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 Am I better off dead ? • Am I better off a quitter ? {E I N A}

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Jean-Camille Douze
Jean-Camille Douze
Faithbee


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Mer 6 Mar - 23:08


Oh I wanted words but all I heard was nothing
Oh I got nothing
Parfois, tu en avais marre. Pauvre enfant. Mais qui n'aurait pas réagit comme toi, Camille ? Saint-Andrez, grand seigneur de ces lieux, ou du moins agissait-il comme si, devenait chaque jour un peu plus insupportable, se plaisant à titiller tout ce qui pouvait-l'être. Pudeur, tranquillité, sensibilité. Des petites piques de venin, comme ça, des attentions que tu lui rendais bien, profitant de l'avantage qui t'était conféré par la posture assise du futur baron. Certains auraient pu dire que ce n'était pas correct de s'en prendre à un handicapé sur ce terrain, mais il n'avait jamais été question d'instaurer des barrières, une éthique du couteau retourné dans la plaie. Non, votre grand jeu était plutôt de savoir s'il fallait nettoyer cette égratignure en la frottant au sel ou au vinaigre. Parfois vous innoviez, instaurant d'imperceptibles trêves, des ruptures de rythme. Vous laissiez le temps à vos armes de se chauffer à blanc dans le brasier de votre haine.
Mais aujourd'hui, non, appelez ça une rupture de rythme si vous voulez, aujourd'hui, tu ne rappellerais pas son status d'assisté en répétant indifféremment un mot maudit dont il ne supportait plus le son. "Handicapé". Non, tu lui laisserais sentir de manière plus fine, en l'abandonnant, le laisser seul une journée ne lui ferrait pas de mal, sinon à son honneur. Tu étais parti assez tôt, bien que ce fut un jour de repos. Tu ne voulais pas manquer le premier bus pour le village, grosse bourgade, tu reviendrais dans l'après-midi, en fin d'après midi, le temps de manquer à ta chère Némésis. Tu étais partit tôt, t'étais habillé. St-Andrez était habitué à tes levers matinaux, même les jours de repos, une question d'insuline, de piqûre à faire. Il aimait bien te rappeler que lui pouvait faire des grasses matinées sans inquiétude. Tu t'étais habillé. Un pantalon de velours rouge foncé, un pull de laine beige, tu étais sorti de la chambre que l'on vous avait assigné, manteau sur le bras, chaussures aux pieds.

    « J'y vais. »


Tu n'avais dit que ça, il t'avait entendu, d'une voix coléreuse il t'avait demandé où tu allais. Tu n'avais pas répondu. Tu ne l'avais même pas aidé à se lever, enfin, à s'asseoir sur sa fidèle monture. Il devra trouver quelqu'un d'autre pour se mettre en selle. Tu plaignais déjà cette personne, sa majesté allait être d'une humeur de chien. Tu avais déjeuné tranquillement avant de rejoindre le bus. Tu ne répondais pas au premier appel de St-Andrez sur ton téléphone, éteignais l'appareil. Tu savais que cet être ne pourrait jamais vraiment disparaître de ton esprit, peu importe la distance entre vous, mais ne pas l'avoir dans ton champ de vision, ne pas entendre sa voix serait déjà de petites vacances, un soulagement.

C'étais jour de marché, tu avais un peu d'argent sur toi, assez pour flâner dans les boutiques, acheter quelques fruits mûrs, et non pas les blocs de pierre acides que l'on vous servait à Virtus Insania. Passer un peu de temps dans une librairie, déchiffrer un peu d'allemand, et sourire en voyant une étagère remplie de livres en anglais, et même quelques-uns en français. Des romans sans intérêt pour la plupart, mais aussi quelques classiques. Tu ne cherches qu'une lecture pour passer le temps aujourd'hui, tu avises l'exemplaire d'occasion de Madame Bovary. Un livre que tu avais déjà lu, un peu étudié, mais qui avais dû partir en cendres avec Synchronicity. Pourquoi pas ? Il ne coûtait que quelques pièces, tu te rappelais l'avoir assez peu apprécié en première lecture, peut-être avais-tu à présent assez de recul pour mieux le déguster.
Tu te retrouvais donc avec un Flaubert un peu corné et un sac en papier plein de pommes rouges et juteuses. Tu avais repéré un café non loin d'ici, tu n'avais qu'à traverser le marché de nouveau pour t'installer avec un thé derrière la vitre, et regarder les passants entre deux pages. Sauf qu'était venue l'heure de pointe et que les habitants se bousculaient sans ménagement dans les allées trop étroites du marché. Ton sac de pommes dans les bras, ton livre coincé dans une main, tu tentais donc de te frayer un chemin parmi les corps, malgré ton dégout pour les foules trop compactes. Tu y étais presque…
Et voilà qu'un coup de coude malencontreux te faisait perdre ta Bovary qui avait jailli par terre, sans que tu ai pu voir où. Ainsi restais-tu là, un peu affolé, inquiet de perdre ton livre, inquiet qu'il ne s'abîme sur le sol encore humide. Tu regardais autours de toi, scrutais le sol avec ton sac de pommes dans l'espoir d'apercevoir la couverture à dominantes blanche de ton édition de poche. Trop de monde autours de toi, tu n'avais pas envie de rester là, mais ne désirais pas plus abandonner l'ouvrage.

