tout, ce n'est que ton reflet. Ton reflet dans ton miroir, seul ami, seul objet avec qui tu partages tes crises nocturnes, tes angoisses. Le seul objet ici qui arrive à te calmer, à te voir énervée, enragée. Miroir, miroir magique. Confident de fortune depuis ce réveil dans le blanc.

Tes cheveux bruns tombent en de douces boucles sur tes épaules, le long de ton dos, sur ta poitrine. Ils sont à peine coiffés, à peine arrangés. Toi qui avais l'habitude de les laissés en vrac pour que tout le monde remarque que tu venais de quitter des draps, toi qui avais l'habitude de les lissez pour allonger ta silhouette, toi qui avais l'habitude de les tressés ou de les attachés en chignons sophistiqués, pour montrer que tu étais la plus belle, la mieux dressée de cette assemblée. Ici tu es presque simple. Presque naturelle.

C'était sans compter sur ton visage. Il ne faut pas trahir tes manies. Tu te maquilles en rouge et noir depuis tes seize ans, pourquoi changer si brusquement ? Aucune raisons. Alors tes doigts camouflent tes cernes dues à tes nombreuses insomnies. Tu farde tes paupières d'une couleur ombre, tu cherches un crayon pour cerner tes yeux de noir, tu allonges tes cils d'un coup de mascara. Juste pour qu'il ne puisse voir que tes pupilles azurs, juste pour compter sur ton regard, qui t'as déjà servi tant de fois. Mais il manque la touche final. Ce carmin appuyé sur tes lèvres. Cette couleur que tout le monde connaissait sur ta bouche, sur un oreiller, sur des lèvres. Cette couleur que plus personne n'osait porter e peur qu'on l'associe à ton nom. la belle époque, comme vous vous plaisiez à l’appeler.

Il ne te restes plus qu'à t'habiller. Alors tu vérifie la broderie émeraude de tes sous-vêtements, la transparence de ta robe à dentelles, le rouge de tes talons bien trop hauts. Tout est parfait. Parfait, mémorable. C'est tout ce que tu veux être. Hanter les esprits.

Et puis tout va très vite. tu traverse, le menton haut, le dortoir puis les couloirs. C'est la première fois depuis longtemps que tu n'essayes pas de te dérober à certains visages. Tu vois les regards qui cherchent à t'interpeller. Un sourire se trace sur tes lèvres rouges alors que tu n'ose pas même un haussement de sourcils envers ceux qui commencent déjà à murmurer ton prénom.
Jubilation.

C'est quelque chose qui t'avais manqué. Cette certaine façons de te faire remarquée, de te faire reconnaître. Un blond essaye de t'accoster. Tu soupire que tu n'as vraiment pas de temps à perdre pour lui. Il essaye déjà de sortir quelque chose de sa poche. Il sait déjà qui tu es. Alors tu t'arrêtes dans ta marche victorieuse et articule ce petit mot, sacré. Tu es la reine, il est ton pouvoir. Un simple "Non" pour le laissé bouche bée.
Tu reprends ta marches, certains élèves sortent de cours. Et tu attends adossée face à une porte. Tu attends, jouant d'un indexe dans tes cheveux, scrutant les moindres couleurs qui s'échappent de la salle de cours sous tes yeux. Tu ne veux rien manqué. Ne surtout pas dire un mot.

Il en passe du temps, avant que tu trouve ce que tu cherchais. Il en passe du temps, avant que tu amorces ta marche vers cette personne. Mais le premier pas fait faire un raté à ton coeur. Tu respire. Une fois, lentement, avant de te dresser devant lui, avec ce sourire deviné. Pas un vrai. Un de ce qui reste coincé sous ton rouge à lèvre. Un comme le baiser de madame Darling, que personne n'a jamais réussit à saisir.

Tu attends juste qu'il entre aperçoive ton visage avant de disparaître dans la foule. Comme un fantôme revenu du passé. Comme un souvenir bref, fugace, éphémère, revenu d'une nouvelle vie. et dans ton fond intérieur, tu espère vraiment qu'il essayera de te suivre. Tu espères vraiment qu'il est derrière toi. A se demander ce que tu fous là. Tu aimerais vraiment, être son apparition. Le rendre dingue, lui prouver que tu existe, même si c'est seulement dans son esprit.

Alors tu passes la portes de la salle d'études. Faites qu'il m'aies vu. C'est tout ce à quoi tu penses. Parce que tu as appréhender ce jour, où tu devrais lui refaire face. Tu en avais peur, comme de retourner sous les décombres. Tu en avais peur au point d'en faire des terreurs nocturnes. Parce qu'il était une tête clef de Synchronicity. Parce qu'il avait su jouer avec toi. Te mener dans un cercles vicieux. Et sans le savoir il a gagné votre petit jeu. Celui de te retrouver à taper de la poudre blanche, telle qu'elle soit. Et tu t'es rendu compte à ton réveil, qu'il t'avait en quelques sortes manqué. Lui parmi d'autre. Parmi peu. Des défunts essentiellement. Des gens qui avaient marqués ta vie. Pourquoi devait il en faire parti, dans cette étrange spirale qui t'empêchait de savoir quel mot tu devais lui dire. Pour reprendre là tu avais quitté la partie. Pour le mettre à l'envers. Pour lui prouver que tu vaux mieux que lui. Pas pire que lui.

Et le voilà qui passe la porte de cette salle vide. Tu tire la poignée. Un grand clac. Vous n'êtes que tout les deux. Fantomatique Cassandre dans sa robe blanche. Tu t'approches de lui. penche ton visage sur lui, pour que tes cheveux l'effleurent, rapidement. Comme un courant d'air. Tu perds tous ces mots que tu as répétés devant ton miroir. es mains se posent sur la porte en bois derrière lui. Tu effleure ses vêtements. Toujours pas de contact. Ta gorge est sèche. Ou est partie cette tirade, perdue dans un coin de ta tête ?

Et puis tu es assez grande avec ces talons là. Et puis ta bouche vient se poser sur la sienne. Tu n'attends pas son avis. Tu n'attends rien. Juste que les secondes passent. Tu ne sais même pas pourquoi tu fais ça. Toi qui lui en veut. Toi qui le déteste. Il n'y a que ce bout de chaire que vous partager. Tu ne fais rien d'autre. Ne cherche ni son torse ni ses bras. Te retire d'un pas. Et bizarrement, ta voix triste s'échappe sans que tu ne puisse rien faire.

    « Pourquoi t'es pas venu me voir à l'hôpital ? »


Un pas en arrière. Mi tristesse mi reproche. Dis moi ! Tu voudrais juste savoir. Tu veux juste lui faire mal. avec tout ce que tu peux. Avec le peu que tu as.




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Nikolai L. Valdick
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Dim 4 Nov - 20:55

« And the sixth, is when you admit that you may have fucked up a little »
Ce cours est terriblement chiant. A vrai dire j'ai l'impression que ça fait une éternité que je regarde le prof de Maths s'agiter au tableau, griffonnant à droite et à gauche un flot de formules et autres démonstrations incompréhensibles. J'en ai tellement marre que je ne prends même plus le cours en notes. Je regarde d'un air rêveur autour de moi, sans me soucier du prof. Je n'entends même plus sa voix. Juste un bourdonnement qui accompagne mes rêveries. Il reste combien de temps au juste ? Je regarde l'horloge sur le mur. Encore cinq minutes ? Oh mon Dieu. A la fois si près et si loin de la libération ultime. Je crois que je vais aller rejoindre Aurelian. Je lui enverrais un SMS en sortant pour voir où il est. Depuis qu'on est rentré à Virtus, je n'arrête pas de repenser à cette semaine incroyable en France. A nos retrouvailles. Il y a quelque chose d'incroyable dans cette histoire. A vrai dire, depuis que nous sommes rentrés, tout va très bien entre nous. Bien évidemment, il y a beaucoup de bruits de couloirs et autres rumeurs qui circulent sur nous. Mais moi, je n'y prête aucune attention. Et Aurelian, lui, semble plutôt flatter d'être sous les feux des projecteurs avec moi. Les gens peuvent bien dire ce qu'ils veulent après tout. Soudain le professeur s'arrête d'écrire et repose la craie sur le bureau. Je sors de mes rêveries, alors que le prof commence à donner quelques exercices pour le cours prochain. Je me demande bien comment je vais faire pour les résoudre, vue que je n'ai quasiment rien écouté aujourd'hui. Au pire, je prendrais le cours de quelqu'un, ça devrait aller. Je ne suis pas si mauvais que ça en Maths. Je range calmement mes affaires, et je lance mon sac sur mon épaule, tout en extirpant mon portable de ma poche de jeans. Je commence à sortir, tout en tapant un SMS pour Aurelian lui demandant où il est et si c'est possible qu'on se voit là, comme j'ai terminé les cours. Mais en relevant la tête, une vision impossible m'arracha de mon activité, à tel point que je faillis laisser tomber mon portable par terre.

