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 Under the sun

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Sasha Nortan
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Fidei


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Mar 3 Juil - 17:40

Aujourd’hui, il faisait beau. Aujourd’hui, les demoiselles avaient mis les vêtements les plus pauvre en tissus pour bronzer assise sur un banc dans les jardins et les garçons passaient jusqu’à quatre fois devant elle pour vanter les mérites des corps de sports en comparant la taille de leur biceps. Bref, c’était une journée comme les autres. Une journée rayonnante d’un mois d’été qui commençait doucement mais surement son chemin pour laisser d’impérissables souvenirs dans la mémoire des élèves de Clever Cross. Comme si la météo tentait de leur faire oublier leur captivité.

Une grande partie des élèves étaient donc dehors, férus d’horticulture ou simplement désireux de profité du soleil. Tu n’échappais pas à cette règle. Ton voisin de la chambre d’à coté t’avait réveillé gentiment pour te dire qu’il faisait bien trop beau dehors pour que tu passes une journée à te prélasser dans les draps comme un chaton grincheux (c’était même ses mots exacts). Enfilant un t-shirt et un jean légèrement retrousser pour te faire un panta-court, tu avais donc rejoins la nature, dans l’idée de te mettre à l’ombre d’un arbre pour dormir un peu ou même simplement te reposer, bercé par le vent dans les feuilles.

C’est à ce moment précis que tu l’avais aperçu sur une branche. Un petit écureuil dont la frimousse était constellé de petites taches blanches. C’était quelques instants plus tôt et à présent, tu étais assis à califourchon sur une grosse branche, te tordant à gauche et à droite pour essayer de voir où est-ce qu’il était partit se cacher. Surement avait-il son nid dans cet arbre. Tu avais juste envie de le voir d’un peu plus prêt, sans rien lui faire d’autre. Tu étais curieux. Comme toujours.

Le danger de tomber ? Cette idée ne t’avait même pas traversé l’esprit. Même pas quand ton pied s’était appuyé sur une branche trop fine qui avait cassé pour tomber sur la tête de quelqu’un en contrebas. La politesse aurait voulu que tu t’excuses mais pour ça il aurait fallut que tu te rendes compte ce que tu avais fait. Et toi, tu n’avais absolument rien remarqué, trop occupé par ta chasse d’un écureuil.

C’était tout toi.

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Léonard d'Armancie
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Mar 3 Juil - 21:45

J’adore l’été. D’abord parce que tout le monde se dénude et ensuite parce qu’on peut profiter des jardins de l’école.
Ce jour là était ce qu’on appellerait un cliché de la journée d’été. C’est vrai, les oiseaux chantaient, les fleurs sentaient bons, le soleil rayonnait, les filles portaient des mini-jupes et les garçons sortait leurs biceps à croquer. Oui, cette journée promettait d’être parfaite. Si parfaite que je n’hésitais pas à attraper le violon de ma mère pour pouvoir en jouer dehors.
On l’oublie souvent, mais la musique et la nature ne sont pas si différentes. Je dis ça parce qu’il est inconcevable que je joue quelque chose de froid en été. Il me fallait quelque chose qui forçait aux rêves. Un traditionnel irlandais ferrait l’affaire. Je m’installais près d’un vieil arbre et commençait à jouer.

Certains élèves me regardaient de loin mais ne prêtèrent que peu d’attention à ma musique, trop habitué à me voir jouer en pleine air, et à n’importe quelle heure.
C’est alors que je me rendis compte que j’étais venue ici seul. Je me fis alors la réflexion suivante : les seuls moments où la solitude ne me gène pas c’est quand je joue sur ce violon. Je ne serais pas contre la compagnie de quelqu’un qui viendrait m’écouter, bien au contraire. Mais le Soil n’est pas un instrument anodin pour moi. Cela peut sembler stupide ou un fou pour les autres, mais chaque fois que je joue, j’ai l’impression d’être dans les bras de ma mère. Ça semble fou effectivement. Cependant, je me force à croire que des adolescents qui sont dans une école spécialisé pour Misayas devrait être plus ouvert sur le sujet que quiconque. Et je soutiens que c’est ma mère qui m’aide à jouer sur ce violon. Elle vieille sur moi dès que je frotte les cordes. Et ça je peux le prouver ! La preuve en est que jamais, au grand jamais, mon pouvoir ne s’est manifesté sur notre violon. Celui de ma mère et moi. Il n’a pas une seule égratignure. Il est comme neuf.