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Eina Schwarzwälder
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Dim 21 Avr - 17:12

Eina a réussi un tour de force, aujourd’hui. Elle avait besoin de nouveaux vêtements, le printemps arrive, ou du moins il va arriver, il faut qu’elle soit prête, que son personnage soit prêt. Une garde-robe, Zwei, ça se renouvelle à chaque saison, même si lui porte les mêmes habits depuis des années, il n’a même pas eu à en changer pour sa poussée de croissance puisqu’elle n’a pas encore eu lieu. Alors comme c’était dimanche, comme il faisait beau, comme la dernière fois qu’ils étaient sortis de l’école commençait à dater, elle a réussi à le convaincre de se lever tôt, de prendre le premier bus, et de l’accompagner au marché. Allez, ça sera marrant. Je t’achèterai un cadeau si tu veux. Mais si, je te jure, et ça nous fera du bien, de sortir un peu, juste tous les deux, juste toi et moi, hein, Zwei ? Un câlin et deux menaces plus tard, pas forcément dans cet ordre-là d’ailleurs, et le rendez-vous était pris, à la première heure au self, et après, on démarre. Alors certes, ce marché-là ne vaut pas le marché de Noël où leur oncle les emmène, avec ses couleurs, ses épices, ses gâteaux, ses jouets en bois… Mais il est tout de même vivant, bien plus vivant que les froids murs en sous-sol de Virtus Insania. Ajoutons à cela un soleil timide qui pointe le bout de son nez pour la première fois depuis bien longtemps, et on obtient une Eina particulièrement fière d’elle, fière d’avoir sorti son frère, et surtout, heureuse d’être dehors, pour une fois. Et puis ils sont tous les deux, rien que tous les deux, ils ont bien vite semé les autres élèves de l’école dans la foule qui se presse sur la place, et ça veut dire qu’elle peut être elle-même, tout simplement, qu’elle n’a pas besoin de faire trop semblant, tant qu’il n’y a que Zwei pour la voir, tout va bien. Et elle furette, s’amuse à s’extasier devant les vernis d’un marchand, sait très bien qu’elle n’en achètera aucun, ils sont laids et de mauvaise qualité, mais ça embête Zwei, il déteste qu’elle continue à jouer l’idiote pendant qu’ils ne sont que tous les deux. De toute façon, il râle déjà, trop de téléphones dans cette foule, trop de caisses enregistreuses, de montres, un pacemaker a même commencé à lui faire la conversation. Alors elle rigole, passe son bras autour de ses épaules, lui plante un bisou sur la joue. Il n’a qu’à aller faire la queue, elle a envie d’une crêpe. Allez, c’est elle qui paye, elle lui en offre même une s’il veut. Allez, Zwei, pour lui faire plaisir. S’il te plaît. Et promis, elle arrêtera de faire l’idiote jusqu’à ce soir. Allez, Zwei. Ouais, tu es génial. Elle le lui répète souvent, mais c’est toujours sincère, son frère est le meilleur, mais c’est normal, c’est son jumeau, son double. Et en attendant, elle se balade dans les allées, pas trop loin, il y a pas mal de monde, il ne manquerait plus qu’elle perde son frère de vue… Trop tard. Tant pis.

