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Cassandre S. Lipovsky
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Winterhood


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Lun 13 Mai - 13:12



La lumière s'échape de mes lèvres qui ne sont pas encore peintes. Ma tête heure l'oreiller quand je me laisse tomber en arrière. mes cheveux flottent devant mon visage pendant la chute. Puis je fais le noir sur ce plafond blanc, fermant mes yeux comme l'on éteint la lumière.

La malrobo light se consume entre mes doigts sans que je n'inspire d'autre bouffées chimiques. Alors je tire le cendrier vers moi, écrasant ce mégot sans regarder. Je passe trop de temps dans cette chambre. Il faut que je sorte. Je veux retrouver ma Russie natale. Celle où il fait froid. Celle où l'on se donne du mal pour réchauffer ma peau. Je veux respirer, à plein poumons, ceux qui ne sont pas carbonisés. Il me faut de l'air. Je panique, hyper-ventile. Le médecin avait prévenu, que ça pouvait basculer sans raison. Je flippe. Le calme s'est enfuit. J'agrippe mes draps comme s'ils étaient ma seule béquille sur ce monde frêle. J'essaye tant bien que mal de m’asseoir, me redresser. Mes yeux brillent. Puis je lâche l'étoffe blanche et vient agripper mon visage. J'arrive enfin à ouvrir les yeux. Surtout ne pas les refermés. Fixer mes genoux, n'importe quoi, et ne plus jamais le lâcher.
Et sans savoir pourquoi, tout va mieux.

Je passe un doigt sous mes yeux. Mon maquillage a coulé. Je dois être rouge, autant que si j'avais pleuré. Ou peut-être blanche, comme si je venais de perdre connaissance. Je tends ma main devant moi et y décèle encore quelques tremblements. Je devrais arrêter de fumer. Il parait que j'ai le cœur plus fragile qu'avant. La clope va pas aider. je me relève, laissant mes draps défaits derrière moi. J’appuie machinalement sur l’interrupteur de la salle de bain, regardant dans le miroir quel désastre à fait cette crise sur moi. Rien de bien grave, en fait. Alors je prends coton et démaquillant, remettant ma peau à neuf. Il est dix-neuf heures. Les filles ne devraient pas tarder à arriver. Puis je me rappelle qu'on est vendredi soir. Et que sûrement elle iront directement manger après les cours, puis s'en iront faire leur vie. Je replace une mèche rebelle. Et je me lamente intérieurement. Moi qui étais VIP, qui sortais partout, qui étais désirée partout, je ne sais pas quoi faire d'un vendredi soir. La blague. J'attrape mon eye-liner et dessine juste une ligne épaisse sur le dessus de mon oeil. Pas la peine de se farder comme si on allait me voir, de toutes façons.

C'était sans compter sur ce petit bruit. Quelqu'un qui frappe à la porte. Deux fois. Je passe ma main dans mes cheveux et attrape très rapidement mon rouge que j'applique en deux mouvements sur mes lèvres. Peut-être partira t-il. Je n'ai aucun rendez-vous. Aniela et Dragomira ont généralement la délicatesse de prévenir lorsqu'elles attendent quelqu'un. Et bien que la première soit ce que la plus part qualifieraient d'un "amour", personne n'a vraiment envie de se mettre la seconde à dos. Et même si j'ai perdu de la renommée, on préfère ne pas me déranger.

On frappe de nouveau. Je secoues mon visage, éteint la lumière et retourne dans la chambre, enfilant la paire de boots qui était sous mon lit. « J'arrive. ». Je me dirige vers la porte, déverrouille le loquet et tire la poignée, dévisageant la personne face à moi. Cheveux de feu et bien une t^te de plus que moi, maintenant que je suis à plat. Et une seconde après, je me retourne, me laissant tomber sur mon matelas.

    « Vi-- J'espères que tu as une bonne raison de me dérangé, chéri. Comme par exemple un bel endroit où sortir ce soir. »


Je me retiens. D'être méchante. Tranchante. Parce que les premiers mots qui me venaient à l'esprit n'étaient pas ceux là. Mais plutôt un « Vitali chéri, tu ne m'avais pas manqué ! » je réajuste mon T-shirt, joue avec mes cheveux. Que me veut-il, celui-là ?

