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 "La curiosité et la poisse, ça ne va forcément pas ensemble." - Nikolaï

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Clyde Jaggerjack
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Mar 13 Mar - 18:38

Depuis qu’il était arrivé à Virtus Insania, la vie de Clyde Jaggerjack avait radicalement changé. En partie grâce, ou à cause de « Lui ». Ce type bizarre, avec un 69 tatoué sur la joue, qui s’amusait, hilare, à traîner Clyde partout. Et ce soir, il l’avait arraché de son lit pour l’emmener à une soirée des Springties. Clyde était partagé entre la joie ultime, et la terreur, et c’était la terreur qui primait, en ce moment même.

Il l’avait obligé à enlever ce « gant rose absolument ridicule ! »

Les gens dansaient et s’écraser les uns contre les autres : trop de monde, trop de contact, ils t’engloutissent, ils te dévorent, tu t’empêtres en eux, ce sont des sables mouvants qui t’aspirent, Clyde. Et toi, désespéré, tu ne laisses en sortir que ta main gauche : tu veux bien mourir, pourvu qu’elle ne touche personne. Au bord de la crise d’hyperventilation, Clyde s’écroule ; « Il » le voit, « Il » le sort de là, le secoue et l’envoie se calmer dehors.

Too Bad.

Clyde était, certes, terrifié de ne serait-ce qu’effleurer quelqu’un, mais malgré ses craintes étouffantes, il ne pouvait que se délecter du spectacle qui s’offrait à lui. Des dizaines et des dizaines de Springties, tous ces gens insouciants, joyeux, des exemples, des modèles à suivre que Clyde se plaisait à observer, comme un gamin bave devant ses héros préférés. Un banquet de petits dieux, qui avait autorisé un spectateur. Lui, pauvre petit Faithbee fragile et seul. Et ça, c’était plus important que n’importe quelle peur. Ces gens brillaient tellement que les yeux de Clyde le piquaient : des soleils ambulants, qu’on ne peut s’empêcher de fixer même si on s’en brûle la rétine. Tous beaux, tous souriants, tous bruyants, tous heureux : Magnifique. Pour cette seule et unique raison, pour obtenir ce privilège qu’est d’observer et rester aux côtés de gens heureux, pour saisir un peu de cette chaleur qu’ils dégageaient tous, Clyde s’était laissé embarquer dans cette soirée délirante.

Après avoir misérablement échoué à s’intégrer parmi les Springties, Clyde se retrouvait seul, dehors. Un sac en papier dans les mains, inspire, expire, inspire, expire… Respire, Clyde, tu es en vie. Ça faisait longtemps que tu ne t’étais pas senti vivant. Ces gens qui font la fête, TU peux les entendre, ce « type » avec son tatouage bizarre, c’est à TOI qu’il parle, ce vent qui caresse tout : c’est TOI qui le ressent. Clyde Jaggerjack, ex zombie, recommence à comprendre ce que signifie « exister ». Enfin, tu t’es calmé. Tu tires une cigarette de ta poche et la porte à tes lèvres, tu souffles la fumée, tu l’observes se tordre et monter dans le ciel. C’est joli. Il fait frais, mais pas froid. Il fait nuit, mais pas noire. « La lune fait sa belle ! » comme aurait dit Layla. Bien dégagée, blanche comme un drap neuf, toute ronde, elle règne sur nous, ce soir ! Quand soudainement, la porte s’ouvre pour recracher une silhouette sombre. Les bruits sourds de ses pas t’arrachent à tes rêveries, et par réflexe, tu te réfugies dans l’ombre.

« Pourquoi je me cache ? Qu’est ce que je fais derrière ces buissons ? Tiens, il a des cheveux bleus ! Mais… où va-t-il ? »

Il s’éloigne du bâtiment, il s’en va. Tu écrases ta cigarette par terre : s’il te sent, ou s’il aperçoit la fumée, tu es grillé. Oh Clyde, il y a quelque chose qui cloche chez toi… Depuis quand es-tu du genre à espionner les autres, mal planqué dans les feuillages, retenant ta respiration ? Quel dérangé tu nous fais là.

« Ce gars… C’est lui qui dansait comme un fou, toute à l’heure, qui riait à s’en péter les cordes vocales et discutait avec tout le monde. Il a l’air d’être quelqu’un de génial. »

Un Springties, comme Clyde les admire. Il glisse de cachette en cachette, à pas de loup, pour ne pas être repéré. Il ne le quitte pas des yeux, il DOIT rester dans son champ de vision, ce gars est un Springties, ce gars est captivant. Il accélère et là… CRACK.

Le coup de la branche morte. Il fallait s’y attendre.
De toutes façons, Clyde n’a jamais été chanceux
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Nikolai L. Valdick
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Mer 14 Mar - 13:13

Tu danses comme jamais, et tu te rends compte qu'il y a bien longtemps que tu ne t'étais pas amusé autant. Les lumières t'éblouissent, et ton corps bougent à n'en plus finir. Une danse frénétique, une danse de fanatique, dans laquelle tu perds tes repères et le sens d'une réalité qui n'existe plus maintenant. Et tu danses encore plus vite, encore plus fort, la musique devient ta nouvelle hymne, et ton chant de guerre. Et tu glisses petit à petit dans ton monde de fantasmes, ce monde de nuit, dans lequel tu te complais à vivre, bien que tu sais qu'il est éphémère et fragile. Tu aperçois une connaissance de Synchronicity. Tu l'attrapes dans tes bras, et l'enlaces. Il te dit quelque chose, mais le bruit ambiant couvre sa voix, et tu ne perçois vaguement que quelques mots au hasard. Tu acquiesces d'un signe de tête, et tu lui montres une bouteille de vodka, que tu verses dans sa bouche, tout en rigolant aux éclats. Tu rigoles un peu trop fort, tu t'amuses beaucoup. Tu aperçois un ancien Summerer. Il a l'air complètement arraché. D'ailleurs, il t'attrape rapidement, et commence à t'embrasser. Tu le repousses, à la fois froissé et amusé. Puis vous rigolez ensemble, avant qu'il te propose un shooter. Tu acceptes, et englouties d'un trait le petit verre de whisky qu'il t'avait proposé. Tu détestes le whisky, mais peu importe. On va dire que ça ne se refuse pas en quelque sorte. La foule se presse, les esprits s'échauffent, et la musique bat à rythme soutenu. Tu ressens le contact, tu sens les vibrations en toi. Et tu retrouves avec plaisir cette agréable sensation de ton cœur qui s'accélère à fur et à mesure que la musique s'intensifient. Il fait noir, l'ambiance est monstrueuse, voire même bestiale. Oui, ça faisait longtemps que tu n'avais pas vécu ça. Et pourtant, quelque chose ne va pas ce soir. Quelque chose te tracasse. Tu t'amuses, tu t'éclates, tu danses, et pourtant, quelque chose pèse sur ton esprit, et tu n'arrives pas à t'en débarrasser.

Qu'est ce que ça peut bien être ? Tu repenses en partie à ta vie à Synchronicity, qui n'a rien à voir avec cette vie austère et ennuyeuse que tu vis ici, à Virtus Insania. Tu réalises que cette école ne correspond en rien à ta personnalité. Alors que pourtant tu te détournes de ton don jour après jour, commençant à le craindre, alors qu'il a toujours été ton précieux allié. Tu commences à redouter ce qui pourrait t'arriver. Tu as peur qu'il se retourne contre toi, et tu perds ta confiance en ce soit disant « don ». Pourtant, lui, se développe de façon incroyable. Il prend de nouvelles dimensions, et devient plus puissant. Tu repenses à tes amis, aux gens qui t'ont marqué. Comme cette fille, Cassandre. Sa mort t'a beaucoup affecté. Et tu ne peux t'empêcher de repenser à elle, à ce petit jeu mesquin, dans lequel vous vous étiez lancés. Car au fond, tu l'appréciais. Tu t'es même pris à la désirer, plus qu'il ne le fallait. C'est ça qui fait mal au fond. Tu repenses à Aurelian. Et tu te demandes comment serait ta vie actuellement si il n'avait pas disparu. S'il était resté, serais-tu le même qu'aujourd'hui ? Qui sait. Assis dans un fauteuil, dans un coin sombre de la salle, tu traverses la piste de danse, un peu tracassé, quand une pauvre débauchée renverse son verre sur ton t-shirt. Énervé, tu la repousses doucement, et tu te contiens de ne pas l'insulter ou autre. Tu sors en trombe de la salle, et c'est fini. Le silence, de l'air frais, la pleine lune. Tout semble calme ici.

Tu respires à plein poumons l'air pur et frais de la nuit, et tu te calmes, tu ne penses plus à rien. Et comme un gosse, il te prend l'envie de découvrir le monde, de vivre une aventure un peu spécial, de voir ce que l'avenir te réserve. Au fond, tu veux juste vivre autre chose. C'est vrai, tu aimes les soirées, mais en réalité, tu aspires à autre chose. Et tu sais qu'il y a quelque chose de meilleur en ce monde. Aurelian te l'a prouvé à l'époque. Tu sors une cigarette de son paquet, tu l'allumes, et tu t'engouffres dans la nuit noire, tes yeux à peine habitués à la pénombre. Soudain, tu ressens une variation dans ton environnement. Quelque chose se trouve pas loin, ou quelque chose va t'arriver. Rien de mauvais, tu le ressens. Mais un événement va se produire dans pas longtemps. Et tu te mets alors à sourire tout seul, à l'idée que cette ballade nocturne va peut être devenir quelque chose de plus intéressant. Sans te démonter, tu continues à avancer dans les buissons, et tu atteins finalement la plaine, qui s'étend devant toi à perte de vue, nue sous les étoiles, simplement éclairée par les rayons de la lune. Et un vulgaire et sinistre craquement de branche vint entacher le silence de ce tableau. Tu te retournes aussitôt, et le voici, celui qui te suivait depuis le début. Tu as toujours eu de la chance.

    « Tu n'es pas obligé de me suivre dans l'ombre tu sais ... »


Tu lui lances un sourire narquois, un peu provocateur. Comme pour souligner son incapacité à te suivre en toute discrétion. Au fond, ça t'amusait plus qu'autre chose. Tu te sentais d'humeur joueuse ce soir, et ce garçon tombait bien en réalité. Tu ne lui veux pas de mal, rien de tout ça. Mais tu trouvais cette situation cocasse et la perspective de rencontrer un petit curieux te faisait plutôt plaisir. Tu croisas le bras, fixant le jeune homme encore tapi dans l'ombre. Tu perçois mal ses traits. Tu vois à peine son visage, et si ça se trouve, il est dangereux pour toi. Mais tu n'as pas peur, tu ne crains rien. Car tu sens que la chance est avec toi, comme toujours de toute façon. Tu rejettes en arrière une mèche de cheveux qui barre ton visage, et tu termines ta cigarette avant de la lancer au loin. Tu lui fais signe de s'approcher.

    « Approche. Reste pas planté là. A moins que tu préfères continuer à m'observer de loin. Mais j'ai connu mieux pour parler à quelqu'un ... »


Sans attendre de réponse, tu t'assois dans l'herbé légèrement humide, et tu regarde le ciel sombre parsemé d'étoiles blanches. Tu te mets à sourire de nouveau. C'est vraiment une belle nuit .


Spoiler:
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Jeu 15 Mar - 16:02

Panique.


Panique, panique, panique, panique, panique, panique, panique.
Il t’a vu. Il te somme de sortir de l’ombre. Il te fixe. Il essaye de discerner tes traits. Il veut voir ton visage. Tu ne bouges pas, tu restes figé dans ton buisson, paralysé, glacé. Tu te décomposes littéralement, tu es grillé, gril-lé ! Tapi dans le noir, n’osant à peine esquisser un mouvement, tu sais que tu n’es presque pas visible. Bien emmitouflé dans le manteau sombre de la nuit, il est encore temps de fuir Clyde. Si tu ne veux pas qu’il te connaisse, tu peux encore prendre tes jambes à ton cou, et disparaître comme tu étais apparu.
Lui, il baigne dans la lumière lunaire, éclairé par le plus beau projecteur au monde. Tu trouves que ça lui va bien, ça ferait une jolie peinture, ou peut être une belle photographie. Tu restes, bouche bée, à contempler ce garçon, incarnation terrienne de tout ce que tu aurais voulu être. Charismatique au possible, débordant d’assurance, et doté d’une présence si imposante qu’elle se fait oppressante : ton contraire Clyde. Toi. La misérable petite chose trouillarde et fébrile. Le temps se fait long, et l’objet de tes observations s’impatiente :

« Approche. Reste pas planté là. A moins que tu préfères continuer à m'observer de loin. Mais j'ai connu mieux pour parler à quelqu'un ... »

Ces mots s’échappaient de sa bouche comme les ordres incontestables des jeunes princes. Ton droit de choisir ou de t’opposer s’envola d’un coup. Pas d’option, qu’une seule chose à faire : se lever et avancer vers ce gars, comme un bout de fer est attiré par un aimant. Avec un effort qui lui parut surhumain, Clyde se redressa. Il sentit le poids écrasant des yeux du garçon aux cheveux bleus sur lui. Il vacilla et commença lentement et péniblement à s’approcher.

Est-ce que vous vous souvenez ? Vous rappelez vous de votre enfance ? Quand vous trouviez un animal abandonné ou sauvage, un chaton ou un lapereau, et que vous désiriez à tout prix l’apprivoiser. Vous n’avez pas oublié la manière dont vous tendiez tendrement la main vers eux, en attendant qu’ils avancent timidement d’un minuscule pas craintif ? Non, je parie que vous gardez, encore, ce genre de souvenir doux et précieux. Clyde, en ce moment même, tu ressembles à l’un de ces petits animaux. Oui, une minuscule créature morte de peur, dont le cœur bat à cent à l’heure, quand petit à petit, il raccourcit la distance qui le sépare de la main humaine.

Il est debout, Clyde, mais ses jambes le portent mal. Il titube, il se rattrape maladroitement en s’accrochant à un arbre, et porte sa main à sa poitrine. Ça bat trop vite. Il est trop nerveux. Son calme, sa sérénité se sont enfuis bien loin d’ici. Son sang se retire de ses mains. Elles gèlent. Elles sont moites. La machine qu’est son corps s’emballe. Clyde se sent défaillir.