Malgré la mort de maman, je crois que je suis heureux. Malgré la mort de papa, je crois que je le suis toujours. Heureusement que Clever Cross est là. Que ferrais-je sans ses fleurs, ses grandes fenêtres, sa bibliothèque, et ses élèves qui grimpent aux arbres brisant une branche qui choit sur la tête d’un autre.
Bon ça n’arrive pas tout les jours évidemment. Mais ce jour là, ça arrivait. Je n’ai pas eu le temps d’identifier le garçon qui reçu la branche en pleine figure puisqu’il partit en courant, apeurés. Cependant, je crus reconnaître le garçon perchait dans l’arbre. Il était plus jeune que moi et plus chétif. J’avais beau l’avoir déjà vu, je ne lui avais jamais parlé et je n’en connaissais pas son nom. Je ne perdrais rien à l’aborder. Je m’approchais de l’arbre qu’il semblait s’approprier. Pour y arriver plus vite, je courus… Pourquoi est ce que je ne me rappelle jamais que je ne sais pas courir. Je sais que j’vais tomber. Franchement, je ne comprends pas, c’est comme Le Corbeau d’Edgar Poe. J’ai beau savoir que si je le lis j’entrerais dans une sorte d’ambiance mélodramatique mais néanmoins poétique, je le lis quand même dès qu’il me tombe dessus (littéralement) à la bibliothèque.
Pas besoin d’avoir un don de voyance pour comprendre ce qui allait suivre. Je me pris le pied dans une racine et me vautrait lamentablement sur le sol, à deux mètres à peine de l’arbre. Je tentais de me rattraper, plaquant violement mes deux mains au sol. Par chance, j’avais posé mon violon avant de courir. Par malchance, le choc de mes paumes contre la terre enclencha mon pouvoir et j’entendis quelques bruits de craquements de branches avant de voir le jeune garçon me tombait dessus avec ce qu’il restait de sa branche.

Me redressant et m’époussetant, je lui tendis la main et l’aida à se relever. Mon dieu, c’était gênant, Vraiment ! D’autant plus qu’il ne devait pas me connaître. Pourvu qu’il ne soit pas trop rancunier. Je n’aimerais pas m’en faire un ennemi. Pas parce qu’il risquait de me frapper. Ça non… il était toujours aussi chétif et j’étais plus grand d’au moins une tête. Mais c’était une question de principe : je n’aimais pas me faire d’ennemis.

- Excuse-moi, je suis extrêmement maladroit. Tout va bien ?


Dernière édition par Léonard d'Armancie le Lun 16 Juil - 20:36, édité 2 fois
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Sasha Nortan
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Mar 10 Juil - 14:21

Tu avais presque atteint le creux dans lequel s’était réfugié le petit animal. Sur la pointe des pieds, tu te contorsionnais pour essayer d’apercevoir le bout de son museau quand soudain…

    CRAC !

Tu n’avais rien eu le temps de comprendre. La branche solide et épaisse sur laquelle tu t’étais tenu sans problème jusqu’à maintenant s’était soudainement brisé. Pour la suite, Newton aurait pu expliquer de façon bien complexe et argumenter sur les forces qui avaient fait que tu avais bien trop rapidement rejoins le plancher des vaches. Rapidement et douloureusement. En gros, tu avais dégringolé sur plusieurs mètres avec ta branche pour t’écraser par terre dans une plainte que tu avais retenue tant bien que mal.