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Vitali Sergey
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Mar 14 Mai - 12:40



Dix huit heures. Et son corps ne bouge pas. Là, allongé dans le lit. Aucun de ses trois colocataires n'est présent. Les vêtements de Nikolaï traînent toujours autant, lui donnant envie de ranger le plus vite possible, mais il s'en empêche. Il ne le connaît pas très bien. Bien sûr, il le connaît de Synchronicity, mais ils ne bavardaient pas ensemble. Il avait déjà croisé Dexter et Dimitri, mais sans plus. Il n'était pas du genre à s'attacher. Il n'était pas du genre à créer des liens.

Dix huit heures trente deux. Une demie-heure à ne rien faire. A seulement penser. Penser à Synchronicity. Penser aux parties de cartes. Penser à son ancienne chambre. Penser à l'explosion. Boum.

Dix huit heures trente neuf. L'explosion, le bruit, les morts, les pleurs, les cris. Tout ça, il l'avait vécu. Il gardait ces choses rangées au fond de sa mémoire. Seul son subconscient s'en servait contre lui dans ses cauchemars. Seul son subconscient les lui renvoyait quand il ne pensait à rien. Quand il n'y pensait plus. Tout revenait, et tout devenait noir. Tout ne devenait que sang et cendres. Et ils repensaient à eux. A tout ceux qui étaient... vivants à une époque, qui ne le sont plus maintenant. Sauf elle

Elle, c'est Cassandre. Elle, c'est la fille que tout le monde croyait morte. Elle, c'est la fille qui est revenu à la vie sans qu'on ne sache pourquoi. Elle. Elle avec qui il est sortit pendant une période. Elle, la pute de Synchro. Elle, la fille qu'il a appris à apprécier derrières ses grands airs, derrière son air hautain et sa grande taille due à ses talons. Il se souvient de la forme de ses hanches, de ses seins. Et un léger sourire prend possession de ses lèvres. Cassandre.

Dix huit heures cinquante et une. Il se redresse, passe une main dans ses cheveux rouges. Il va se passer de l'eau sur le visage et son sourire charmeur vient reprendre possession de ses lèvres. Cassandre. Il faisait rarement des déplacements. Il était souvent le mec à rester cloîtré dans sa chambre avec un paquet de cartes et une bouteille de Vodka.

Il sort de la chambre, un paquet de carte dans une de ses poches de son jean noir troué au genou. La chemise blanche posée nonchalamment sur ses épaules, les trois premiers boutons ouverts. Dix neuf heures une. Et il toque à la porte, deux coups. Un, c'est pas assez, trois, c'est trop. Donc juste deux. Il attend, soupire. Peut être n'a-t-elle pas entendu ? Alors il tape une nouvelle fois. Et sa voix dépasse les murs. Il sourit un peu plus. Puis la porte s'ouvre. Et il la voit.

Cassandre.

Il la dévisage un instant, la regarde de la tête aux pieds. Elle est belle, Cassandre. Toujours fière, toujours droite, avec ce regard qui vous donne l'impression de n'être rien. Seulement rien. D'être inexistant.

Elle laisse la porte ouverte, sa voix claque légèrement après qu'elle se soit affalée sur le matelas. Il s'appuie sur le chambranle de la porte, pas encore très à l'aise. Il réfléchit. Arriver à une soirée avec Cassandre à son bras, c'est toujours quelque chose qui attire les regards. Elle attire les regards, sans qu'on ne sache pourquoi. Son sourire s'agrandit légèrement, moqueur.

Il avance dans la chambre sans répondre, referme la porte et s'y adosses. Les lèvres toujours closes, il l'observe. Un endroit ou sortir ce soir. Dans l'amphithéâtre, peut être, sûrement.

    « Amphithéâtre, comme tous les vendredis soirs. »


Tous les vendredis soir. Virtus Insania et Synchronicity réunis dans l'amphithéâtre ou dans les salles de classes. Le samedi soir, c'est le pub du village d'à côté. Le vendredi, c'est l'amphithéâtre.

Il reste là, les bras croisés sur son torse et esquisse un sourire moqueur.

    « Tu veux que je t'y emmène, Lipovsky ? »




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Cassandre S. Lipovsky
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Mar 14 Mai - 16:42



Les lèvres rouges sur ma peau blanche. Mes rêves déchus sur les draps défaits. C'est tout ce qu'il y a. Mon regard presque vide, comme si je ne ressentais rien alors que je palpites. Je fais bondir dans le coeur des gens tout ce qu'ils veulent refoulés. Je les obligerais presque à m'aimer. Je l'ai déjà fait. Et avec celui-là, c'est ce que je fais. Je réajustes mon soutien-gorge à travers mon T-shirt, maintenant mes yeux plantés dans les siens. Et mord à peine la lèvre. Je sens mes dents s'y plantées, comme une surprise attendue. Je voudrais entendre les palpitations de son pouls qui s’accélère, je voudrais voir ses fantasmes de me serrer encore contre son corps. Et je remues un brin le visage, faisant danser les ondulations de mes cheveux sur ta poitrine.