Elle. C'était impossible. La vision était fugace, et déjà la silhouette tourne les talons et s'enfuie dans le couloir. Moi je reste immobile un instant, légèrement bousculé par les autres élèves pressés qui sortent de la salle. Je ne peux pas y croire. J'essaye de me raisonner, mais mon esprit paniqué ne trouve pas d'explications logiques pour le moment. Je sers fébrilement mon portable dans ma main, tout en regardant cette silhouette disparaître. Cette scène a duré peut être quelques secondes, mais dans mon esprit, c'est comme si elle était infiniment longue. Comme si chaque bref mouvement de cette silhouette passait au ralenti. Je me dis finalement que ce n'était peut être pas elle. Et si c'était simplement une fille qui lui ressemblait étrangement ? Après tout, pourquoi pas. Je me ressaisis, et finalement, je vois la fille disparaître au loin, au détour d'un couloir. Un frisson me parcourt le corps. Quelle drôle de vision. C'est incroyable ce genre de sensations. Je reprends ma route et je me repenche de nouveau sur mon portable, quand soudain un pincement au cœur m'arrête de nouveau. Qu'est-ce que c'est que ça ?! Mon don s'agite subitement, et une sensation me force à suivre cette fille. Mais pourquoi ? Je n'en ai aucune idée. Mais c'est comme si mon don prenait possession de mon corps. Mes yeux s'illuminent, alors que l'univers autour de moi se dénature. Je range mon portable dans ma poche, et je fais demi-tour. Je n'ai aucune idée de l'endroit où est allé cette mystérieuse vision, pourtant, une sensation m'emmène quelque part. Je ne sais pas où je vais, je le sens tout simplement. Je ne saurais comment décrire ce sentiment. J'ai simplement l'intuition de l'endroit où elle se trouve. Je traverse les couloirs, et sans réfléchir, j'ouvre une porte. C'est une salle d'étude. Arrivé dans la pièce, mon don se calme et disparaît. Je reprends rapidement mes esprits, et je constate qu'il n'y a personne finalement. Mais la porte, dans un claquement glacial et sec, se referme derrière moi. Je me retourne immédiatement, et l'impossible se déroulait sous mes yeux. Peut être l'horreur. Mes yeux s'écarquillent, et je retiens de peu un cri de peur au fond de ma gorge, alors que mon estomac se tord. Je crois bien que j'en ai la nausée.

Cassandre Lipovsky. Elle. Elle n'a pas l'air réelle. On dirait une fantôme, dans sa robe blanche. Elle s'avance vers moi, avec ce même pas déterminé qu'elle a toujours eu. Ce claquement frénétique de ses talons toujours trop hauts. Sa démarche souple et aérienne. Elle ne marche pas au fond, elle flotte jusqu'à moi. Je tremble de tout mon corps, et je n'ai qu'une envie, c'est de m'enfuir immédiatement. Mais elle fait barrage entre moi et la porte, elle s'avance vers moi, et moi, comme une proie, je me retrouve à la merci de mon prédateur. Cassandre. Cette fille que je déteste autant que j'aime. Plus ses pas vont dans ma direction, plus la nausée monte en moi. Qu'est-ce qu'elle me veut ? Pourquoi elle est là, devant moi ? N'est-elle pas censée être … Morte ? Et si c'était juste un putain de fantôme, hein ? J'aimerais y croire, mais elle arrive à ma hauteur, ses vêtements effleurent les miens. Et finalement, elle se dresse sur ses talons, et pose ses lèvres rouge pourpre sur les miens. Un baiser glacial qui a le même goût que la mort. Mon corps entier se pétrifie, alors qu'un horrible frisson parcourt mon échine glacée. La nausée est à son comble, et l'espace d'un instant, j'ai bien cru que j'allais vomir. Ses lèvres détruisent la moindre parcelle d'énergie en moi, et je ne trouve nullement la force de la repousser. Mon sang glacé, mes muscles tétanisés, mon corps pétrifié. Plus rien ne répond à mon esprit affolé. Ce n'est pas un fantôme, elle est bien réelle. Ce n'est pas une connerie. C'est bel et bien Cassandre Lipovsky qui se tient devant moi. Finalement elle se recule, libérant son emprise maléfique de mon corps. Un horrible goût de cendre repose sur mes lèvres froides et tremblantes. Mes yeux se posent sur son visage blême, sa robe blanche, et ses jambes fines et délicates. Finalement sa voix résonne dans la pièce, comme un écho sans fin. Sur un ton de reproche. Pourquoi je ne suis pas venu la voir à l'hôpital ? La réponse me semble simple. Mon regard s'assombrit, ma mâchoire se contracte. Elle est trop proche de moi. Je recule d'un pas, la toisant de haut en bas, d'un air sombre et mauvais. C'est bien simple, Cassandre. J'étouffe un rire sarcastique, avant de reprendre.

    « Pourquoi ? Pourquoi j'suis pas venu te voir ? Mais parce que t'étais censée être morte, Lipovsky ! Tu m'entends ? MORTE ! »


C'était bel et bien le cas. Le fait est que la plupart des gens la pensait morte. Moi j'en faisais parti. Pour moi, il y a bien longtemps que j'avais enterré le souvenir de cette pauvre fille paumée, qui cherchait juste à exister. Cette poupée brisée sans avenir, sans destinée. Qui ne faisait que se perdre dans la réalité à laquelle elle n'appartient pas. En somme, elle était mon parfait alter ego. Elle me ressemblait en certains points. Mais aujourd'hui, je n'ai plus rien à voir avec elle. Elle n'a plus rien à voir avec moi. Je la déteste toujours autant. Je veux juste qu'elle disparaisse. Je la regarde, et un drôle de pressentiment m'envahit. Son retour n'annonce rien de bon. Son retour, ce n'est que le calme avant la tempête. Elle vient pour tout me reprendre. Tout ce que j'ai reconstruit péniblement depuis la chute de Synchronicity. Elle vient pour tout reprendre.

    « Qu'est-ce que tu m'veux ? »


Mes mots fendent l'air de la pièce, cassants et secs. L'ambiance tendu de cette salle vide a quelque chose de pesant. Je reste à l'écart d'elle. Je refuse de la laisser s'approcher. Elle ne prendra pas tout ce que j'ai construit pendant son absence. Je sais qu'elle est là pour me détruire. Qu'elle ne pourra pas supporter le fait que je suis passé au delà de ses jeux dangereux et puérils. Je sais qu'elle veut me faire tomber de nouveau. Car c'est comme ça que notre jeu était fait. Elle jouait pour me descendre au plus bas, et moi pareil. J'avais gagné, elle avait tout perdu. Elle était censée avoir péri pendant cet accident, et moi j'avais survécu. Elle avait atteint le stade le plus bas, et moi j'avais réussi à reconstruire ma vie, jusqu'à retrouver Aurelian. Mais elle se vengera, j'en suis persuadé. Et c'est pourquoi j'ai terriblement peur, et que je n'arrive pas à retenir mon corps tremblant.
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Cassandre S. Lipovsky
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Mer 14 Nov - 22:16



Tu avais senti, à travers ses lèvres, à travers son aura, son corps se raidir à ton approche, à ton contact. Tu avais senti ça, au plus profond de toi. Comme si tu avais peur de t'embrassée. Comme si tu flippais de toi-même. Comme si tu étais lui. Et dans un sens, ça avait toujours été ainsi.
Mais les mots sortent de sa bouche, s’envolent, et explosent comme des bulles se savon. Les éclaboussures te font perdre l'équilibre. Te voilà faible face à ces mots. Ne lui a t-on jamais appris qu'on ne devait pas dire aux gens qu'ils étaient morts ? Où étaient passé la pitié, l'admiration et la fascination qu'il avait pour toi ? Ou s'étaient envolés tous les rêves qu'il avait de te retrouvée, toi, la toxicomane. Où s'étaient cachées, toutes les utopies de vos rencontres, toutes plus glauques les unes que les autres ? Et tu te sens détruite. Comme s'il t'avait balayé d'un revers de main. Comme s'il t'avais laissé dans un coin de sa mémoire, enfermé dans un endroit dont il ne voulait plus te sortir. Juste pour que jamais, vraiment jamais tu ne resurgisse.