Qu’est-ce qui avait bien pu se passer ? Ton épaule était douloureuse et ce n’était rien à coté de ta cheville. Tu osais à peine ouvrir les yeux, de crainte d’avoir une plaie ouverte. Tu restais pour le moment par terre, attendant de te remettre de la chute, essayant de rendre à ton cœur et ton souffle un rythme normal. Tu avais des feuilles et des petites branches coincées dans tes cheveux et des vêtements. Le sang battait si fort à tes oreilles que ça en devenait assourdissant.

Mais finalement, presque aussi rapidement que l’avait été ta chute, tout se calma. Ou presque. Mais tu reprenais doucement tes esprits, entendant vaguement de loin une voix. Une ombre sur tes paupières close dessina vaguement une silhouette qui devait être proche de toi. Tu devais ouvrir les yeux, tu te contenterais de fixer cet inconnu qui te parlait et que tu n’entendais que partiellement.

D’abord ébloui par la lumière en rouvrant tes yeux, tu reconnus une personne qui appartenait à la même fraternité que toi. Tu l’avais souvent vu, toujours entouré, très charmeur. Tu n’avais jamais eu l’occasion de lui parler. Jamais l’envie. Mais dans le cas présent, la situation se prêtait plus facilement à discuter. Enfin presque.

« Je crois que ca va… »

Tu te redressas doucement, restant assis. Par reflex, ta main agrippa l’épaule douloureuse mais ca ne semblait pas plus grave que ça. Tu aurais surement juste un vilain bleu, la résonnance du choc étant surement la raison de la douleur lancinante qui te lançait encore. En revanche, pour ta cheville, c’était tout autre chose. A peine l’avais-tu bougé qu’une plainte s’échappa d’entre tes lèvres, te faisant complètement oublié ton épaule. Foulée ou surement quelque chose comme ça.

Tu avais l’air malin maintenant, assis par terre, incapable de te lever. Tu levas le nez, d’un air déçu. En plus, maintenant, tu n’avais plus la moindre chance d’apercevoir l’écureuil. Ton regard se posa finalement sur la branche qui gisait non loin de toi.

« … je comprend pas. Elle était solide pourtant. »

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Sam 14 Juil - 18:31

Il n'avait pas l'air trop en colère. J'avais bien peur de lui avoir cassé l'épaule. Pourquoi y aurait-il porté vivement la main sinon ?
Je n'aurais jamais du courir. Peut être trouverais-je un jour quelqu'un qui a le don d'empêcher les gens de courir ! Ce serait génial, ça m'éviterais de casser involontairement le nez de tout le monde.
Je posais la main sur son épaule et relevais sa manche courte pour voir si tout allait bien. Peut être étais-je trop proche de lui. Cette proximité ne me posait aucun problème, mais peut être était-il gêné. Pourtant cette idée ne resta pas longtemps dans ma tête. Trop inquiet des dégâts que j'avais potentiellement causés, je lui caressais délicatement l'épaule. Tout avait l'air en place. Rien de bien grave apparemment.
Il me regardait d’un air étrange. Je ne comprenais pas sa réaction. Avait-il peur ? Je devais dire quelque chose sinon le malaise allait s'installait.

- Encore une fois, je suis désolé. C'est moi qui aie détruit ta branche. C'est à cause de mon don. Je ne l'contrôle pas parfaitement. Pardon, excuse-moi. Je n’ai pas fait exprès. Tu vas bien ? T'es sur ? S'il te plait, ne me déteste pas. Je peux être sympa quand même tu sais. Je n'ai jamais tué quelqu'un, et je...

J'avais dit tout cela d'une traite. J'avais peut être un peu cédé à la panique, pourtant je n'm'arrêtais que lorsque la tête me tournait. Encore un oubli. J’avais oublié de respirer cette fois. J’eus beau parler, je n'avais rien dit de bien constructif. Et je ne devais pas être à mon avantage à cet instant. Je devais même lui faire peur, pour être exacte.
Je respirais donc un grand coup, et après avoir pensé à briller, je pris une voix suave pour me présenter.

- Je suis Léonard d'Armancie, je suis dans le groupe des Fidei, comme toi ce me semble, je me trompe ?