    « Tu manques cruellement d'originalité. »


Et je me met à fixer un ailleurs, comme si d'un coup, il avait perdu tout mon intérêt. Et je regarde mon propre reflet dans le miroir. Suis-je bien coiffée ? Devrais-je me remaquiller ? Et si pour une fois, je mettais du jaune sur mes paupières ? Pourquoi ne suis-je pas plus belle ? Futilités. Je m'en fous. Si je ne suis pas certaine d'être belle, je sais au moins que je suis bonne. Et de nos jours, et de notre âge, c'est tout ce qui compte. La plupart du temps. Le ventre plat et les fesses rebondies. Ce pourquoi certains et certaines se damneraient.

    « J'en ai fais le tour. Et tu as surement déjà du te taper tous les thons qu'on y trovue. »


Sourire sur les lèvres, je le regarde un bref instant puis me lèves. Je m'approche doucement. Comme j'avais pris l'habitude de le faire, il y a déjà des mois de cela. Et mes mains se posent sur ses épaules pendant que j'essaye de sonder son visage. Et mes mains glissent le longs de ses bras. Et mes mains vont se réfugier dans les siennes. Comme si je voulais l'empêcher de répondre à mon attaque. Comme s'il devait me sentir trop vulnérable pour que je puisse encaisser quelques chose du même genre.
Mes lèvres s'entrouvrent et se referment, dans une fausse hésitation. Et je veux qu'il rêve de moi. Je veux que l'espace d'une seconde il retombe amoureux de moi. Et je sais qu'il ne se concentrera que sur mon visage alors que mes pouces caressent l'intérieur de sa main, alors que j'essaye de faire en sorte qu'il m'aime avec mes pouvoirs d’envoûteuse.

    « J'aurais pensé à quelque chose de plus VIP. Quelque chose qui nous correspondait plus. Enfermés dans une chambre avec bouteilles de champagne et de tequilla. Perdus dans les jardins à se finir à la vodka. Toi et moi. Silence. Et n'importe qui d'autre.»


Et je me retourne, retourne m'asseoir sur le coin du lit, croissant les jambes. J'attrapes mon paquet de clopes et joues avec. Juste pour lui montrer que tout est plus important que lui.


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Vitali Sergey
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Mar 14 Mai - 17:35



Le regard de Vitali reste bloqué sur le corps de Cassandre. Ce corps dont il connaissait les faiblesses par coeur. Une légère caresse au niveau des hanches ou au bas des reins. Un effleurement à l'intérieur de la cuisse. Un baiser sur l'échine. Sa respiration se coupe presque quand il la regarde. Quand elle secoue sa tête, il voit les boucles brunes glisser sur ses seins et il ne peut s'empêcher, une nouvelle fois, de l'observer de bas en haut.

Il commence par les pieds dans des chaussures qui lui paraisse confortable. Il remonte le long des jambes enfermées dans un slim qui les moule à la perfection. Et il ne peut s'empêcher de penser aux nombreuses fois où il les a effleurées, touchées, serrées entre ses doigts. Il humidifie légèrement ses lèvres à l'aide de sa langue et son regard monte encore. Ses bras, si fins, qui l'enserraient tendrement quelques mois avant l'explosion de Synchronicity. Ses seins, qui sont mis en valeur par ce décolleté prune. Il sourit, fier. Beaucoup peuvent dire qu'ils les ont touchés, embrassés, mais lui... ça lui a appartenu. Pendant une courte période. Quatre mois, peut être un peu plus. Mais tout Cassandre lui appartenait. Et la réciproque était vrai, si elle ne l'est pas toujours.

Sa voix le coupe dans sa contemplation et il remonte son regard à ses lèvres. Ces lèvres qu'il a maintes fois embrassées. Passionnément. Tendrement. Doucement. Sauvagement. Son sourire s'agrandit. Et ce pouvoir, ce pouvoir qu'elle a sur lui, il le déteste et l'adore en même temps. Il le grise de la tête aux pieds.