« Tino ? Tino ! Où es-tu ? Qu’est ce que tu fais quand j’ai besoin de toi ? Tu passes ton temps à me suivre, mais quand il le faut, tu n’es pas là. J’avais pourtant cru que tu avais compris. Oui, que tu avais saisi le vœux muet que je t’avais adressé : ne me laisse pas seul. Pas quand je m’écroule comme ça. Pas quand je perds le contrôle. Retiens moi comme tu l’as fait toute à l’heure. On est amis non ? C’est toi, qui l’as dit… »

La crise de panique prend le dessus. Les spasmes dominent Clyde. Les frissons le secouent violemment. Son souffle s’échappe. Du brouillard noir entache sa vue. Sa tête lui fait mal. Et enfin, ses jambes se dérobent sous lui.
Tu tombes, tu t’écroules, juste après t’être sorti de l’ombre. Bah oui. Tant qu’à s’écraser lamentablement sur le sol, autant le faire en pleine lumière, bien sous ses yeux. Même en t’amusant à prévoir les pires scénarios de rencontres, avec poignées de mains électriques, ou crises d’hyperventilation soudaines, tomber dans les pommes après avoir suivi quelqu’un comme un psychopathe, tu ne l’avais jamais imaginé. Ça ne pouvait être pire.
Plus ridicule, tu meurs.
Étalé dans l’herbe mouillée, inconscient, tout seul dans ton trou noir. Bon, tu admets que cette fois ci, tu aimerais bien que quelqu’un vienne te tirer de là !
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Sam 17 Mar - 18:14

Je ne savais pas clairement ce qui m'avait amené ici. Tout ce que je savais, c'était que la nuit était magnifique à cette instant. Une légère brise fraiche soufflée sur la plaine, et faisait onduler l'herbe sur son passage. La lune éclairait de manière subtile et mesurée cet univers qui semblait avoir perdu ses couleurs, au profit d'un monde monochrome et brillant. J'ai l'impression de n'avoir jamais vécu ici. Les nuits berlinoises n'étaient pas faites de ça. Tout ce que je voyais, c'était les néons, les lasers, les lampadaires, et les phares de voitures. Rien d'autre. Jamais je n'avais remarqué à quel point le ciel était beau ici. J'ai gardé un si mauvais souvenir de ce pays, et en même temps, je ne peux m'empêcher de ressentir une étrange mélancolie qui commence à devenir familière à mon cœur. Les plus beaux moments de ma vie sont ici, en Allemagne. Mais aussi les pires. Et me voilà de nouveau ici, sur cette terre. J'avais juré de ne jamais revenir. J'avais cet endroit en horreur. Pourquoi ? Je ne saurais même pas le dire. Je ne peux pas expliquer cette haine pour mon pays natal. Comme si je le rendais fautif de ce qui m'était arrivé de pire. Pourtant, je sais pertinemment que ça n'a rien à voir au fond. Mais je m'obstine, tel un enfant capricieux, à rejeter la faute sur les autres, dans l'espoir que cela allégera mon esprit déjà trop tourmenté.

A quoi bon penser à tout ça ? Tout ce qui comptait à présent, c'était cet océan noire qui s'étendait devant moi. Il me semblait presque que je pourrais m'y noyer. Avec un peu d'effort, peut être que je pourrais le rejoindre. Mieux. Peut être que je pourrais côtoyer les étoiles ? Je souriais bêtement en pensant à mes idioties imaginaires. J'ai toujours eu l'âme d'un rêveur, mais j'ai appris rapidement à me désillusionner pour éviter les surprises que la réalité nous inflige que trop souvent malheureusement. L'univers des rêves se brise toujours lamentablement contre la dureté du mur de la réalité. Et malheureusement, je crois qu'il n'y a pas d'airbag pour amortir ce genre de choc ...

C'est ce qu'il aurait fallu à ce jeune homme. Un airbag. J'ai entendu ce mystérieux jeune homme avançait dans les buissons pour se rapprocher de moi. Mais il ne me fallut attendre que quelques secondes pour entendre le garçon s'écrouler dans l'herbe, comme raide mort d'une attaque foudroyante et imprévisible. Aussitôt, je me suis retourné, et je l'ai aperçu étendu sur le sol, inerte et inconscient. Je me suis "What da fuck ?!", et tout de suite, je me suis relevé pour me précipiter vers lui. Détail sans importance, mais mon t-shirt commençait à prendre l'humidité, et mon pantalon pareillement, surtout en étant à genoux dans l'herbe humide. Dans un premier temps, il me sembla judicieux de placer le pauvre bougre sur le dos. Je plaçai mon bras derrière sa tête afin de le relever un peu, et de mon autre main, je balayai ses cheveux de son visage, afin de mieux le regarder. C'était un beau garçon, les cheveux mi-longs clairs. Il faisait jeune en fait, peut être 17 ou 18 ans. Que savais je ?

    « Mec ! Qu'est-ce que tu m'fais ?! Tu vas pas m'claquer entre les pattes quand même. »


Oui, il m'arrive d'être poète dans la panique. J'essayais de garder mon calme, mais très clairement, j'étais paniqué par cet évènement. Je crois qu'il allait plutôt bien. Déjà, car je sentais le karma sur nous, et aussi, tout simplement parce qu'il respirait plus ou moins normalement. Son souffle était quand même un peu rapide. Dans ma détresse, je pris la décision de la bouger. Je passa donc mon deuxième bras sous ses genoux, avec le maximum de force que je pouvais déployer, je soulevai le jeune homme. Je l'écartai des buissons puis je l'allongea un peu plus loin dans l'herbe, sur la plaine, au niveau de là où j'étais assis à son arrivée. Je m'assis à ses côtés, tout en prenant soin de lui tenir la tête.

    « J'sais pas si t'as choisi la meilleure personne pour faire un coma éthylique ou j'sais pas ... Allez ! Fais un effort. Tu m'entends au moins ?! »


Peut être pas, sûrement. Sans savoir exactement pourquoi, je posai ma main sur ma joue. Je sentais sa chaleur, et parfois même son souffle. Je dégageai une nouvelle fois les cheveux qui obstruaient son visage, puis je fis glisser ma main contre sa joue, avant de la retirer. Gêné par ce geste un peu trop tendre envers un inconnu je crois. Mais je voulais lui venir en aide. De toute façon, je ne pouvais décemment pas le laisser crever dans les buissons, comme un animal blessé. C'était logique et humain que je l'aide. Cependant, c'était une des premières que je me trouvais du côté du mec qui vient en aide à l'autre. C'est souvent l'inverse avec moi. Je ne savais même pas si ce mec était bourré ou défoncé. Il faisait peut être un bad trip, et je n'en savais rien très sincèrement. Mais est-ce que ça aurait changé quelque chose ? Entre nous, je ne suis pas médecin. J'aurais peut être dû lui coller des claques, pour le réveiller. Mais comme un imbécile, je tapotais légèrement sa joue, et la caressais successivement. Quelque fois, j’époussetai ses vêtements, comme si il allait se réveiller et s'évanouir de nouveau en constatant l'état de sa tenue. C'était bien inutile, non ?


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Sam 17 Mar - 23:09

« But I’m a creep… I’m a weirdo… What the hell am I doing here ? I don’t belong here. »

C’est comme si je m’enfonçais dans les ténèbres. Je me noie dans l’ombre. J’ai froid. Est-ce que mon corps frissonne ? Tout est humide autour de moi. Est ce que j’ai perdu connaissance ? Oh sûrement, sinon je pourrais bouger. Ah oui. Je me rappelle. Je suis en train de me prendre la honte de ma vie devant ce Springties. J’espère qu’il en profitera pour partir, sans regarder ma face… ça sauverait mon restant de dignité. Dans l’hypothèse qu’elle ne s’est pas tout envolée quand il s’est aperçu que je le suivais.
C’est drôle, je ne sens plus le sol. Je respire mieux. Tino est peut-être venu me chercher ? Non, pas possible, il doit sûrement danser comme un dératé à draguer quelques filles sans se préoccuper d’où je suis en train de pourrir. Mais alors qui ? Qui est ce qui me porte ?
Il y a quelque chose qui se promène sur ma joue, tout doucement, c’est chaud, c’est humain. Ça fait longtemps que personne ne m’a touché, j’avais oublié comment on se sentait quand un autre pose la main sur vous. C’est rassurant. Je n’ai pas peur. Cette personne qui s’occupe de moi doit être merveilleuse… Alors que je suis repoussant… Alors que je suis un criminel… Alors que je suis un monstre. Elle caresse ma joue, je le sens, elle est si tendre que j’en ai les larmes qui montent. J’avais oublié… J’avais oublié comment ça faisait de ne pas être seul.

Clyde entamait la reconnexion au monde réel, en se demandant bien à qui étaient ces doigts délicats qui glissaient sur son visage. Lentement mais sûrement, il revenait à lui. Mais pas assez pour se rendre compte de ce qu’il était en train de faire. Son corps s’était réveillé avant sa conscience, et sa main gauche, encore tremblante avait agrippé celle qui caressait ses joues. Clyde la serra un peu plus fort, et la plaqua à nouveau contre lui, enfouissant sa tête dans cette nouvelle source de chaleur extérieure. Comme un gosse se réfugiant dans des bras protecteurs, humant l’odeur rassurante du bienfaiteur en question. Ça y est, Clyde émerge.

, la princesse, remue-toi, y’a quelqu’un qui t’appelle. Tes paupières pèsent une tonne et enfin, tu ouvres tes yeux. Tu as un hoquet de surprise, ton cœur ratte un battement, si tu ne l’avais pas fait il y a moins de cinq minutes, tu serais certainement à nouveau retombé dans les pommes. Quel étonnement de voir, penché sur toi, le garçon aux cheveux bleus, le Springties que tu admires tant. Non pas que la vue te déplaise, au contraire, c’est un tableau ravissant qui s’offre à toi : Lui, un peu paniqué, son visage en gros plan, surmonté par la Lune. ça lui fait une auréole. Cette remarque te décroche presque un ricanement, jusqu’à ce que tu comprennes ta situation. Il supporte ta tête, toi, tu serres sa main, et auparavant, ces doigts qui t’effleuraient, bourrés de tendres sentiments lui appartenaient sans aucun doute. Tu sursautes en remarquant que c’est ta main gauche, ta main maudite, qui retient la sienne. Tu desserres ton étreinte, et par reflex, le repousse rapidement : et si jamais tu le blessais ? Et si jamais tu lui faisais du mal ? Tu regrettes déjà ton geste en te rappelant la plénitude que t’avais apporté ce garçon près de toi, que tu venais d’envoyer valser sans faire exprès. Vite, rattraper ça...

Tu ne trouves rien de mieux à faire que d’enfouir ta main gauche sous ta chemise trempée en détournant ta tête timidement. Mais même en faisant ça, Clyde, nul doute qu’il ait remarqué à quel point tu rougissais. Va-t-il se moquer de toi ? Va-t-il s’énerver et s’en aller, fâché ? Vas-tu te retrouver à nouveau tout seul ? En plus, tu ne sais même pas où vous êtes. Tu es paumé, embarrassé, et… tu ne veux pas vraiment qu’il parte. Alors c’est un tout petit filet de voix qui franchit tes lèvres, quand tu réussis enfin à murmurer :


« Euh… bonsoir… »
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Dim 18 Mar - 0:00

Très clairement, je commençais à désespérer. J'ai pensé à un moment courir pour aller chercher de l'aide. Des gens compétents. Des mecs qui savent comment si prendre. Pas un junkie comme moi, à moitié déphasé. Bien que je n'avais que moyennement bu, et que je n'ai pas touché à la drogue ce soir. D'ailleurs, je ne ressentais qu'une agréable ivresse. Cette douce et délicate ivresse qui vous fait sentir puissant. Qui pour un soir fait de vous un roi. Cette rare zone d’alcoolémie dans laquelle vous oscillez entre la réalité et le délire. Entre vos fantasmes et ce qui se passe réellement devant vous. Mais étrangement, la venue de ce garçon relevait du fantasme également tant cela semblait fou. D'ailleurs, pourquoi était-il venu s'écrouler sous mes yeux ? Mais au fait ... Pourquoi il me suivait ?! Je n'en savais rien. Et ce n'était pas le plus important là tout de suite, compte tenu de l'état de ce pauvre bougre, qui restait inconscient et sans réaction. Pauvre garçon ... Je voulais l'aider, mais je ne savais pas comment m'y prendre. Et je me refusais de le laisser ne serait-ce qu'un instant seul ici. Et si je ne le retrouvais pas en revenant ? Non. Pas possible. Il fallait que je reste avec lui. J'avais peur pour lui à vrai dire.

Alors que je continuais à manifester mon soutien au jeune homme en lui caressant le visage. Je sentis sa main contre la mienne, avec une drôle de sensation. Cette sensation étrange lorsque l'on s'est fait attraper en train de faire quelque chose d'interdit. Je restais un moment immobile, afin de voir si il reprenait conscience, mais toujours rien. Enfin, si. Il commençait à bouger un petit peu, et il reprenait vie tout doucement. Même si techniquement, il n'était pas mort, mais c'était tout comme pour moi à ce moment là. Je commençais à me rassurer, en me disant que finalement, ce n'était pas si grave, et je me voyais déjà en train de raconter à Aniela cette folle histoire en rigolant. Elle se moquera sûrement de moi, en disant que je ne suis pas doué. Mais rapidement, elle me félicitera pour mon bon comportement. Ou elle me dira que j'ai été particulièrement inutile et qu'il aurait fallu que je fasse ci ou ça, avec telle ou telle plante random qui trainaient dans le coin. Bref.

Finalement, le prince au bois dormant daigna ouvrir les yeux, et comme surpris, il me repoussa vivement. Je crois que je n'aurais pas dû le toucher de cette façon. C'était terriblement déplacé, et les garçons prennent très mal ce genre d'affection venant de leur semblable. Même si cela n'implique rien en lui même. Nous sommes bêtes parfois. Je suis resté tout penaud, assis dans l'herbe, comme un imbécile. Ne sachant quoi dire. Je me sentais ridicule à présent. Comme un gamin qui venait de faire une bêtise. Et lui, il détournait le regard. Son visage pourpre trahissait sa gène. Peut être son énervement ? Tu ne voulais pas le froisser, juste l'aider. Et il me murmura. A voix basse. Si basse que tu pensais l'avoir imaginée, cette voix. Mais elle venait bien de lui. Un "Bonsoir" un peu ridicule. Comme si il ne s'était rien passé avant. Naïf ...