Est-ce que c'est toi ? Toi qui provoque tant de haine chez lui ? Ou bien ton don ? C'est ce que tu te demandes. Pourtant tu ne comprends pas, que cette malédiction et toi ne faites qu'un. Qu'il n'est pas un maléfice présence qui t'entoure, mais plutôt une manifestation de ton aura malfaisante. Tu ne comprends pas que s'il te déteste aussi intensément, ce n'est pas pare que ton pouvoir l'y pousse, mais parce que ta personne toute entière transpire de cet air de défi, de supériorité. Que tu es là pour le hanter.

Il te faut quelques secondes pour réagir. Ou plutôt, pour ne pas réagir spontanément. Parce que tu veux te jeter à son cou, l'étrangler, le gifler. Lui crier qu'il n'a pas le droit de te parler ainsi. Te crier qu'il n'a pas le droit de t'oublier comme ça. Qu'il n'a pas le droit de te dire ces choses là. Pourtant ton corps semble flotter. Un instant. Comme si tu t'en étais échappée. Ton corps ne manifeste rien. C'est parce qu'avec ces quelques mots, il te brise, te détruit. Peut-être qu'il ne comprend pas, que de penser toi-même que tu étais morte, de découvrir que tout le monde t'avais abandonné, n'avait pas été assez dur. Peut-être qu'il se dit que ça été plus simple pour toi. De ne pas voir tous ces morts. Que tu n'avais pas besoin de faire le deuil, tellement tu avais la rage d'être encore en vie.

Mais il n'en est rien.

Toi, tu voulais juste de l'attention. Toi, tu voulais ces corps, ces hommes qui avaient marqués ta vie. Tu avais voulu ces personnes pour qui tu pensais avoir compté, tu voulais ces personnes que tu pensais avoir marqué. Mais où étaient passés Drake, Morstorm et Valdick lorsque tes cauchemards t'avaient détruits ? Où étaient passés, ceux qui t'avaient aimé d'une folie rare, que tu avais méprisé au plus haut point sans pouvoir t'en détaché ? Tous évaporés.

Comme ta volonté.

Et il y a cette question, toute simple. Tu aurais dû t'y attendre. Tu aurais dû pouvoir lui répondre. Instinctivement. Et c'est un mot de trois lettres qui veut franchir tes lèvres. Que tu ravales. Parce qu'il n'est pas lui. Parce que tu ne peux pas jouer, comme tu l'avais fait dans un amphithéâtre vide. Tu ne peux pas lui dire ce que tu veux sans rouvrir des plaies que tu n'as pas finies de panser. Alors tu cherches à formuler les choses dans ta tête. Ton visage se recompose enfin d'émotions. Ou plutôt d'idées vagues. Et il découvrira au coin de tes yeux, posées sur tes lèvres, l'incertitude, le doute, la peur et la perte. La faiblesse.
Il y a un mot. Une phrase qui répondrait à sa question. Il y a ces quelques syllabes, qui diraient tout. Et pourtant, tu ne veux pas les prononcées. Pas avant de lui prouver que tu peux encore te donner. Encore le détruire.

    « Il reste du rouge sur tes lèvres. »


Et ça claque dans l'air. Comme une balle tirée à vide. Comme une balle perdue dans l'espace. Tu ne sais pas où elle va se logée. Dans son estime, dans son coeur, dans sa haine. Dans ta confiance, dans tes rêves, dans ta cervelle.

C'aurai été bien plus simple, de lui dire que tu voulais simplement reprendre où tout s'était arrêté. Ca aurait été bien plus simple, de lui dire que tu voulait le posséder. Tout entier.


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Dim 18 Nov - 21:26

« Our mistakes are repeated again »
Tu te sens mal. Quelque chose de malsain flotte dans l'air. Tu le sens autour de toi, ça te soulève le cœur à chaque respiration, ça te donne mal à la tête. Plus tu la regardes, et plus l'envie de la voir disparaître grandi en toi. Comme un désir trop envahissant, de ce qui vous ronge de l'intérieur sans que vous puissiez vous y substituer. Tu voudrais la voir s'effondrer à nouveau, comme si ce mauvais rêve prenait fin à cet instant. Peut être même te réveiller, et relever la tête pour t'apercevoir que tu es toujours en cours. Mais les secondes s'écoulent mollement, et rien ne bouge. Elle est bien réelle, et à ta grande exaspération, tu comprends qu'elle est de retour pour de bon, et qu'elle n'est pas là pour venir te faire les salutations. Elle n'est pas là pour te demander comment tu vas depuis le temps, ce que tu deviens. Elle s'en fiche éperdument. Tu ne sais même pas ce qu'elle est venu chercher auprès de toi. Peut être ta haine, ton souvenir, ta pitié. Mais elle est bel et bien devant toi, avec son air triomphant de fille qui se donne des airs. Elle se contient, et c'est palpable. Son visage peine à exprimer quelque chose, et semble se confondre en émotions paradoxales. Cela t'arrache un sourire narquois. Cela te fait bien rire de la revoir au fond. Tu aurais dû t'en douter qu'il fallait bien plus que ça pour te débarrasser d'elle, ce serait trop facile. Elle ne répond même pas à ta question, qu'elle envoie un peu plus loin, sans se soucier. Elle ne se soucie de rien de toute manière. Pas même de ce que les autres ressentent ou pensent. Ironique pour une fille qui décuple les sentiments, n'est-il pas ? Elle n'est pas là pour rien, tu en as l'intime conviction, et tu attends de savoir ce qui se cache derrière ce coup de théâtre, ce drame rebondissement dont vous êtes les héros tragiques, soumis à leur destin vacillant et fragile. Mais au fond, tu ne sais qu'une seule et unique chose, comme une certitude, une réminiscence de cette époque où tu t'avais pactisé avec ce démon. Tu sais que tout ce qu'elle veut, c'est te détruire, te ramener dans les abysses auxquelles elle appartient. C'est bien là son seul et unique but à ton sens.

Et une énième provocation, ce qu'elle sait faire peut être le mieux. Son rouge à lèvre. Du plus éclatant des rouges. Il brûle sur tes lèvres, tu le sens. Son parfum émane, tu le respires. A quoi peut-elle bien jouer ? Tu sens qu'elle n'est pas à l'aise. Où est passé cette Cassandre déterminée et sûre d'elle ? Tu te demandes si elle n'est pas morte pendant cet accident. Mais après tout, toi même tu as laissé périr un morceau de toi pendant ce drame. Toi même tu as laissé derrière celui que tu étais. Tu as sombré un peu plus. Tu es devenu encore un peu plus sombre, au point où plus rien ne pouvait te ramener à la lumière, car de ta propre volonté, tu avais décidé de tourner le dos au monde. Vivre en marge. Perdu à mi-chemin entre l'illusion et la réalité. Jusqu'à ce qu'Aurelian vienne te sortir de cet enfer dans lequel tu t'étais plongé. Cet enfer que tu représentais pour toi même.