    « J'ai toujours manqué d'originalité. »


Quelque chose d'un peu faux. Parce que l'originalité, il pouvait en avoir, quand il le voulait bien, quand elle le lui demandait. Elle claquait des doigts, et il obéissait. Non sans grogner, parlementer, plaisanter, mais il le faisait. Et quand il va croiser son regard, elle détourne la tête. Et le silence reprend ses droits dans la chambre aux quatre lits. Et il observe. Il observe cette chambre dans laquelle elle vit maintenant. Puis quand il se perd dans son observation, elle reprend la parole. Il va pour répondre, mais elle se lève et en quelques instants, elle le fait sien de nouveau.

Il frissonne, car elle le grise. Il frissonne et ferme les yeux quelques instants, reconnaissant ce parfum, cette légère odeur de vanille dans ses cheveux. Il va pour caresser ses hanches, voire même ses fesses quand ses mains glissent dans les siennes. Et il rouvre les yeux, l'observe. Cassandre.

Toi et moi.

Il ne fait pas attention à la dernière phrase, il n'en a pas envie. Il ne retient que ce qu'il veut. Il n'a pas besoin du reste. Il referme les yeux quand elle disparaît. Quand elle s'évanouit et retourne sur son lit. Puis les rouvre quelques secondes plus tard à peine. Cet effet qu'elle a sur lui, il le déteste comme il l'adore. Et elle, il la déteste comme il l'aime.

Et il réfléchit, pour satisfaire ses plaisirs. Il y a bien les ateliers. L'un d'eux fermés à clés car retapé par lui pendant les cours. L'un d'eux fermés à clés pour que personne n'y rentre. Son jardin secret, avec ses bouteilles, sa poudre et ses cartes. L'endroit où il laisse ses souvenirs vagabonder. Et elle fait partie de ses souvenirs.

    « Je peux t'emmener dans un des atelier, si tu veux. »


Si elle veut, et seulement si elle, elle le veut. Son plaisir doit être satisfait. Il a toujours fais en sorte que ça soit le cas. Elle, ce qu'elle veut elle. Elle, et seulement elle.

Il se souvient encore d'avoir pensé à elle, quand le ciel était noir. Jamais il ne sera aussi sombre qu'il ne l'avait été ce jour-là. Il se souvient d'avoir pensé à elle quand il a dit aux médecins d'avoir tout perdu. Elle faisait parti de ce tout qu'était sa vie. Mais maintenant, elle n'est qu'un souvenir, un souvenir qu'on regarde avec tristesse, avec envie, avec mélancolie. Elle n'est qu'un souvenir qui ne lui appartient plus. Qui ne lui appartiendra plus jamais. Un souvenir avec qui il peut rester un temps, mais pas trop non plus. Sinon, il disparaît.

    « J'ai jamais réussis à trouver de Vodka décente dans ce pays, mais mon père m'en a envoyé une. Pour pas "oublier d'où je viens" dit-il. Tu veux qu'on la partage ? »


Elle et son bon vouloir. Elle et seulement elle. Elle, son souvenir. Elle, son présent pendant un temps.



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Cassandre S. Lipovsky
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Jeu 30 Mai - 23:11



Le problème, avec les gens comme moi, c'est qu'ils ne savent pas s’arrêter. Ils sont à la recherche de l'amour, de la reconnaissance, mais au final, quand ils en ont, ils ne font qu'en jouer, méprisé tout ce qu'ils espèrent, trop heureux de flatter leurs égaux. Et vous savez, c'est très dur, quand comme moi, vous êtes brisés de l'intérieur. Et que vous n'avez besoin que de ça. De savoir que vous pouvez tout avoir. Et au final, je finis toujours par tout perdre.

Mais je ne penses pas à ça. Je ne pense qu'à lui donner envie de moi, à le senti tremblé contre ma peau. Sentir chacun de ses poils se dresser à mon contact, sa cage thoracique gonfler contre ma poitrine. Pourtant je suis là, assise, regardant le paquet blanc, pourtant je suis là, le faisant passé d'une main à l'autre. Réfléchissant à sa proposition sans vraiment y penser. Ou y pensant sans vraiment y réfléchir. Just the two of us ? Ce n'est pas prudent. Ce n'est pas recommandé. Parce que tu veux être sûre, quitte à te jeter dans la mort, y entraîner tous les autres. Mais eux ne savent pas ce qu'est la mort et l'agonie. Ils sont restés en vie, ils n'ont jamais été sur la liste des disparus. Ils ne sont pas restés coincés dans une chambre d’hôpital à frapper les murs, pleurant pour revenir à cette putain de vie qu'ils détestaient avant.