    « Euh ... Je ... Attends mec. T'es pas commun toi. Tu débarques, après m'avoir suivi. Tu tombes dans les vapes devant moi, et tout ce que tu trouves à m'dire c'est "Bonsoir" ?! »


Je me mis à rire d'un éclat enfantin juste après. Je trouvais ça tellement énorme comme situation. L'ivresse revenait en moi, et m'emplissait par tous les pores de ma peau et de mon être. J'avais l'impression d'halluciner, d'être déphasé. Mais c'était bien réel. Et c'est ça qui me faisait rire. C'est que tout était vrai. Une sacrée histoire en somme. Et ce garçon tout gêné se trouvait devant toi, et osait à peine te regarder. J'avais envie de le toucher encore, par curiosité, par malice. Mais j'avais peur que le pauvre garçon s'effraye et prenne ses jambes à son cou. Quelle drôle d'expression que celle-ci maintenant que j'y pense ... Comment peut-on prendre ses jambes à son cou ? Bref, inutile. Je m'avançai vers lui, le sourire aux lèvres, comme un garçon qui venait de trouver un nouvel ami un peu sympathique, mais surtout original

    « Allez, on recommence ! Salut, moi c'est Nikolaï, mais appelle moi Niko', ça suffira. »


Comme un grand frère affectueux, je me suis penché sur lui, et j'ai ébouriffé sa jolie chevelure en bataille, en lui adressant un large sourire réconfortant. Au fond, tu te sentais bien de le voir en forme à nouveau. En forme, c'était un grand mot pour décrire ce frêle jeune homme. Il était fin, de faible constitution. Il semblait fragile. Mais dans un sens, tu trouvais ça adorable et attendrissant. Alors, naturellement, tu ressentais de l'affection pour ce garçon, qui débarquait dans ta vie de façon étrange et complexe à la fois. Pauvre garçon je me suis dis une nouvelle fois. Je me suis reculé, afin de le contempler un peu mieux, un peu satisfait de l'avoir ramené à la vie. Même si tu n'as rien fais. Et même si il n'était pas mort. Bref.

    « J'peux savoir à qui j'ai affaire, maintenant que tu te sens mieux ? »


Dans mon éternel sourire, je réussis à détourner mon regard du jeune homme, et j'observai de nouveau le ciel sombre et parsemé de myriades d'étoiles. A vrai dire, je trouvais ce dialogue un peu bateau. Des présentations un peu trop banales à mon goût. Mais je ne savais pas quoi lui dire encore. A vrai dire, j'étais encore un peu sous le choc, bien que j'étais soulagé à présent. Il m'a fait peur cet imbécile ...

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Dim 18 Mar - 12:00

Finalement, je crois bien que c’est un rêve. Non, sérieusement, ce n’est pas possible autrement. Tino n’existe pas, il n’a jamais été mon ami, il ne m’a jamais traîné à cette fête. De toute façon, qu’est ce qu’un agoraphobe comme moi ferait au milieu de dizaines de personnes hystériques ? Il devait y avoir une erreur. Et puis pourquoi j’étais sorti déjà ? Et pour quelles raisons avais-je suivi un type que je ne connaissais même pas ? Vous voyez, tout ça ne peut être réel, il n’y a rien qui tient la route. Cette soirée est une accumulation d’actions faites au hasard et totalement irréfléchies. C’est trop bizarre pour être réel. Il faut que je me réveille, et vite, il faut que je me barre d’ici, avant de croire aveuglément à des mensonges qui me plaisent bien.

Le mensonge qui plaisait bien à Clyde, c’était le fait que son nouvel idole se tenait à quelques centimètres de lui, et qu’il l’avait sorti de son inconscience à coups de tendres caresses. Et ça, il n’arrivait pas à y croire. Mais il en fut bien forcé, quand ce dernier s’adressa à lui.

Je crus d’abord qu’il commençait à me gronder. Je voulais hausser ma voix, m’excuser de toute cette situation ridicule, et de tout ce tort que je lui avais causé. Mais rien ne sortait, mes mots s’éteignaient avant même de dépasser le seuil de ma bouche. Je ne veux pas qu’il me déteste, pas alors que je viens de goûter à sa gentillesse. Je préfère qu’il m’ignore, qu’il fasse comme si je n’existais pas, plutôt qu’il me haïsse. C’est plus facile de nier les erreurs que l’on a commise plutôt que de les affronter jour après jour. Je ne le sais que trop bien. Alors si pour lui, mon apparition est une faute dans un joli texte, je préfère qu’il me gomme de la page plutôt qu’il me raye. C’est étrange comme comparaison ? Haha, oui, mais c’est exactement ce que je pense… Après m’avoir balancer au visage toutes les choses les plus stupides et ridicules que j’avais fait dans les 30 dernières minutes, il avait éclaté de rire, un rire très clair, presque enfantin. Je me suis trouvé chanceux de pouvoir entendre ça. Quel soulagement. Il ne m’en voulait pas.Son rire était contagieux, et pour la première fois depuis mon arrivée à Virtus Insania, sans compter les blagues idiotes de Tino, mes lèvres s’étaient tendues pour s’élargir en un minuscule sourire. Ça suffisait, pour l’instant…

« Nikolaï », alors c’est ça son prénom ? ça lui va tellement bien. L’appeler « niko » ? à cette pensée, tu rougis de plus belle. Ça voulait dire que tu avais le droit de lui parler alors ?
Puis il fourra sa main dans tes cheveux, et t’ébouriffa joyeusement. Tu tressaillis. Un peu déçu. Quoi ? déçu ? Oui, la motivation de ces doigts sur ta tête avait changé. Ce toucher avait cessé d’être doux pour devenir fraternel. Pourquoi ? Pourquoi ça ne te plait pas ? C’est ça ton problème, Clyde. Quand on te donne un bout, tu veux tout. Si on t’offre quelque chose à goûter, alors tu veux le dévorer tout entier. Si on te donne un peu de chaleur, alors tu veux brûler. Si on te donne un peu de sympathie, alors tu veux l’amitié. Regarde ce que ça fait avec Tino, tu espères beaucoup trop de lui. Depuis quand tu t’es pris à penser qu’il devait tout le temps être à tes côtés ? S’il savait ça, il s’enfuirait sûrement. Et bien là, c’était pareil. Tu devrais t’estimer heureux d’avoir eut sa main sur ta joue, tu devrais conserver cette sensation pour toujours, car tu n’étais pas près de la ressentir à nouveau. A cette pensée, tes yeux n’avaient pu s’empêcher de s’embuer un petit peu. Quel gosse, Clyde, toujours à pleurer pour un oui, pour un non. « Nikolaï ». Tu n’arrêtais pas de te le répéter dans ta tête, il tournait en boucle, prononcé de toutes les manières possibles. C’était spécial un prénom. Vous savez pourquoi ? Parce que plus quelqu’un dit votre prénom, plus vous vous sentez exister. Si, si, je vous jure, vous ferez attention la prochaine fois. Mais tu sais, Clyde, les surprises ne s’arrêtaient pas là pour toi aujourd’hui, tu l’avais enfin saisi quand il t’avait demandé qui tu étais. Oui, il s’en préoccupe. Ce n’est pas souvent que les autres te demandent quoi que ce soit d'autre, à part tes assiettes, au réfectoire, parce que tu ne manges jamais rien.

Des fois, quand la fatigue prend le dessus sur nos corps, on se surprend à craquer. Notre système lacrymal devient alors incontrôlable, et les vannes à larmes s’ouvrent pour laisser dévaler sur nos joues, un raz-de-marée d’eau salée. Déboussolé par tes propres pensées, contrarié par tes attentes égoïstes, tu t’étais laissé submergé. Bouleversé au possible, reniflant comme un gamin qui vient de s’étaler par terre, tu t’assois difficilement face à lui, vous êtes tout proches. Pourquoi tu pleures Clyde ? Est ce que c’est parce que tu es heureux qu’il s’intéresse à toi ? Ou bien parce que tu regrettes profondément d’avoir repoussé sa main ? Parce que tu voudrais bien retourner à il y a quelques minutes ? Tu voudrais rester dans ton coma pour qu’il te soutienne encore la tête, pour qu’il ne s’en aille pas. Mais tu crois quoi, Clyde ? Que tu vas le faire rester avec des grosses larmes ? Non, tu n’es plus un enfant. Alors tu te calmes comme tu peux, même si tu n’es pas du tout crédible quand tu commences à hoqueter, les yeux rouges et explosés :

« Pa… Pardon… »

Tu te rapproches un peu de lui, il est plus grand que toi, largement plus grand. Pas étonnant qu'il ai réussi à te soulever toute à l'heure. Tu le détailles de haut en bas, et tes yeux plissés se posent sur son visage. Tu caches toujours ta main gauche, tu dois avoir l'air d'un idiot avec ta main sous ta chemise. Tu meurs d'envie de le toucher, mais tu n'en as pas le droit, parce que tu es comme un enfant au musée, qui approche ses petits doigts de l'or incas sans avoir le droit de l'effleurer.
Vient ensuite, un flot de paroles incohérentes, sans suite logique, qui ne veulent rien et tout dire à la fois :

« Je… Je… La lune et… Et puis tes cheveux bleus, et puis tu es un Springties… Et tu ris ! C’était beau alors… Suivre… Mais, mais, crise alors, et puis ma main, elle… alors, tu.. tu vois ? Argh ! »

Dans l’agitation, tu t’étais mordu la langue, et constatant que tu avais omis le plus important, tu articulais difficilement :

« Mon… Mon prénom, c’est Cl… Clyde Jaggerjack… Enchanté. »
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Dim 18 Mar - 13:51

J'en ai rencontré des mecs étranges dans ma vie. On va dire que je les cherchais aussi à l'époque. Je trainais dans des endroits réputés mal-famés, où les freaks ont l'habitude de squatter. Au final, j'avais fini par devenir moi-même un des leurs, avec mes cheveux caméléons, ma personnalité déviante et mon style à part. Quand j'ai décidé de quitter ce milieu, j'ai pris soin d'assagir mon image. Bien que dans le fond, je n'avais pas changé. Je restais un foutu freak, prêt à n'importe quelle décadence, tant qu'elle pouvait m'amener au plus profond. C'est drôle ce désir furieux, mais surtout dangereux, d'explorer les abysses de son être et de la vie. Un mélange fascinant entre le désir et la peur. Entre la gêne et le plaisir. Un peu comme là maintenant, avec ce garçon. Je posai de nouveau mon regard sur lui, lorsque dans un faible souffle il s'excusa. Au fond, il n'avait pas besoin de le faire. Ce n'était pas foncièrement de sa faute après tout. Enfin, je ne pensais pas. Après tout ça arrive d'avoir un peu trop bu, et de ne pas se sentir bien. Je ne savais que trop bien de quoi je parlais en réalité ... C'est comme si j'étais devenu un habitué de la Position Latérale de Sécurité, alias la PLS. Limite, je me positionne naturellement ainsi quand ça commence à ne pas bien aller. Je suis vraiment un imbécile, doublé d'un crétin parfois.

Il s'approcha de moi, doucement, encore un peu craintif. A priori, ça pouvait être compréhensible. De part ma taille, je le dominais assez largement. A vrai dire, il était aussi de faible constitution par rapport à moi. Donc forcément, ça peut être un peu intimidant. Quoique ça ne signifiait rien, car moi même, j'étais intimidé par ce garçon. Pourquoi ? Je n'en savais trop rien. Peut être le fait qu'il soit bourré, qu'il se soit évanoui devant, qu'il m'ait suivi de façon plutôt étrange. Que savais-je à vrai dire. Rien du tout. Et là, comme si je ne le trouvais pas suffisamment bizarre, le jeune déphasé se mit à cracher un flot de mots incompréhensibles. Une espèce de phrases formée d'une juxtaposition de termes qui n'avaient aucun sens entre eux. Pour moi, il était clairement défoncé. Y'a que la drogue ou l'alcool pour obliger quelqu'un à baragouiner des phrases aussi ridicules, dénuées de sens. Je ne pus m'empêcher de le regarder d'un air ahuri, la bouche entrouverte, cherchant à lui répondre quelque chose. Mais que pouvais-je répondre à ça, franchement ? Pourtant, je ne suis pas un adepte de la logique, et des conventions. En vrai trublion que je suis, j'ai tendance à me complaire dans l'interdiction et le dépassement volontaire de toute limite. C'était ça ma liberté. Briser les règles de bien séance, et me projeter au delà. Là où le commun des mortels prend peur. J'aime la nuit, l'alcool, la drogue. J'aime partir dans des délires insensés. Mais là, j'avais du mal à accrocher au délire du garçon. J'aurais peut être dû boire un peu plus, et aligner quelques rails ... Au moins, j'aurais peut être pu envisager une conversation avec lui.

Clyde Jaggerjack ... Enfin un nom sur ce visage ! Il daigna enfin décliner son identité. Bien que cela ne te disait rien. Visiblement, il savait que tu étais autrefois un Springtie à Synchronicity. J'ai donc pensé qu'il venait également de Synchro'. Pourtant, je connaissais quasiment tout le monde là bas. Mais lui, ce garçon, même son visage ne me revenait pas en mémoire. Ce devait être un Winterhood, ou un Faithbee. Je n'ai jamais beaucoup côtoyé ces deux maisons, particulièrement les Faithbees, que je trouvais particulièrement ennuyeux et agaçant. Souvent des mecs paumés, coincés, ou qui ont oublié de faire leur complexe d'Oedipe. Bref.

    « J'ai absolument rien compris à ce que tu viens de dire ... Apparemment je suis un Springtie aux cheveux bleus qui rigole, et c'est pour ça que tu m'as suivi ... Bref. C'est pas grave, laisse tomber de toute façon. »


Je lui souris afin de le rassurer, un sourire qui disait au fond "T'es bien gentil, mais faudrait attendre que tu décuves un peu avant de pouvoir envisager discuter sérieusement". Un truc dans ce goût là je crois. Si ça se trouve il n'avait pas bu. Il avait peut être pris des trucs pas nets ? Quelle horreur. Y'a rien de pire qu'un mec défoncé ! Non mais il avait l'air clean. Enfin, aussi clean que peut avoir l'air un type louche qui se cache dans les buissons pour vous observer. Mon regard finit par se poser sur sa main qu'il cachait sous sa chemise. Et si il s'était fait mal en tombant ? Dans toute ma spontanéité légendaire, et mon sans-gêne absolu, j'ai extirpé sa main de sa cachette en l'attrapant par la manche, et de l'autre main, j'ai soulevé sa chemise pour regarder son ventre. Il n'avait rien visiblement, sa main semblait intacte également. Je relâchai dans mon emprise sur son vêtement et sa main, et je lui adressai une mine inquiète.

    « Tu ne t'ai pas fais mal j'espère. Tu sais, tu m'as fais peur, à t'écrouler comme ça ... J'ai crû que t'allais y rester franchement ! »


J'ai rigolé d'une rire nerveux. Mais c'était pas drôle. Ça aurait pu être plus grave, et ça n'avait rien de drôle. Mais c'était plus le soulagement de le voir en un seul morceau et vivant qui te faisait rire. Ah là là. Je commençais à comprendre ce que ressentais Aurelian quand il me voyait partir dans le bad. Et Dieu sait si ça m'ait arrivé plusieurs fois ... Bref. C'était de l'histoire ancienne. Aurelian n'est plus, et ne sera plus jamais. Aurelian a disparu. Et une part de moi avec lui s'est évadé. En pensant à ça, ma gorge se noua, et je me sentais comme un Aurelian en puissance en venant en aide à ce jeune homme. Et une étrange émotion m’étreignait l'estomac. Et ça ne pouvait pas être le peu d'alcool que j'avais ingurgité qui pouvait me faire cet effet là.