Le problème avec Cassandre, c'est qu'elle te ressemble un peu trop. Elle partage trop de points communs avec toi. Tellement que ça en devient gênant, car elle ne fait que renvoyer directement ce que tu es. Elle n'est que le miroir de ta propre existence, et réciproquement, elle se voit en toi. C'est ce qui vous a lié par le passé, dans un pacte sombre et secret. Tu étais fasciné par cette fille. Ses talons trop hauts, ses vêtements trop provocants, son attitude supérieure. Tout n'était qu’exagération chez elle. Et tu as fini par la désirer. Pas comme un désir amoureux. C'était bien plus étrange que ça. Tu voulais qu'elle te ressemble. Mais elle s'est toujours crue mieux que toi. Et elle l'était peut être à une époque, juste avant que Synchronicity vole en éclats. Alors tu veux faire croire le contraire. Tu prends tes airs d'homme fort et fier, mais au fond, tu ne peux pas le nier. Elle a compté pour toi. Tu as pleuré sa mort, et tu as fais le deuil douloureux de cette fille qui représentait ta fin tragique. Elle était cette allégorie de toi qui sombre au plus profond. Et ce n'était pas de la pitié que tu avais pour elle, mais une profonde tristesse. Cette tristesse sincère et brute, qu'on ressent lorsqu'on perd quelqu'un qui a compté pour nous. Cette peine sèche et tranchante qui vous ouvre le cœur, et font saigner les larmes au fond de votre âme meurtri. Tu te refuses de l'admettre, ça blesserait trop ton estime et ta fierté. Tu ne veux pas reconnaître que sa mort t'a affecté, ça serait reconnaître qu'elle représente quelque chose à tes yeux. Qu'est-ce qu'elle représente ? Tu ne le sais même pas toi même. Mais tu sais juste qu'elle a compté à un moment dans ta vie. Et alors que tu pensais avoir tourné la page sur cette histoire, elle revient, et te rappelle que le jeu n'est pas terminé. De toute manière, ce jeu n'aura jamais de fin. Pas tant que Lipovsky et Valdick continueront de coexister dans le même monde.

Tu poses ton pouce sur la commissure de tes lèvres, et tu essuies d'un revers de ce dernier le rouge qui te brûle la peau. Tu jettes un regard sur ton pouce rougi, et tu t'avances d'un pas vers elle. Dans un silence profond et méprisant. Tu saisis son menton, lui soulève le visage, et tu la regardes un peu mieux. Tu te remémores tout ce que ce visage t'a évoqué. Tu te souviens de ce qu'elle a pu te dire. Tu la revois en train de danser comme un damnée dans cette boite. Tu revois sa démarche assurée, et sa silhouette fluide et souple. Tu entends sa voix et ses mots si durs qui autrefois te touchaient. Tu écrases ton pouce couvert de rouge à lèvre à la commissure de ses lèvres, et tu l’essuies d'un mouvement appuyé et franc, laissant derrière une trainée rougeâtre sur son visage blanc. Tu as presque de la peine à salir son joli visage, que tu regardes d'un air vide, perdu dans les pensées qui t'assaillent. Les souvenirs en cascade qui se déversent dans ton esprit flou. Tu la regardes, plonges tes yeux dans les siens, et tu relâche son visage.

    « Reprends le. »


Une simple provocation. Tu veux lui montrer que tu es plus fort aujourd'hui, et que tu ne la crains plus comme avant. Et qu'aujourd'hui, tu es à armes égales avc elle, si ce n'est plus fort qu'elle. Tu lui montres qu'elle ne pourra pas te détruire, qu'elle ne pourra pas faire de toi son jouet. Tu recules d'un pas. Un seul pas. Tu la regardes dans son intégralité. Et c'est comme si tu venais de basculer dans le gouffre. Un drôle de sentiment s'anime en toi. Une certaine mélancolie. Tu te refuses de ressentir quelque chose, pourtant, une braise dans ton âme brûle encore. Quelque chose subsiste dans ce cœur imperméable. Quelque chose dont tu n'as jamais eu conscience. Une ébauche de sentiments qui se meurt au fond de toi. Et aujourd'hui, il n'en reste qu'une mélancolie floue et imperceptible. Une nausée légère. Une palpitation au cœur. C'est discret, et pourtant, ça te secoue de l'intérieur.

    « Les choses ont changé, Lipovsky. »


Et ça ne brise pas le silence. On dirait que ces mots se perdent dans l'absence de son. Ils vont mourir et s'échouent sur le sol, sans impact. Ils ne veulent rien dire, ils n'ont aucun sens. Peut être que tu voulais juste combler le vide, mais ça ne marche pas. Mais c'est comme une mise en garde. Comme si tu lui disais de se préparer, de se tenir en garde. Car si elle s'attend à retrouver celui que tu étais avant l'explosion, elle risque d'être déçue. Tu l'avertis, tu la mets en garde. Au fond, tu espères qu'elle parle. Tu voudrais qu'elle dise quelque chose, sinon, ce silence finira par te tuer. Ce silence usera tes nerfs, et tu ne le supporteras pas. Parle Lipovsky. Il est temps de mettre un terme à ce silence trop long, trop blême, trop malsain peut être.
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Cassandre S. Lipovsky
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Jeu 29 Nov - 9:43



Incessante incandescence. n simple jeu, qui brûle entre vous, qui vous consume du plus profond de vos êtres. Il y avait eu tes mots. Il y avait eu ce geste, qui étai inévitable, qui te blessait comme si tu avais était l'artifice. Comme si c'était toi qu'il essuyait, retirait de ses lèvres. Comme si tant il te détestait, il voulait de supprimer de sa vie toute entière. Et puis il y a ce contact. Léger et méprisant. Il attrape ton menton comme celui d'un vulgaire animal, et tu te force à le regarder dans les yeux. Boum. Ton coeur fait un bon. Le sien aussi. Tu le sais. Parce que tu l'y forces.
Et il y a ce moment, ce silence où vous vous regardez. Tu retrouve dans le bleu de ses yeux la haine que tu lui as toujours offert. Tu le revois, minable dans le couloir des mirages. Tu le revois, à s'exhiber et crier alors que tu avais appris le chic des soirées. Tu le revois à l'époque de la Grande Synchronicity. Là où tu te croyait grande, là où tu te croyait puissante. Là où il n'était que celui qui aboie. Celui qui voulait se faire remarquer par tous les moyens. Vous étiez trop semblables en des temps différents. Et là vos rôles s'échangent. Il est celui qui n'a plus peur de défier. Tu es celle qui veut le retour de sa muse perdue. Et alors que tu repense à ces quelques mois où tu le narguais, le détruisais, son pouce s'écrase sur le coin de tes lèvres, déforme ton visage dans une grimace inanimée.

Tu ne veux pas réagir, pourtant le mépris dans son regard t’annihile. Il y a une fissure dans tes yeux. des sourcils qui se froncent à peine. Et d'n coup le vide enserre ton visage. Le voilà loin alors que tu semble mentalement perdre l'équilibre. Où tu sembles tomber dans un puits sans fin.
Il te tenait. Donnait de la réalité à ta résurrection.

Et ses mots semblent vouloir briser le silence. Et ses mots semblent vouloir te briser. Mais ils auraient eu tellement plus d'effet s'il ne t'avait pas touché avant, s'il les avait prononcé avant de serrer ta mâchoire entre ses deux doigts. Tu préfères ne rien dire. Ne rien faire. Parce que les mots ont tendance à enfoncer les gens s'ils ne sont pas choisis avec précaution. Ta lèvre passe sous tes dents, une seconde. Comme un geste de plaisir, de désir. Comme si d'un coup, il t'avait plus intéressé que jamais. Et il est vrai, dans un sens. Que si votre jeu avait continuer, sans ces débris, snas ces cendres, tu serais tombée, tu t'en serais quelques peu amourachée. Mais ça n'a jamais été le cas. Etil est vrai, que le fait de le voir si fort, si droit devant toi te trouble. Il n'avait pas été comme ça. Jamais. Seulement dans des mots, de la rigolade, et un désir insensée pour l'adolescente pré-pubère que tu avais pu être.

En un sens, vous étiez enfin devenus homme et femme, dans ce monde où vous ne pouviez exister sur une même ligne sans vous auto-détruire.