    « Es tu sûr de vouloir être seul avec moi, Vi ? »


Question piège. Parce qu'il pense oui, et peut-être te dira t-il non, mais je sentirais son mensonge sur le bout de ses lèvres qui aimaient tant ma chaire. Alors je me relève, vais vers la chaise sur laquelle est accrochée mon sac, y fourrant ma nicotine en stick d'un geste presque brusque, passant la hanse sur mon épaule, laissant le cuir brun heurté la hanche avec souplesse. Mes mains se posent dans le dos de mon ex, descendant au creux de sa colonne vertébrale. Puis un pas de recule, mes mains se séparent, glissant sur ses côtes jusqu'à retombées le long de mon corps. Et je souffle chaque mot sur son visage, articulant la moindre syllabe.

    « Tu pourrais regretté ce qui pourrait, tu sais, s'y passer. »


Et un instant, je le dévore du regard, de haut en bas, avant de passer devant lui, allant jusqu'à la porte, et je l'ouvre, et j'esquisse un pas. Avant de retourner en arrière, de la fermée, de fouiller dans mon sac, y enfoncer les clefs, la verrouillée.

    « Ou on pourrait simplement resté là. »



Oublierais-je la vodka, le besoin d'être reconnue de tous, le besoin de me faire voir ? Oublierais-je le fait que je veux qu'on me flatte, qu'on me dise que je suis belle ? Oublierais-je le fait que le fait de vouloir me saouler pour me baiser soit presque flatteur ? Pour quelques minutes d'amour et de passion ? Ou simplement, je recommencerait comme à chaque fois. A jouer avec ce qu'on me donner et à tout détruire ?

J'en sais rien. Pourtant une idée s’esquisse.

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Vitali Sergey
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Dim 2 Juin - 19:47



La voix de Cassandre le grise. Elle le fait frissonner. « Es tu sûr de vouloir être seul avec moi, Vi ? ». Ca sonne comme une invitation. Et elle se colle à lui, pose ses mains dans son dos. Il ferme les yeux. Elle joue, il le sait. Il aimerait pouvoir jouer lui aussi, mais il n'y arrive pas. Il n'y arrive plus. Elle fait trop partit de ses souvenirs. Elle fait trop partit de son présent. Elle fait trop partit de lui pour qu'il puisse en jouer. Ses caresses le font frissonner, se tendre. Il se redresse à peine, faisant tendre l'échine.

Son visage non loin du sien, il se remémore ces moments qu'il passait avec elle. A jouer, à se chercher. Ces moments où ils étaient rois et reines dans les couloirs vides de Synchronicity. Ces moments où ils se chamaillaient comme des enfants, où ils rêvaient pendant quelques instants. Il se souvient de ces moments partagés. Et le souffle sur son visage... Il entrouvre les lèvres, cherche l'air, quémande les lèvres qui ne sont pas loin des siennes. Juste pour quelques instants. Elles s'évanouissent en même temps qu'elle s'écarte.

Regretter. Il regrette le moment où il l'a laissée partir. Il regrette le moment où il a cru toutes ces personnes qui lui disaient qu'elle était morte. Il regrette de ne pas avoir parcouru les chambres de l'hôpital une à une. Il regrette de ne pas l'avoir vu plus tôt. Il regrette de l'avoir cru morte. Il regrette de l'avoir perdue.

Mais il ne regretterait pas une nuit à ses côtés. Mais ça, il le tait.

Elle pourrait en jouer. Il pourrait en jouer aussi. Lui faire croire que c'était un mensonge. Que son don lui joue des tours quand il est en sa présence. Peut être le croirait-elle, peut être pas. Peut être qu'elle n'irait pas chercher plus loin, peut être que si.

La porte se ferme. Il la fixe, la regarde. Elle, son dos, sa nuque. Il a envie de la caresser, de l'embrasser. Il a envie de déposer ses lèvres sur cette peau pâle. Il a envie de passer les mains dans les cheveux ondulés. Il a envie de la prendre dans ses bras. Il a envie de l'enlacer et de l'embrasser. Il a envie d'elle. Il a envie de sa présence.

Comme avant.

Comme si, l'espace d'un instant, ils pouvaient oublier qu'ils étaient à Virtus Insania. Comme si, l'espace d'un instant, ils pouvaient revenir en arrière, deux trois mois avant leur rupture. Comme si, l'espace d'un instant, ils s'aimaient de nouveau.

