AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  



 
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mar 24 Juil - 15:59




    La France. Alala, la France. Pays que tu n'avais jamais visité. Ou du moins, pas vraiment. Tu étais rapidement passé par Paris, tu avais vu les métros, les gares, l'aéroport. Rien de bien impressionnant pour toi qui n'avait fait que voyager durant ta tendre enfance. Tu t'émerveillais facilement, avant. Parce que tu étais gosse, mais surtout parce que tu n'avais encore rien vu du monde. Mais il fallait avouer que Clever Cross était une belle école. Vraiment belle. Même mieux, cette école te plaisait. C'était certes une prison dorée, mais... elle te plaisait. Plus que Virtus Insania du moins.

    Tu marches tranquillement le long des couloirs, tu veux sortir. Sortir de là. Et c'est ce que tu fais. Tu quittes cette prison dorée, tu quittes cette école... avec un léger soulagement, comme si partir de là te faisait du bien. C'est le cas. Rapidement, tu quittes les sentiers, rapidement, tes pas te mènent à l'aventure... rapidement, tu te perds dans ces petits bois.

    Évidemment. Mais c'est parce que tu n'as pas de chance, tout ça. Tu soupires, tu enfonces tes mains dans tes poches et tu t'assoies à même le sol, sur la terre encore humide. Tes lèvres se pincent en une moue... totalement idiote, mais tant pis. Après tout, il n'y a personne pour te regarder, n'est-ce pas ? Tu soupires, encore, toujours. Avec la chance que tu as, tu vas rester là pendant un long, très long même, moment. Tu hésites à faire demie-tour, mais tu n'as pas vraiment marché tout droit, tu as quitté le sentier, tu as sillonné entre les arbres. Un peu comme un gosse qui voulait jouer, un peu comme un gosse qui voulait fuir, surtout.

    Tu te laisses tomber en arrière, tes mains se calent instinctivement derrière ta nuque. Tu n'aperçois pas le ciel, seulement quelques nuages gris clair. Un peu comme s'il allait pleuvoir. Il va sûrement pleuvoir même. Tu aurais mieux aimé découvrir la France. Mieux, du moins. Ce pays a de l'Histoire. Tu aurais aimé visiter les anciens châteaux, Versailles, Paris, la tour Eiffel, le Louvre. Et la Bretagne t'intéresse aussi, l'Alsace et la Lorraine également. Et le Var, le Jura. Enfin... tous ces endroits où tu n'iras pas. Du moins, pas maintenant.

    Tu repenses à ce que tu as dis à Raven il y a quelques jours – quelques semaines peut être ? Tu partiras, loin. Tu visiteras tous les endroits que tu n'as pas encore eu le temps de visiter. Machu Picchu, par exemple. Ou encore, traverser les États-Unis par la route 66. Tu visiterais la Chine une nouvelle fois, pour voir de nouveau les temples, cette magnifique muraille et... un bruit te fait te relever brusquement.

    « Y'a quelqu'un ? »

    Si c'est le cas, tu espères qu'il n'est pas perdu et qu'il connaît un minimum les environs... comme ça, tu pourras retourner à Clever Cross, tiens.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mar 24 Juil - 20:03


Une fois que tu avais quitté la volière, tu avais eu besoin d’air. D’espace. De calme. Mais pas de solitude. Tu te sentais mal. Tout semblait vaciller autour de toi, le sol te donnait l’impression de craqué sous tes pas comme s’il était sur le point de s’émietté pour finir par s’effondrer sur lui-même. Tu te sentais malade. Nauséeux. Tu avais besoin d’air. De l’air. Le vent fouette ton visage, te faisant réaliser que, sans même t’en rendre compte, tu t’étais mis à courir. Comme guidé par des voix amicales, ta course avait finit par te conduire à l’orée d’une forêt, un petit bois.

Trébuchant légèrement, tu finis par poser un genou au sol, ta main contre le tronc d’un arbre. Ton malaise ne t’avait pas quitté et finalement, ton corps finit par évacuer ce trop plein de tout ce que tu n’avais plus l’habitude d’éprouver, te laissant le gout acide et brulant de la bile dans le fond de ta gorge. Ca faisait surement des années que tu n’avais pas été aussi malade, l’estomac retourné comme un vulgaire gant de toilette, ce gout écœurant dans ta poche, la gorge en feu. Tu toussas un peu, marmonnant de vague excuse à l’arbre qui avait subit ce rejet physique de tout ce que tu avais gardé pour toi sur ces dernières heures. A moins que ce ne soit ces dernières années.

Doucement, tu t’enfonças dans la forêt, pour être plus serein, espérant que ce flottement maladif que tu ressentais passerait. Tu étais encore plus pâle que d’habitude, ta peau s’était couverte d’une fine couche de sueur froide. Parfois, tu parlais en passant à coté d’un couple d’écureuil ou d’une loutre en route pour le fleuve. Tu avais croisé un chat sauvage qui t’avait craché au visage que tu n’étais pas le seul intrus et que deux bipèdes dans ce bois, c’était vraiment gênant. Tu restas un peu partagé par cette annonce. Tu n’avais pas vraiment envie de voir quelqu’un. Mais tu finis par te dire que le bois était surement assez grand pour que vous ne vous croisiez pas.

Grossière erreur. Aussitôt cette pensée te traversa l’esprit que tu aperçu une tête blonde puis le corps qui allait avec, allongé sur le sol. Alors que tu allais faire demi- tour, une grenouille se mit à croasser bruyamment pour t’empêcher de mettre le pied dans le minuscule court d’eau où elle avait pondu ses œufs. Dans une agilité acrobatique que peu de personne te connaissait mais dont tu étais capable quand tu t’en donnais la peine, tu esquivas le nuit aqueux de l’amphibien, écrasant sans la moindre discrétion une branche à coté.

« Y'a quelqu'un ? »

Tu reconnus aussitôt la voix de Yugito. Tu avais encore plus envie de partir. Parce que ce garçon pouvait surement se targuer d’être celui qui te connaissait le mieux à Virtus et que ton teint blafard ne lui échapperait surement pas s’il s’approchait. Alors tu tentas le tout pour le tout. Tu essayas de faire comme si tu n’avais rien entendu en commençant par t’éloigner, loin de lui, de la grenouille et ses têtards, loin vers le cœur de la forêt.
Une forêt accueillante où chaque arbre semblant se tordre pour te servir d’appuis dans ta démarche mal assurée et vacillante. Mais il n’y avait bien que les arbres qui se montraient charitable avec toi, car ta tentative de fuite fut complètement mise en échec par le terrier d’un lapin (surement) dans lequel ton pied se fourra, te faisant tombé dans les feuilles mortes.

Sur le coup, tu n’eus même pas la force de te relever. Surement était-ce le détail de trop dans une journée un peu trop chargé pour toi.

Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mar 24 Juil - 21:47



    Il y a un moment de silence, quelques secondes, pas plus, avant qu'un bruit sourd te fasse te relever immédiatement sur tes deux jambes. Tu fronces les sourcils, t'approches lentement vers la source du bruit. Premier indice : c'est un humain. Un « C'est bien Yugito ! » traverse ton esprit. Puis tu le reconnais.

    « Raven ? »

    Tes sourcils s'arquent, ta bouche s'ouvre sous la surprise puis tu t'empresses d'aller le rejoindre, enjambant une plante plutôt haute avant de.. te retrouver sur le sol, ta tête rencontrant un arbre par loin. Tu grimaces sous la vive douleur et ta main frotte ton front de façon rapide et un peu, beaucoup, idiote. Tu insultes la plante pas loin, puis tu t'insultes toi-même avant de tourner la tête vers Raven. Vous êtes à la même hauteur, maintenant.

    Tu plantes ton regard dans le sien, un immense sourire apparaît sur ton visage avant de disparaître immédiatement. Un peu comme un rêve lorsque le réveil sonne. Un peu comme un mirage quand on se donne une claque. Tu te mordilles les lèvres, la question te brûle les lèvres. Tu n'as même plus envie de te lever, mais lui, il ne doit pas être dans une position assez confortable, le pied en plein dans un trou – sûrement un terrier ou un truc du genre.

    Tu humidifies tes lèvres et tu t'abaisses vers le pied de Raven pour décoincer son pied – pas si coincé que ça – du terrier. Tu le regardes et tu te rassois à côté de lui. Il est pâle, plus que d'habitude en tout cas, et il n'a pas l'air très bien. Tu hésites encore, puis tu prends la parole :

    « Ça a pas l'air d'aller toi... il s'est passé quelque chose ? »

    Quelque chose ? C'est très vaste, mais déjà, tu n'y fais plus vraiment attention. Tu fronces les sourcils, le regardes attentivement. Puis tu déposes un léger baiser sur sa joue. Tu te recules légèrement.