A droite, le stand d’un sculpteur sur bois, des babioles, des jouets, de menues sottises sans intérêt, si ce n’est celui d’être parfaitement silencieuses : un parfait cadeau pour Zwei. Mais à gauche, un stand de livre, en allemand, en français, en anglais… Le genre de stand duquel elle ne peut s’approcher que seule, que lorsqu’aucun autre élève n’est dans le coin. Une occasion qui risque de ne pas se représenter de si loin, et la réserve de livres qu’elle garde dans la poche intérieure de sa valise s’épuise à une vitesse alarmante, qu’est-ce que ça coûte de jeter un coup d’œil ? Et effectivement, il y a là quelques pépites, au milieu des romans d’amour de grand-mère, ceux qui s’appellent Été torride à Berlin ou Seuls dans la neige, Le château de Kafka, quelques recueils de Goethe, des ouvrages de philosophie, Kant, Nietzsche… Des classiques qu’elle a déjà lu, qu’elle feuillette, un sourire aux lèvres. Jusqu’à ce qu’un autre volume atterrisse droit sur ses pieds. Une édition de poche, d’après son coup d’œil sur la couverture, du français, un classique aussi, croit-elle reconnaître. En jetant un coup d’œil autour d’elle, elle aperçoit un jeune garçon brun, visiblement à la recherche de quelque chose. Un élève de Virtus, seul, pour une fois, il est d’habitude toujours flanqué d’un insupportable blond dans un fauteuil roulant, et ils forment un drôle de duo, tous les deux. Avec une excuse mentale à Zwei, elle fige un sourire idiot sur son visage, s’avance vers le type, Madame Bovary à la main.

    - C’est à toi ?


Oh, et puis zut, ce que Zwei ne sait pas ne peut pas lui nuire.
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Jean-Camille Douze
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Mer 29 Mai - 10:42


Oh honeypie.
Le livre tombé, tu croisais les doigts pour que nulle flaque n’ai décidé de se trouver par là. Le ciel était beau, certes, mais n’oublions pas le pays. L’Allemagne, cette île... Le ciel pouvait bien s’éclaircir, mais la pluie n’était jamais loin, le sol restait humide malgré la température qui, par miracle frôlait le printemps. Or, rares étaient les éditions de poche de Madame Bovary, d’occasion de surcroit, qui disposaient en option d’une protection intégrale contre l’humidité. Tu te dressais donc devant la foule, interrompant le flux, ce qui te valait quelques noms d’oiseaux, délicatement murmurés dans un allemand fleuri, plein d’un vocabulaire que l’on n’apprenait pas en classe. Tu t’excusais, tes yeux rives vers leurs chaussures. Les godillots de cuir marron et baskets fatiguées se virent soudain remplacés par une paire d’escarpins roses, dont la bouche un peu plus haut demandais si cet ouvrage t’appartenais. Un rapide coup d’oeil à la propriétaire de la voix et des chaussures vernies, un petit tout dans ta mémoire. Oui, il te semblait bien avoir déjà vu cette blonde, au sourire trop grand, au rouge à lèvre trop rose, au rire trop fort dans les couloirs, alors qu’elle se dandinait avec d’autres amies, peut-être plus blondes encore qu’elle. Le genre de fille que l’on remarque, en bien ou non, celle de laquelle on dit « elle est bien gentille hein » avec un air désolé, celle dont les seins font naitre des lueurs de désir peu respectueux dans les yeux des plus libidineux. Celle qu’on connait de vue, de réputation, la blonde idiote, le cliché top réel de la belle écervelée.
Tu lui adressais un sourire, malgré tout, tu ne lui avais jamais parlé, peut-être pouvait-elle se montrer plus fines que dans les rumeurs qui pouvaient courir.

    « Oui, merci, tu es... ? »


Tu saisissais doucement le livre qu’elle te tendais, le rangeait dans ton sac de papier kraft avec les pommes. Juste à temps puisque les quelques nuages qui voguaient dans le ciel bleu avaient décidé de se montrer capricieux, laissant tomber son eau sur les passants. Dans un ultime réflexe, tu attrapais l’épaule de la blonde, lui évitant se se retrouver éborgnée par la baleine d’un antique parapluie ouvert sans précaution par une grand-mère.