Dernière édition par Léonard d'Armancie le Lun 16 Juil - 20:37, édité 2 fois
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Sam 14 Juil - 19:50

Tu le regardais, clignant un peu des yeux alors qu’il t’auscultait presque. S’il avait pu, tu avais l’impression qu’il t’aurait fait passer un check up complet, compter chacun de tes os pour être sûr que tout était là. Tu t’étais laissé faire, entre surprise et perplexité. Il semblait inquiet et penaud. Tu ne compris pas tout de suite pourquoi mais l’incompréhension fut rapidement balayer par une tirade qui donnait l’impression qu’il était soudain pris d’une diarrhée verbale qu’il était incapable de contenir.

Tu inclinas la tête sur le coté, mauvais tic que tu avais, le laissant enchainer mot sur mot, idée sur idée, mélangeant les règles de construction de phrase, oubliant même parfois de séparer ses mots. S’il n’avait pas commencé sa phrase en t’expliquant son don, tu aurais supposé qu’il avait la faculté de se passer du besoin de respirer. Mais finalement, ce besoin vital finit par coupé sa phrase qui semblait pouvoir continuer sans jamais s’arrêter.

Tu avais tellement été pris de court par tout ça que tu en avais oublié tout le reste. Ta douleur y compris. Gardant seulement la tête sur le coté, l’air plongé dans une perplexité sans fond alors qu’il finissait enfin par se présenter. Comme si ca avait été la ponctuation d’une tirade sans espace et sans ponctuation, ou presque, la seule chose qu’il eu pour réponse fut ton rire. Rien de méchant à vrai dire même si tu aurais pu te mettre en colère contre ce garçon qui t’avait fait dégringoler d’un perchoir plutôt haut. Mais cette introduction de lui-même avait été tellement… étrange que la seule chose que tu pouvais faire était de rire.

Une fois cette réaction spontanée et légère passée, tu relevas les yeux vers le blond, lui servant par reflex l’un de tes sourires entre innocence et charme. C’était plus une sorte de défense, même s’il semblait inoffensif à cet instant. C’était en réalité le visage que tu servais à la plupart des inconnus de sexe masculin qui croisait ta route. Le visage d’un ange au charme innocent qui les plongerait dans le doute et les déstabiliserait suffisamment pour qu’ils oublient tout autre dessin à son égard.

« - C’est bien ça. Je suis Sasha. »

Tu décidas d’éviter de bouger ta cheville et donc de rester par terre. Peut-être qu’en attendant un peu, la douleur passerait, comme c’était déjà le cas pour ton épaule. En attendant, autant rassurer ton ainé qui semblait plutôt soucieux de l’opinion que tu pouvais avoir de lui.

« Les accidents ca arrive. J’ai juste un peu mal à ma cheville mais ce n’est rien. Je ne suis pas mort donc tu n’as toujours pas tué quelqu’un. »

Un sourire, une plaisanterie. Tout comme le ferait une personne normal. Avec le ton et les expressions de quelqu’un de sociable. Tu avais appris tout ça, tu savais l’utiliser. Les bons mots au bon moment, au bon endroit. Pour tourner la situation à ton avantage, sans médisance. Certains parlent de manipulation. Pourtant, tu voyais d’avantage ça comme une forme d’adaptation, exception faite que c’était le reste qui s’adaptait à toi et non l’inverse. Mais tu ne faisais de mal à personne dans le fond, avec tes grands yeux et ton air fragile qui était bien trompeur.

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Sam 14 Juil - 21:39

Il était tellement chou. Ce n’est pas le genre de gars qui réveille une libido. Pas la mienne du moins, il est trop… enfantin. Mais tellement adorable en même temps. Je lui souriais et sans lui demandait son avis, je le pris sur mon dos. Il semblait un peu surpris mais eu l’air de comprendre que je n’étais pas de mauvaise foi.

- on va passer récupérer mon violon, et après, on ira s’assoir sur un banc. Sauf si tu tiens absolument à aller à l’infirmerie bien sur.