    « T'as de la fièvre ou je rêve ? T'es malade ? Tu veux rentrer ? T'es sûr que tu vas bien, toi ? Ça a vraiment pas l'air d'aller hein... »

    Tu te mordilles les lèvres, te forces à rester silencieux. Chose difficile quand tu es avec Raven. Et tu es là, assis à côté de lui, pas trop proche, mais pas trop loin. Tu le fixes et attends qu'il te réponde, même s'il te répondra peut être pas... mais tu t'en fous. Il a l'air mal, et c'est tout ce qui compte.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 10:35


Tu eus envie de jurer quand tu l’entendis prononcer ton nom. Parce que maintenant qu’il savait non seulement que tu étais là mais aussi que c’était toi, il était impossible que tu puisses t’esquiver discrètement. Et en même temps, tu n’avais pas non plus fait preuve d’une discrétion sans égale. Gardant ton pied dans ce trou de terre, tu gardais la tête baissé, le visage voilé par tes cheveux en bataille, certaines mèches collant à ton visage. Même si tu sais parfaitement que ton expression reste égale à l’ordinaire, tu restes persuadé que tu as l’air pitoyable à cet instant précis. Pas seulement parce que tu te retrouves les fesses dans les feuilles mortes. Pas seulement parce que tu t’es bêtement coincé le pied dans un terrier. Pas seulement pour ça.

Soudain, un bruit sourd suivit de bruissement de feuille te fit sursauté légèrement. Yugito était surement la personne la plus maladroite que tu connaissais. Et le voilà assis à ta hauteur, les fesses dans la terre tout comme toi, se frottant la tête avec tellement de vigueur que ses cheveux prenant une drôle d’allure au dessus de son front. Après avoir gentiment insulté l’arbre, insulte qu’il ne devinait pas qu’elle lui était clairement rendue par le feuillu, il se tourna vers toi et t’offrir le plus beau et le plus grand de ses sourires. Tu le connais surtout comme ça, Yugito. Souriant et maladroit, t’accueillant avec toujours autant d’entrain, sans perdre sa bonne humeur face à ton impassibilité. C’est ce qui t’avait d’abord agacé puis ce que tu avais finis par apprécier chez lui

Mais, comme la poussière se fait chasser par un simple courant d’air, son sourire s’effaça presque immédiatement après qu’il se soit dessiné. Sans un mot, il commença par se concentrer sur ton pied coincé. Et toi, tu restais silencieux, te laissant faire à défaut d’avoir le courage ou l’envie de te dégager toi-même. Tu aurais surement passé le reste de la journée ici. Surement que ton voisin de chambre, dont tu avais oublié le nom, ne remarquerait même pas ton absence ou qu’il ne s’en saurait pas inquiéter. Mais tu savais maintenant que lui ne te laisserais pas rester dans un coin de forêt, à t’endormir au milieu des branchages. Parce que tu le voyais à son regard qu’il s’inquiétait.

Il ne fallut pas longtemps pour qu’il finisse par t’interroger. Retirant vaguement la terre de ton pied, tu hésitais pour savoir quoi lui répondre. Tu ne savais même pas quoi lui répondre.

« Je…non… ca va. » avais-tu finit par marmonner sans même arriver à te convaincre, un gout de bile accroché au fond de la gorge.

Tu eu un léger mouvement de recul quand il s’approcha, sans pour autant t’enfuir à toute jambe. Pour le moment, tu n’avais pas envie qu’il s’approche de trop. Parce que tu ne te sentais toujours pas super bien. Mais tes protestations muettes étaient veines face à son obstination et une part de toi le savait, et avait sans doute déjà rendu les armes. Parce que ton estomac vide se serrait à nouveau. Tu as l’impression de retourner à l’âge de 4 ans, ta mère cherchant à savoir si tu as attrapé un rhume alors que tu veux faire croire que tout va bien. Parce que tu veux continuer de jouer avec ton cousin.

Yugito s’inquiète tout autant, essayant de comprendre ce que tu as. Et tu baisses un peu plus la tête, silencieux, incapable de savoir quoi lui répondre. Pourtant, c’est bien avec lui que tu as le moins de problème pour communiquer.

« C-ca va…aller »

C’était lamentable. Même toi tu t’en rendais compte. Ta voix tremblait, allant même jusqu’à être couverte si le moindre souffle de vent. Tu terminas de retirer la terre de ta chaussure et commença par essayer de te relever. Piètre et vaine tentative qui fut soldé par un retour illico sur le sol. Tout te semblait trop dur, trop lourd. Le moindre bruissement d’aile te tordait un peu plus l’estomac. Attendre, croire…. Espérer. A cet instant, tout ça était devenu trop lourd. Sans raison, sans explication. Comme si une des cordes qui retenait ta résolution, ton obstination venait de céder à force d’être trop tendue. Et une partie de toi s’était écroulé sans que tu ne puisses rien y faire.

Et maintenant, tu étais là, misérable sur le sol, incapable de donner le change face à la seule personne que tu n’avais pas envie d’impliquer dans tout ça.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 11:49



    Tu n'avais pas vraiment attendu de réponse, tu t'attendais juste à un regard, juste un regard pour qu'il te dise qu'il n'allait pas bien, pour te dire... quelque chose. Mais tu sais que ça ne se passera pas comme ça, parce que... parce que c'est comme ça et qu'il n'y a rien d'autre à dire. Tes pensées sont confuses depuis un certain temps, et tu retiens un soupir alors qu'il te répond.

    Il te répond de cette voix un peu tremblante, de cette voix pas totalement sûre et tu serres légèrement les dents. Tu avais senti le mouvement de recul, ce n'était pas la première fois, mais c'était pas arrivé depuis quelques temps. Ça te gênait un peu... enfin, plus que tu ne voulais l'avouer. Raven était l'une des seules personnes à qui tu aurais tout donné, et ça te faisait un peu flipper.

    Une mèche de cheveux vient se caler devant tes yeux et tu l'enlèves d'un mouvement souple du poignet. La terre se mêle à ta chevelure blonde. Ça ne fait pas bon mélange, tu t'en rends compte. Tes yeux se perdent dans la forêt verte. Tu replonges dans tes pensées. Tu repenses un peu à tout, un peu à rien. Tu ne sais pas vraiment pourquoi, tu ne sais pas vraiment comment, mais c'est seulement le mouvement brusque de Raven qui tombe – de nouveau – qui te fait retrouver tes esprits. Tu n'as pas eu le temps d'amortir sa chute, pourtant, tu l'aurais tellement voulu. Ta main se pose instinctivement sur son épaule.

    Tu ouvres la bouche pour parler, mais tu t'en empêches de justesse. Il ne semble vraiment pas bien. Poser la question une nouvelle fois ne servira à rien, il ne te dira pas ce qui se passe, pas maintenant du moins, peut être plus tard, peut être pas. Et encore, tu sais qu'il ne te le dira pas. Il faudrait que tu le forces, mais tu ne veux pas. Pas avec lui. Alors tu fais ce que tu sais faire de mieux, tu prends la parole, pour combler le vide, pour combler le silence, silence qui devient plus pesant que d'habitude...

    « Je me suis perdu... J'avais envie de sortir et... »

    Tu marques un temps d'arrêt. Tu jettes un coup d’œil à Raven, tu te redresses, époussettes ta veste et ton jean. Tu frottes ton front un peu rougi sous le coup que tu t'es pris plus tôt. Tu regardes devant toi avant de te tourner vers Raven. Tu lui tends ta main, pour l'aider à se relever. Chose qu'il veut faire – apparemment – et dont il est incapable pour le moment. Mais sinon, tout va bien, songes-tu, un peu amer tout de même.

    « Enfin bref quoi, c'est moi, donc j'me suis perdu. Et toi, qu'est ce que tu fais là ? Tu devrais être dans un lit, non ? »



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 12:14


Tu le vois. Tu le sais. Tu t’en doutais.
Sa mâchoire se serre, ses muscles se tendent sous sa peau. Même entre tes mèches, caché comme derrière un voile, tu le vois. Et pour une fois, tu n’arrives pas à t’en moquer. Parce que pour le moment, tu as simplement l’impression d’être écorcher à vif dans ce qu’il y a de plus ancien chez toi, ces choses oubliés que tu as enfermé dans une boite. C’est un peu comme si la boite s’était entrouverte sans que tu y ais été préparer. Et tout ton être le rejette, physiquement.