    « Attention ! »


Oh, comme tu étais attentionné, Camille, sauvant les jeunes demoiselles.
La pluie s’abattait de plus en plus fort, la foule se couvrait de parapluies colorés. La pluie y tambourine, le genre d’intempérie brève mais virulente. Toi, si précautionneux d’habitude, tu avais malheureusement oublié ton bouclier contre le ciel. En jetant un œil à la blonde demoiselle, tu constates que la taille de son sac tient plus du porte monnaie, il semblait peu probable qu’elle en possède un.
Signe de tête vers le café que tu avais repéré plus tôt, proposition amicale, remerciement pour avoir sauvé ton livre, et puis, après tout, pourquoi pas ? Tu n’avais pas de projets, rien... N’importe quoi pour ne pas te laisser penser à Saint-Andrez.

    « Je t’offre une boisson chaude ? »

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Eina Schwarzwälder
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Jeu 30 Mai - 18:00

Target locked. Un grand sourire idiot sur les lèvres, déplacement subtil des doigts pour qu'ils s'effleurent au moment de lui rendre son livre. Il parle allemand, avec un accent français, plutôt bon, a priori. Elle a déjà pu l'apercevoir, c'était un élève de Synchronicity. Le genre qui doit déjà avoir été prévenu de faire attention à la blonde, là, une véritable imbécile, mais qui est quand même assez gentil pour ne pas le lui faire trop remarquer. Assez gentil pour la sauver d'un éborgnement certain de la part d'une vieille allemande qui ne manque pas de les insulter copieusement, ces jeunes alors, tous des débauchés, ils osent se toucher en public, quelle impudence. Elle résiste à l'envie de lui tirer la langue, elle a promis à Zwei de ne pas faire l'idiote aujourd'hui. D'ailleurs, puisqu'elle lui a promis de ne pas faire l'idiote, il faut qu'elle s'en aille, qu'elle quitte ce joli garçon. Oui mais. Mais il pleut, mais elle n'a pas son parapluie, ne sait plus où est Zwei, avec cette cohue… Et puis il y a cette proposition, à peu près aussi alléchante que le garçon qui la lui fait. Mais elle hésite tout de même un peu, en profite, un doigt soigneusement manucuré sur ses lèvres soigneusement colorés, ses yeux soigneusement maquillés balayant la foule, le visage du jeune homme, le sol, la foule à nouveau.

    - Euuuuuh… J'sais paaaaas…


La voix traînante, mais un peu suraigüe, cela fait des années qu'elle s'entraîne, elle maîtrise les moindres intonations. Et soudainement, un coup de tonnerre, inattendu à cette période de l'année, son sursaut n'est quasiment pas simulé. La peur de l'orage, la plus répandue chez les dindes. Et le meilleur moyen de se justifier auprès de Zwei.

    - En fait c'est une super idée ! Viens !


Et on force sur l'enjouement pour faire croire qu'on cherche à cacher une peur. Tout est calculé, même le moment où elle prend la main du français pour l'entraîner en courant vers le café le plus proche, sans lui demander son avis, en dinde digne de ce nom, pendant que l'autre main fait remonter son micro-sac à main pour protéger sa chevelure, comme s'il allait servir à quoi que ce soit, comme si ses cheveux n'étaient pas déjà trempés. Mais, comprenez, si elle ne fait pas ça, elle va friser, et là, ça n'ira pas du tout. Et en courant jusqu'à la terrasse, couverte d'un auvent, elle active son don, augmente insensiblement la taille de sa poitrine, juste de quoi attirer l'attention du brun, au cas où ça ne serait pas encore le cas. Et elle ne le lâche, tient sa main, le tire jusqu'à là-bas sans lui laisser la possibilité de se dégager, sans lui demander son avis, presque sans faire attention à lui, jusqu'à ce qu'ils arrivent là-bas. Et soudainement, comme si un éclair de génie venait de la traverser, comme si elle ne faisait pas que de répondre avec un retard impressionnant à une question toute bête, elle se retourne vers lui, sourire brillant et yeux bleus pétillants.

    - Au fait, moi c'est Eina, et toi ?