Quelques mots. Ton nom. Et tu ne peux qu'approuver. Bien sûr, que les choses ont changées. Tu es là, avec tes cachets, en vie alors qu'on te croyait sous les débris. Et lui, plus vivant qu'il n'y a un an. Tu as perdu cette année, ne comprend pas tout. Bien sûr, que tu sais que les choses ont changées. Mais ce n'est pas ça qui t'empêchera de rester là, de le détruire tant que tu le pourras. Les choses ont changées, une tempête se prépare, entre lui et toi. Entre le monde et toi. Tu sera un cyclone que tu ne contrôle pas. Tu ne comprendras rien de tout ça. Alors tu retourne vers lui. Glisse tes poignets entre ses mains. Souffle près de sa nuque, vers sa tempe. Tu penses au désir. Tu penses très fort au désir et essaye de le lui faire passer. Tu veux juste qu'il te désire, quelques secondes. Le temps de l'ébranler, de lui montrer que même s'il est plus fort, tu as toujours des secrets. Que tu peux toujours gagner. Tu laisses le silence gagner la pièce, vous envelopper. Tu veux qu'il n'entende que ton souffle dans son oreille. Son coeur taper sur ses tempes. Et a bout de cette éternité, un mot s'échoue sur sa peau.

    « Justement. »


Justement. Tu es là, à le séduire d'une façon qui ne vous correspond pas. Et tu te recules, légèrement. Juste ton visage du sien. Tu passes la main dans ton décolleté. Cherche dans ton soutien-gorge un pseudo sachet en aluminium. Et tu le fourre dans sa main. Comme un cadeau qu'il ne doit pas regarder de suite. Pourtant il sait. Ca ne peu être qu'une chose.

Et tu t'en vas, retourne t’asseoir sur l'une des table. Sans le regarder, tu lui rappelle que c'est « En souvenir du bon vieux temps. » Te voilà assise. Face à lui. Tes cheveux ondulant en cascade sur tes clavicules. Tu portes ton majeur à ta bouche, l’humidifie à peine pour essuyer ce surplus de rouge à lèvres.

Vous vous détruirez tan que vous êtes amenez à vous rencontrer. Vous vous brûlerez constamment, vous consumerez jusqu'à la moelle. Tu en es persuadée. Incessante incandescence.


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Nikolai L. Valdick
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Mer 26 Déc - 23:25

« When the time comes to let it go, let it go. »
Cette petite idiote se pavane devant toi. Même face contre terre, blessée et souillée, elle se permet de te faire face. Elle veut te prouver qu'elle vaut mieux que toi, et il est vrai qu'à une certaine époque, c'était toi qui mordait la poussière, et Lipovsky qui appuyait son talon haut contre ta nuque, te soumettant à son emprise malsaine. C'est elle qui menait la danse, qui te faisait courir les couloirs, et te forcer à sniffer sous ses yeux pervers et sadique, pendant que la poudre blanche te brulait les narines. Elle jubilait, sur son piédestal, et elle ricanait, savourant sa puissance et sa domination. Perdue dans ses délires de fille paumée que la vie n'a jamais épargné. Mais toi non plus, tu n'as pas été épargné. Tous les deux, vous êtes enfant des ténèbres. C'est la nuit qui vous a forgé. Vous êtes tous les deux des enfants sombres. Mais aujourd'hui tu te persuades que tu vaux mieux qu'elle, tu as l'intime conviction. Toi, tu t'en es sorti. Tu as retrouvé une forme d'équilibre, et les problèmes semblent se résoudre un à un. Qu'est-ce qu'il pourrait bien t'arriver ? La drogue ? Qu'à cela ne tienne tu te dis. Tu aimes croire que tu seras capable d'arrêter cette merde pour préserver ce bonheur que tu as retrouvé auprès d'Aurelian. Il t'a déjà quitté une fois à cause de ça, alors tu ne veux pas prendre le risque que cela se reproduise. Si Aurelian le veut, tu accepteras de tout arrêter. Si Aurelian le décide, alors tu te plieras à sa volonté. Car aujourd'hui, il est le seul qui peut avoir de l'emprise sur toi. Il est le seul qui maîtrise cet ouragan que tu es. Sans lui, tu ne sais que te déchainer contre le monde, tu ne sas que détruire ce qui t'approche. Un ouragan. Voilà ce que tu es finalement. Mais Aurelian a su apaiser les batailles que tu menais contre le monde. Il t'a appris bien plus qu'il ne le pense.

La belle incandescente prépare son nouvel assaut. Tu te dis que jamais elle ne te laissera tranquille. C'est une guerre sans fin. Peut être sera-t-elle ta dernière bataille contre le monde ? Faudra-t-il la mettre à genoux et la briser jusqu'au dernier os pour qu'enfin elle daigne te laisser tranquille ? Malheureusement, tu as signé un contrat avec le diable. Vous vous êtes liés d'un malhonnête et pervers contrat, qui ne prendra fin qu'à la chute de l'un ou de l'autre. Faudra-t-il que tu t'exiles à l'autre bout du monde pour qu'elle disparaisse ? Tu en viens à craindre qu'elle te suive jusqu'au bout du monde. Ses poignets se glissent dans tes mains. Et une irrépressible envie de la briser te prend à la gorge. Une rage folle et brûlante. Tu n'aurais qu'un gste à faire. Lever ta main, la saisir à la gorge, et la briser pour une ultime fois. Comme un rêve, tu t'imagines en train de la saisir. La sensation chaude et douce de son cou au creux de tes mains. Peut être son regard apeuré qui finirait par se vider lentement. Son dernier souffle désespéré. Ferait-elle encore la fière ? Très certainement. Jusqu'à la mort, elle jouera ses rôles. Elle ne sera jamais qu'une marionnette sans fils. Un pantin brisé, sans aucune identité propre.

Et soudain un désir qui n'a rien à voir avec la haine. Quelque chose de fort et d'intense. Cela t'a traversé comme un raz-de-marée, en quelques fractions de seconde. Pendant quelques millièmes de seconde, tu as ressenti du désir. Ton cœur s'est emballé, et tu as eu envie d'elle. Pas de lui faire mal, ni de la voir disparaître à jamais. Envie d'elle, de son corps fin et blême, de ses cheveux rebelles. Tu sais que c'est elle qui provoque ça chez toi. Tu culpabilises de ressentir ça à son égard, même si ça n'a duré qu'un instant, tu t'en veux de ne pas être assez fort pour lui résister. Elle et son don maudit. Elle n'est pas capable de créer ce désir, mais elle est capable de l'attiser comme bon lui semble. Et ça te fait la détester encore un peu plus, car au delà de tout ça, elle aura toujours une emprise sur toi. Car toi, tu n'as pas le pouvoir de te défendre face à ça. Toi, et ton petit don de rien du tout. Toi et tes petits tours de passe-passe. Tu plonges ton regard de haine dans le sien. Tu l'obliges à te regarder, et tu aimerais qu'elle comprenne. Qu'elle comprenne que c'est perdu d'avance, et qu'elle n'a plus de place dans ma vie. Lipovsky est morte, et les morts n'ont pas leur place dans la vie des êtres vivants.

Elle te donne un petit sachet d'aluminium qu'elle glisse dans ta main, mais toi, tu n'y prêtes même pas un regard. Tu sais déjà ce qu'il contient, cela ne fait aucun doute. Il suffit de regarder son air fière et narquois pour comprendre qu'elle s'amuse de toi. Comme elle l'a toujours fait après tout. Tu la regarde avec dégoût, et tu te dis qu'elle a quelque chose de pathétique. Du moins, tu essayes de t'en persuader. Car au fond de toi, cette renaissance te fascine. Ce retour inattendu te secoue de l'intérieur. Mais tu es trop fier pour le reconnaître. Trop fier pour admettre que la renaissance de Lipovsky a provoqué autre chose chez toi que de la haine. Comment avouer que l'on ressent quelque chose de positive à l'égard de son némésis ? Comme lui dire que tu aurais voulu construire quelque chose avec elle ? Ces choses sont indicibles, et elles le resteront. Car cette histoire ne peut avoir un dénouement heureux. Tu le sais, et ça te désole. Tu le sais, et c'est quelque chose qui te blesse au plus profond de ton être. Tu aurais voulu autre chose pour vous deux, mais rien n'y fait, chacune de vos rencontres vous enfonce un plus loin dans l'enfer. Chaque pas que vous faites vous précipite un peu plus vers le fond. Et c'est ainsi que vous sombrez, l'un accroché à l'autre, dans la plus malsaine des valses.