Finalement, tu finis par avoir une once de soulagement quand il se remet à parler. Parce que les choses reprennent leur cours. Parce qu’il faut à tout prix que les choses restent ainsi. Toi mystérieux et silencieux, et lui jalonnant ton silence de phrases interminable et de rire. Parce que c’était un équilibre qui te rassurait d’une certaine façon. Il finit par t’aider à te relever, aide que tu acceptes sans rien ajouter. Peut-être que tu as un peu trop serré sa main, peut-être ne l’as-tu pas lâché suffisamment rapidement. Tu n’en sais rien. Durant un bref instant, le décor vacille un peu sous toi avant de se stabiliser à nouveau. Tu défais tes doigts quand tu réalises que tu tiens encore sa main et tu l’écoutes, d’une oreille distrait, avec cette impression d’avoir des bouchons d’oreille tant la voix du blond te semble lointaine.

« J’avais besoin… d’air. »

Tu avais toujours besoin d’air, même à Virtus. Ce n’était rien de nouveau. Mais cette fois-ci, tu avais eu besoin de fuir. Sans savoir pourquoi. Et puis, tu n’étais pas malade, enfin, tu n’avais pas l’impression de l’être. Juste un trop plein, une overdose de quelque chose que tu reniais depuis près de treize ans.

« Je n'ai pas besoin de me reposer. Ca va. »

Un bruissement d’aile te fit sursauter alors que tu tournas rapidement la tête pour ne voir qu’un simple rouge-gorge rejoindre la cime des arbres. Ton poing qui se serre un instant alors que tu gardes les yeux rivés vers le sommet des arbres avant de laisser lentement retombé ta tête, ton regard perdu dans le vague au milieu du sol jonché d’herbes, de feuilles et de brindilles. Tu n’aurais jamais du envoyer cette lettre. C’était une certitude dont tu n’avais pas réellement besoin. Une réponse que tu ne voulais finalement pas entendre.

Durant un bref instant, ton estomac se retrouva au bord de tes lèvres à nouveau mais tu le ravalas en silence. Tu commenças à marcher un peu, prenant les devants sur le blond.

« L’école doit être par ici. »

Ton pas trainait, tu n’écoutais plus les arbres, les souris et les écureuils. Tu avançais, pauvre mortel, au milieu de ces tronc tordus, comme au milieu d’un labyrinthe. Tu aurais eu bien besoin de Black, ce sale corbeau grincheux pour te remettre les idées en place là maintenant. Même s’il t’aurait surement abandonné à ton humeur morose et maladive.

A cet instant, tu te détestais.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 12:41



    Sa main dans la tienne, tu sens que sa température n'est pas normale, mais tu ne feras rien. Il a les mains moites, ne te lâche pas directement, il a comme une absence, sans que ce soit vraiment ça, plus un vertige qu'autre chose. Tu le tiens le plus fermement que tu peux sans pour autant mettre plus de contact entre vous. Il semble totalement ailleurs, comme s'il pensait à quelque chose, comme si quelque chose le mettait mal à l'aise... ou mal tout court, ça marche mieux vu comme il est.

    Il lâche ta main, te répond. Avec cette voix trop basse pour qu'elle soit normale. Tu serres les dents une nouvelle fois. Tu as l'impression qu'il te prend pour un imbécile. Tu as envie de lui dire que non, il ne va pas bien, et qu'il ne faut pas être médecin pour s'en apercevoir.

    Il avance, passant devant une plante, en écrasant les feuilles mortes. Sa voix te semble si lointaine que ça t'énerve. Tu serres les poings, le laisses marcher devant. Ses pas sont traînants, il tâtonne un peu le terrain. Il ne va pas bien, tu le sais, et ça t'énerve qu'il ne t'explique pas pourquoi. L'école ? Tu t'en fous maintenant. Tu veux juste savoir ce qui va pas, pourquoi ça va pas, comment ça se fait.

    Puis tu t'énerves, c'est rare, venant de toi. Tu n'aimes pas t'énerver, tu n'aimes pas te disputer, tu n'aimes pas être violent, c'est très rare venant de toi. Mais tu ne peux pas faire comme si tout allait bien, parce que la plupart du temps, ça ne marche pas. Tout remonte toujours à la surface, tu le sais. Tout se sait un jour. Tout le temps, toujours. Et surtout quand on cherche à le cacher.

    Ta main attrape vivement son poignet, il fait presque volte-face sous la violence de ta poigne, tu le pousses contre un arbre, mais doucement, pour ne pas lui faire mal, parce que tu ne pourrais pas lui faire du mal, surtout pas à lui, tu as peur qu'il s'effondre si tu le forces à rester debout. Tu le regardes, ta main n'a toujours pas lâché son poignet, l'autre se poste à côté de son visage, contre l'arbre centenaire qui ne doit pas être super content d'être spectateur de tout ça.

    « Pourquoi tu ne me parles pas ? Pourquoi tu ne m'expliques pas, hein ? Tu vas pas bien, et dis pas le contraire, je suis peut être blond, mais pas con ! Et puis, c'est quoi ce mythe sur les blonds, hein ?! C'est totalement débile comme façon de penser ! »

    Ta voix part un peu dans les aiguës, tu t'énerves, une boule se forme au fond de ta gorge, comme si tu allais pleurer, c'est peut être le cas. Mais tu ne veux pas. Raven est l'une des personnes les plus importante pour toi, même si ce n'est pas réciproque, tu ne sais même pas comment définir votre relation tellement elle te semble compliquée. Ton poing se serre contre l'écorce, tes muscles se tendent.

    « Faut pas être médecin pour le voir ! T'es malade et tu veux pas me le dire ? C'est débile, non ? Et vu ta tête, on dirait pas que t'es seulement malade, on dirait plutôt que... que... que j'en sais rien moi mais on dirait qu'il s'est passé quelque chose et que tu veux pas m'en parler ! Tu sais que tu peux tout me dire ! Je suis ton ami, merde ! »

    C'est la première fois que tu t'énerves contre Raven, tu espères que ce sera la dernière.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 14:42


Tu entendais ses pas sur les tiens. Parfois, tu lançais un vague regard de coté pour voir s’il te suivait, jamais trop longtemps. Ce silence, inhabituel entre vous deux, que tu aurais surement bénis les premières fois où vous vous étiez rencontrer. Mais à cet instant, tu aurais donné n’importe quoi pour qu’il parle. De tout, de rien. Mais qu’il parle. Parce que dans le silence, tu réfléchissais beaucoup trop. Beaucoup trop.

Mais le bruit abrutissant de tes pensées fut soudainement coupé par la main de Yugito qui accrocha ton poignet et en moins de temps qu’il ne t’en fallut pour comprendre ou réalisé, tu étais bloqué, dos contre un arbre, encadré par ses bras. Tu aurais surement imaginé l’impact plus dur si tu avais observé la scène d’un point de vue extérieur. Mais en vérité, tu avais à peine sentit le tronc contre ton dos. Tu sentais encore les doigts serrés sur ton poignet alors qu’ils se serraient au rythme des interrogations colérique de Yugito. Et toi, tu regardais juste ailleurs, sur le coté. Egale à toi-même mai loin d’être sourd à ce qu’il pouvait te dire.

Chaque mot t’assomme un peu plus, frappe dans ta tête comme un écho malsain qui te rappelle chaque terme important de ce qu’il te dit. Ce n’est pas comme ça que tu voulais qu’il parle. Tu n’avais pas envie de ce genre de situation. Tu ne savais pas comment tu étais sensé réagir. T’énervé à ton tour ? Tu n’en avais clairement pas la force. Même en s’énervant, il s’éparpillait. Preuve qu’il n’avait jamais été quelqu’un d’autre que lui-même avec toi. Et tu fuyais encore ses yeux parce que… parce que tu n’avais rien à répondre à toutes ces questions. Tu n’avais pas de réponse. Tu te sentais mal, ca se voyait même, mais tu ne savais pas plus que lui. Pourquoi maintenant ? Pourquoi ici ? Pourquoi comme ça ?

La fin de sa phrase, son souffle court faisant bouger quelques mèches de tes cheveux te donnait l’impression de te prendre un coup. Un…. Ami ? Tu n’avais jamais vraiment songé à ce genre de chose. Tu ne savais même pas comment est-ce qu’on pouvait établir ce genre de hiérarchie. Est-ce que Yugito était ton ami ? Tu n’en savais foutrement rien. Réfléchir à tout ça t’avait toujours épuisé alors tu n’y pensais pas.

« J’en sais rien ! » finis-tu par lui répondre, pour tout, pour rien, avant de t’appuyer d’avantage contre le tronc.