    « Ou on pourrait simplement resté là. »


Il pourrait lui crier oui. Lui dire que oui, ils pouvaient rester là. Eux, seulement eux. Avec son jeu de carte et la bouteille qui doit sûrement traîner sous son lit. Si elle a gardé les habitudes de son ex. Si elle a gardé les habitudes de Vitali, alors qu'elle a une bouteille sous son matelas, pour le cas où. Et il se rapproche d'elle. Il pose ses mains sur ses hanches fines. Il s'abaisse légèrement, pour que ses lèvres s'approchent de son oreille gauche.

    « On pourrait, c'est vrai. »


Un chuchotement. Un chuchotement qui pourrait la faire frissonner. Un chuchotement qui pourrait la faire vibrer. Le coeur de Vitali s'accélère. Elle lui a toujours fait cet effet. Toujours ce même battement, si rapide. Et sa respiration qui s'accélère. Sa voix est rauque, il tente de se calmer avant de reprendre. Toujours dans un murmure, comme si quelqu'un pouvait les entendre.

    « C'est ce que tu veux ? »


Et toujours son bon vouloir avant le sien. Toujours elle avant lui. Lui passe après, il lui laisse le contrôle. Le temps de pouvoir poser ses marques, le temps de savoir s'il a le droit de faire plus. Juste le temps de pouvoir redevenir comme avant, juste l'espace d'un instant.



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Mer 12 Juin - 10:07



Pauvre petite chose, qui se risque à des questions comme ça. Il ne devrait pas, prendre ce risque contre moi. Parce que je sens son coeur s'emballer à la place du mien. Parce que je sens chacune de ses pulsions, un peu plus fortes, un peu moins espacées. Je sens ce corps étranger vouloir rompre ma poitrine, et pourtant, je sais qu'il n'est pas mien. Je sais que sur le moment, mon coeur ne bat qu'au rythme du sien.

Ma main vient se loger à la base de ma nuque, entremêlant mes cheveux d'une poigne ferme, comme pour me refaire prendre pied à la réalité. Ma bouche s'entrouvre. Je voudrais souffler mon venin comme je souffle de la fumée. Mais je ne suis ni dragon ni sorcière, seulement pute avec quelques magies. Je lâche mes fils d'ébène, reposant mes mains sur l'arrière de mes hanches, me soulevant, de la pointe de mes pieds, jusqu'au niveau de cet ancien bien aimé. Ma respiration se fait calme. Mon coeur reprend le dessus dans mon corps. Je lui laisse son pouls accéléré et ses battements frivoles. Nos visages se rapprochent, mes doigts se cramponnent à ses épaules pendant mon élan. Et pendant un instant, j'ai comme l'impression de figer le temps. Que tout va trop lentement. Pourtant ce n'est qu'une demie seconde. Une demie seconde avant que les mots assassins ne franchissent ma bouche.

    « Ne sois pas stupide ! »


Et je pose mes lèvres rouges sur les siennes, me retirant immédiatement, doucement, langoureusement. Les yeux grands ouverts et plantés dans son regard. Comme si je voulais l'achever. C'était comme lui dresser une table, festin compris, et de lui dire de regarder, simplement regarder. Qu'il n'aurait le droit qu'au verre d'eau et à rien d'autre. Une gorgée simplement. Rien de plus.

Et je me recule, reprenant mes airs de Cassandre, l'inconnue un peu trop connue. Celle que tout le monde voit, pas celle que ceux qui m'ont déjà approchés connaisse. Je fais jouer une mèche sur mon majeur, m'adossant à la porte.

    « Je comprendrais que tu préfères partir maintenant. »


Ce sourire sur le coin de mes lèvres, persuadée d'avoir gagnée. Persuadée d'être la reine de mon passé. Parce que j'ai cette mauvaise manie de jouer.
Pourtant. Pourtant il aurait pu avoir moins mal, sans cette petite question là.




Dernière édition par Cassandre S. Lipovsky le Sam 29 Juin - 19:52, édité 1 fois
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Mar 18 Juin - 11:27



Sa voix le fige et ses doigts crispés sur ses épaules le fait fermer les yeux quelques instants. Tout ça. Tout ça, ça n'a aucun sens. Se chercher, continuer de jouer sans savoir où aller. Ils le savent tous les deux. Vitali le sait. Stupide. Est-ce être stupide de vouloir passer ses désirs avant les siens ? Il ne sait pas. Il ne veut pas savoir.