Parce que de toute façon, tout à l'heure, elle ne l'écoutait pas, elle est trop bête pour ça.
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Jean-Camille Douze
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Ven 21 Juin - 11:38


Lullaby of birdland.
Tu rajustais légèrement ton manteau en arrivant au café. Le temps n’était pas froid, mais la parade des parapluies s’ouvrant tels des lézards en rut éclaboussait les pauvres gens tout autour. La terrasse ne semblait donc pas la meilleure option. Un coup d’oeil à l’intérieur, et tu avisais une table à l’intérieur, petit plateau rond dans le fond qui n’avait pas encore été pris d’assaut par les malchanceux sans parapluies. La demoiselle se présentait avant que tu n’ai pu proposer cette migration. Eina, c’est ça ? Oui, tu avais entendu ce nom, une fois ou deux peut-être, dans la bouche d’un élève de Virtus chargé de faire visiter l’école aux pauvres arrivants. Un allusion comme ça. En substance, les bruits de couloir disaient que sa couleur de cheveux avait affecté son cerveau, ou l’inverse, et que sa plus grande qualité était de pouvoir se faire des seins énormes. Tu n’aimais pas plus bruits de couloir, à vrai dire. Des contractions de l’être qui réduisaient les individus à des traits rapides, caricaturaux ou parfois bien loin de la vérité. Difficile pour toi de croire que Saint-Andrez n’était que « le noble prétentieux qui fait chier le monde avec son fauteuil. »  Non, tout cela manquait vraiment de profondeur, mais à bien y réfléchir, tu n’aurais surement pas pu trouver de mots assez forts pour rendre complètement le caractère abject du blond. Mais passons.
Tu souriais aimablement à la demoiselle, ne sachant vraiment si sa réputation était en deçà au au delà de ce qui se dit. Et puis après tout, la capacité de pouvoir grossir ses seins te laissait de marbre, au pire tu éprouvais une certaine incompréhension, toi qui avait du mal à assumer tes formes féminines et te contentais fort bien de ta poitrine modeste.


    « Camille... Jean-Camille. »


Un prénom mixte, comme c’est pratique quand on change de sexe. Ton père avait eut du flair. D’un coup d’oeil rapide, tu vérifiais si la petite table que tu avais repéré à l’intérieur était toujours libre avant de faire un signe de tête vers l’intérieur.


    « Ça te dirait qu’on entre à l’intérieur ? »


Économie de mots, tu ouvrais le chemin, et eus la politesse de tirer sa chaise pour la laisser s’asseoir avant de faire de même. Sur le mur se trouvait la liste des boissons proposées, tu plissais donc les yeux pour déchiffrer les mots écrits à la craie et faire appel au vocabulaire allemand relatif aux boissons. Quelques instants d’hésitation plus tard et tu pouvais donner ta commande au jeune serveur, en soignant comme tu le pouvais ton accent, sans réel succès. Après avoir répété les mot « grüner tee » deux fois, tu lui adressais un sourire, comme une excuse. On te répondait que ce n’était que le brouhaha des gens autours. Gentil serveur.  Un dernier sourire poli échangé et tu te tournais vers la demoiselle. Mon brave Camille, il ne te faudrait pas oublier ton invitée, même devant les beaux yeux d’un garçon de café.


    « Tu as choisi ? »


 
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Eina Schwarzwälder
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Ven 21 Juin - 19:10

Oui, vraiment, il est bien gentil, ce petit français. Patient, aussi, il reste poli, sans se départir de son joli sourire. Et puis il a un joli nom. C'est doux à prononcer, bien plus qu'un bon nombre de noms allemands, même si Zwei ne compte pas, Zwei est son frère donc il est forcément génial. C'est juste obligé. Mais Camille, c'est joli, elle aime bien, ça sonne bien sur la langue. Et ce sera donc Cam, en bonne dinde, elle n'utilise jamais le nom complet des gens, ou presque. Il commande un thé vert, un sourire lui vient en voyant ses efforts, son accent n'est pas si mauvais que ça, pourtant. Mais déjà il se tourne à nouveau vers elle, lui demande son choix. Allez Eina, c'est le moment de te contrer.


    - Euuuuh… J'sais paaas… Un chocolat chaud ? Quoi que nan, c'est trop sucré, faut que je fasse un régime, ça va bientôt être l'été. Un jus d'ananas alors ! Avec une paille, s'il vous plaît.