    « Le « bon vieux temps », hein ? Me fais pas rire, Lipovsky. »


Un sourire de défi se dessine sur tes lèvres. Quel bon vieux temps ? Quels bons souvenirs ? Jamais. Il n'y en a pas. Tout ce qui te ramène à Lipovsky semble inexorablement tâché. Souillé. Elle n'a laissé que des cicatrices en toi. Des restes d'humiliation des jours passés. Un peu d'amour propre et de fierté brisée parfois. Que vous reste-t-il à présent ? Debout au milieu des ruines de la belle Synchronicity d'autrefois, vous vous regardez dans les yeux. Autour de vous, les corps morts gisent sans vie. Les souvenirs brisés se brisent sur le sol, au milieu des rêves et des espoirs meurtris. Vous vous regardez au milieu des ruines, droits et sévères. Roi et reine déchus. Tu oses faire un pas, et tu jettes à ses pieds le petit sachet d'aluminium, énième façon de la rejeter une nouvelle fois. Tu t'approches d'elle, à sa hauteur, et tu la saisis par l'arrière de la nuque. Tu l'attires légèrement vers toi, pour qu'elle te fixe dans les yeux.

    « Il n'y a rien de bon à propos de toi. »


Tu te sens triste. Tu ne veux pas l'avouer, mais ta colère ne fait que masquer cette tristesse. Tu ne veux pas la rejeter. Tu aimerais qu'elle change. Que votre contrat prenne fin en ce jour, et à cette heure, pour que vous puissiez recommencer. Vous donnez une nouvelle chance. Mais vous en êtes incapables. Et vous voilà comme des héros tragiques, en proie à votre destin fatal et implacable. Vous vous jaugez l'un et l'autre, et vous savez tous les deux que vous ne pouvez plus faire marche arrière. Mais au fond tu ne voulais pas ça. Tu voulais juste Cassandre. Cette fille. Parce qu'elle était différente des autres. Parce qu'elle représentait quelque chose pour toi. Alors secrètement tu pleures cette guerre. Tu te déteste de la rejeter coup sur coup. Car au fond, si elle n'avait été aussi horrible, tu l'aurais certainement accueillie dans tes bras, comme un retour à la maison. Tu aurais caressé ses cheveux, et tu aurais appuyé sa tête contre ton torse. Et dans un murmure, tu lui aurais dis qu'elle ne risquait plus rien. Lipovsky, je t'en prie, il n'est peut être pas trop tard. On peut encore recommencer, on peut encore s'en sortir. On peut redevenir le Roi et la Reine. Tu ne le dis pas, mais ton regard trahit ta pensée. Si Lipovsky est perspicace, elle pourra peut être voir dans ton regard, derrière la haine, cette tristesse honteuse et inavouée que tu dissimules au plus profond de toi.

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Cassandre S. Lipovsky
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Mar 8 Jan - 11:48



Quand l'on demande à quelqu'un, c'est qui, Cassandre ? tous vous répondront en coeur que c'est la jolie pute, celle que tout le monde veut se faire au moins une fois dans sa vie, qu'elle est celle que l'on ramassait sur un carreau blanc des salles de bains des Winterhood, et que bon dieu, qu'elle était bonne avec ses cheveux en bataille et son soutien-gorge mal rattaché. Mais ce que les gens n'ont jamais compris à propos de toi, c'est que tu étais bien plus complexe que ça. Ce que les gens n'ont jamais compris au fond de toi, c'est que même si tu n'es pas une bonne personne, tu n'es foncièrement pas mauvaise.
Ils ont tous cette image de toi, qui te pavane dans les couloirs avec tes talons trop haut, ta jupe trop courte, ton chemisier trop transparent, tes sous-vêtements trop voyants, tes lèvres trop rouge, ton regard trop provocateur. Ils ont tous cette image de toi, qui saute Geoffrey dans la tour des amoureux devant les yeux écarquillés de son rencard. Ils ont tous cette image de toi, qui claque des doigts et des foules qui accourent. Mais la vérité, c'est que tu te distrayais. La vérité c'est que tu te faisais plaisir. Et que tu préférais afficher le fait d'être une méchante plutôt que d'être la gentille qui échoue. Tu as trop peur de l'échec Lipovsky, et à cause de ça, tu as toujours choisi la solution de facilité : la destruction.
Pourtant, si tu avais pu, tu aurais voulu aider les autres. Et ça t'es arrivé de le faire, sans arrières pensées personnelles, mais là où on ne te remarquerait pas, là où tu n'avais pas de nom. Il t'es arrivé, de dire un mot gentil pour simplement éclairé la journée des gens. Mais tellement habitué à ta langue de vipère, ils ont crus que tu te moquais d'eux. Et chacun de tes gestes doux fut interprété de la même manière. Alors oui, tu affichais être la méchante assumée, pour ne pas décevoir dans le rôle de la bonne amie.

Mais Cassandre, tu as aussi cette petite facette, que très peu connaissent. Il y a aussi ce petit quelque chose que quelques rares personnes comme Nikolaï devraient comprendre. Des détails, des futilités, tellement insignifiantes qu'il ne doit pas avoir remarqué. Mais tu es un livre entier, un manuel de vie. Tu es un but qu'il a longtemps cherché, une déformation du réel qui ne donne qu'à rêver avant que l'on ne se rende compte de la supercherie. Tu es également son mal. Celui qui prouve que le reste est beau. Tu es les ténèbres de la caverne. Tu es le loup de contes de fées. Et tu mangeras le gentil héros, parce que les contes de fées ne finissent pas bien. Tu es celle qui lui rappelle que le reste du monde en vaut la peine, parce que justement, toi non. Tu es la valeur la plus élevé du contraste. Celle qui donne au gris une réalité.

Le bout d'aluminium tombe à tes pieds qui se balancent dans le vide. La haine dans sa voix, le sarcasme sur ses lèvres. Vous vous détestez autant que ce que vous vous cherchez. Sinon vous ne seriez pas là, comme deux âmes errantes, perdues. Sinon vous ne serriez pas là, à préféré que l'autre s'en aille. Parce que vous refusez tout le deux d'abandonner. Et tu ne sais pas pourquoi. Peut-être que c'est comme tu le prétends, pour ne pas le laisser gagner, mais peut-être que c'est simplement que dans le fond, tu as besoin de cette présence. Peut-être que dans le fond, tu ne désires que ça : Quelqu'un qui puisse te détruire sans se jouer de ton corps, de tes sentiments. Peut-être que tu as besoin de quelqu'un qui t'arrachera le coeur en te regardant droit dans les yeux, sans te mentir. Peut-être que tu as besoin de cet assassin qui ne mentira pas sur ses desseins.
Un combat à armes égales, sans faux jeux, juste des coups bas, et des déclarations de haine par tirade comme l'on n'en a plus vu. Des silences et des regards. De la haine et de l'admiration.

    « Il n'y a rien de bon à propos de toi. »
    « Alors pourquoi es-tu encore là ? »


S'il n'y a rien de bon à propos de toi, il devrait s'enfuir, il ne devrait pas, rester là. Il ne devrait pas attendre que la reine déchue que tu es devenue abaisse son sceptre en ordonnant qu'on lui coupe la tête. Non, s'il n'y avait absolument rien de bon, il ne t'aurait pas suivi dans cette salle isolée.
Parce que voilà, entre vous il y a cette part de fantasme. Malsain et destructeur. Ce désir d'avoir la victoire sur l'autre. Ou simplement de montrer à l'autre qui il est vraiment : un raté. Pervertie jusqu'au bout des ongles. Le bon existe à propos de vous. Le bon se rêve et s'imagine, même s'il n'a aucune réalité concrète. Et c'est ce qui le rend d'autant plus excitant.