Une berceuse assassine. C'est ce qu'est Cassandre. Cassandre, c'est la fille qui va bercer les gens avec ses regards, avec ses mots doux, avec ses sourires. Cassandre, c'est celle qui va les détruire. Avec des paroles, avec des regards. Avec un regard.

Les lèvres couvertes d'un fine couche de rouge à lèves se déposent sur les siennes. Chaste. Léger. Comme si ça n'avait été qu'un rêve. Un doux rêve. Et dont le réveil était encore plus violent. Le retour à la réalité fait encore plus mal.

Ils n'existent plus.

Ni l'un, ni l'autre. Ils ne sont rien. Ils ne sont que deux jeunes paumés dans un pays qu'ils ne connaissent pas. Ils ne sont que deux jeunes paumés qui se rattachent à une partie de leur passé. Du moins, lui, il l'est. L'est-elle aussi ? Est-elle tout autant paumée que lui ? Ou est-ce une simple impression ? Une simple envie égoïste : ne pas être seul dans le désespoir.

Elle sourit. Il fait de même. Partir ? Il laisse même échapper un rire. Un léger rire, un peu moqueur. Il veut jouer un peu. Juste un peu. Pas trop, pour ne pas avoir trop mal. Mais juste un peu.

    « Maintenant que tu nous as enfermés à clés ? Si tu as si peur que je parte, tu peux le dire, tu sais. »


Il lui fait un clin d'oeil, mais il la voit déjà s'énerver. Il la connaît un peu, quand même. Il sait qu'elle va pas apprécier sa remarque, mais c'était un peu trop tentant, la perche était trop grande.

    « On sait tous les deux que je ne me déplace pas pour rien. J'vais pas repartir alors que ça fait dix minutes que je suis ici. »


Il appuie son bras sur la porte, juste à côté d'elle. Il la domine légèrement de sa hauteur, il lui sourit. De ce petit air charmeur, de ce petit air moqueur. Il lui sourit comme au tout début. Juste pendant quelques instants encore.

    « Puis, j'aime quand on joue tous les deux, même si je perds souvent. »


Oh oui, à ce jeu là, Vitali perdait souvent. Mais c'était pas très grave, puisque c'était elle qui gagnait.





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Sam 29 Juin - 19:50



Tomber. Se casser les dents. Et remonter. C'est tout ce que j'ai toujours fait. Entraînant les autres pour amortir ma chute. Chuter pour les faire tomber. La boucle est bouclée, comme on dit.

Et il évoque cette idée de clé. Clé que je sors de la poche de mon short, clé que je laisse quelques seconde aux creux de nos regard, clé comme salvatrice.

    « Alors va t'en. »


Mots assassins sur ma langue. Vipère que je suis. Je lui tends la clé. S'il voulait vraiment la prendre, sûrement l'aurait-il fait depuis longtemps. Mais il change de sujet. Disant qu'il ne vient pas pour rien. Qu'il est mignon. Que veut-il de moi ? Il a eu un baiser, et c'est déjà bien plus que les autres. Ceux dont je ne veux pas, dont je ne veux plus. Mais peut-être aurait il préféré une gifle. Ou peut-être dans le fond c'est qu'il compte encore un peu, un brin.

    « J'espères que tu espérais trouver une des filles, et que tu n'as pas le culot de venir me demander quelque chose à moi ? Je ne te dois rien, Vitali... Ou alors...? »


Et ce "à moi" avec insistance. Je range la clef qu'il n'a pas saisie entre mes seins, m'approchant de lui et posant mes mains sur ses épaules, presque à hauteur de mon visage. La bouche vers lui, la voix basse, la voix suave.

    « ... Tu me voulais quoi ? »


Et j'accèlère le rythme de mon coeur, le désir de corps et de chaire, collant ma poitrine contre son torse, parce que le contact physique insinue plus de contact, sans compter mon don, poussant mes pulsions dans son corps, réveillant celles qu'il tente d'endormir. Espérant qu'il m'embrasse. Lui, pas moi. Espèrant qu'il passe son bras dans le creux de mon dos. Que je redevienne celle qu'il a aimé. Juste pour être encore une reine. Juste pour ne pas lui montrer que je pourrais aussi être faible.






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Vitali Sergey
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Jeu 11 Juil - 12:02



Elle est reine. Reine de son coeur. Reine de leur école. Reine de ce royaume qu'elle a construit de toute pièce. Elle est princesse. Princesse combattante. Princesse en détresse. Elle est cette personne au dessus de lui. Toujours plus forte, toujours plus grande, toujours plus. Plus. Plus que lui, plus que les autres. Toujours plus. Et il le sait. Elle le sait. Ils le savent tous les deux.