Et un sourire brillant pour le serveur, un. Il est mignon lui aussi, d'ailleurs. Ça mériterait presque un nouveau bonnet pour sa poitrine, mais elle en a déjà fait un tout à l'heure, après, ça va devenir un peu trop flagrant aux yeux du brun. Et quand même, il vaut mieux qu'elle n'en fasse pas trop, il n'a pas l'air d'être tout à fait du même genre que ceux qui ne rêvent que de voir jusqu'où elle pourrait aller. Ne pas pousser le bouchon trop loin, là se trouve la clef du succès, elle a pu l'expérimenter depuis des années.
Pendant que le serveur repart, tant que le brun le suit encore quelques secondes du regard, elle l'observe un peu mieux. Des traits fins, des cheveux presque bouclés, il vaut le coup d'avoir accepté un café. Enfin, un jus de fruits, mais au pire, quelle importance ? Le jus de fruit, c'est plus gentil, plus frais. Mais maintenant que le serveur a disparu dans la foule de la salle, il serait peut-être temps qu'elle s'occupe de la conversation, il risque de vite se lasser de sa compagnie, sinon, et ce serait quand même dommage, alors qu'elle pourrait peut-être même s'en faire sinon un ami, au moins une connaissance assez agréable, ce qui, il faut le reconnaître, est rare. Alors, un sujet. Un truc un peu bateau, bien sûr, elle ne va pas se mettre à lui parler de métaphysique ou de microbiologie, mais pas trop quand même, il ne faudrait pas le faire fuir, on va garder la météo pour plus tard, les produits qu'il utilise pour ses cheveux aussi. Qu'est-ce qu'il reste d'autre ? Il a commandé un thé, tout à l'heure, elle a ramassé son livre… Ah, bah voilà, en voilà un bon sujet bateau. En attendant qu'arrivent leurs commandes, elle pose les coudes sur la table, appuie son menton dans ses mains, paumes sur les joues. Ses yeux bleus pétillent quand elle les plante dans ceux, noisette, du brun, sa poitrine plus opulente que dix minutes auparavant reposant sur la table, et saillant joliment de son décolleté.


    - Alors comme ça t'aimes lire ? Moi c'est pas tellement mon truc…


Elle n'ajoute pas pour l'instant qu'elle a du mal quand il n'y a que des mots et pas d'images. Peut-être après, qui sait, ils dériveront peut-être sur les bandes-dessinées. On verra bien. Et on verra bien aussi s'il arrivera à garder les yeux dans les siens.
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Jean-Camille Douze
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Mar 25 Juin - 8:06


One, two, three, four
Tell me that you love me more.
Grande incompréhension de ta part, Camille, quand la demoiselle eut comme argument pour repousser un chocolat chaud son tour de taille qui te paraissait pourtant relativement proportionnel au reste de son corps. Enfin, si son corps pouvait être réellement considéré comme un système de proportion humain. Ses seins semblaient ainsi immensément trop développés, te mettant quelque peu mal à l’aise, surtout quand tu pensais au sobre bonnet B qui te seyait si bien. Non, vraiment, tu te sentais presque mal pour elle et n’osais même pas imaginer quelle épreuve ce devait être de dévaler un escalier en catastrophe. Replaçant du bout des doigts une boucle sur ton front, tu jetais rapidement un coup d’oeil au serveur qui attendais que la demoiselle se décide et croisais son regard un instant. Voilà que tu te retrouvais presque soulagé, pourquoi ? Pour rien. Au fond, ça te faisait du bien de voir quelqu’un d’autre que Saint-Andrez, quelqu’un qui ne se disait pas, en te voyant, « ah, voilà le valet du balafré à roulettes ». Enfin, tu n’espérais pas trop non plus.
Une fois la dite Eina décidée – elle prendra donc un jus de fruit- le jeune homme disparu au bar et toi, pauvre Camille, tu te surpris à le suivre des yeux, goûtant l’esthétique de la courbe de son dos dans sa petite veste cintrée. Enfin, tu avais invité la demoiselle à prendre un verre, il fallait donc bien que tu lui tienne compagnie, même si tu allais avoir du mal à suivre si sa conversation tournait uniquement autours de sa masse graisseuse, des régimes de l’été et des dernières tendances make-up de l’été. Non, vraiment, tu allais avoir du mal si elle commençait à te demander ton avis sur la tendance du mascara jaune chez Chanel. Heureusement, elle se dirigea plutôt vers la littérature.