Je le regardais de manière interrogative mais il ne semblait pas appréciait l’idée de l’infirmerie.
Comme promis, je récupérais le violon et déposa ma nouvelle connaissance sur un banc avant de me joindre à lui.

- Tu aimes la musique ?

Je ne pris pas vraiment le temps de le laisser répondre et je commençais à jouer une pièce de Vivaldi pour violon seul que ma mère m’avait apprit quand j’étais encore petit.


Dernière édition par Léonard d'Armancie le Lun 16 Juil - 20:37, édité 2 fois
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Dim 15 Juil - 11:06

Laissant filer une petite exclamation de surprise lorsqu’il te hissa sur son dos, tu t’accrochas à ses épaules par reflex, évitant de peu de l’étrangler à moitié avec tes bras. Ca faisait haut tout de même. Tu n’étais pas très à l’aise quand même, il fallait l’avouer. Mais ca n’était rien à coté de la tension qui passa dans l’air quand il évoqua l’infirmerie. Tes doigts se crispèrent sur les épaules de Léonard et tu blêmis un bref instant. Même si tu n’avais rien dit, le blond n’avait pas pris la direction du bâtiment et finis par simplement te poser sur un banc.

« Merci. »

Tu tiras un peu sur la jambe de ton pantalon pour voir ta cheville. Ca avait un peu gonflé et se colorait doucement mais surement vers des teintes violacées. Surement foulé. Un soupir fila d’entre tes lèvres avant que ton voisin ne te demande une question dont la réponse ne semblait qu’accessoire. Parce qu’avant que tu ne puisses dire quoique se soit, il commença à jouer.

Le violon. Ce n’était pas un instrument que tu détestais, sauf quand il fallait en jouer toi-même. Tu n’étais vraiment pas doué avec les cordes. Guitare, violon… Il n’y avait que le piano que tu maitrisais dans cette famille. Le morceau qu’il s’était mis à jouer était relativement connu, même toi tu étais capable de reconnaitre la patte de Vivaldi dans ces quelques notes déposé au grès du vent.

Une fois que les cordes cessèrent de vibrer, tu applaudis l’interprétation.

« Tu es doué. Moi j’ai du mal avec les cordes. »

Tu gardais ta jambe tendue pour éviter te solliciter ta cheville. La situation était un peu embarrassante. Tu ne savais pas trop quoi lui dire, lui dont tu savais surtout ce qu’on pouvait en dire dans les couloirs. Charmant et charmeur. Et aussi un brin obsédé. Mais toi, on se souvenait parfois de toi, pas toujours, rarement en bien sauf peut-être quand on parlait de Charlie.

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Lun 16 Juil - 18:35

- Merci, je travaille depuis que je suis petit, c’est ma mère qui m’a apprit. Mais au fond, ce n’est pas grave de ne pas savoir jouer de la musique, l’important c’est de la ressentir.

Il me regardait avec cet air mystérieux que je ne comprenais pas. Il avait beau être petit et chétif, il avait une sorte de force en lui. Son don ne devait pas être stupide ou inoffensif. J’avais du mal à me faire une opinion sur lui, il était un peu étrange tout de même. Un peu réservé aussi.

- En quoi consiste ton don ?

C’était un peu direct c’est vrai, mais je ne pensais pas qu’il se tendrait comme ça. Il ne parlait pas et un silence subsistait. Ayant peur de l’avoir vexé, je souris. Je ne voulais pas lui forcer la main, pourtant ma curiosité pour ce garçon était plutôt avancée. Je le trouvais vraiment intéressant. J’aurais voulu tout connaître de lui pour le comprendre. Je ne me retins pas plus, et voyant qu’il ne répondait pas à ma question, je lui demandais autre chose.

- Tu veux bien me parler de toi s’il te plait ? Tu es qui ? Tu viens d’où ?
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Mar 17 Juil - 9:18

Tu souriais, poliment, lorsqu’il te parlait de sa mère. Tu souriais poliment, quand il te disait que le plus important était de ressentir la musique. Et tu savais que s’il avait le malheur de t’entendre tenter de jouer du violon un jour, il t’étranglerait avec son archet, juste pour que tu arrêtes. Non, les cordes étaient une chose trop difficile pour toi. Et puis, les violons te détestaient de toute façon. La preuve, les cordes te coupaient toujours le bout des doigts quand tu jouais.