    « Ah. Au fait. Ravi de te rencontrer, Clyde ! »


Je lui dis ceci dans un ultra-bright smile, digne des plus grands. C'était sincère en fait. Ce n'était pas qu'une phrase de politesse. C'était vrai. Sa rencontre me faisait plaisir, dans le sens où elle venait chambouler cette petite soirée un peu trop ordinaire, et qu'elle rendait ce moment un peu bizarre, un peu étrange. Un moment qui restera sûrement gravé dans ma tête, de part l'improbabilité des évènements qui venaient de s'enchainer de façon plus illogique les uns que les autres. Vraiment. Y'a quoi moi que ça arrive ce genre de chose. C'est ça d'avoir le pouvoir d'attirer la chance ...

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Dim 18 Mar - 15:43

Opération visant à communiquer avec Nikolaï : échec monumental.

Ce ramassis de mots que tu avais vomi tout d’un coup ne ressemblait à rien, et si Nikolaï en avait compris le principal, il ignorait encore pourquoi tu l’avais suivi. Allez, encore un petit effort, Clyde. Même si ce puzzle de mots s’avérait être la plus grande phrase que tu avais sorti depuis ton départ des îles Shetland, il faudra que tu te forces un peu plus pour être entendu. Tu ne voulais pas être pris pour un fou, ni pour un gars ivre, ou pire : défoncé. Ton corps ne résistait pas à ce genre de choses, rien que les dégâts du tabac sur toi en effrayaient plus d’un : mince, très mince, presque trop, toussant dix fois à la minute, à l’énervement facile, complètement dépendant et blanc comme un cachet d’aspirine quand tu n’avais rien à glisser entre tes lèvres. Quand le paquet est vide, tes doigts font l’affaire, en résulte des ongles ravagés et des phalanges ensanglantées. Alors imagine un peu ! L’alcool ? Ton foie pourrirait en moins de deux verres. La drogue ? Meilleur moyen de griller ton cerveau avec un seul rail. Ça, tu devais lui expliquer. Lui dire qu’en fait, tu es si associable, fragile et ridicule de nature, que tu te trouves incapable de parler normalement aux autres, pour cause d’agoraphobie aigue, de stress surdéveloppé et de crises de nervosité inattendues.
Tu te demandais comment il allait réagir, quand tu aurais enfin réussi à recracher tout ce que tu pensais. Et pendant que tu galérais à former et reformer les phrases dans ta tête, Nikolaï avait risqué sa vie sans le savoir.
Tu ne t’étais pas aperçu qu’il fixait ta main gauche depuis un moment. N’importe quelle personne normale aurait eu la même réaction que lui d’ailleurs, quoiqu’elle aurait peut-être prévenu avant de lever ta chemise et tirer ta manche gauche. Tu te figeas dans un frisson d’horreur, tes pupilles se dilatèrent et un flash-back fit irruption : Layla, morte, dans tes bras, ta main, ta main Clyde ! écarte-là, bon sang ! Alors qu’une crise de panique faisait à nouveau surface, tu osas enfin lever les yeux : Nikolaï n’avait rien d’un mort. Au contraire, il t’observait, plutôt hilare, une main sur ton torse, l’autre agrippant ta manche. Tu eus à nouveau des frissons, mais pas du même genre.

S’il devait citer la seule bonne chose de Virtus Insania, Clyde vous marmonnerait sûrement que ce sont, sans hésitation, ses cours de contrôle de dons. Grâce à ça, Clyde savait maintenant repérer les moments où sa main était chargée, déchargée, ou en charge. La charge durait un certain temps, plusieurs semaines, à vrai dire. Les professeurs voulaient lui apprendre accélérer le processus de charge et de décharge, Clyde voulait apprendre à le réduire à néant. Mais il avait fait des compromis en suivant leur enseignement pour s’en servir comme il le désirait. Et là, Clyde sentait que sa charge était à dix pour cent. Autrement dit, impossible de faire apparaître de gros éclairs ce soir, et même si les éclairs en question apparaissaient, ils seraient loin d’être dangereux. Juste capable de faire de chatouiller un nourrisson.
Tu soupiras de soulagement en réalisant l’état de la Capacitor Hand. Tu pouvais, plus ou moins, faire tout ce que tu voulais ce soir ! Quand Nikolaï exprima son angoisse face à ta perte de connaissance, tu ne pus t’empêcher de sourire : un sourire beaucoup plus franc que toute à l’heure. Lui aussi, rigolait un peu. Il était vraiment beau, Nikolaï. Tu frottas tes yeux, éclipsant les dernières larmes qui s’y logeaient, toussota et renifla un petit peu. À ce moment-là, tu avais la tête d’un enfant heureux. Tu sais, la tête des petits garçons qui reviennent dans les jupons de leur mère, après s’être égratigné le genou, à qui l’on donne un baiser, et une sucrerie. Toi aussi tu étais tombé, toi aussi tu t’étais fait mal, et la récompense c’était Nikolaï. Tu te disais qu’il devait y avoir quelque chose comme une balance de la chance, chez chaque être humain. Il t’arrive un événement nul, mais c’est compensé par une belle rencontre. Toi, Clyde, tu en avais bavé, et tu l’attendais depuis longtemps, ce retour de la chance. Est-ce que ce soir la roue va tourner ? Vas-tu te retrouver du côté des gens heureux ? Pour une fois, pour une seule petite fois, si seulement tu pouvais avoir de la chance. Pendant que tu continuais à le fixer en cogitant silencieusement, il t’avait dit avec un sourire éclatant, qu’il était ravi de te rencontrer.

Tu tombais des nues. Planté devant lui, bouche bée, ne sachant trop quoi répondre. Personne ne t’avait jamais dit ça, n’est-ce pas ? ça doit te faire tout drôle, pour sûr ! Tu ne vas pas te remettre à pleurer, Clyde. Maintenant, tu réarranges ta tenue, et éclaircis ta voix, tu savais parler avant non ? Il n’y a aucune raison que tu ne sois pas capable de t’exprimer. Tu prends une bouffée d’oxygène avant de te lancer dans la tirade la plus longue de ta vie :

« Merci. Et excuse moi, je… je suis désolé, vraiment. J’étais un Faithbees, à Synchronycity, et j’ai toujours admiré les Springties, enfin… plus… Plus particulièrement les gens comme toi, du coup… quand je t’ai vu, j’ai voulu, te regarder… un peu… plus… »

Si ta voix se faisait de plus en plus basse, ce n’est pas parce que tu n’avais plus rien à dire, mais parce que tu sentais ses yeux sur toi, c’était lourd, oppressant, étouffant. À vrai dire, tu ne le regardais pas dans les yeux, c’était encore trop te demander, alors, tu déblatérais ton texte, le regard plongé sur son torse, n’osant pas découvrir quel genre d’expression il affichait. Prenant à nouveau ton courage à deux mains, tu terminais ton speech mal fait :

« Et… je ne suis pas ivre, promis, je n’ai rien pris non plus, je te le jure… Je suis vraiment désolé, c’est mon corps qui ne tient pas le choc, et je fais beaucoup de crise en tout genre alors… Je m’en veux de t’avoir causé des problèmes, je voulais pas gâcher ta soirée, vraiment… J’espère que, tu n’es… pas trop en colère, contre moi… »

Clyde, tu te verrais, tu serais mort de rire : tu as tellement parlé que tu es à bout de souffle, tu es rouge au possible, et tu transpires comme jamais. Tu n’y fais pas vraiment attention, de toutes façons, tu es déjà trempé, à cause de l’herbe, à cause de l’humidité de la nuit. Alors la sueur en plus, ça ne t’affecte pas vraiment. Tu restes là, tête baissée, les yeux rivés sur son buste, en espérant qu’il comprenne tes souhaits sourds : « Ne t’en vas pas. »
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Dim 18 Mar - 21:12

D'un point de vue totalement objectif, rien ne me retenait ici. Tout ceci semblait fort bien ridicule à vrai dire, et cela aurait pu s’apparentait à une perte de temps considérable, surtout avec un garçon incapable d'aligner deux mots corrects. Pourtant, tu sentais que cette rencontre était importante, et qu'il te fallait en savoir plus. Découvrir ce garçon. Lui parler. Tu le ressentais, de façon inexplicable et intime. Encore un coup de la chance environnante, sûrement. Car oui, la chance était concentrée autour de nous. Je pouvais la sentir flotter autour de nous. Et Bingo. Le jeune homme se ressaisit subitement et réussit à aligner une tirade complète et compréhensible. Je pouvais enfin espérer entamer une conversation sérieuse et complète. Comme je le pensais, il était bien à Synchronicity chez les Faithbees. D'où le fait que je ne le connaissais absolument pas. Ce qu'il dit juste après m'a beaucoup étonné. Je venais de trouver un admirateur secret ? Peut être bien. Si j'avais bien compris le truc, ce garçon m'a suivi car il m'admirait, d'une certaine façon, et qu'il voulait juste me regarder un peu plus. J'aurais dû me sentir flatté, cependant, le premier sentiment qui me venait était une espèce d'effroi, en trouvant ce comportement un peu étrange et glauque. Puis je ressentis enfin ce doux sentiment que je chérissais tant : la complaisance douce et subtile de la flatterie. Certes, il faut être un imbécile pour succomber aussi facilement à la flatterie, mais j'en faisais partie. D'un naturel séducteur, je tombais facilement dans le piège des compliments. Et le fait que ce garçon m'admire ne pouvait que me combler davantage.

Et comme si il venait de lire dans tes pensées, Clyde continua en expliquant qu'il était tout à fait sobre et clean, et qu'il avait fait ceci en connaissance de cause, et calmement il t'expliqua que son évanouissement était due à sa faible constitution. Puis il s'excusa, tout penaud, d'avoir occasionné autant de mouvement dans ma petite vie tranquille. Avait-il besoin de s'excuser pour ça ? Certainement pas ! Au fond, je n'attendais que ça. Je n'attendais que cette petite étincelle qui viendrait enflammer cette nuit bien trop calme et triste. Clyde regardait sa chemise humide, sans broncher, et en prenant soin de ne pas croiser mon regard. A vrai dire, mon égo surdimensionné en prit un coup immédiatement en remarquant ceci. Pourquoi ne voulait-il pas me regarder dans les yeux quand il me parlait ? Je n'étais pourtant pas si intimidant ni si terrifiant. Je savais qu'il était admiratif de moi, mais quand même ... Il n'avait pas besoin de faire ça ! Ou peut être qu'il regardait sa chemise humide qui commençait à coller, comme mes vêtements également. Sensation tout à fait désagréable d'ailleurs !

Ce jeune homme me plaisait bien à vrai dire, et la perspective de m'amuser avec lui m'effleura l'esprit comme un malin plaisir défendu. Je me suis dis "Mon Dieu Nikolaï. Tu ne cesseras jamais d'embêter le monde ?". Mais ce n'est pas pour ça que je me suis retenu. Sans rien dire, j'ai glissé mes doigt sous son visage, au niveau de son menton, et délicatement, j'ai remonté son visage de telle sorte que son regard se plonge dans le mien. Te voilà enfin face à moi, Clyde, obligé d'affronter mon regard couleur saphir.

    « Tu peux me regarder quand tu parles tu sais. T'es pas obligé de baisser les yeux devant moi ! »


Dans un sourire narquois tinté de provocation, je relâchai son joli visage. Il avait un air triste. Cet air malheureux qui caractérisait les gens qui ont vécu de tristes expériences. Tellement de tristesse en eux, que cette dernière a fini par s'imprimer sur leur visage meurtri. Pourtant, il était mignon quand il souriait. Il me semblait avoir aperçu sur son visage l'ébauche d'un sourire, et son visage semblait s'être illuminé à cet instant. Alors, pourquoi ne souriait-il pas ? Qu'est-ce qui peut bien peser si lourd dans son coeur ? Il faut sourire, autant que possible. Tant pis si ça peut rider prématurément. Il faut sourire et rire, car il n'y a que ça pour alléger le quotidien. Il n'y a que ça qui peut vous garder en vie. Moi, c'est ce qui m'a maintenu en vie. De voir le sourire sincère de mes amis illuminé leur visage.

    « Ne t'en fais pas, ce n'est rien. J'étais juste un peu flippé en fait, c'est pas grave ... Et je ne suis pas en colère ! Bien au contraire ... »


Je détournai mon visage de Clyde un instant, afin de replonger dans l'Outter Space qui s'ouvrait devant moi à cet instant. Infini et sans limite. Ce que j'ai toujours rêvé. Toujours attiré par cette notion d'infinité. Toujours attiré par ce qui n'avait pas de limite. Mon rêve le plus idiot serait de pouvoir vivre une vie dans une forme éthérée de moi même. Une forme dans laquelle je serais libéré de toute limite. Libérer de mon corps, de mon esprit, de la vie, de la mort. C'est pourquoi mon don ne me correspondait en rien. Ce n'est pas ça qu'il m'aurait fallu. J'aurais voulu juste pouvoir me libérer de l'emprise du monde. La chance ne me permet pas de faire ça. Gagner au loto, ça, je sais faire. Mais vivre sans limite, je ne peux pas le faire. Je me retournai de nouveau vers Clyde, après un bref silence.

    « Pour tout te dire Clyde, je suis plutôt flatté. C'est toujours agréable de savoir qu'on est admiré par quelqu'un ! »


Je lui souris de nouveau. Le but étant de calmer ce petit être craintif, afin qu'il se montre plus ouvert. Il ne fallait pas l'effrayer, bien qu'un peu de provocation était aussi profitable. Un jour, il faudra que j'arrête de taquiner les gens comme je le fais. Avec cet odieux sourire que je leur adresse. Ce sourire plein de confiance et charmeur. Un mauvais sourire. j'ébouriffais d'un air lascif mes cheveux, avant de me pencher sur mon t-shirt froid, qui commençait à coller. Je tirais un peu dessus, pour qu'il ne me donne pas trop froid. La nuit ne faisait que commencer il me semble.