Et te voilà qui repose les pieds au sol dans un grand clac sur le carrelage. Et te voilà, descendue de ton trône de fortune, passant à côté de lui. Ne parle pas fort, comme à ton habitude. Tu tiens à ce que la partie continue. Sinon que vous restera -il à part les cendres de vos vies entre-détruites qui se rétablissent avec seulement quelques cicatrices ? Vous aurez perdus la splendeur sans la vie. Vous ne serez jamais des héros.

    « Tu étais le roi, prêt à sauter de la falaise pour une danse avec moi quand je t'ai rencontré. Et tu n'es plus qu'un sujet qui veut jouer les vaillants. A toi de voir si cette vie te va ? Si l'illusion du bonheur que tu sembles avoir remplacera l'adrénaline que tu devais recevoir en dose journalière. Dis moi que tu pourras t'en passer toutes ta vie. »


Dis le moi et tu auras gagné. Et te voilà comme un fantôme. Te voilà qui le dépasse, reine de ruine, à chercher ton nouveau shot d'adrénaline. Et te voilà à partir sur cette déclaration de guerre, de haine. A cette promesse d'une nouvelle confrontation.
Et tu passe la pote, avance dans le couloir, t'essouffle. Et tu vas un peu plus vite, un peu plus loin. Et tu te demandes ce que tu viens de faire. Et tu te demandes pourquoi tu n'as pas préféré prendre un nouveau départ, avec celui-là. Pourquoi tu n'as pas rendu les armes pour une vie meilleure. Pour, comme tu dis, cette illusion du bonheur.




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Sam 2 Fév - 22:09

« And I can make it alone, but we can make it so much better. Together. »
Tu aimerais juste comprendre, peut être te faire une raison. Tu devrais te convaincre que l'infinité des choses n'est qu'un mythe, et que rien n'est éternel. La vie, l'amour, l'amitié, le bonheur. Tout ça est éphémère, et tout finira par disparaître. Les choses sont faites pour se briser, et les mots et les promesses ne peuvent réparer ce qui a été cassé. Alors il nous faut toujours rebâtir sur les ruines et le cimetière de nos vies passées. Ces possibilités qu'on a négligé, ces perspectives qu'on a laissé de côté. On se dit bien qu'on ne pourra jamais les retrouver, qu'il est sûrement trop tard. Mais n'existerait-il pas un moyen de faire machine arrière ? La paralysie des choses et des situations serait-elle notre fardeau ? Tu as envie de croire à l'évolution. Au fond, bien naïf et insouciant, tu crois que les gens peuvent se racheter, et changer. Tu crois qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire les choses. Pourquoi ? Tu aurais voulu que tes parents te retiennent au moins une fois, qu'Aurelian ne soit jamais enfui, que Cassandre n'ait jamais disparu dans les ruines de Synchronicity. Tu la regardes, belle incandescente, fière et digne. Elle descend de son trône, et pose un pied un terre, effleurant le sol de son pas aérien, caractérisé par ce claquement singulier de ses talons sur le carrelage. Pourquoi tu es encore là ? C'est vrai ça, Nikolaï. Qu'est-ce que tu espères de cette fille après tout ? Elle n'est rien, elle n'a jamais rien été pour toi. Sauf cette petite conne qui n'a fait que t'humilier. Cette ratée qui s'est toujours crue au dessus de toi. Alors que veux-tu encore d'elle ? Elle n'a plus sa gloire d’antan. Elle n'est qu'une reine déchue, sans couronne, et aujourd'hui, c'est toi qui la regarde de haut et la toise avec mépris. Aujourd'hui, c'est toi le roi. Donc pourquoi s'attardait sur cette fille paumée, qui ne t'apportera que du malheur ? Elle, cette fille, vaste champ de ruines parsemés de débris de rêves et d'espoirs étouffés. Mais plus tu la regardes, et moi tu comprends la situation. Tout semble clair, et pourtant, tu ne peux t'empêcher de la regarder d'un œil trouble et confus. Comment peut-elle encore avoir un impact sur toi ? Tu crois être devenu l'intouchable.

Et sa question fend l'air, comme une balle de revolver, et vient se planter dans ton esprit. Autre graine de malheur qu'elle sème en toi. Quelle question ! Bien entendu que ta vie actuelle te convient. Certes, tu t'es un peu rangé, tu t'es calmé, mais tu as retrouvé également l'équilibre, l'amour, et la plénitude. Pour la première fois depuis longtemps, tu te sens entier et complet. Tu as enfin sorti la tête de l'eau, et tu as retrouvé un goût pour ton existence. Comment ne pourrais-tu pas aimer cette vie ? Tu sais qu'elle abaisse une de ses cartes maitresses. Tu sens bien que cette question pourrait être décisive, vous le savez tous les deux, et vos regards en se croisant lancent le défi secret et malsain. Il te suffirait de la regarder dans les yeux, et de lui dire qu'elle ne sert à rien, qu'elle n'a plus de place dans ta vie. Tu pourrais lui arracher le cœur, et l'écraser devant elle. Et dans un ton plein de haine, tu pourrais lui dire qu'elle a perdu, et qu'elle n'a désormais plus rien. En fait, c'est très simple : tu pourrais mettre un terme à tout ça. Ce jeu sans aucun sens, dans lequel votre bonheur et vos vies sont les seuls paris, pourrait prendre fin avec ta victoire. Il te suffirait d'une seule phrase, même peut être qu'un mot. Un regard, une expression. Cela se pousse contre tes lèvres que tu te forces à maintenir fermées. C'est un raz-de-marée dans ton esprit. Serait-il possible de mettre un terme au règne tyrannique de la belle Cassandre ?

Sans attendre une minute de plus ta réponse, elle te dépasse et s'en va par la porte, laissant derrière elle un aura froid, un léger parfum, et un goût amer. Mais pour qui se prend-elle ? Tu restes un instant immobile, fixant d'un air vide le sol. Et maintenant ? Tu ne sais pas si tu dois la laisser s'enfuir, sans lui dire ce que tu avais à lui dire. Peut être que la laisser partir serait une façon muette de lui avouer ton désintérêt pour sa personne. Mais quelque chose de fort au fond de toi te dicte une conduite, tu en as l'intime certitude. Quelque chose qui t'oblige à tourner les talons, et à te lancer à sa poursuite. Tu te surprends toi même à lui courir après, mais au fond Nikolaï, c'est ce que tu as toujours fais avec cette fille. Tu as toujours cherché à la trouver, tu as toujours voulu révéler la vraie Cassandre, en vain. Tu as toujours cru qu'elle pouvait changer, et qu'un jour, elle finirait par montrer qui elle est vraiment. Mais tu avais depuis longtemps perdu espoir en ce changement, alors, pourquoi Valdick tu te lances à la poursuite de cette fille ? Tu arrives à sa hauteur, et tu saisis fermement son poignet que tu tires vers toi, afin de l'arrêter. Tu l'obliges à se retourner vers toi, et tu ne lâches pas son petit poignet frêle et blanc de tes mains qui l'encerclent avec force. Ton regard méprisant se pose sur elle, et la phrase finale te brûle les lèvres. Quelques mots, et elle disparaitra de ta vie. Quelques mots, et elle retournera à l'enfer auquel elle appartient, et tu la précipitera de nouveau au fond de l'abysse.

Mais rien ne sort. Tu restes là, face à elle, son regard dans le tien, et ton poignet au creux de ta main. Et tu n'arrives pas à te résoudre à lui dire ce qui pourrait l'achever. Elle est à ta merci, et pourtant, tu te sens incapable de mettre fin à tout ça. Peut être est-ce son joli visage encadré par ses longs cheveux ? Non, elle est belle, mais elle ne te fait pas pitié. Tu ne ressens pas de compassion face à elle. Merde, Nikolaï, qu'est-ce que tu attends de cette fille ? Tu sais qu'elle ne t'apportera rien de bon, et qu'elle ne sera celle que tu voudrais qu'elle devienne. Car au fond, tu sais que la véritable Cassandre à tes yeux est morte depuis longtemps, et que c'est cette fille qui l'a remplacée à tout jamais. Pourquoi s'attacher à l'image passée et ternie que tu as d'elle ? Elle n'a plus rien à voir avec ce qu'elle est. Elle n'est plus que l'ombre d'elle même, et elle ne fait que survivre désormais. Cette reine décapitée et descendue de force de son trône. Cette fille qui a souillé sa vertu à chaque occasion. Tu ne te comprends plus, et tu ne sais même pas comment tu as pu en arriver là. Tu restes profondément immobile, à la fixer, tes lèvres tremblantes trahissant ce désir secret de lui dire ce qui te pèse. Ce besoin inutile. Pourquoi la retenir ? Tu n'en sais rien, mais quelque chose te dicte de le faire. Quelque chose t'oblige à la retenir.