Son regard glisse sur cette clé qu'elle range, là, dans son soutien-gorge, entre ses seins. Et quelques souvenirs lui reviennent en mémoire, mais il ferme les yeux, comme pour ne pas les voir. Comme pour les oublier. Comme pour oublier que ce n'est qu'un souvenir.

    « ... Tu me voulais quoi ? »


Il la veut elle. Elle toute entière. Et elle le sait, et il sait pertinemment qu'elle le sait. Ca le fait sourire. Et il la regarde, là, droit dans les yeux, observant ses yeux trop bleus, si bleus. Il sourit, de ce sourire charmeur. Il se penche vers elle, frôle légèrement ses lèvres des siennes. Et il lui répond, sa bouche presque contre la sienne.

    « Je te veux, toi. »


Elle, seulement elle. Ca a toujours été elle. Et il l'embrasse. Doucement. Lentement. Une de ses mains glissant là, au creux de son cou. Et l'autre attrapant le bas de son t-shirt sur le côté. Et il l'embrasse, là, comme si rien n'avait changé.





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Cassandre S. Lipovsky
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Jeu 11 Juil - 14:11



Je le sais, que je le domine, que je le surpasse. Qu'il est à mes pieds d'un claquement de doigts. Et le pire, c'est qu'il le sait aussi, et que surement, il se plait dans cette position de valet, de prince déchu. et pendant un court instant, il se sent si sur de lui. Avec ses mots, avec ses gestes. Mais je garde les pieds sur terre, les yeux assez grand ouverts. Je le laisse, essayer de me posséder, pendant quelques secondes, avant de poser mes mains contre sa poitrine et de le pousser. Je le décolle de mon corps, secouant mon visage quelques secondes.

    « Va t'en. »


Et je pense que je le brise. Mais il n'y a que moi qui ai le droit de jouer avec lui. La réciproque n'est pas valable. Je ne suis la femme de personne. Ou peut-être la femme de tout le monde. Mais je ne lui donne aucun droit sur moi, sur ma vie. Dans un sens, je préfères le faire partir maintenant. Parce que lui, ne m'a rien fait de mauvais. Je n'ai pas ce désir de le détruire pour le détruire. Je veux juste, quelques instants, me sentir importante. Et ça été le cas.

Je retire la clef de mon soutien-gorge, passe devant lui, enfonce le bout de métal dans la serrure. Deux tours. Je tire la porte, et d'un geste de la tête, je lui indique la direction à prendre.

    « Tu devrais vraiment y aller avant de détruire tous tes espoirs et souvenirs avec moi. »


Je pense que dans le fond, je l'aime bien. Mais il ne faut pas qu'il m'agrippe. Il faudrait qu'il tourne la page. Ils le font tous. Je l'ai fait. Et je dois le refaire. Alors pourquoi jouer aux putes avec ceux qui tienne réellement à nous ?

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Vitali Sergey
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Jeu 25 Juil - 9:29



Elle est meurtrière. Tout en elle n'est qu'assassin. Ses mots. Sa façon de se tenir. Son regard. Sa voix. Surtout ses mots. Surtout son regard. Elle le détruit un peu plus à chaque fois, comme si tout était normal. Elle lui aurait foutu une gifle que l'effet aurait été le même.

Il soupire légèrement, recule d'un pas sans vraiment s'en apercevoir. Pour s'éloigner d'elle, s'éloigner de ses mots, s'éloigner de son regard. Comme s'il pouvait s'en échapper. Mais c'est faux. Puis elle ouvre la porte, le regarde, lui fait signe de partir.

Dégage. Va-t-en. Déguerpis. Je veux plus te voir. Dégage. Ces mots lui aurait presque fait moins mal.

Il la regarde, s'approche d'elle et dépose un baiser sur son front. Sûrement trop long pour que ce soit un simple geste d'affection ou de quoique ce soit d'autre. Il apprécie encore un peu le contact de sa peau, sa main posée sur la hanche de la personne qu'il a aimé plus que lui, plus que n'importe qui. Il ne recule pas totalement, descend un peu ses lèvres, non loin des siennes.

    « C'est dommage, vraiment. »


Il se recule, la regarde encore. Toujours.

    « J'espère que ça va aller pour toi, Cassandre. »


Et il quitte la chambre, les mains dans les poches, triturant ce paquet de cartes inutiles.






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