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Mar 20 Mar - 22:19

Un pas en avant, deux pas en arrière. Si c’est un genre de danse, alors tu n’aimes pas danser. Un coup, il te caresse la joue, un autre il s’assied plus loin. Il soulève ta chemise, ébouriffe tes cheveux, puis, finalement, rend son regard au ciel. Il attrape ton menton, relève ton visage, te relâche et discute comme si de rien n’était. On dirait un carreau de chocolat, attaché à un bout de ficelle, qu’un petit malin s’amuse à tirer au fur et à mesure que tu avances. La première fois, c’est troublant, la deuxième, c’est frustrant, la troisième, c’est rageant. Et ce qui était encore plus énervant, c’était le fait que ça puisse t’énerver. Vous suivez ?
Pourquoi avais-tu retenu ta respiration quand ses doigts avaient glissé sur ton cou ? Pourquoi avais-tu soupiré quand il les avait retirés ? Pourquoi tu trembles, mais pas de peur, ni de froid ? Pourquoi tes oreilles bourdonnent-elles furieusement ? Pourquoi ces centaines de réactions physiologiques se bousculent-elle, juste à cause d’un léger toucher ?
Plongé dans ses yeux nuit, tu écarquilles les tiens, les ouvres au maximum : tu ne dois pas manquer un détail de la scène. Ses traits, graves-les en toi, ses yeux, laissent-les se tatouer sur ton visage. D’ailleurs ton menton, tu ne le laveras plus jamais : bien trop précieux, maintenant que Nikolaï a daigné l’effleurer. Es-tu heureux qu’il veuille te regarder en face ? Ou as-tu envie de fuir ? D’enfouir ta tête, et tout ton corps, dans une cachette minuscule, là où son regard ne te transpercera pas, là où tu seras sauf de son sourire ironique. Car oui, ces petits plissements de lèvres n’avaient rien de bienfaisant, ça t’effraie. Il te juge, et en profite pour s’amuser un petit peu, ça doit être ça.
« Il se fiche de moi et il a bien raison. Après tout, qui suis-je à côté de lui ? Il autorise ma présence, mais peut m’écraser comme un insecte, autant physiquement que mentalement dès qu’il en ressent l’envie. Un prince capricieux pour lequel on tombe bas, très bas. »

Tu finis par être totalement rassuré, quand il t’explique n’être ni agacé, ni dégoûté par ton comportement étrange. Tu illumines ton visage d’un sourire franc et sincère, un sourire qui vient de loin, un sourire comme tu en décochais dans le passé. Tu meurs d’excitation, cette personne, Nikolaï, est tout bonnement incroyable, tu tressailles de soulagement à ses mots et rien ne peut épancher ta soif d’en savoir plus sur ce gars qui t’a sauvé la soirée. Mais tu connais ta place, Clyde Jaggerjack. Tu t’excuses mille fois, et finis par recracher quelques autres mots que « Pardon » :

« Dis… Nikolaï, ça ne t’embête pas de rester avec moi ? Je suis plutôt ennuyeux, tu sais… Et l’on dirait que tu aimes bien faire la fête, alors… Ce n’est pas grave, si tu me laisses tout seul… »

Le soucis, avec Clyde, c’est qu’il a un mal fou à séparer son sympathique monde intérieur, bourré de jolis fantasmes étincelants, de la réalité et du véritable espace-temps dans lequel il vit. Alors il arrive qu’il se perde, quelque part entre des deux, et que certaines de ses actions destinées à ses scénarios imaginaires débarquent au beau milieu de… Sa vraie vie. Quand il ne s’agit rien que d’événements mineurs, comme frapper Tino quand il parle trop, ça n’a pas vraiment de grave portée. Mais quand c’est son t-shirt humide, sous le coup de l’enthousiasme, que tu agrippes entre tes doigts fins, en le tiraillant n’importe comment, ça risque de ne pas avoir les mêmes retombées, Clyde. Tu devrais arrêter ta comédie avant de te prendre une bonne gifle pour avoir froissé ses vêtements coûteux et à la mode. Même sans ça, qu’est ce qu’il te prend de serrer les habits d’un homme jusqu’à ce que tes doigts blanchissent ? Tu n’y connais rien, Clyde. Tes années d’adolescence, d’éveil personnel, tu les as vécues seul. Les filles, tu t’en contrefiches, et tu as bien du mal à comprendre cet entrain qu’a Tino quand il s’extasie sur elles. Alors évidemment que tout ça est nouveau, pour toi. Ah c’est sûr que maintenant, tu n’as plus l’air très crédible en lui offrant la possibilité de s’en aller d’une part en le retenant de l’autre.

Vous jouiez à un petit jeu vicelard et empoisonné, sauf qu’il connaissait les règles par cœur, et toi, tu attaquais une partie pour la première fois. Il décanillait ton pion, tour après tour, et retourner à la case départ à chaque fois t’épuisait. Il bluffe, il s’y prend comme un maître, ou un tricheur, au choix. Sur un échiquier, il se balade, avance, et recule : pour mieux dévorer ta reine. Tu n’as presque plus de pions sur le plateau, et c’est inconsciemment que tu avances ton roi au sein de son armée.

S’il savait l’acte qui se joue en toi, il aurait vite fait de déguerpir des gradins. S’il comprenait que tu étais en train de te faire des films sur lui, il t’abandonnerait sûrement ici, furieux. Tu as toujours été faible face à l’affection, facile à influencer et encore plus à piéger. Comme un oiseau sans ailes, qui s’est crashé en bas du nid et qui se lie d’amour pour le chat qui vient le porter. Juste avant de se faire dévorer. Nikolaï n’avait rien fait de spécial : il s’était contenté de s’intéresser à toi quelques millièmes de secondes, puis de se rétracter. Mais ces millièmes de secondes avaient suffit à te chambouler, et à secouer des choses en toi dont tu ne soupçonnais même pas l’existence. Heureusement que tu t’étais plus ou moins calmé, et que tout ce qui se tramait dans ta tête ne s’affichait pas sur ton corps. Sinon, il éprouverait certainement du dégoût, il te haïrait aussi. Peut-être qu’il te frapperait pour avoir oser poser tes yeux sales et impures sur lui, qu’il te piétinerait et te cracherait dessus avant de se barrer en courant.
Mais heureusement, tout ça, Nikolaï ne s’en doutait pas ! …Ou peut-être bien que si, penses-tu, en réalisant que tu serres son t-shirt entre tes mains.

Je motive ta main à empoigner ce que tu veux.
Je pousse tes doigts à serrer l'homme devant toi.
Je brûle en toi comme une nouvelle flamme, coule en ton sang et transpire par tous tes pores.
Je régis tes sens et massacre ta raison.
J’explose quand je veux, et quand je veux : c’est maintenant.
Bonjour, Clyde. C’est moi : le désir.
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Ven 23 Mar - 13:28

Bouh. M'aurais-tu oublier, Nikolaï ? A quoi tu joues avec ce garçon ? Provocant et fou à lier, tu veux juste qu'il te regarde, qu'il t'admire, qu'il te désire. D'une façon ou d'une autre, peu importe en réalité. Tout ce que tu veux, c'est exister aux yeux de quelqu'un. C'est peut être là ton plus grand fanstasme. Pouvoir exister aux yeux de n'importe qui. Quelle folie ! Tu n'es qu'un roi dépossédé, un monarque sans couronne. Tu as connu ce qu'il y a de mieux, et aujourd'hui, après avoir mordu la poussière, tu ne sais te satisfaire de ce qui t'arrive. Tu te trouves plus de plaisir dans cette soirée qui semble avoir perdu son sens. Tu ne trouves plus de plaisir dans cette école qui te dégoûte aujourd'hui. Tu ne trouves plus de plaisir auprès des autres, par peur de les voir disparaître en jour. Alors tu crées de superficielles relations, afin de pallier l'absence. Afin de faire semblant. Mais au fond, tu es bien seul, et tu ne fais plus rêver les demoiselles, ni même les jeunes homme. Tu restes dépourvu et malheureux. Avec cette mélancolie d'une univers qui, au final, n'a jamais été et ne sera jamais. Ce n'est qu'un fantasme, une utopie. Prisonnier de tes illusions, tu ne te rends même pas compte que le monde devant toi file à toute allure. Et là, subitement, alors que le temps filait entre tes doigts, ce garçon est apparu, et il a refermé ta main. Et pour la première fois depuis longtemps, tu ne ressentais plus le speed, tu sentis l'instant se suspendre. Et tu apprécias, tout simplement. Clyde, comme par un coup de chance, venait briser ton quotidien, et te rappelait que la vie ne s'était pas arrêté à la destruction de Synchronicity, comme tu le penses à tort.

Au fond, comment tu le trouves, ce Clyde ? Tu le trouves adorable. Son attitude n'a pas de sens, et au fond ça te plaît bien. Il est timide, gêné, voire craintif. Il a l'air faible, et peu aguerri. Ça se sent ce genre de choses. On reconnaît facilement ces gens qui ne savent comment se comporter en public. Tu pourrais lui faire mal. Tu as déjà réduis des mecs bien plus habiles et forts que lui. Au fond, tu pourrais très bien l'ignorer et t'en aller. C'est pourtant ce que tu fais d'habitude, n'est-ce pas ? Pas vraiment en fait. C'est ton naturel impulsif ça. Tu t'avances vers eux, tu les charmes, et tu te rends compte que ce n'était pas une bonne idée, et qu'il vaut mieux faire machine arrière. Alors tu te rétractes, au grand damne parfois de ces pauvres victimes. Tu ne lui feras pas de mal à lui. Il est gentil. Tu ne lui causeras pas de mal, ce n'est pas ce que tu veux, et tu t'en rends compte. Tu ferais mieux de partir avant.

Alors que la perspective de t'en aller semblait devenir claire dans ton esprit, il s'agrippa à toi, d'une main puissante et ferme, quelque chose d'inattendu que tu n'avais pas soupçonné. Que veut-il au juste ? Tu pensais qu'il te craignait, mais visiblement, il t'admire plus qu'il ne te craint. Sa main agrippe ton t-shirt presque mouillé à présent, et il te demande de rester. A-t-il seulement conscience que le jeu auquel vous jouez est aussi agréable que douloureux ? Sûrement pas. Et si cette fois ci, ce jeu devenait seulement agréable ? Un sourire tendre se dessine sur ton visage. Ton regard se pose sur sa main. Tu poses ta main contre la sienne, effleurant sa peau tiède. Tu glisses tes doigts autour des siens, et d'une faible pression, tu soulèves ses doigts, l'obligeant à relâcher sa pression. Ton t-shirt froissé se colle sur ta peau, et te lance une frisson dans toute l'échine. Tu plonges ton regard dans le sien, comme si tu cherchais à le sonder. Tu aurais le comprendre, le connaître au fond. Tu n'oses pas lâcher sa main, que tu tiens toujours dans la tienne.

    « Pas besoin de me retenir. Cette soirée était un peu ennuyeuse au final. On a qu'à rester à deux ce soir, comme ça tu ne seras pas tout seul ! »


Ton pouce caresse doucement le dos de sa main, comme un signe discret, une invitation. Puis tu la relâches. Décidé à rester avec le jeune homme, tu t'approches donc de lui, et colles ton épaule contre la sienne. Tu venais de rompre le fossé qui vous séparez. Tu l'avez invité à te rejoindre. Tu es comme un animal sauvage. Clyde, lui, a gagné ta confiance, et te voilà prêt à l'approcher à présent. Comme si tu avais la certitude que tout allait bien se passer. Avec le secret désir, et la malsaine curiosité de l'approcher d'un peu plus. Tu ressens le contact de sa chemise humide contre ta peau découverte. Cela te provoque un nouveau frisson. Il fait froid au final, mais ton âme brûle d'un feu nouveau. Et tu retrouves doucement celui que tu avais l'habitude d'être avant. Tu retrouves ce vieux Nikolai. Ce Nikolai que tu étais avant la disparition d'Aurelian. Tu fixais le ciel et un triste sourire se dessinait sur ton visage. La simple évocation d'Aurelian suffisait à te plonger dans la plus sombre et abjecte mélancolie. Tu te tournes vers Clyde, et doucement tu attrapes une mèche de ses cheveux, tu te fais glisser lentement entre tes doigts, les observant tomber un à un. Ils étaient bien, ses cheveux. Pas comme les tiens. Trop abîmés, trop colorés, trop factices. Tu ne peux retenir une moue déçue en pensant à ta chevelure. Ils ont bien poussé d'ailleurs. Ils étaient mi-longs maintenant.

    « Parle moi de toi Clyde. Si on doit passer un moment à deux, autant qu'on fasse un peu connaissance, non ? »


Tu relâches ses cheveux, et en retirant ta main, tu effleures son cou et sa nuque. Tu sais qu'il n'est pas indifférent à tes doigts qui l'effleurent. Tu le sens qu'il est parcouru par des frissons. Tu sais qu'il ressent quelque chose lorsque tu le touches. Toi, le roi déchu, tu retrouves un morceau de ton royaume, ce qui avait fait ta popularité autrefois. Ce qui avait attiré Aurelian dans tes bras. Ce doux secret. Cette frénétique danse. La meilleure d'entre toutes. La plus belle et dangereuse. Cette mystérieuse danse que tu arrives à mener, et dans laquelle tu emmènes Clyde.

Tu ne m'as pas oublié Nikolaï. C'est moi, ton ancien toi. Celui que tu avais l'habitude d'être. Celui que tu as aimé, puis détesté, et que tu retrouves dans un sourire. Oublies Aurelian, il n'est plus aujourd'hui. Ce soir, ce sera juste Clyde. Et personne d'autre. Juste Clyde et toi.

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Sam 24 Mar - 12:15

Pour ce qui était de feindre que je ne ressentais rien, c’était raté, loupé complètement foutu. Pour être honnête, les larmes m’en montaient même aux yeux. Je suis certain que vous comprenez de quoi je parle. La chaleur si douce et reposante de quelqu’un qui vous accepte, celle qui donne affreusement envie de pleurer de bonheur.

Le monde est cruel, dur, impitoyable, il vous prend dans ses bras lors de votre naissance, vous fait un ou deux mauvais coup puis vous lâche brusquement. Il vous abandonne tout seul dans son immensité ; pas de carte, pas de mode d’emplois, maintenant vous êtes grands, débrouillez vous. Marchez aussi loin que vous pourrez, perdez vous autant de fois qu’il le faudra. Tombez, relevez vous, arrêtez vous quand vous mourrez de fatigue pour mieux courir et rattraper le temps perdu quand vous serez à nouveau sur pieds. Ne vous laissez pas abattre : même si quelqu’un vous détruit, aux yeux du Monde, il y aura toujours quelqu’un qui a moins de chance que vous. Il ne cesse jamais de tourner, non jamais, vous pouvez bien mourir ou voir quelqu’un de cher partir, le monde s’en contrefout. Il ne retournera pas en arrière pour vous, il ne s’arrêtera pas non plus en attendant que votre chagrin s’amenuise. Oui le monde est sans pitié avec ses propres enfants, il les regarde avec amusement mordre la poussière mainte fois et se casser les dents sur leurs rêves les plus grandioses qui ne se réaliseront jamais. Il n’y a pas d’échappatoire pour fuir d’un monde pareil, il n’y a pas de porte de sortie qui débouche directement sur un territoire bénie et tendre. Rien de tout ça. Quand le chemin se fait trop long, que les jambes se font vieilles, que votre propre corps semble trop lourd, trop usé et que vous vous écroulez sur un sol poussiéreux, comment faire cesser le supplice ? C’est simple. C’est tellement simple que ça n’avait même pas traversé votre esprit. C’est vrai, il n’y a pas de fuites possibles mais il y a autre chose : des refuges. Quand les fils et filles d’un monde indigne d’eux se retrouvent et s’allient pour faire un bout de chemin ensemble. Quand un gamin plus costaud qu’un autre tire derrière lui, celui qui n’a plus la force d’avancer. Quand celui qui est faible se fait bercer tendrement par un autre qui veut bien de lui. C’est ça, un refuge.

