Vitali Sergey
Messages : 51 Date d'inscription : 07/06/2012
Carte d'Identité Âge: 20 Don:
| Dim 20 Jan - 21:04 | |
| Voici comment Vitali a ressenti et vécu l'explosion de Synchronicity. C'est une mise en contexte et le pourquoi du comment il est devenu si... "solitaire". Voilà voilà. Le ciel ne sera plus jamais aussi noir qu'il n'est aujourd'hui... Il reste là, assis, sans bouger. Il regarde ses mains sans vraiment les voir. Elles sont sales, abîmées et poussiéreuses. Elles s'accrochent désespérément à un t-shirt sans importance. Et il reste là, la boule au fond de la gorge, l'estomac noué et les yeux brûlants. Brûlants de haine, brûlants de peine. Il ne sait plus s'il est triste ou heureux, en colère ou dépité. Qu'importe maintenant Plus rien n'a d'importance, rien n'a jamais d'importance. Le cœur serré et au bord des lèvres, il tente de bouger et une seule idée lui vient en tête : son corps le fait souffrir.
Il a mal aux jambes et arrive à peine à les bouger. La peur les a pétrifiées. Son crâne va exploser. Boum. Comme l'école. Boum. Comme Synchronicity. Boum. Toute sa vie partie en fumée. Disparue, explosée. Comme l'école. Réfléchir lui fait mal au crâne, il sent se veines pulser contre ses tempes et il a l'impression de ne rien entendre. C'est un sifflement constant. Un ultrason qui fait papillonner ses yeux, qui le fait secouer la tête avec espoir de le chasser.
Son regard ne lâche pas ses mains. Il a trop peur. Il a peur de voir quelque chose qui va le terrifier, le pétrifier. Il a entendu des cris, des gémissements qui arrivaient par dessus ce sifflement constant. Ils devaient être énormément fort car maintenant, il n'entend plus rien. Il a mal au crâne, encore, et il arrive enfin à bouger sa main gauche. Il lui ordonne de lâcher le bout de tissus. Lâche ça, lâche ça. Elle le fait, tremblante. Il papillonne des yeux, encore, toujours. Sa main monte à sa tempe, touche quelque chose de poisseux, gluant. Le toucher lui donner envie de vomir : du sang. Il prend alors conscience de l'odeur autour de lui. La chair humaine, écrasée, bouillie et le sang qui s'accroche aux vêtements. L'odeur qui ne quitte pas la peau et les narines. C'est ça qui fait que ses mains soit poisseuses. C'est cette odeur là qui lui donne envie de vomir.
Ses jambes répondent enfin, à moins qu'elles aient toujours répondues mais qu'il n'avait pas la force de les commander. Ils arrivent à les replier, à les serrer contre son torse. Et toujours ce sifflement constant dans ses oreilles. Sous combien de tonnes ses camarades sont enfouis ? Il tremble. Il a peur et son premier appel à l'aide ne dépasse pas ses lèvres. Il s'est réveillé, à retrouvé conscience plutôt, il y a déjà de longues minutes, ou une courte heure, il ne sait pas. Il reperd conscience, une nouvelle fois, il sombre.
Son inconscience est peuplée de courts réveils, quelques secondes à peine, à moins que ce soit des hallucinations. Il ouvre les yeux, se retrouve entouré, les referme pour se réveiller plus tard.
Blanc. Clair. Lumineuse. Je suis mort. Obligatoirement. Son corps le tiraille, ses muscles lui font mal. Il voit trouble. Tout est confus. Quelques voix autour de lui, une douleur au niveau du bras. Il se rendort sans même s'en rendre compte.
- Qu'a-t-il perdu ? - Rien. Menteurs ! J'ai tout perdu ! Tout ! Mes amis, ma vie ! J'ai tout perdu ! Mais ses mots ne sortent pas. Ses mots restent coincés au fond de sa gorge. Menteur ! a-t-il envie de hurler. Pourquoi s'attacher à des personnes si elles disparaissent dans une explosion ?! Pourquoi rester dans une école qui ne peut même pas les protéger ?! Eux, moi, nous ! Pourquoi ?! Vous nous enfermez ! Vous vous moquez de nous ! Vous nous maintenez prisonniers dans des prisons dorées ! Salopards ! Enfoirés !
Il ne sait pas quand ses mots ont dépassés la barrière de ses lèvres, il ne se souvient même pas avoir commencé à se débattre contre les hommes qui le maintiennent fermement contre son lit d'hôpital. Une énième piqûre, un énième calmant. Il ne dira plus rien, ne s'attachera plus. Il se le promet, avant de sombrer une nouvelle fois dans l'inconscience, sa douce amie.
|
|