« En fait, je ne joue que du synthétiseur. Et du piano. »

C’était simple comme instrument à tes yeux. Logique. Suffisamment proche du piano pour que tu sois à l’aise. Suffisamment diversifié dans ses tonalités pour que tu t’en contentes. Tu te moquais complètement que la majorité des gens ne considère pas ce clavier électronique comme un instrument à part entière.
Il t’observait et dans ses yeux, tu voyais se bousculer mille et une question muette. Et seulement une seule franchis ses lèvres. Etrangement, c’était une question qui avait comme conséquence de mettre de la distance entre toi et ton interlocuteur. A chaque fois. Pourtant, on te l’avait posé des centaines de fois. Mais jamais tu n’y avais répondu. Tu refusais d’être identifié par cette chose qui s’était éveillé au fond de toi. Et ton regard s’était finalement durcit, comme refroidis à cette question. Sans avoir bougé d’un cil, tu t’étais éloigné du blond et de sa question maladroite.

Surement avait-il sentit son erreur, parce qu’il finit par simplement enchainé sur des choses plus banales. Des choses que tu savais répéter par cœur. Toi qui avait si souvent changé de décors, si souvent du faire à nouveau les présentations. Toi qui avait été tant que fois le petit nouveau de la classe, transféré en cours d’année. Mais cette façon indiscrète et bien trop vague te laissais plongé dans un sentiment de perplexité certain. Qui étais-tu ? En fait, tu ne le savais pas vraiment. Juste un petit garçon abandonné à la naissance, pupille de l’état pendant bien trop longtemps avant d’avoir été adopté par la famille la plus gentille et la plus aimante qui soit. Oui, en fait, c’était ça, qui tu étais.

« Sasha Nortan, 15 ans, élève de Clever Cross, membre des Fidei. » finis-tu par dire en riant un peu. Poliment.

Tu l’observas un instant. Tu n’arrivais pas à savoir s’il avait déjà entendu ses bruits de couloir. S’il te posait vraiment la question ou s’il essayait de se moquer. Pourtant, les gens le disaient parfois. Nortan, l’étrange garçon qui parlait seul sans l’avouer. Nortan, l’élève à l’humeur plus changeante que le vent. Nortan, celui qui avait blessé le petit Noa et brisé des vitres sous le coup de la colère. Nortan, l’angelot machiavélique qui s’amusait à charmer les autres garçons pour des services et à plaire aux demoiselles pour se faire chouchouter. Certain te disaient fou. D’autre adorable. Et pour finir, il y avait ceux qui te disait vil et fourbe, cachant bien ton jeu derrière de grand yeux.

Mais au final, tu étais à la fois toutes ces Nortan et aucun d’entre eux. Mais comment tous ces gens pourraient le savoir. Comment tous ces gens pourraient comprendre ?
Et quand bien même ils comprendraient… A quoi est-ce que ca pourrait bien servir ?

« Moi, je sais qui tu es. »

Un sourire malin. Un sourire chafouin. Un demi-mensonge.
Tu savais ce qu’on disait de lui. Tu savais ce que tu avais vu de lui. Mais tu ne savais pas qui il était. Parce qu’au fond, comme toi, il n’y avait que lui pour le savoir.


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Lun 30 Juil - 20:56

Il évitait mes questions et répondant de manière totalement bateau. Tout ça, j’m’en foutais un peu à vrai dire. L’important c’était ce qu’il pensait, ce qu’il aimait et tout ça quoi. Je n’insistais pas, ne voulant pas risquer d’être trop casse-pied.
Pourtant il dût comprendre mon insatisfaction puisqu’il retourna le sujet contre moi. Il savait qui j’étais selon lui.
Peut être savait-il que j’étais Léonard d’Armancie, grand séducteur, un tantinet prétentieux et carrément nymphomane.
Mais savait-il que ma seule famille encore en vie était deux domestiques et une sœur inconnue ? Savait-il que j’aimais May (à ma façon) ? Savait-il que j’aurais tout fait pour sauver Noa d’une mauvaise passe ? Savait-il que rien ne m’énervait plus que de cette mauviette de Lambinet. (Quand j’y pense, lui et moi avons la même relation que Clover et Mandy dans Les Totally Spies…. That Sucks.).