Tu ne savais pas. Tu ne savais rien. Et tu sentais que les choses tremblaient avant de s’effriter autour de toi. Sous tes pieds. Et tu n’avais aucun recours. Personne qui puisse comprendre. Tu voulais le voir. Maintenant. Tout de suite. Tu voulais qu’il arrive, de derrière un arbre, avançant de façon prudente avant de te demander ce qui n’allait pas. Mais il n’était pas là. Il n’y avait que toi, misérable, et Yugito, furieux. Et tu ne savais pas quoi faire.

« J’en sais rien… » répetas-tu dans un souffle en te laissant glisser à nouveau vers le sol.

Tes repères, tes certitudes semblaient fondre sous le soleil d’été français. Et sans eux, tu n’étais rien qu’un enfant perdu et abandonné au milieu d’une forêt trop dense.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 15:31



    « J'en sais rien ! »

    Sa phrase a l'effet immédiat de te calmer. Sans que tu n'en saches vraiment la raison. Tu lâches son poignet légèrement rougi sous ta poigne et déjà, tu t'en veux. Tu t'en veux de t'être emporté pour si peu, tu t'en veux de lui avoir fait mal, tu t'en veux de lui forcer à dire quelque chose qu'il veut cacher. Tu t'en veux parce que tu ne veux pas lui faire du mal, tu t'en veux parce que tu n'aimes pas le voir mal et que tu es totalement inutile en cet instant.

    Il répète sa phrase, plus lentement, plus bas cependant. Ton regard quitte son poignet maltraité pour remonter à son visage. Mais déjà, tu sens ses jambes le lâcher, tu l'accompagnes du mieux que tu peux dans sa chute. C'est ce que tu aimerais faire tout le temps, l'accompagner dans ses chutes. L'aider à se relever. Mais tu en es incapable, tu es un incapable. Incapable de prendre soin de lui.

    Tu te mords la lèvre inférieure, tes doigts glissent sur sa joue et tu t'excuses, la voix basse, ta main droite glissant sur son épaule, ta main gauche se fermant sous la colère. Sous ta colère, contre toi-même. Tu t'excuses encore, de nombreuses fois. Tu es là, accroupis devant lui, et tu poses ta tête sur son épaule. Tu t'excuses de nouveau. La litanie qui sort d'entre tes lèvres semble totalement hors sujet, comme si elle n'avait rien à faire ici, comme si ce n'était qu'une excuse pour ne pas voir les choses en face, comme si tu voulais te persuader de quelque chose.

    « Je voulais pas te faire mal, je suis désolé... j'voulais pas tu sais, j'suis désolé, m'en veux pas... Je t'aime tu sais ? J'ai juste peur pour toi, je m'inquiète, tu comprends ? Je suis désolé, pardon... »

    Puis tu te mords la langue, pour t'empêcher d'en dire plus. Pour t'empêcher de parler. Tu restes là, contre lui. Ton cœur bat vite, extrêmement vite. Tu fermes les yeux, calmes ta respiration et tu te presses un peu plus contre lui. Tu restes là, sans bouger, à calmer ta respiration, à te forcer à respirer calmement. Tu restes là, à genoux au sol, tes doigts jouant avec le bord de ton t-shirt. Tu restes là... contre lui, avec lui, pour lui. Si seulement tu pouvais lui dire, si seulement tu arrivais à lui dire. Mais ce n'est pas le cas, tu n'y arrives pas, comme si quelque chose t'en empêchait, comme si quelque chose te bloquait. Ta voix s'élève, basse, un peu hésitante.

    « Tu sais... j'suis là si t'as besoin de moi... je serais toujours là si t'as besoin de moi... Puis quand t'es pas là, tu me manques tu sais ? Alors j'aime bien quand t'es là, avec moi. J'suis bien avec toi, tu vois ? Mais bon... tu sais, j'voudrais aller à Machu Picchu un jour. Mais c'est un rêve parmi des dizaines... j'sais plus ce que j'ai envie de faire, en fait... mais j'veux rester avec toi pour le moment, c'est tout ce que je sais, tu vois ? »

    Et tout semble confus dans ta tête, tes paroles le sont encore plus. Tu fermes les yeux et respires contre le cou de Raven. Tu ne bouges plus, tu ne veux plus bouger.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 15:58


Tu t’écroules, tu ne sais même pas pourquoi. Tu ne réalises qu’une fois au sol que Yugito a freiner ta chute. Peut-être qu’elle aurait été bien plus dur sans ça. Une simple réponse et tu as l’impression d’avoir épuisé tes dernières ressources. Tu n’as même pas sentis sa poigne trop forte ni même qu’il t’a lâché. Etrangement, tu te sens un peu vide maintenant que tu as lâché ton incertitude à voix haute. Tu réagis tout juste, bien que conscient des choses, quand la main de Yugito glissa sur ta joue avant qu’il ne se repose contre toi, s’excusant encore, et encore, et encore…

Ton regard se perd dans les feuillages, ton dos reposant contre l’arbre alors que Yugito te tient contre lui, entre ses bras. Et puis, il commence à nouveau à parler, sans que tu détaches tes yeux d’un point que toi seul distingue parmi les branches. Et tu te sens encore plus vide parce que tu sais que tu ne peux pas comprendre ce qu’il y a derrière ses paroles. Parce que les sentiments sont quelque chose que tu as finis par oublier. Tu en es persuadé. Tu ne sais plus reconnaitre ce qui s’anime parfois au fond de toi, encore moins l’exprimer.

Tout en l’écoutant, la seule chose que tu finis par faire, sans le vouloir, s’est de laisser s’échapper une fine larme qui meurt rapidement contre une mèche de tes cheveux. Une goutte venue de nulle part, ni du ciel d’un bleu lipide ni de tes yeux bien trop sec pour pleurer. Mais tous ces mots qu’il te dit, dans les grandes lignes, tu aurais aimé les entendre de la bouche de Kylian. Ton estomac se serre, ta gorge se noue.

« Pardon… »

Comme un bouton d’urgence, comme ce bouton rouge qu’il ne faut jamais, au grand jamais, enclencher, ce simple mot s’échappe d’entre tes lèvres, la voix tremblante. Et finalement, inonder d’une eau que tu croyais tarie, tes yeux s’embuent. D’un mouvement que tu ne réalises même pas, ta main s’accroche au bas du t-shirt de Yugito. Ta respiration calme et imperturbable en temps normal, commence à se saccader. Trop plein. De non-dit, d’attente et de frustration. Trop plein de trop de chose que tu ne comprends plus. Trop.

Comme une digue qui finit par rompre de ne pas avoir été assez entretenu, tu t’effondres encore un peu plus. Toi qui croyais qu’il n’y avait rien de plus bas que le sol, tu t’écroules un peu plus sur toi-même.

« J’ai peur… je n’avais pas vraiment envie de savoir… » articules-tu entre deux hoquets discrets et contrôlés. « Je n’aurais pas du envoyer ce message… »

Sans le moindre sens, sans le moindre contexte, tu laisses échapper ce qui te ronge. Par morceau, disparates, sans rapport. Comme des pièces de puzzle qui viennent dans le désordre et sans la moindre image du tableau finis.
Dans une inspiration coupée d’un hoquet, ta main se serre sur le bas du vêtement du blond alors que ta voix s’étrangle légèrement.

« Je ne veux pas savoir qu’il est mort, Yugi ! Je ne veux pas avoir tord ! »

Un tableau aussi sombre et dense que la forêt dans laquelle tu t'es perdu, petit Raven.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 16:38



    Une fois que ta voix s'éteint, c'est la sienne qui s'élève. Tu fermes les yeux. Il s'excuse et tes doigts glissent sur ses hanches. Tu t'appuies un peu mieux sur tes genoux, tu changes de jambe d'appui. Tu vas pour ouvrir la bouche, mais tu décides de rester silencieux. Ton visage toujours enfoui dans le creux de son cou, tu hésites à reculer lorsqu'il s'accroche à ton t-shirt. Juste pour voir son visage, juste pour lui dire, dans les yeux que tu es là. Mais pourtant, tu ne bouges pas, pas maintenant, pas tout de suite.

    « J’ai peur… je n’avais pas vraiment envie de savoir… Je n’aurais pas du envoyer ce message… »
    « Savoir quoi... ? Quel message... ? »

    Ta voix est basse. Tu ne veux pas le brusquer, pas alors que tu sens ses larmes couler pas loin de ton cou, passant par ta mâchoire d'abord. Tu restes surpris, alors que l'humidité te fait frissonner légèrement. Tu n'avais jamais vu Raven pleurer. Tu ne l'avais jamais vu dans cet état. C'était plus qu'un simple rhume ou quoique soit d'autres. Tu ne sais pas pourquoi il pleure, pas exactement du moins. En fait, tu n'en as aucune idée.