Mon monde ne s’est pas stoppé quand j’ai tué Layla, loin de là, au contraire, le temps passait à toute allure, et moi, comme un gosse dont personne ne veut dans son équipe, je me tenais derrière ceux qui sont heureux, dans le fond de la photo de classe, en arrière plan de ma propre vie. Mais maintenant que je n’ai plus Layla à mes côtés, maintenant que mes yeux ont tant pleuré que je n’ai plus de larmes à verser, maintenant que j’ai ravalé mon chagrin, il est temps de reprendre cette course folle qu’est l’existence. Si Layla était là, je pense que c’est ce qu’elle voudrait. Elle ne sera plus jamais là, mais devant moi, il y a Judie et sa gentillesse à toute épreuve, il y a Tino et ses histoires interminables, il y a Jean-Camille et sa timide sympathie et enfin, il y a Nikolaï et se bras brûlants.
Ce n’était pas mon but de le retenir, au fond, il me quittera bien un jour. Peut être même dans quelques heures. Mais pour l’instant, est ce que j’ai le droit de penser qu’il est tout à moi ? Il m’a dit qu’il resterait. Il m’a dit que je ne serais pas tout seul. Il l’a dit hein ? Je n’ai pas rêvé ce genre de phrases scintillantes et doucereuses ? Quoique mon esprit soit assez tordu pour que je me l’imagine. Il colle son épaule contre moi, il empoigne ma main, il caresse mes cheveux, je sens même ses doigts sur ma nuque. Ça craint… Les frissons me secouent de haut en bas, il l’a forcément remarqué. De toute façon, au point où l’on en est…


Il souhaite que tu lui décroches quelques mots, que tu lui parles de toi, Clyde. Personne ne s’intéressait à toi d’habitude. Ça, doublée de sa tendresse excessive, tu n’y tenais plus, Clyde. Tu reniflais silencieusement, faisait face au ciel, le niveau de larmes au seuil critique. Il est beau, le ciel ce soir. On dirait que les dieux ont renversé un flacon de paillettes dessus. Un drap bleu nuit, géant, étendu tout en haut du monde, où chacun a voulu coller un petit strass quand il y est monté. Layla, lequel est le tien ? Layla, est ce que tu le regardes ? Tu devrais, parce qu’aujourd’hui ton frère va enfin assumer ce qu’il t’a fait, il va enfin briser ce jeu du roi du silence dans lequel il s’était embourbé depuis sa fuite des Shetlands. N’en rates pas une miette, observe bien comme il reprend vie, ce soir, maintenant, grâce à quelqu’un d’autre que toi, grâce à un homme aux cheveux bleus qui sourit tristement sans arrêt. L’expression que tu portes maintenant, Layla, tout le monde la connait. Le visage illuminé par le bonheur de délivrer Clyde de sa culpabilité, des yeux bienveillants posés sur lui, arborant un sourire éclatant. Layla, tu es quelqu’un de merveilleuse, sûrement aussi merveilleuse que Nikolaï.
Oubliant la peur, la honte et le doute qui le dévoraient plus tôt, Clyde penche la tête jusqu’à la poser sur l’épaule de Nikolaï. Il rattrape sa main, et l’étreint fiévreusement. Il tremble comme jamais, il retient courageusement ses pleurs, allez, il faut tout lui dire maintenant, on verra bien s’il te prend tout entier. La voix brisée et tremblotante, tu craches difficilement les phrases suivantes :

« Qu’on fasse un peu connaissance ? Nikolaï, mon don a fait de moi un monstre, j’ai tué ma sœur sans faire exprès. Avec ma main. »
A ces mots, il montra sa main maudite, et l’agita au nez de Nikolaï. Il continua :

« Tu penses vraiment… Tu crois vraiment que c’est une bonne chose de parler à un être pareil ? Si tu t’enfuis je comprendrais. Maintenant que j’ai avoué ça, tu peux te lever et courir, tu peux t’en aller et me laisser. Je te comprendrai… »

Clyde fixait Nikolaï en soufflant ces mots. Un sourire malheureux étiré sur son visage trempé par ses propres larmes, comme un jeune adulte qui essaye de faire bonne figure en autorisant quelqu’un à se détacher de lui, en sachant qu’il ne s’en relèvera pas. Ça va te faire mal, s’il t’abandonne ici. Ça ne broiera pas tes os, ça ne brisera pas ton corps. Ça abattra ton toi intérieur, d’un coup sec, comme une balle qu’on tire dans une tempe. C’était la première fois que tu avouais la mort de Layla à quelqu’un. Il était temps d’assumer, et de soutenir le regard horrifié des autres sur ta petite personne. Après une longue route de jonchée d’obstacles, après tous ces événements qui avaient sucé en toi le moindre souffle de vie, tu t’écroulais dans les bras de Nikolaï. C’était ton refuge à toi. Ton endroit chaleureux, tant attendu où être toi devenait quelque chose d’envisageable. Restait à voir, si le refuge en question, ne te recracherait pas violement. Bonne chance, Clyde, pour ta nouvelle vie. Celle où tu t’assumes.


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Sam 24 Mar - 15:19

Qu'est-ce qu'il racontait ?! Soudainement, je pris peur. Clyde venait de me dire, de but en blanc, qu'il était un assassin. « Sans faire exprès » ?! Mais comment peut-on tuer sa sœur sans faire exprès ? Encore heureux qu'il ne l'a pas fait exprès je me suis dis ! Je ne pus m'empêcher de m'écarter de lui. Je le regardais, le regard traduisant mon choc. Pourquoi me disait-il ça ? Je ne voulais pas qu'il me raconte sa vie à ce point là. Il aurait pu faire comme tout le monde et me dire sa couleur préférée, ce qu'il aime faire, etc. Il était pas obligé de me dire qu'il avait dégommer sa sœur par accident, à coup de don ! D'ailleurs, qu'est-ce que c'est que ce don ? Il provenait de sa main. Quelque chose n'allait pas avec elle. Dès le début, j'ai trouvé ça bizarre le fait qu'il s'oblige à cacher sa main. Je le fixais, abasourdi, et je ne savais pas quoi faire. Et si il me voulait du mal ? C'était peut être un psychopathe qui allait me descendre en moins de deux. Un dangereux criminel qui utilise son don pour faire le mal. Je me ressaisis, courageux, et je lui jeta un regard de défi.

Aussitôt, rapidement, je me mis à genoux, à califourchon sur lui, et je bloquais ses bras au sol de toute ma force. J'étais presque assis sur lui, et mes fesses frôlaient son ventre. Lui, était quasiment allongé, se retenant seulement en prenant appui sur ses coudes. Sa position le forçait à me fixer comme tout à l'heure. Un sourire narquois se dessina sur mon visage. Il fallait que je sois sûr qu'il ne me fasse rien. Ou que si il tente de me faire du mal, ça n'aboutisse à rien. Comme chacun le sait, j'ai toujours eu de la chance.

    « Tu ne me feras rien, je le sais. Alors pourquoi j'aurais peur ? »


En disant ça, mon regard se changea. Mon don s'activait, et je pouvais arriver sans crainte. Je le sentais. La chance s'était agglutinée autour de moi, comme une visqueuse lueur. La chance m'entourait. Je n'avais pas peur de lui. Pas peur de ce qu'il pourrait me faire. Car, même si chacun sait que la chance peut basculer à n'importe quel moment, il n'en est rien pour moi. La chance que j'attire ne peut se soustraire à mon emprise tant que je ne l'ai pas décidé. Bien qu'il me fallait user de l'énergie pour pouvoir maintenir ce bon karma autour de ma personne. Mes yeux s'illuminèrent, rendant mon iris incandescent, d'une lueur bleutée. Je lui souris, le regardant dans les yeux avec la malice d'un enfant qui s'apprête à faire une bêtise. Ce n'était pas une grosse bêtise. Juste une petite distraction. Juste un petit amusement. Je voulais le défier, lui montrer que moi aussi j'avais un don. Lui montrer ce que c'est que de contrôle la chance.

    « A mon tour. Bienvenue dans mon monde, Clyde … »


En disant ces mots, ma main attrapa rapidement sa main fatale, l’étreignis, tandis que mes doigts se glissaient entre les siens. Ma paume se colla contre la sienne. Et son regard se confondit au mien, à tel point que ses yeux s'illuminèrent de la même façon que moi. Pour la première fois, je réussis à montrer ce que je voyais à quelqu'un d'autre. Clyde, bienvenue dans mon monde. Des lueurs, de toute forme, de toute couleur, qui virevoltaient dans tous les sens. Des énergies impalpables qui flottent autour de nous. Des rires, des pleurs aussi qu'on peut entendre si elles s'approchent de nos oreilles. Dans ce monde, il n'y a rien. Le temps n'existe pas, la vie et la mort n'ont pas de sens. Ici, rien n'a de sens. C'est pourquoi tu détestes autant ce monde. Car il a perdu son sens. Il n'en a jamais eu. Ce monde n'est qu'une vaste autoroute servant au flux d'énergie. Un univers parallèle au nôtre, identique en tout point, où la chance circule librement et où la vie n'existe pas, car ici le temps est distendu. Il pouvait voir ce que je voyais, je venais de lui insuffler cette capacité. On pouvait voir des éclairs parfois déchirer cette univers, des étincelles, des explosions aussi. La chance circulait, volait, et se croisait. C'est ce monde que je perçois. Je concentrais alors la chance autour de nous, et des rires s'éleva tout autour de nous. De la joie, de la bonne humeur, de la vie. Peut être même des sourires. J'ai relâché sa main, et tout disparut en un instant, comme si ça n'avait pas existé. Comme si cette vision était une hallucination psychédélique de couleur et de lumière. Je me sentais fatigué, je n'avais jamais fais ça avant, je n'arrivais plus à me porter et je tombai de tout mon poids sur Clyde. Je devais être en train de l'écraser, mais mes membres étaient engourdis, et mon esprit peinait à revenir à lui. Je réagis vraiment de façon étrange parfois. Ce petit numéro de don faisait évidemment partie des comportements étranges.

    « Je … Désolé. J'suis en train de t'écraser … »


Je pris mon courage à deux mains, et je réussis finalement à me redresser suffisamment pour me laisser glisser sur le côté. Je me laissai donc tomber lourdement sur le sol, à côté de Clyde. Mes jambes trainaient encore sur lui. Je fis un dernier effort et je réussis à les déplacer de telle sorte que je puisse m'assoir à côté de Clyde. D'ailleurs, tout de suite après cet effort qui me parut surhumain, ma tête s'écrasa sur son épaule, tandis que je reprenais mon souffle.

    « Tu les as vues, n'est-ce pas ? Les lumières … C'est mon don ça … Ça t'a plu ?! »


Je me reposais contre son épaule, mon souffle coupé s'écrasant contre son torse, mes cheveux cachant mon visage qui traduisait ma peine à m'en remettre. Ce monde était plus lourd à supporter que le monde de la chance. Ici, tout a un poids, une masse. Ici, tout est difficile. Même respirer. Tu reprenais un peu de force, et finalement, je réussis à relever la tête. La nuit est belle, les étoiles sont magnifiques. Je n'avais plus peur de lui. Il n'était pas dangereux. Ce n'était qu'un paumé. Le peu de chance qui était en lui venait de me le susurrer à la l'oreille. Il n'a juste pas eu de chance dans la vie. La chance est avec nous ce soir.

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Sam 24 Mar - 19:35

Mais tu croyais quoi, Clyde ? Qu’il allait rigoler un coup, et dire « Hahaha ! Alors comme ça, tu as buté ta sœur sans faire exprès ? » Ben non Clyde, personne n’aime les monstres. Réfléchis cinq minutes, qui tendrait gentiment sa main à un tueur ? Qui enlacerait tendrement un criminel ? Hein ? Personne, non, personne ! Même pas Nikolaï, aussi génialissime qu’il soit, il ne pourrait pas t’aimer. Allez, brise toi les crocs sur la réalité, Clyde ; réveille toi et vois ce que tu as fait. Il t’a plaqué par terre et serre fermement tes bras pour t’immobiliser. Est-ce qu’il va te frapper ? Il aurait bien raison. Tu es mort de peur, il a planté son regard dans le tien, et ça n’a rien d’amusant : Nikolaï est sérieux à mourir. Tu trembles comme jamais, tu mords ta lèvre pour contenir tes cris d’épouvante, il écrase tes bras, tes os en craqueraient presque, il te fait mal à en crever. Tu détournes les yeux et sanglote silencieusement. Il te demande pourquoi il devrait avoir peur. Pourquoi ? Ça ne lui parait pas évident ? Tu veux lui expliquer ton don, qu’il sorte de sa colère si effrayante si c’en est une, mais tu meurs de trouille et tes mots ne sont que de faibles gémissement étouffés, suraigus qui résonnent dans la plaine. Tu sens tout son poids sur ton ventre, Nikolaï est un géant par rapport à toi, il peut te briser comme une brindille en quelques secondes, il est penché sur toi, il te dévore, tu es trop mince, trop faible pour ne bouger ne serait ce qu’un doigt. Mais l’idée qu’il t’engloutisse de la sorte, elle ne te déplait pas tant que ça. Un croyant est il triste quand son Dieu l’écrase avec malice du bout de son index ? Non, il se laisse faire, il s’offre, et puis c’est tout. Voilà Clyde, c’est pareil pour toi. Tu te laisses bouffer, au nom de l’amour étrange, déplacé et inconditionnel que tu lui portes.

Tout à coup, il s’empare de ta main gauche, tu sursautes, et il t’arrache à la réalité.
Où suis-je ? Quel est ce genre de monde où les lumières ont des formes ? Où les sons se déplacent ? Où les flux d’énergies sont visibles à l’œil humain ? La physique, c’était mon fort, j’étais incollable sur tout le chapitre de l’énergie, en général, mais ce monde… Ce monde échappait à toutes les lois de la science, toutes les conventions établies, toutes les règles inviolables. Est-ce que je suis dans un rêve ? Est-ce que c’est le don de Nikolaï qui provoque tout ça ? Il sait créer des illusions, sans doute, je ne vois pas ce que ça peut être d’autre. Ces lumières sont aussi belles qu’effrayantes : on a toujours peur des choses que l’on ne connait pas. Encore plus quand elles sont supposées ne pas exister.