    « Ça n'a aucun sens ... »


Ton regard méprisant se mue imperceptiblement en un regard empli de tristesse. Pourquoi faut-il en arriver là ? Au fond ça te dépasse cette manière que les gens ont de se déchirer. Le temps court, sans aucun recours. Et nos peurs nous encouragent à nous blesser de rage. Dans un dernier effort, on se griffe au visage, on se mord. Et on détruit et on déchire le peu de choses qu'il nous reste. Le temps court, devant nous l'impasse, et nous restons vides et las des combats sans fin qu'on mène. Tu aurais voulu autre chose pour vous deux. Vous valez beaucoup mieux que ça. Et pourtant, vous continuez de vous battre. Même au fond du trou, vous continuez à vous blesser mutuellement. Au fond, tu rêves du jour où ce combat prendra fin, ce jour où tu n'auras plus besoin d'essayer de lui faire du mal.

Tu relâches son poignet lentement, sans rien ajouter. Tu aimerais lui dire autre chose, mais tu en es tout simplement incapable. Alors tu la supplies du regard de dire quelque chose, de briser le silence. Tu la supplies de trouver un sens à tout ça, car pour toi, tout cela te dépasse. Tu voudrais comprendre. Tu voudrais pardonner. Tu voudrais arrêter de lui faire du mal. Mais tu en es incapable. Pas tant qu'elle ne déposera pas les armes. Qu'est-ce que tu m'as fais, Cassandre Lipovsky ?
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Mar 5 Mar - 19:06


Tu pensais être sortie d'affaire. Tu pensais que tu pourrais reprendre ta respiration, ton calme. Tu étais persuadée que tu retrouverais vite ta chambre, que tu allumerais cette clope qu'Aniela te reprocherait. Mais non. Non. A la place de ça, une main saisit ton poignet. Et tu sens ta peau rougir. Et tu sens cette douleur, ferme, quand il t'attire vers lui. Et tu te retourne dans un geste élégant, comme si vous dansiez. Et tu pose ta main libre sur sa poitrine, comme si vous vous aimiez. Et tu le regarde avec tes grands yeux clairs. Et tu ne cille pas pendant quelques seconde, la bouche entre-ouverte. A vrai dire, tu ne sais même plus si tu joues ou si tu es naturelle. Tu ne sais même plus si tu es cet avatar que tu t'es créée ou la vraie Cassandre. Et tu mords ta lèvres inférieure, fronces légèrement les sourcils. Parce qu'il te fait mal. Et sûrement il ne se rend pas compte que ton poignet est fin, trop fin. Parce qu'il ne t'avais jamais serré de la sorte avant. Et sûrement il ne se dira pas que tu as perdu du poids, parce qu'il s'en fout probablement. Mais ce qui te fait le plus grimacer dans cette histoire, c'est le mépris qu'il porte sur ton corps. Non, plutôt sur tout ce que tu es.
Et te voilà, morte de peur. Et te voilà, terrifiée à ce qu'il te dise que tout est fini. Que c'est vrai, que tu n'as plus aucun pouvoir sur lui. Tu as peur qu'il t'étales son bonheur à la gueule, qu'il te le fasse bouffer sans manière. Tu as peur qu'il te prouve que tu n'es qu'un corbeau noir, un ange déchu. Pourtant il y a ce flottement électrique. Cette tension qui te force à te redresser légèrement, à reprendre cet air fier, à effacer cette mimique de douleur sur ton visage.

Et les rôles s'inversent. Et ses lèvres tremblent. Et ses mots attendent une réponse. Parce qu'il est perdu. Mais il n'est pas perdu comme tu l'as été, toi et tes passages à vide. Il n'est pas perdu en désirant tout détruire. Non, il est juste perdu parce que l'as enlacé dans la tempête qui te serres de vie. Tu l'as entraîné avec toi, dans ce gouffre profond que sont tes sautes d'humeurs. Et lui se retiens à la paroi alors que tu balances dans la vide. Et tu tires sur la corde pour que vous atterrissiez en même temps. Que vos corps jouissent le temps de la chute, que vos corps se détruisent le temps de l'impact. Et vous deviendrez légendes éternelles. Mais il est plus robuste que ce qu'il n'y parait. Et sans cet accident, tu serais restée au bord du gouffre sans lui tendre la main.
Pourtant ces cinq mots te perturbent. Parce qu'ils le rendent faible, innocent. Comme s'il n'avait pas conscience du jeu dangereux que vous vous étiez mis à jouer lors de vos premières années. Tes yeux s’élargissent, dans un élan de surprise. Et tu te sentirais presque coupable. Presque, si tu ne voulais pas tant le détruire.

Pourquoi chercher un sens aux choses quand tu peux les vivre ? Tu n'as pas à te soucier des mots ou des actes du passé. Ils ont existé et c'est tout. Tout ce qui compte. Tu ne pourras jamais rien y changer, ni vraiment les comprendre. Et tu n'as pas besoin de les comprendre, si tu es si invincible que ça.

Mais à la place de ce monologue, tes lèvres se referment dans un doux sourire. Enfin, pas vraiment doux, plutôt vrai. Pas l'un de ceux qui te mettrait en première page de playboy. Plutôt un du genre comme tu en fais peu. Un que tu gardes généralement pour toi. Parce que tu as compris que le silence va le ronger. Tu as compris que le silence, c'est comme l’indifférence. Et qu'il va se déchiré lui-même, même si pour ça il doit te secouer avant de comprendre que tu seras muette. Pourtant la réponse est simple. Tu lui as lancé ce défi, celui de renoncer à son bonheur pour vivre dans une illusion passée, simplement parce que tu y étais attachée, et que tu aurais voulu ne pas la perdre. Que quand tu t'es réveillée dans cette chambre vide, tu as pleuré qu'il ne soit pas venu, pour que vous preniez un nouveau départ. Que quand tu as passé ces journées entières à l'éviter, seule dans ta chambre tu as réalisé, que tu aurais pu aimé un type comme ce gars là, après l'avoir amoché, mais sans l'avoir totalement détruit. Mais les choses se sont passées autrement. Il ne te montre que son mépris. Il brûle ton poignet avec sa main encore trop serrée. Alors toi tu reste silencieuse. Parce que c'est la seule réponse que tu peux donner. La seule punition que tu peux lui infliger.

Et puis il te lâche enfin. Lentement. Et tu n'essayes pas de retirer ton bras. Tu n'essayes pas de courir, de fuir. Et ce silence le ronge. Et ce silence te ronge. Mais tu es trop fière pour dire le premier mot. Et le pire, c'est que dans ta tête, il y a cette phrase qui sonne comme un compromis, un cessez-le-feu qui décidera à tout jamais de votre sort. A vous, étrangers dans un même monde. Cette petite phrase, qui permettrait de tout vivre, comme tu dis. Cette petite phrase qui vous ferait vivre cet univers alternatif. Avant de revenir à votre réalité, de décidé qu'en fait, vous ne vous détestez pas tant que ça. Et que le mieux c'est peut-être de s'abandonner et s'oublier pour ne pas trop se détruire. Tu voudrais lui proposer ce deal. Pourtant il est sûrement trop tôt. Un unique trip avec moi.

Mais à la place tu te lèves d'aussi haut que tu le peu, sanglote au creux de son oreille, sans raison. Peut-être juste pour lui dire que toi aussi. Et cette fois tu t'en vas. Vraiment. Tu ne le laisses pas te suivre, parce que tu retires tes talons hauts, te dirigeant sans un bruit vers ta chambre. Comme un fantôme qui veut disparaître un temps.



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