    Tes bras s'enroulent autour de lui, le serrent un peu plus contre toi. Tes doigts caressent lentement son dos. Puis un hoquet lui échappe, sa voix s'étrangle. Tu te mords la lèvre, un nœud se formant dans ton estomac. Tu te sens mal pour lui, tu souffres pour lui. Tu détestes le voir comme ça. Raven, c'est Raven. Personne n'a le droit de lui faire du mal, c'est comme ça.

    « Je ne veux pas savoir qu’il est mort, Yugi ! Je ne veux pas avoir tord ! »

    Ton cœur se stoppe presque dans ta poitrine avant de repartir de plus belle. Ton étreinte se resserre. Et déjà, les questions assiègent ton esprit. Il ? Qui « il » ? Avoir tord ? De quoi, pourquoi ? Est-ce que c'est cette personne qu'il recherchait ? Ce « quelqu'un » qui semblait si important à ses yeux ? Ton visage a quitté le creux de son cou depuis un moment déjà, tu fixes ses cheveux et une de tes main frotte avec douceur sa nuque, alors que l'autre est bien calée sur son dos.

    Les questions affluent encore. Tu veux des réponses, mais tu ne les poseras pas. Tu attendras qu'il en parle lui. Tu lui as déjà assez forcé la main comme ça, tu serres les dents, en colère contre toi-même, encore. Il pleure, tu détestes ça, vraiment. Et tu lui chuchotes des paroles, tu lui dis que tu seras toujours là, que tu ne le quitteras pas... ces mots n'ont peut être pas de valeurs, ils n'en n'ont sûrement pas au moment même où ils quittent ta bouche... mais c'est plus pour te rassurer toi que lui.

    Parce que tu ne peux rien faire, sauf attendre... attendre que ça passe, si ça passe. C'est tout. Parce que tu n'es capable que de ça, attendre.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 17:00


Tu avais mal à la gorge. Mal à la tête. Mal partout. Tu tremblais, tu étais secoué par de léger soubresaut. Tu ne savais même pas pourquoi tu étais dans cet état. Tu avais l’impression que, loin d’arranger comme tout le monde le prétend, ces larmes qui coulaient sur tes joues t’achevaient. Si tu n’avais pas eu l’estomac vide, tu aurais surement été à nouveau malade. Alors tu luttais, contre toi-même, contre tout ce qui était entrain de te submerger, sans raison. Tu reprenais le contrôle, tu essayais. Dans le silence de cette forêt, au milieu de la terre et des feuilles séchées par le soleil, tu tentais de fermer ce qui avait commencé à s’ouvrir au fond de toi. Poussé par le doute et la peur.

Au bout de longue minutes silencieuse, tu réussis à calmer ton état, sans avoir été capable d’ajouter quoique se soit. Ton regard était à présent vague, encore vaguement embué par cette soudaine crise inexplicable. Cette sensation de flottement désagréable revenait au galop, comme si tu étais complètement dans le coton. Le sang battait la mesure dans tes tempes et ta main peinait à rester accrocher au t-shirt de Yugito. Là, tu ne te sentais vraiment pas bien. Quel était l’idiot qui avait un jour dit que lorsqu’on pleure, on se sent tout de suite mieux, soulagé d’un poids ? Cette personne n’avait surement jamais réellement pleuré de sa vie. Tu te sentais épuisé, lourd et fiévreux.

« Je… je me sens pas très bien… »

Confession. Aveux avec du retard qui semblait surtout annoncer que tu te sentais encore moins bien que jusqu’à maintenant. Tu avais l’impression que le moindre battement de cil allait te tirer dans les bras de Morphée, que le moindre effort allait te briser, que le moindre bruit allait faire exploser ta tête. Tu n’étais qu’à moitié là. Physiquement tu n’avais pas bougé, mais cet aveux soudain avait comme projeter une partie de ta conscience ailleurs, n’importe où ailleurs. A moins que ce n’était que le résultat de ton état de faiblesse.

« … je veux rentrer… »

Tu te hissas, tant bien que mal, sur tes jambes qui flageolaient sans assurance. Tu voulais rentrer. Chez toi. A clever cross. N’importe où. Tu voulais juste partir de ce bois qui t’oppressait, de cet arbre qui s’inquiétait pour toi, de cette fourmi qui avait arrêté son travail pour observer ce qu’il se passait, de ces oiseaux qui piaillaient discrètement entre eux en vous espionnant.

« … on s’en va… s’il te plait Kylian… »

Tu n’avais même pas réalisé que tu t’étais trompé de nom. Tu n’avais pas confondu Yugito avec ton cousin, aucun risque.
Acte manqué, mot échappé. Et une autre pièce du puzzle déposée.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 17:34



    Je ne me sens pas très bien, non, sans blague, songes-tu alors qu'il reste là, assis par terre sans bouger. S'il était debout, tu le forcerais à s'asseoir tellement il n'a pas l'air bien. Tu te pinces les lèvres et te lèves, tes jambes te font mal suites à la position inconfortable. Tu restes là, debout devant lui, tu frottes ton front avant de t'abaisser de nouveau devant lui, mais déjà, il t'annonce qu'il veut partir. Tu ouvres la bouche pour lui dire que ce n'est pas une bonne idée, mais il se redresse, s'appuyant sur l'arbre derrière lui. Tu attrapes son bras pour l'aider à se relever. Tes sourcils se froncent sous l'anxiété.

    « Tu devrais peut être resté assis encore un peu, non ? Je veux dire... c'est une meilleure idée, j'ai l'impression que tu vas me claquer entre les bras là... tu veux pas qu'on reste un peu ? Juste le temps que tu ailles mieux et... »

    Tu te coupes, laisses un soupir t'échapper. Quoique tu dises, tu sais que tu ne le feras pas changer d'avis. Tu gardes son bras dans ta main, tu as vraiment peur qu'il s'effondre d'un moment à l'autre. Peut être devrais-tu l'obliger à rester là et aller chercher quelqu'un ? Certes, ton sens de l'orientation n'est pas super développé... mais si tu continues tout droit, t'arriveras forcément quelque part, non ?

    « … on s’en va… s’il te plait Kylian… »

    Tu penches la tête en signe de perplexité. Kylian ? Peut être est-ce que c'est la fatigue ? La fièvre ? Ou un truc du genre. Ou il t'a tout simplement confondu avec quelqu'un. Tu ne fais pas le rapprochement. Pour toi, la réaction la plus logique serait de lui faire remarquer que non, tu n'es pas ce fameux Kylian et que non, ce n'est pas une bonne idée de vouloir faire quoique ce soit dans son état. Tu te demandes même comment il a fait pour arriver jusqu'ici. Et comment il aurait fait pour repartir s'il ne t'avait pas rencontré.

    Tu te mords les lèvres avant de les humidifier d'un coup de langue. Ta main libre gratte ta nuque et tu murmures doucement :

    « Ecoute Raven, on devrait rester ici un peu, quand même et... j'veux dire, t'es pas en état de bouger et... putain, j'en sais rien moi, dis moi ce que je dois faire... »

    Parce que t'en as aucune idée, parce que tu sais pas comment réagir. T'en sais rien, et ça te fait flipper. Tu serres toujours le bras de Raven dans ta main, comme pour pas le laisser partir, pas tout seul.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 17:57


Il essayait de te convaincre de rester. Tu n’avais qu’une envie, partir. Loin d’ici. Etre raisonnable. Tu t’en moquais. Tu n’avais qu’une idée en tête : sortir de cette forêt. Partir de tous ses bruits. Tu tentas de récupérer ton bras qu’il tenait en t’empêchant de partir. S’il ne voulait pas venir, tu pouvais le comprendre. Franchement, tu aurais préféré éviter une personne aussi imprévisible que tu l’étais à cet instant. Mais tu refusais « d’attendre que ça passe ». Parce que ca n’allait pas passer. Pas pour le moment. Pas ici.

Finalement, il finit par te demander ce qu’il devait faire. Tu sifflas un bref instant en levant le nez vers une branche où tu avais entendu gazouiller un oiseau. Après avoir échangé à voix basse, tu le laissas s’envoler avant de tourner la tête vers Yugito pour répondre à sa question.