Paralysé par une peur étouffante, les yeux écarquillés de terreur, tu ne peux pas t’empêcher d’observer ces langues de couleurs qui lèchent le ciel, de tendre l’oreille pour mieux écouter ces rires qui ne viennent de nulle part. Toute la joie du monde se concentrait autour de Nikolaï et toi, comme si la chance d’être heureux s’affalait sur vous, oui, ça avait cette allure là. Toi qui ne savait pas à quoi ressembler la chance, toi qui avait oublié depuis longtemps le goût, l’odeur, la sensation de la joie, la voilà qui t’étouffait, t’étranglait, il y en avait trop, trop pour toi.
Enfin, il libérait ta main, tombait sur toi épuisé, et te demandait si ça t’avait plu. Comment aurais-tu pu le savoir ? Sous le corps si lourd et imposant de Nikolaï, tu haletais, totalement paniqué, choqué, décontenancé. Ressentir le poids de quelqu’un montrait à quel point il était réel. Et là, Nikolaï était méchamment réel. Tu te plaignais toujours d’être constitué comme un faible, et tu ne te trompais pas sur ce point là. Une pression sur ta peau blanche et une lueur bleutée apparaissait instantanément, une étreinte un peu trop resserrée, et tes côtes se brisaient, une surprise un peu trop grosse pour toi et la crise d’asthme frappait à ta porte. Au regard de la situation actuelle, c’était déjà un miracle que tu ne te sois pas fait terrassé par une apoplexie, alors ça ne t’étonnait qu’à peine quand ton souffle se fit plus court.

« Oh non… »

Nikolaï s’était déplacé difficilement et gisait à tes côtés, mais il ne s’était pas poussé à temps.


L’hyperventilation : ou accélération et amplification respiratoire se définit par une respiration qui excède la demande métabolique. Ce déséquilibre aboutit à une perte excessive de dioxyde de carbone entraînant des bouffées de chaleurs, étourdissements ainsi que la sensation de manquer d’air. Ces crises peuvent être les manifestations d’un désordre psychologique. Elles peuvent être rapidement contrôlées en inspirant du dioxyde de carbone, pour cela, respirer dans un sac en papier suffit largement.

N’importe quel crétin peut, s’il la cherche, tomber sur la définition de l’hyperventilation, et donc, maîtriser une crise. Mais là, Clyde ne portait aucun sac en papier sur lui, de toute façon, il ne se serait jamais douté qu’autant de chose lui arriverait en une soirée. Désordre psychologique hein ? Oui, on peut dire que la rencontre de Nikolaï foutait un sacré bordel dans la tête de Clyde.
Ce sera donc, tout seul comme un enfant puni, que tu te battras incessamment contre tes propres poumons. Tu respires de plus en plus vite, mais tu ne parviens pas à te calmer. Tu as une impression de déjà vu, mais un déjà vu puissance dix mille. Ta respiration se mue en un sifflement inquiétant, ta cage thoracique se soulève douloureusement à fréquence élevée, ça craint, ça craint ! Tu sais qu’on ne peut pas mourir d’une crise d’hyperventilation, on se contente d’en souffrir éternellement, et toi, la souffrance te terrifie. Tu as envie de hurler, Nikolaï ne te sauvera pas cette fois ci, il a l’air d’être dans un encore plus mauvaise état que toi, combien de temps vas-tu être torturer par ton propre corps ? Quand est ce que ça va s’arrêter ? Tu souffres assez pour être sur le point de t’évanouir, mais l’hyperventilation n’est pas assez grave pour que tu sombres dans l’inconscience. Tu te trouves coincé entre deux situations pourries, allongé sur le dos, ta main essayant d’atteindre Nikolaï.

« Niko…Nikolaï… S’il te plait...»

Tu ne comprenais plus vraiment s’il te haïssait, t’appréciait ou te craignait après t’avoir montré son monde à lui, mais peu importe, tu avais juste besoin qu’il te donne du CO2, un sac en papier, en plastique, peu importe, il faut que tu respires.
Tu suffoques, tu t’essouffles petit à petit, tu te remets à pleurer, ça aggrave ton état. Franchement Clyde, comment vas-tu t’en sortir cette fois-ci ?

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Sam 24 Mar - 20:57

Je me suis crû plus fort que mon don. J'ai toujours pensé, depuis que j'ai découvert mon don, qu'il m'appartenait entièrement, et que, dans son intégralité, j'étais capable de le maîtriser et de l'apprivoiser comme bon me semble. Grave erreur. Mon don ne cessait d'évoluer, et me prenait de plus en plus d'énergie pour assurer sa pérennité. Le truc, c'est que, pour éviter la malchance, je devais me concentrer régulièrement pour attirer la chance sur moi, et éviter les ennuis. Mais cette situation ne pouvait durer infiniment. J'en avais conscience, et pourtant, je m'accrochais à ma peur. La peur qu'il m'arrive quelque chose. Car je sais mieux que personne à quel point la chance véhicule rapidement. Et car je sais qu'elle peut disparaître d'un revers. Sans vous laissez le temps de comprendre ce qui vous arrive. Bref. Ce fichu don venait de m'achever de façon inattendue. Le fait d'avoir partagé ça avec Clyde était de la folie. Je n'aurais pas dû faire ça. Je le savais que c'était une erreur. C'était bien une vanité. Mais malheureusement, Clyde commençait se sentir mal. C'était une VRAIE erreur. Le pauvre commençait à respirer rapidement, sans pour autant réussir à respirer. Et il s'étouffait, lentement, certainement pris de panique. Je n'aurais pas dû lui montrer ça, c'était trop pour lui. Comment pouvais-je faire pour l'aider, alors que je pouvais à peine me mouvoir correctement ? Il souffrait, et je le savais. C'était de ma faute. Je devais l'aider à tout prix, car jamais je ne pourrais me le pardonner.

Mes muscles se contractèrent tous au possible, et je réussis à hisser mon corps, afin de me dresser sur mes genoux, le corps lourd et pesant. Ma tête pesait lourde sur mes épaules, et mes cheveux cachaient mon regard. Comment faire pour l'aider ? Il fallait que je me concentre. Qu'est-ce que c'était au juste, son problème ? Asthme ? Non, ça n'avait pas l'air. Il ne toussait pas. Crise d'angoisse ? Peut être, mais ça ne semblait pas être ça. Hyperventilation ? Possible. Il respirait vite et fort. Mais je n'avais à ce moment rien pour l'aider. Il aurait fallu un sachet, quelque chose comme ça. Soudain, je réalisais qu'il y avait peut être une solution. Je fouillais donc la poche de ma veste et j'en sortis un sachet en plastique, contenant un fond de poudre blanche. Oui, bah on est toxicomane ou on ne l'est pas. Qu'est-ce qu'un peu de poudre blanche face à la vie d'un garçon ? J'ouvris donc le sachet, et je relâchai la poudre qui s'envola au gré du vent. Je secouai avec précaution le sachet afin que toute la poudre s'en aille, puis je me penchai sur Clyde.

Son regard implorait ton aide. Ton nouveau royaume s'écroulait, tombait en morceau autour de toi. Tu avais retrouvé le semblant d'une couronne, toi le Roi. Tu ne comptais pas la laisser s'en aller de nouveau. Comment pouvait-il disparaître maintenant ? Allez Clyde. Tu dois vivre, bordel ! Maintenant que je lui avais fais du mal, je devais absolument réparer mes erreurs, et le sauver.

    « Non, tu vas pas m'faire le coup à chaque fois ! Allez Clyde, reste avec moi ... »


Mes forces me revenaient petit à petit, aidées par la puissance de l'adrénaline. Rapidement, je me suis dis qu'il fallait déboutonner sa chemise. J'enlevai donc les trois premiers boutons de sa chemise, dévoilant son torse, et j'écartai le tissu. Je serrais fermement le sac en plastique, et j'y glissai un doigt afin de créer une ouverture pour respirer. Je pris d'une main la tête de Clyde afin de la relever un petit peu, et je plaquai contre sa bouche le sac en plastique, en priant très fort pour que ce soit suffisant. Le sac se gonflait et se dégonflait au rythme de sa respiration trop rapide.

    « Je t'en prie, me laisse pas ... »


J'avais peur de le perdre. Pas comme j'ai eu peur de perdre Aurelian. Quand Aurelian a disparu, mon royaume s'est effondré. Morceaux par morceaux, j'ai vu mon empire tomber. Même cette magnifique forteresse d'illusions que j'ai construite. Elle a fini par s'écrouler. J'ai crû que la fin du monde était là, frappant à ma porte. Je crois que c'est là que j'ai perdu ma couronne. C'est à partir de cet instant que je suis devenu un Roi dépossédé. Un noble déchu. Quand tout ces gens à Synchronicity sont morts, c'était un déchirement pour toi aussi. Quand Cassandre a perdu la vie dans cette tragédie ... J'ai toujours eu de la chance, mais pas les gens autour de moi. Je ne faisais que les vampiriser. J'aspirais leur chance, et je ne leur laissé aucune occasion de s'en sortir. Tout était de ma faute au fond. Alors, légitimement, j'étais le seul capable de leur venir en aide. Surtout Clyde. J'étais le seul qui pouvait le sauver. Accroches toi, je t'en prie, ne me laisse pas. Pas maintenant. Reste là. Pourquoi on doit en arriver là ?

    « Clyde ... S'il te plait ... »


Mon regard s'assombrissait d'une voile de tristesse. La peur prenait le dessus. Mais que faisait-elle, la chance ? Pourquoi elle ne me venait pas en aide ?! Jamais. Elle ne venait jamais m'aider. Car ce n'était pas son rôle. Je me suis toujours reposé sur ce stupide don, et j'ai oublié comment je faisais avant. Depuis qu'Aurelian est parti, j'ai tout oublié. J'ai oublié d'aimer. J'ai oublié de vivre. J'ai oublié d'être heureux. Je t'en prie, redonne moi ce que tu m'as pris. Si Clyde perdait la vie ce soir, ce serait pire que tout. Je crois que je n'aurais pas pu survivre à une autre perte. Ce serait fatal pour moi. Et la chance n'a rien à voir dans cette histoire.

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Sam 24 Mar - 22:21

Lui faire le coup à chaque fois ? Mais je n’ai pas fait exprès, Nikolaï, pardon… Ce n’est pas moi, c’est mon corps. Ne me gronde pas, s’il te plaît. Argh, il m’ouvre ma chemise. Il croit vraiment que c’est le genre de chose qui me calme ?

A cette pensée, Clyde ne put s’empêcher de ricaner, à moitié dans les vapes à cause du trop plein d’oxygène, à moitié surpris d’être encore capable, à un moment pareil, de désirer Nikolaï. Un tordu, un vrai tordu ! Te dis-tu. Il a l’air d’aller un peu mieux, Nikolaï. Tu es content, même s’il t’a presque traumatisé, avec ses délires lumineux. S’il va bien : tout va bien. Il te prie de ne pas le laisser. Sur le coup tu trouves ça drôle. Comment voulait-il que tu t’en ailles dans un état pareil ? Ce n’est pas comme si tu allais te lever et trotter vers la salle des fêtes, du style, « Oh tout va bien, je me casse d’ici. ».
Tu as un déclic : il ne sait pas que l’hyperventilation n’est pas mortelle. Il croyait que tu allais y rester ! Il susurre ton nom, il te plaque un sac en plastique sur la bouche. Tu ne comprends pas Clyde ? Grouille-toi de guérir avant qu’il ne se fasse de sérieux soucis ! Franchement, tu peux expliquer pourquoi tu te complets dans ta banale crise d‘hyperventilation, pendant que lui se fait en sang d’encre en s’imaginant que tu t’éteins dans ses bras ? Tu fais vraiment un drôle de type. Tu ralentis ta respiration, en espérant que ce sachet s’était vraiment vidé de son contenu blanc avant que tu te mettes à y cracher tes poumons dedans. Dans le cas contraire, les vrais ennuis commenceraient maintenant. Finalement, Nikolaï a du libérer au gré du vent quelques bonnes dizaines d’euros à cause de toi, tu t’auto-traites de boulet et reprend un souffle régulier. Tes larmes ont séché, c’est fini maintenant, il est temps d’arrêter le massacre, de calmer le jeu et les esprits.

Tu secoues la tête pour te débarrasser du sac, tu as le tournis. Le même que tu t’infligeais, quand tu étais gamin, en tournant toujours plus vite sur le tourniquet de ton école. Au fond votre rencontre ressemblait à un tour de tourniquet, vous l’aviez poussé un peu trop fort, et maintenant vous désiriez par-dessus tout en descendre, rentrer à la maison, récupérer le monde calme, stable que vous ne n’exécriez pas tant que ça, finalement. Ça va aller, vous êtes tout les deux, ça ira forcément. Ta respiration t’est revenue toute entière, à présent tu peux tout lui expliquer : ton don, l’hyperventilation qui ne tue personne, rassure-le, relève-toi, et rentrez ensemble.

« …Merci Nikolaï… Mais ne t’inquiète pas, je ne vais pas mourir, l’hyperventilation n’a jamais tué personne, ça fait un peu mal, mais c’est tout… Ne fais pas cette tête, Nikolaï ! Ah, Nikolaï, Nikolaï, souris s’il te plait… Souris moi encore…  J’aime bien quand tu souris… »

Tu enfouis ta tête sur ses genoux, ton visage dans son t-shirt, sans prendre la peine d’observer sa réaction. Tu glisses tes bras autour de sa taille et t’y pends comme un gosse. Il tremblote un peu, Nikolaï, alors tu te redresses et l’étreins tout entier. S’il a froid, tu le réchaufferas, s’il a peur, tu le rassureras, s’il est triste, tu le consoleras. Tu feras tout ce qu’il faut, alors en échange, il faut qu’il soit heureux. Et ça commence par ton retour à la vie. Plaqué contre son torse, le bas du corps encore échoué sur le sol, tu tires un peu sur ses vêtements, en espérant ne pas les déformer, pour mieux te hisser à sa hauteur. Il a eu une silhouette bien plus athlétique que la tienne, tu l’envies, pas le désir d’avoir la même, un autre genre d’envie. Tu le serres un peu plus fort et promène tes mains sur son dos, tu t’étonnes toi-même à oser le faire, peu importe, c’est exceptionnelle. Cette nuit. Cette rencontre. Tout est exceptionnelle. Tu blottis ta tête dans son cou en murmurant comme une berceuse, des mots qui rassurent, des mots qui réchauffent, qui vous font fondre et tout relâcher :

« Allez, Nikolaï, il est temps de rentrer à la maison… Tout va bien maintenant, c’est fini, il n’arrivera plus rien… On va aller se sécher, se réchauffer, et je t’expliquerai tout comme il faut, sans drames, sans crises, sans rien du tout. Tu es d’accord ? On s’en va ? »

Encore un peu trop faible pour te lever, tu attendras qu’il veuille bien te répondre pour commencer à remarcher : il faut économiser ce qu’il te reste de force pour le supporter lui. Et puis, tu profites totalement de la solution, et ça fait du bien. Restes-y tant que tu peux, Clyde, au creux des bras de ton nouveau Dieu, peu de gens obtiennent ce genre de privilèges. Ne trouves-tu pas que la chance a tourné ?