    « Oui, j’ai peu de temps pour ça ici, mais ça fait du bien de temps en temps. »



Il était vrai que le soir tu était généralement trop fatigué par les dures journées de l’école pour lire plus de quelques pages, d’autant plus que la lecture sonnait parfois comme une porte vers un ailleurs, ce que Saint-Andrez désapprouvait, évidemment. Et tu avais bien du mal à réussir à lire quand tu entendais sa voix insidieuse venir du lit d’en dessous, et encore plus quand il débranchait ta lampe de chevet. Peu de lectures ici, et tu regrettais d’autant plus ton dortoir Faithbee où tu te retrouvais au calme, sans que le blond puisse troubler ton repos.


    « Tu ne devrais pas te braquer, je pense. Lire, même un tout petit peu, ça amène à lire plus grand, pour soi, pas pour rendre des comptes à qui que ce soit... »


Tu refrénais rapidement tes accents Faithbee avant de l’effrayer ou de la lancer sur la question des romans de gare dégoulinants de sentimental. Ou pire, qu’elle te sorte qu’elle lisait Fifty shades of Grey et te demande ton avis sur les relations BDSM.

 
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Mer 26 Juin - 8:58

Le regard brillant, le sourire sur les lèvres, les oreilles grandes ouvertes, les signes ne trompent pas, pour un observateur extérieur, la jolie blonde penchée sur cette table boit les paroles de son vis-à-vis, sans nul doute passionnantes, et le dévore du regard, son petit ami, sans doute. Et c'est vrai qu'elle joue bien, elle connaît bien son rôle, y croirait presque elle-même. Et c'est vrai qu'elle apprécie assez le brun, qu'elle comprend ce qu'il dit, reconnaît cette pointe d'enthousiasme quand il parle de la lecture, quand il lui conseille de s'y mettre. Elle aimerait bien, elle, pouvoir parler comme ça, pouvoir évoquer ses lectures, encourager des gens à s'y mettre. Elle aimerait bien mais signerait sa propre peine de mort, les gens n'apprécient pas tellement les intellectuelles, en général, une fille qui lit, c'est forcément une mégère. Elle aimerait bien aussi lui dire qu'il a raison, qu'elle est d'accord, que c'est bien pour ça qu'elle était aussi proche du stand qui vendait ces bouquins, que la réserve cachée au fond de sa valise représente justement une approbation de ce qu'il vient de dire. Mais elle n'a pas le droit, alors elle se contente de sourire, glisser un petit rire, pas non plus un gloussement, mais pas franchement un rire intelligent non plus.


    - Ouais, mais j'sais pas… Des fois j'essaye, mais j'me déconcentre super vite…


Parce que c'est bien connu, une cervelle comme ça ne peut pas rester longtemps focalisée sur une seule chose à la fois, et puis c'est long, tous ces mots alignés, ça donne mal au crâne, c'est plus facile d'envoyer des SMS, d'embêter son frère, de glousser avec d'autres dindes, de regarder des blogs beautés en se contentant des images. La littérature n'est pas pour les têtes de linottes. Mais il faudrait peut-être qu'elle essaye de se rattraper, là, elle risque de le désespérer définitivement, et ce n'est pas non plus son but, l'écervelée n'est là que pour se faire aimer à sa place, après tout.


    - Mais sinon, j'aime bien les BDs, de temps en temps, c'est rigolo…


Et c'est large, la BD, ça peut passer des trucs de pré-adolescents, style approximatif et humour douteux, jusqu'à celles de véritables auteurs, ceux qui ont su s'imposer par un trait qui leur est propre, qui proposent des histoires travaillées, aux scénarios plus compliqués, celles qu'elle pique à Zwei, quand il en a. Alors certes, vu ce qu'elle a dit auparavant, vue l'attitude qu'elle a, ce n'est pas bien compliqué de deviner celles auxquelles elle fait référence. Mais au moins elle laisse un espoir au joli brun, l'espoir de n'être pas forcément face à un puits de bêtise sans fond.