« Suivre avec moi cet oiseau ou me laisser le suivre tout seul vers la sortie. »

Ta voix était enrouée. D’avoir crier. D’avoir pleurer. D’avoir été malade.
Gardant une main agriffée à l’arbre, tu essayas d’avancer, seul ou avec lui, pour suivre l’oiseau. Parce qu’attendre ici ne servait à rien. Il valait mieux rejoindre au plus vite Clever Cross pour se laisser choir dans ce lit prêté, au milieu de ces murs inconnus. Parce que tes doutes seraient toujours là. Ici ou ailleurs. Rien ne changerait à présent. Car même si tu as réussis à fermer la porte pour le moment, la blessure de cette crise d’émotion avait laissé une marque. Une cicatrice entre toi et le blond. Quelque chose qui ne pourrait plus jamais être effacé ou retirer.

Avec ou sans lui, tu avançais, t’appuyant d’arbre en arbre et au bout de plusieurs dizaines de minutes, jalonnées de pause et de faiblesse, tu aperçu au loin l’orée des bois. Au-delà des feuillus, le soleil se couchait paresseusement sur la plaine, peignant le ciel de couleur plus chaude. Tu n’avais pas imaginer qu’il était si tard. Tu t’écroulerais surement de fatigue pour t’évanouir dans un sommeil de plomb sitôt à l’abri.
Et, surement, quand tu irais mieux, après avoir dormir, tu prétendras ne rien te souvenir. La fièvre t’étreignait le front. Ca pourrait être une bonne excuse jusqu’à la prochaine fois. Jusqu’à ce que tu sois prêt.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 19:43



    « Suivre avec moi cet oiseau ou me laisser le suivre tout seul vers la sortie. »

    C'était dit un peu comme un ultimatum. Ta main relâche son bras presque instantanément, tu sers les dents, ton poing se serre dans le vide également. Tu as envie de lui dire de partir tout seul, lui dire que t'en as rien à foutre, qu'il peut aller se tuer tout seul s'il y tient tant. Tu as envie de lui dire que tu n'es pas ce fameux Kylian, que tu n'es pas lui, que tu ne réagis sûrement pas comme lui. Tu as envie de lui dire des dizaines de choses, mais pourtant, aucune d'elle ne traverse tes lèvres.

    Tu t'empresses de le suivre, au début, mais il fait comme si tu n'étais pas là, comme si tu n'existais pas, et seulement quelques minutes plus tard, tu te stoppes, tu le laisses avancer seul, tes dents grincent, tes poings se serrent plus que nécessaire.

    « Mais vas-y, fais donc, pars ! »

    Il ne t'écoute même pas, et déjà, il disparaît derrière des arbres. Tu fais volte-face, marches avec ardeur à travers les fougères et les branches basses. Tu évites les quelques trous, les quelques flaques... puis tu te mets à courir. Comme ça, parce que tu l'as décidé. Tu cours, loin, le plus loin possible, toujours tout droit, toujours devant.

    Tu continues de courir jusqu'à ce que tu te rendes comptes que tes jambes tremblent, que ton souffle ne suit plus ton corps et ton esprit. Tu t'appuies sur tes genoux légèrement repliés, puis tu te laisses tomber au sol, comme une loque. Tu t'allonges dans la mousse humide, un peu comme si avait plu. Tu essaies de distinguer le ciel, mais tu te rends compte qu'il fait plus noir que tout à l'heure, comme si tu avais couru pendant plus longtemps que tu ne l'aurais voulu.

    De toute façon, tu te retrouves au point de départ : tu es perdu en plein milieu de cette forêt... et par dessus le marché, tu t'es disputé avec Raven. Ton ventre se noue à cette simple pensée et tu te recroquevilles sur toi-même. Tu te sens mal, vraiment. Tu ne sais pas pourquoi tu es parti, comme ça, d'un coup, alors que tout aurait pu s'arranger, alors que tu aurais du être là pour lui. Mais qu'importe, t'en as rien à faire, ouais, voilà...

    Du moins, tu essaies de te convaincre... cette forêt te rappelle que trop bien ce que tu détestes et ce que tu es. Tu es seul.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 20:17


Tu la vois. La sortie. Dans un besoin d’air, tu accélères juste un peu le pas pour dépasser la ligne trop droite des arbres et tu finis par trébucher pour t’écrouler sur le sol. Avec une légère grimace, tu te redresses pour t’assoir, sans prêter attention à l’oiseau qui virevolte autour de toi, inquiet. Presque par réflex, tu frottes un peu tes vras avec tes mains tremblantes.

« C’est bon, j’ai… rien. »

Et tu réalises soudain. Que tu es tout seul, qu’il n’est pas derrière toi, juste silencieux, contrarié ou inquiet. Tu restes assis par terre, à fixer le bois, sans comprendre. Pourquoi est-ce qu’il n’était pas juste derrière toi ? Plus que pourquoi, depuis combien de temps avançais-tu seul, ton attention fixé sur l’oiseau et le fait de rester debout. Peut-être qu’il était juste contrarié et qu’il n’était pas si loin derrière. Après tout, il était perdu à l’origine alors il ne se serrait pas risqué à repartir tout seul dans une autre direction que celle de la sortie.

« Yu… Yugito ? »

Sans prêter attention à l’oiseau qui, fatiguer de battre des ailes, s’était posé sur ta tête, tu te remis sur tes pieds pour revenir vers la forêt sous ses piaillements contrarié.

« Yugito ! »

En guise de réponse, tu ne reçus que le vent dans les branches, le bruissement des feuilles et les premiers hululements des chouettes. Le soleil continue de faire son lit, plongeant progressivement le décor dans une obscurité nocturne. Et ton ventre se noue. Malgré les réticences de tes jambes, tu retournes vers la forêt. Tu ignores les remontrances de l’oiseau qui te picore la tête, toujours tranquillement installé dans tes cheveux.

Pourquoi ne t’a-t-il pas simplement suivit ? Il savait pourtant qu’il n’avait pas le moindre sens de l’orientation. Peut-être que tu avais été trop vite. Tu avais eu un tel besoin de quitter cette forêt que tu n’avais pas fait attention. D’ailleurs, le malaise semblait s’amplifier à mesure que tu t’enfonçais à nouveau au milieu des arbres aux branches crochues. Tout était bien moins accueillant à présent et tu finis par arrêter de compter le nombre de fois tu te trébuchas sur une branche, te retrouvant sur le sol, peinant à chaque fois un peu plus pour te redresser, finissant par être barbouillé de boue jusqu’au bout du nez.

Tu continuais malgré tout. Sans trop savoir pourquoi, mais tu ne pouvais pas laisser Yugito dormir dans la forêt. Après tout, tu savais mieux que quiconque que parfois, même ce genre d’endroit n’était pas forcement sûr. Les forêts de la Loire ne devaient pas abriter de loups ou d’ours brun mais des renards, tu étais presque sûr avoir entendu des lapins en parler. L’oiseau perché, après avoir compris que te donner des noms de ses congénères ne te faisait pas le moins du monde changer d’avis, avait finit par partir en éclaireur, allant plus vite et plus loin que ta voix pouvait porter.

L’endroit était si vaste. Plus le temps passait et plus tu te disais que c’était peine perdue. Tu t’efforçais au maximum d’éviter de tomber à nouveau, pas tout à fait certain d’avoir la force de te relever une fois de plus.

Pendant ce temps là, l’oiseau lui volait et virevoltait entre les arbres, piaillant autour de lui. Et ce fut lui qui trouva le premier le blond, allongé sur le sol. Mais quel feignant cet humain, se dit-il avant de commencer à lui picorer le visage en l’engueulant, sans se soucier de se faire comprendre ou pas. Après tout, il piaillait si fort qu’il finirait bien par le faire réagir… Avec ça ou à coup de bec.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 20:49



    C'est silencieux, tout autour de toi. Ça te fait un peu peur. Peut être devrais-tu continuer d'avancer ? Puis tu hausses les épaules. Une nuit à la belle étoile va pas te tuer... à moins qu'un ours ou deux aient décidés de venir habiter ici, mais tu en doutes. Puis tu repenses à ta façon de réagir... sur le coup, ça te paraissait être une bonne idée, sur le coup. Après réflexion, c'était totalement débile.

    Il n'avait juste pas besoin de toi, c'est tout. C'est sûrement pour ça que tu es parti, parce qu'il n'a pas besoin de toi ? Sûrement, peut être. A vrai dire, tu n'en sais rien, strictement rien même. Tu soupires et chasses d'un geste de la main un oiseau qui vole autour de toi. Tu soupires alors qu'il s'acharne littéralement sur toi. Tu te redresses, te lèves en marmonnant une insulte. Et le voilà qu'il continue à... piailler ? Peut être que son nid n'est pas très loin ? Tu soupires et enfonces les mains dans tes poches, la veste sur tes épaules.