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Sam 24 Mar - 23:43

Je n'ai jamais été fort. C'est une erreur de penser que je suis un mec qui arrive à faire face à n'importe quelle situation. Je me laisse vite abattre, et je déprime régulièrement. Car je n'ai tout simplement ni la force, ni le courage de me battre. Je ne me suis jamais battu pour quelque chose. Je ne me suis pas battu pour que mes parents me reconnaissent. Ni pour retenir Aurelian. Je n'ai juste pas la force de faire tout ça. Alors je déconne. Je tourne en rond, parfois sur moi-même, et dans ce tourbillon, je tente de me soustraire au monde. Car il m'effraye. J'ai peur de ce monde. Alors je le fuie, quand personne n'est là pour chasser mes craintes. Des craintes existentielles. Des frayeurs sans raison. Non, il est clair que je suis un homme faible. Si j'étais fort, je n'aurais pas besoin de sniffer des rails. Je n'aurais pas besoin de boire trop. Je n'aurais pas besoin d'oublier. Car il est vrai que le meilleur moyen de ne pas avoir de regret, c'est tout simplement d'oublier. Alors il me faut oublier. A chaque fois. Mais les fantômes de ceux que j'ai laissé derrière moi ne cessent de me hanter. Ils me rappellent mes erreurs. Ma faiblesse. Et je me demande comment faire pour les faire taire. Comment arrêter de les voir ? J'ai besoin qu'on m'aide pour tout. Pour chaque fois. Même respirer devient toute une affaire. Quand on en arrive à ce point là, peut-on encore prétendre être en vie ? Quand notre principale objectif dans la vie, c'est de fuir la réalité, peut-on espérer s'en sortir un jour ?

Je restais là à le fixer. Tremblant comme une feuille. C'était assez. Je n'en pouvais plus. L'hyperventilation n'était pas mortelle. Bien évidemment. Sauf que je ne le savais pas. Et un étrange mélange de peur et de honte se fit en moi. Car en effet, il m'avait fait très peur. J'ai vraiment crû qu'il allait y rester cette fois-ci. Heureusement, rien de grave d'après lui. N'empêche que c'était déjà la deuxième fois en peu de temps qu'il te faisait le coup. Combien de fois faudra-t-il le sauver ? Cela commencer à ressembler à un scénario de Super Mario Bros, où je devais sauver la pauvre princesse à maintes reprises ... En fait, j'étais énervé à présent. J'étais en colère. Et mon visage traduisait cet gêne intérieur. Il triche. Il use de vicieux procédés dans ce jeu. Il ne respecte pas les règles, et fait fie de jouer loyalement. Il me désarme, et me laisse à genoux. Honteux et apeuré comme un enfant après une grosse bêtise.

Et là il se blottit contre toi. Quelques secondes avant, tu l'aurais sûrement repoussé violemment. Peut être insulté. Mais là, il était contre toi. Et ta colère se dissipa soudainement. Comment pouvais-je sourire ? Comment pouvait-il faire semblant de rien à chaque fois ? Dans quel pétrin je m'étais encore fourré moi ... Forcément, il fallait que tout les freaks de la Terre se réunissent en moi. Sinon, ça n'aurait pas été drôle. Bonjour, moi c'est Nikolaï et j'ai deux passions dans la vie : attirer la chance, et attirer les mecs bizarres. Ses bras s'enroulent autour de moi, toujours immobile. Je reste silencieux, haletant. Je fixais au loin, les yeux dans le vide. Et comme dans un soulagement, tout la pression se relâcha. Mes épaules se décontractèrent, et moi, géant au pied d'argile, je m'écroule. Mes bras se relâchent, et je pose mes mains à plat sur son torse, et je sens son coeur battre entre mes mains. Tout contre moi. Sa peau contre la mienne, et sa chaleur en équilibre parfaite avec la mienne. Mon souffle reprenait un rythme normale.

    « On peut y aller si tu veux ... Si tu arrives à te lever ... »


Je le connaissais à peine, et pourtant, j'étais bien dans ses bras. Je me sentais apaisé. Je ne pensais à rien en fait. Juste au fait que rien n'avait d'importance. Dans ma tête, les mots avaient cessé d'avoir un sens. Et tout s'estompait au point de disparaitre. Ma voix était presque suppliante. Au fond, je restais encore un peu choqué. Je le connais à peine, et pourtant, j'étais déjà prêt à le suivre. Qu'importe où il voulait m'emmener. Qu'importe le lieu ou l'endroit. Au fond, ce qui semblait important, c'est d'être avec lui. Car je m'étais pris d'une drôle de sympathie pour lui, et d'un désir grandissant. Quelque chose de complexe et d'indescriptible. Le genre de sensation qu'on ne ressent qu'une fois dans sa vie. Mes mains caressaient son torse, mon visage enfoui dans le creux de son épaule, ses cheveux caressant mon visage caché derrière ma chevelure bleue. Son odeur emplissait mes pensées. Et je perdais petit à petit le fil des évènements. Que voulait-il de moi ? Me désirait-il ? Me voulait-il juste pour assouvir son plaisir ? Que savais-je. Peu importe. C'est moi qui mène la danse. Et je ne peux me laisser marcher sur les pieds encore une fois.
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Dim 25 Mar - 17:22

Clyde soupira : enfin, cette soirée de fou allait toucher à sa fin. Enfin, la tranquillité, la plénitude, le calme reviendraient pour vous entourer de leurs bras rassurant. Du moins c’est ce que Clyde aurait bien aimé pensé.

Son souffle chaud d’avoir paniqué glissait dans ton cou, ses mains caressaient ton torse, encore nu de ta crise de toute à l’heure, et il s’était enfin arrêté de trembler. Si tu ne mourrais pas de froid, tu aurais voulu rester comme ça toute la nuit, peut être même un peu plus. Est-ce qu’il ressentait la même chose que toi ? Ou bien est ce que tout son manège servait tout juste à te provoquer ? Est-ce qu’il te voulait aussi ? Ou est ce que l’optique de se faire courir après lui plaisait bien ? Dans tout les cas, Clyde, tu te laissais sombrer dans son jeu. Tu t’abandonnais aux abysses effrayants des envies d’adultes, te noyant dans leurs profondeurs, perdant peu à peu le fil de ce que votre rencontre aurait du être, si elle avait été normale. Peu t’importe s’il remarque que ton cœur bat un peu trop vite, tant pis s’il s’aperçoit que tu respires un peu trop fort, s’il prend conscience que tu es un peu trop excité, un peu trop tout. C’était la première fois que tu te faisais submerger par ce genre d’émotion. La joie, la tristesse, le désespoir, la peur, la déception, et la colère, tu les connaissais toute. Le désir, c’était nouveau. Aussi effrayant et ravissant, fascinant et dégoutant qu’une fleur toxique. Tu crèves d’envie de la cueillir en sachant pertinemment que tu en sortiras changé. Si tu passes de l’autre côté, c’en est fini de toi, Clyde. Ne traverse pas la mince frontière qui sépare la raison du désir, arrêtes tes pas avant qu’il ne soit trop tard, retiens tes mains avant de couler tout au fond d’un péché dont tu ne te doutais même pas de l’existence.  Tu t’en fiches n’est ce pas ? De tout ce que ta conscience peut te raconter. Ça fait bien depuis deux bonnes heures que tu ne m’entends plus de toutes façons. Bien à toi, j’espère quand même que tu reviendras, Clyde. C’est dangereux les bras d’un homme, tu sais ?

« Oui, je peux me lever. »

Avec un effort démesuré, Clyde se redressa agilement, comme s’il fallait démontrer ses dires à Nikolaï, et écraser sous ses pieds, le restant de ses craintes concernant l'état de santé du faible. Quelle heure était-il maintenant ? Combien de temps s'était écoulé depuis que Clyde avait suivi Nikolaï ? Dire que c’était juste parti d’une admiration simplette. Comment ses yeux brillants étaient devenus brûlants ? Comment d’une soirée banale, était né un lien étrange, distordu, effrayant et fragile ? Comment Clyde comptait-il conserver cette relation toute nouvelle, minuscule et fébrile ? Comment retenir un Dieu dans les bras d’un fidèle ? Hein, Clyde ? Quel stratagème vas-tu employer, ce coup ci, pour qu’il t’accompagne ? Les crises diverses, déjà fait, les larmes, déjà fait, les confessions, déjà fait. Il avait vu les pires recoins de ton être : la faiblesse de ton corps, tes pleurs incessant, ton crime impardonnable, et maintenant il devrait faire face à la facette la plus sale de toi-même. Ton désir.

"Pas grave, il m’a cherché."

Clyde rattacha sa chemise, opération rendue difficile par ses doigts encore tremblants. Après une minute de combat acharné contre ses boutons, il s’essuya les yeux avec sa manche, et gifla ses joues en inspirant profondément. Il toussota quelques fois, et, se sentant enfin normal, tendit sa mince main à Nikolaï, toujours assis dans l’herbe.

« Tu viens ? »

Clyde ne comptait pas retourner à la salle des fêtes, pas dans une tenue pareille, de plus, il ne voulait voir personne d’autre que Nikolaï. Il voulait se laver le visage, s’asperger d’eau, se réchauffer et reprendre ses esprits, en discutant calmement avec Nikolaï. Il espérait secrètement que ce dernier accepte de le suivre. Même si Clyde, dans sa petite tête de vierge effarouchée, ne pensait pas à mal quand il demanda :

« On va dans ma chambre ? »

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Dim 25 Mar - 20:38

Cet étrange épisode touchait à sa fin. Aussi rapidement qu'il avait commencé. A la base, j'étais simplement parti prendre l'air. Le temps de faire quelques mètres, et je me suis retrouvé impliqué dans ce scénario étrange, sans véritable sens. Cela ressemblait à une version paradoxale d'Alice au pays des merveilles. Clyde m'avait suivi, comme Alice suivait le lapin blanc, et tous les deux, nous nous sommes retrouvés dans un endroit étrange, où la réalité semblait n'avoir aucune prise. Perdus ensemble dans le Cosmos. Car on différenciait péniblement la plaine du ciel sombre. Les deux se confondaient et donnaient une impression d'infinie. Comme si l'univers était à notre portée. Le monde ? Il avait disparu. Peut être écroulé. Qui sait ? La fin du monde était peut être là, et je ne le savais même pas. Tout ce que je pouvais constater, c'était que l'univers me tendait les bras, et j'avais l'impression qu'il me suffisait de prendre appui sur le sol, et de me lancer pour pouvoir me noyer dans cette infinie. Ce monde sans limites. Là où le corps et l'esprit ne font qu'un. Là où les chaines des sentiments tomberaient, laissant nos coeurs s'exprimer à l'unisson dans une chorale divine. Juste un endroit sans limite, sans barrière, sans frontière. Aurelian, tu aurais tellement aimé ça. Je n'arrivais pas à le chasser de mon esprit.

La vérité, c'est que j'avais fui les hommes. Ils m'attiraient encore, mais je ne les approchais plus. Mon terrain de chasse se faisait chez la gente féminine. Pourquoi ? Par respect pour Aurelian. Car il était pour moi le seul garçon que j'ai aimé. Et aimer un autre garçon serait la pire des trahisons. Mais n'était-ce pas désuet ? Aurelian. J'aimerais savoir ce que tu en penses. Ai-je vraiment raison de m'éloigner des garçons ? Peut être bien. Je ne le saurais jamais, maintenant que tu es parti. J'ai envie de parler de toi. Parfois, il m'arrive de me réveiller en sursaut la nuit, et ma main cherche désespérément ta présence. J'effleure les draps, et j'essaye de me souvenir du son de ta voix. Je m'en souviens à peine, bien que ton visage est gravé dans ma mémoire. Je me souviens de la sensation de ta peau contre moi. Je me souviens aussi quand tes bras m'entouraient. C'est pathétique, n'est-ce pas ? Je ne suis pas un sentimental, mais avec toi, j'aurais pu être n'importe quoi. Je pouvais être n'importe qui. Avec toi, il n'y avait pas de limites. Il en était ainsi.

Clyde s'était levé, et je le regardais, assis par terre. Mes vêtements collaient contre ma peau, me lançant régulièrement de furieux frissons que je tentais de dissimuler avec peine. Je jetai un dernier regard triste au ciel, mon regard implorant la lune. Puis je saisis la main de Clyde afin de me relever. Je titubais un peu sur le moment, mais très vite je repris mes esprits, et je réussis à me stabiliser un maximum. Décidément, le retour de bâton était difficile. Je le remerciai d'un simple sourire, presque timide, le regard un peu fuyant. J'avais un peu honte de penser à Aurelian là maintenant. Je dominais toujours ce frêle jeune homme. J'étais bien plus grand que lui, un peu plus costaud. Je me sentais presque intimidant devant lui.

    « Je commence à avoir vraiment froid ... J'crois qu'il était temps qu'on s'en aille d'ici. »


Oui, il était temps de partir. Rester ici me rappeler des souvenirs. Pas parce que j'étais déjà venu ici. Non. Cela me rappelait tout simplement Aurelian. Lorsque Clyde me proposa d'aller dans sa chambre, je ne pus m'empêcher de sourire, amusé. Pourquoi ? Parce que ça sonnait tellement innocemment. Moi, quand je disais ça, ce n'était pas sans arrière pensé généralement. Pareil quand une fille me le disait. Mais je savais que pour lui ça ne voulait pas dire ça. C'était purement pour m'indiquer la destination où nous nous rendions. Sans sous entendu peu clair. Du moins, c'est ce que je ressentais venant de lui. Il me paraissait un peu trop sage et fragile pour se montrer aussi entreprenant, surtout avec moi. Bref. J’acquiesçai de la tête, et nous avons pris la route vers le bâtiment, traversant de nouveau les buissons.

En marchant, je me demandais bien ce que tout ça allait bien pouvoir m'apporter au final. La nuit poursuivait sa course folle, et je me demandais ce qu'il se passera lorsque les rayons du soleil viendront frapper cet univers sombre et factice. Il se brisera sûrement, et volera en éclats. Et tous les deux, nous reprendrons le cours de nos petites vies tranquilles et ennuyeuses. Comment faire pour que la nuit soit sans fin ? Comment empêcher le soleil de se lever ? Malheureusement, mon don ne pouvait réaliser cette prouesse. Qui le pouvait de toute manière ? Sans prononcer un mot, car je n'en avais pas envie, je pris la main de Clyde dans la mienne, et je continuais d'avancer. Flirter avec un criminel, un soir de pleine lune. Franchement, je n'avais vraiment peur de rien. Je ne sais pas si c'est plus de l'inconscience ou de la naïveté. Le truc, c'est que je n'avais pas peur. Alors je le suivais, tout simplement. Sans me poser de questions. Et en pensant parfois à un garçon. Juste parfois.


Sujet à suivre.


Dernière édition par Nikolai L. Valdick le Mer 22 Aoû - 16:35, édité 1 fois
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