Et voilà que revient le serveur, leurs commandes sur un plateau, il a fait vite, si l'on regarde le nombre de gens qui attendent encore les leurs. La question reste de savoir si c'est le sourire et la poitrine de la blonde qui lui ont fait mettre la priorité sur leur table, ou les traits fins et les boucles brunes de son vis-à-vis qui, elle l'a bien remarqué, le regarde avec une attention toute particulière, l'attention qu'elle comptait justement attirer sur ses seins. Pour le coup, elle peut presque leur redonner une taille plus rationnelle, il risque sans doute de ne pas les regarder de tout le rendez-vous. Si elle a bien deviné, ça ne doit pas vraiment être son domaine… Avec un grand sourire, elle attrape la bouteille de jus de fruit, la verse dans le verre, puis se laisse aller contre le dossier de la chaise, et profite de ce que le regard de Jean-Camille suive de nouveau le serveur en train de s'éloigner pour opérer un léger redimensionnement mammaire. C'est vrai que c'est tout de même plus confortable comme ça.
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Jean-Camille Douze
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Sam 29 Juin - 14:58


Inside the outsider.
Voyons Camille, calme-toi donc. Ce n’est tout de même point très galant de ta part de laisser tes pauvres yeux voyager sur le dos, les épaules et l’arrière train du serveur alors que ta compagne semblait essayer d’attirer ton attention en mettant en valeur son opulente poitrine. Car tu avais bien remarqué ses bras qui se pressent pour rendre l’anatomie pulpeuse, l’aide de la table pour rehausser tout ça. Mais la stratégie n’avait pour effet que de te rendre un peu plus mal à l’aise, dans un certain état d’incompréhension. Un type d’approche qui pouvait être au mieux un peu trop direct à ton goût, au pire un peu vulgaire. Heureusement, sans que tu ne t’en aperçoive vraiment, la demoiselle arrêtait peu à peu son petit jeu.
Enfin, elle aimait la bande dessinée, disait-elle, un bon point. Enfin, peut-être. Tu restais un amateur en la matière mais appréciais beaucoup de feuilleter ce genre d’ouvrage, allant des albums un peu pointus de la bande dessinée occidentale aux mangas que tu t’efforçais malgré tout de trier le mieux possible, rendu parfois un peu malade en voyant la piètre qualité de certaines productions. Mais tu ne désespérais jamais de trouver quelque pépite cachée et éccumait donc les scans de séries un peu obscures quand tu avais le temps et une connexion internet stable. Choses qui restaient assez rares à Virtus Insania.


    « Quel genre de bande dessinées ? »


Tu espérais qu’elle ne se cantonnait pas aux strips parfois un peu idiots de magazines à bas prix, il existait bien des albums de bonne qualité et d’accès aisé pour les gens ne désirant pas se prendre la tête comme cela semblait être le cas de la demoiselle. Tu ne t’attendais pas à ce qu’elle te vante les mérites de quelque roman graphique un peu pointus, mais Astérix était déjà une bonne référence. Tu te plaisais à en relire les quelques albums que tu possédais à la maison, des indispensables dans une famille Franco-belge, mais tu ne savais pas si ils passaient très bien en allemand, langue dans laquelle la jeune fille semblait très bien s’exprimer, sans doute sa langue maternelle, puisqu’une petite voix te susurrait à l’oreille qu’elle n’avait pas l’air d’être particulièrement apte à exceller dans les langues étrangères... Enfin, ne soit pas trop expéditif dans tes jugements, Camille.


    « Je ne sais pas vraiment quelles sont les BD qui se font en Allemand, moins mon domaine. »


Plus celui de ton futur fils, Camille si je puis me permettre, et de son futur mec, mais n’allons pas trop loin sur ces questions. Et ne mentionnons pas le fait que son nom de famille sera « de Saint-Andrez » et qu’il sortira de ton propre ventre. Chut, silence, les voies de l’avenir de devraient pas être explicitées de la sorte, voyons. Ça fait désordre.
Puis le serveur revient, plateau professionnellement posé sur la main, il dépose face à vous les boissons commandées. Une petite théière de verre, remplie d’eau chaude, une tasse de belle porcelaine où repose timidement un sachet de thé vert. « Genmaicha » précise le serveur en expliquant sommairement et avec une articulation parfaite son origine et sa composition. Encore une fois, son sourire répond au tien.  Il dépose la petite coupelle contenant l’addition, dont le papier semble légèrement déformé, comme si quelque chose avait été écrit au dos. Pour toi, pour la demoiselle ? La question restait en suspend.

 
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