    « Ca va, ça va, je m'en vais, pas besoin de faire toute une scène là... »

    Et voilà que tu te mettais à parler aux oiseaux. Tu soupires et t'éloignes un peu, regardant où tu mets les pieds, évitant de tomber dans un terrier comme l'a fait Raven quelques temps plus tôt. Tu soupires une énième fois... et toujours ce volatile qui te vole autour. Tu fronces les sourcils, poses tes poings sur tes hanches... comme si tu allais engueuler ta petite sœur.

    « Je t'ai dis que je m'en allais, arrête de me tourner autour, non ? Puis si tu continues comme ça, ça va m'énerver tu sais ! Et voilà que je me mets à parler à un oiseau... non mais sérieusement Yugito, t'abuses là... »

    Tu t'en donnerais presque des claques, tiens. Tu passes une main terreuse dans tes cheveux et une seule pensée traverse ton esprit à ce moment : tu as envie de rentrer. Quitte à être seul, autant que ce soit dans un endroit confortable, non ? Tu soupires encore une fois.

    Tu espères que Raven est rentré sans encombre... puis l'idée même qu'il se soit écroulé te fait horriblement peur, alors tu espères le plus fort possible qu'il a pu rentrer sans encombres, sans avoir ne serait-ce qu'un vertige. Mais tu sais déjà que c'est faux. Tu l'as laissé dans un piteux état. Tu recommences à marcher, puis tu t'appuies le front contre un tronc d'arbre, assez violemment pour te faire mal. Tu grimaces, mais tu ne bouges pas.

    Au moins, ce stupide oiseau ne te tourne plus autour... mais tu es toujours aussi perdu. Tu soupires, encore, toujours et tu te tapes de nouveau le front contre l'écorce.

    « Si quelqu'un ou quelque chose pouvait me sortir de là, je lui en serais très reconnaissant, tiens... »

    Non mais vraiment, fallait vraiment être bête pour avoir quitté Raven. Un, parce qu'il était mal en point, deux, parce que tu n'as aucun sens de l'orientation.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Mer 25 Juil - 21:21


L’oiseau tenta de faire bouger l’idiot. Ces bipèdes étaient tellement limités, debout sur leur deux jambes, les bras ballants. Mais tous n’étaient pas un cas désespéré. En règle générale. Mais celui-là. CELUI LA. Le volatile avait bien envie de creuser un trou dans cette tête vide pour y faire son nid. Finalement, la tête de foin se redressa… pour partir dans la mauvaise direction. L’emplumé battit rapidement des ailes pour lui barrer la route de sa petite taille, lui criant qu’il ne partait pas dans la bonne direction mais en vain. Ah, ces humains. Voyant qu’il semblait décider à s’arrêter un peu, il s’éloigna à tire d’aile pour tenter une nouvelle approche. L’autre humain était bien plus à l’écoute de ce qu’il avait à dire, ca serait surement bien plus simple de le guider à l’autre blondin.

Toi, pendant ce temps, tu continuais lentement, trop lentement tes recherches. Ta gorge brulait un peu à force d’essayer d’appeler Yugito. Et tu avais sommeil, tellement sommeil. Plus accroché qu’appuyé à un arbre, tu décollas tes paupières aux bruissements d’ailes, prés de ton oreille. L’oiseau qui t’avait abandonné un peu plus tôt était de retour, visiblement de mauvaise humeur. Avant même que tu n’ais le temps de lui dire que tu n’étais pas d’humeur, il te parla d’une tête jaune qui n’écoutait rien. Dans un film, cette annonce t’aurait surement fait retrouver des forces et tu te serais sans doute élancer en courant à la suite de l’oiseau pour de joyeuse et émouvante retrouvailles. Mais ce n’était pas un film et la fatigue ne s’effaçait pas avec quelques gazouillis. C’est donc avec lenteur et difficulté que tu suivis le volatile, qui prenait son mal en patience, se plaignant malgré tout du manque de pratique de ces corps d’humain.

Et finalement, tu finis par distinguer une silhouette au milieu des ombres tordus des arbres. Manquant de trébucher dans un sursaut que ton corps ne pouvait pas assumer, tu avanças dans la direction de la dites ombre à forme vaguement humaine. Le soleil avait quitté le ciel et la lune semblait paresser au point de ne pas laisser à ses rayons le soin de percer le feuillage. Tes yeux, bien que s’étant un peu habitué à l’obscurité n’étaient pas certains de ce qu’il voyait. Tu aurais très bien pu finir avec une hallucination à force d’effort et de fatigue.

L’oiseau lui, loin d’être fatigué, repartis furieusement à l’attaque, tirant sans la moindre vergogne les cheveux pailles de l’autre humain. L’embêter ou simplement attiré son attention, il était assez dur de faire la différence, même pour toi. Mais d’une certaine façon, tu avais une sorte de soulagement qui s’emparait de toi, sans rien ne transperce ton masque imperturbable. Même dans cet état de fatigue. Mais tu étais rassuré de voir qu’il n’avait rien ou qu’il semblait aller bien.

« Yugito… tu t’es encore perdu. », finis-tu par dire une fois assez proche, incapable de bouger d’avantage.

Finalement, tu semblas tout bonnement arrivé à ce qui semblait être les limites de tes batteries. Toi qui rechignait au moindre effort, tu avais fait en une journée, plus d’effort que durant la dernière année. La fièvre t’assommait de plus en plus et le sommeil semblait bien décider à te faire passer la nuit dans les environs.
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Jeu 26 Juil - 9:52



    Tu étais resté quelques instants dans la même position... avec que ce stupide oiseau revienne à la charge. Tu fronces les sourcils, le chasses d'un geste de la main. Tu rechignes un peu avant de soupirer fortement. Non mais vraiment, qu'est ce qu'il avait, ce stupide oiseau ? Dommage que tu ne puisses pas le comprendre.

    « Non mais lâche moi stupide oi... »
    « Yugito… tu t’es encore perdu. »

    Tu sursautes, reconnaissant que trop bien cette voix. Tu te tournes vers lui, fronces les sourcils, et alors que tu arrives à repérer ses traits dans le début d'obscurité, tu t'en veux. Tu t'en veux encore plus que tout à l'heure, tu t'en veux tellement que les larmes t'en montent aux yeux. Tu t'empresses d'enjamber quelques herbes hautes, tu manques de tomber et tu te rattrapes de justesse à l'arbre le plus proche. Ta langue humidifie tes lèvres.

    « T'es venu me chercher ? Fallait pas... Regarde, on dirait que tu vas t'effondrer dans la seconde. Tu sais, j'aurais pas eu froid, hein. C'est pratique d'avoir un don, des fois, ta main attrape son poignet, tu as l'impression qu'il va s'effondrer, là, devant toi. Puis tu sais, j'ai l'habitude de me perdre partout, vu le sens de l'orientation que j'ai ! Je t'ai raconté que je m'étais perdu plusieurs fois dans Virtus ? J't'assure, plein plein de fois. Même une fois, j'ai passé la nuit dans une salle de cours parce que j'savais plus comment aller dans les chambres »

    Tu combles le vide par des paroles futiles, parce que tu ne sais faire que ça. Tu te mords la langue pour te faire taire, puis tu reprends, la voix un peu tremblante.

    « Fallait pas venir me chercher... j'suis désolé, vraiment... j'voulais pas tu sais, je me suis énervé, tu sais, sur le coup, ça paraissait être une bonne idée, mais bon, c'était pas le cas. »

    Tu humidifies ta langue, tes bras tenant fermement Raven pour ne pas qu'il tombe. Ton cœur bat un peu trop vite pour que ce soit normal, et tes tempes te font mal, aussi, mais ça, tu t'en fous.

    « Raven ? Tu vas pas me claquer dans les bras, hein... ? »



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Jeu 26 Juil - 10:39


L’oiseau piailla une dernière fois avant de simplement retourner se percher sur ta tête.

Après quelques instants, la silhouette que tu avais vaguement assimilée à Yugito se rapprocha rapidement de toi, confirmant tes suppositions. Peut-être était-ce à cause de la fièvre, de la fatigue ou de n’importe quoi d’autre, mais tu étais sincèrement et clairement soulagé qu’il aille bien. Et surtout qu’il parle. Comme il te parlait toujours, sans la moindre cohérence ou en s’éparpillant dans tout les sens dans les idées étranges en commençant à te parler de son sens de l’orientation catastrophique qui le faisait dormir dans des salles de cours à Virtus. Ca ne t’étonnait même pas.