- Alors dit moi, qui suis-je pour toi ?

Je souriais pour ne pas l’effrayer. Il n’avait pas l’air vraiment stable mentalement ce gamin. Pourtant, ça le rendait assez adorable. Il avait ce petit côté décalé qui le rendait fragile et différent. Mais c’était tellement craquant.
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Mar 31 Juil - 21:49

Il sembla contrarié par ta réponse. Tu t’y attendais. Si ce genre de réponse plaisait, ca se saurait et surtout, elles n’auraient plus du tout l’intérêt d’exister. Non, tu avais décidé de ne rien laisser filtrer. Posant par petit à-coup ton pied au sol pour habitué ta cheville à ton poids de façon progressive tout comme pour t’habituer à une douleur qui serrait de toute façon inévitable, tu l’observais réfléchir. De fines expressions muées par ses réflexions passaient furtivement sur son visage. Tu n’avais pas le pouvoir ultime de pouvoir toute les décrypter mais tu aurais pu te targuer d’être capable d’en déceler pas mal quand tu faisais attention.

Le regard déviant sur le coté. Il se remémorait certaine chose, faisant appel à ses souvenirs. Peut-être essayait-il de se rappeler ce qu’il aurait pu entendre de toi. Ou bien ce que tu aurais pu entendre de lui. Ce qu’il savait de lui. Ce que tu aurais pu imaginer savoir. Quoique se soit, il fouillait sa mémoire. Ses sourcils, pendant une fraction de seconde, se froncèrent, ridant le haut de son nez d’une contrariété qui avait fait un passage éclair. Tiens, un souvenir peu agréable. Et puis, tout simplement, alors que tu arrivais enfin à poser ton pied par terre sans mal, contenant la douleur qui était supportable maintenant que tu t’y étais progressivement habitué, il posa une autre question.

« Alors dis moi, qui suis-je pour toi ? »

Pour toi ? La question était si maladroite mais tellement révélatrice. Il était très centré sur lui-même. Ses désirs, ses envies, sa curiosité. Tu esquissas un sourire avant de donner une impulsion sur tes mains pour te redresser, te tenant debout sans mal. Tu avais pris soin de laisser planer un silence. Ce n’était pas par sadisme ou quoique se soit de cruel. Tu cherchais comment tu allais répondre. Quelqu’un aurait simplement adapté sa réponse en fonction de ce qu’il attendait surement de ta part, que tu lui livres les informations que tu pouvais avoir sur lui.

Pourtant, tu te décidas de lui répondre en prenant la question au sens strict. Gardant ta franchise parfois cruelle sans chercher à l’être.

« Pour moi ? Tu n’es rien. »

Tu ne le connaissais pas. Il n’était pas ton ami et même pas un mentor dans votre fratrie. Tu n’avais pas été son amant et tu n’avais pas souvenir avoir été son ennemi. Alors pour toi, par rapport à ta personne, il n’était rien. Rien de plus qu’un élève français dans une école étrange. Rien d’autre qu’un misaya parmi tout le reste.

Doucement, tu t’éloignas, ayant dans l’idée d’aller mettre un peu de glace sur ta cheville à la cafèterait (les dames de la cantine t’en donneraient surement) pour qu’elle dégonfle. Tu te retournas une dernière fois, faisant un petit signe de la main au blond.

« Ravi de t’avoir rencontré, Léonard. »

Difficile de savoir si ce sentiment serait partagé.
Et sur ces simples mots, tu quittas les jardins, laissant derrière toi une rencontre étrange et douloureuse sur un fond de violon.




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