Parfois, il stoppe sa voix, pour rassembler ses idées, recentrer son sujet. Il s’inquiète, il s’excuse. Tu avais l’habitude qu’il agisse sous l’impulsion, ne réfléchissant qu’après coup à savoir si c’était une bonne idée ou pas. C’était ce qui vous opposait parmi tant d’autre chose mais c’était surtout ce qui le caractérisait. Tu n’arrivais pas à l’imaginer murir une réflexion, ce n’était simplement pas dans son caractère.

Appuyé contre lui, tu avais les paupières de plus en plus lourdes. Tu t’efforçais de garder les yeux ouverts mais tu pesais surement de plus en plus dans les bras du blond. Son inquiétude résonna, tremblante, non loin de ton oreille. Claquer dans ses bras ? Non, ce n’était pas au programme pour le moment.

« J’suis juste fatigué... »

C’est vrai. Ce n’était que de la fatigue. Tout se guérissait avec une bonne nuit de sommeil. Toi, tu pouvais dormir dans ces bois sans craindre ou moins que Yugito. Tu aurais toujours la possibilité de tenter de discuter pour éviter de te faire attaquer par une espèce carnivore et territoriale de cet endroit. Mais le blond lui devait vraiment rejoindre la sortie des bois. Sans toi à présent, vu l’état d’épuisement dans lequel tu étais.

« Faut que tu sortes de la forêt. »

Tu te détachas un peu de l’allemand pour t’assoir sur le sol, t’adossant à un arbre avant de faire descendre le squatteur à plume qui avait pour ainsi-dire fait son nid dans tes cheveux terreux et en bataille. Le petit oiseau semblait se gonfler de contrariété. Le blond n’était visiblement pas du tout dans la tranche des personnes qu’il appréciait, piaillant de façon grave, comme quelqu’un qui bougonne parce qu’il ne veut pas faire quelque chose. Et puis, tu lâchas trois mots. « S’il te plait. ». Le silence se posa un bref instant avant que la Bergeronnette grise finisse par se percher sur l’épaule de Yugito, lui fichant les plumes de sa queue en plein dans la figure.

Frottant un peu tes yeux, tu ramenas tes jambes un peu vers toi, te calant déjà contre le creux de l’arbre qui acceptait de te garder avec lui pour la nuit.

« Il va te montrer la sortie. »

Peinant pour rester éveillé, surtout maintenant que tu étais assis et malgré la fraicheur de cette nuit d’été, tu finis malgré tout par ajouter une petit phrase. Juste pour rassuré Yugito, parce que tu savais qu’il s’inquiéterait. Parce qu’il était comme ça.

« Je vais juste dormir un peu. Je te rejoins. »
Revenir en haut Aller en bas
Yugito Frazen
Yugito Frazen
Placidus


Messages : 321
Date d'inscription : 02/05/2012

Carte d'Identité
Âge: 17
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Jeu 26 Juil - 22:12



    Fatigué ? Il ne semble pas être seulement fatigué. Tu vas pour répliquer, mais déjà, il te dit que tu dois partir et tente de s'asseoir. Tu humidifies tes lèvres une nouvelle fois. Tu le regardes discuter plus ou moins avec l'oiseau qui, après quelques instants se pose sur ton épaule. Tu hausses les sourcils sous la surprise.

    Tu restes quelques instants sans rien faire, sans bouger, à attendre. Partir ? Et le laisser tout seul ici ? Alors qu'il est malade et qu'il risque de se faire bouffer par n'importe quelle bestiole des environs ? Pas question. Tu poses les poings sur tes hanches, fronces les sourcils. Et puis quoi encore ? Le laisser ici ?! Non mais...

    « Non. »

    Il te dit qu'il va dormir, qu'il te rejoindra, tu n'y crois pas vraiment. Tu soupires et tu t'assoies à ses côtés. Vos jambes se touchent, vos bras également et déjà, tu commences à parler. Comme d'habitude, comme si rien ne changeait alors que vous venez de vous disputer, alors que vous êtes paumé en plein milieu d'une forêt... Rien n'a changé, en fait. Il est toujours là, silencieux, et tu es toujours là, horriblement bruyant.

    « Je t'ai dis que j'habitais au Japon avant de venir ici ? Enfin, à Virtus quoi... Je suis allemand de base, hein, mais genre, j'ai jamais eu l'impression de l'être vraiment, puisque j'étais pas vraiment en Allemagne, tu vois le truc ? Enfin bref, et je t'ai déjà parlé de ma sœur ? Elizabeth ? Elle est toute mignonne, ça fait longtemps que je l'ai pas vu. Et tu crois qu'elle a un don, elle aussi ? Que genre, ça se transmet dans la famille ? Parce que ça vient bien de quelque part, non ? Ou alors, on est tous des mutants. Ce serait marrant. »

    Tu laisses échapper un léger rire, tu poses ta tête contre l'arbre, regardes droit devant toi.

    « Et apparemment, y'a des gens cool à Clever Cross ! J'ai pas encore rencontré les gens avec qui je partage ma chambre, j'avais pas envie de rester enfermé alors j'suis sorti... et j'me suis paumé dans cette forêt. Non mais vraiment, j'ai vraiment pas de chance, en fait, tu trouves pas ? »

    Et tu continues de parler, doucement, pas trop fort, pour pas trop déranger Raven. Juste pour ce que ce soit un bruit de fond, un bruit pas trop chiant, voire agréable. Tu esquisses un léger sourire et tu continues de parler, encore, toujours. Les choses ne changent pas, en fait.



Revenir en haut Aller en bas
Raven Ninvenci
Raven Ninvenci
Placidus


Messages : 288
Date d'inscription : 02/01/2012

Carte d'Identité
Âge: 17 ans
Don:

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty
Jeu 26 Juil - 22:47


« Non »

Tu aurais bien aimé avoir un pouvoir utile, un de ceux qui oblige les autres à faire ce que tu leur dis. Parce qu’à le voir, les points sur les hanches, comme une mère qui te gronderait, tu étais persuadé que, quoi que tu dises, il ne bougerait pas d’un pouce. Lâchant un soupir, tu le laissas faire ce qu’il voulait. Tu n’avais pas la force de te battre pour le convaincre. Tu n’avais plus la force de rien. Il finit par s’assoir à coté de toi, comme pour appuyer sa détermination de rester.

Et ensuite, il parle. Comme toujours. Et toi, tu l’écoutes. Comme toujours. C’est presque une chose qui est devenu naturel entre vous. Lui le bruit, toi le silence. Parfois, tu semble vaguement répondre, à demi-éveillé, ce qui lui permet de rebondir sur autre chose, suivant un fil de penser dont lui seul à le secret. Tu finis par te laisser bercer, fermant les yeux, la respiration plus calme. Son incessant bavardage t’empêche de réfléchir. Sur tes paupières, tu vois des paysages du japon, de l’Allemagne défilé sans cohérence. Ta tête finit par lentement glissé pour finir par tomber contre l’épaule du blond alors que le sommeil t’emporte loin de la forêt, au milieu de foret tropicale aux oiseaux colorés. Sans lui à tes cotés, tu n’aurais surement jamais aussi bien dormis.

Assommé par la fièvre, tu passes une nuit agitée mais reste plongé dans un sommeil plutôt lourd, frissonnant par moment en recherchant la chaleur à la source la plus proche. Dans tes cheveux, un oiseau curieux à finit par rester avec vous deux, pour vous tenir compagnie, pour vous guider surement jusqu’à la sortie lorsque le jour se lèvera. A moins que ce ne soit parce qu’il a finit par s’attacher à ces deux drôles de bipèdes, indécis et loyaux.

Une chose est sûr. Ce n’était pas comme ça que tu prévoyais de passer ta première nuit en découchant.

~ Sujet terminé ~
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Vraiment, Yugito, t'abusais vraiment... - Libre

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Yugito - Come here with me.
» EVENT 02 - Yugito & Raven
» Yugito - I will live my life.
» Heath J. Andersen || Yugito Frazen
» Bad bye (libre)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Verbum Pretium :: Onzain :: Les Bois-
21.04 Installation du design printemps-été. Les nouveautées arrivent bienôt, on a juste essayer de vous faire déjà un joli truc ! N'hésitez pas à donner votre avis dans le FLOOD
AVRIL Un petit rappel des derniers évènements survenus à Clever Cross. Comment s'est finalement terminé le bal tout droit sorti d'un conte de fée. ICI

RUMEUR
EN CONTINU L'été arrive. Préparez vous tous à sortir vos maillots ! Les directeurs de Virtus Insania et de Clever Cross vous réservent une jolie surprise !