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 « Mon amitié envers toi va au delà de mon égoïsme »

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Mathias Lambinet
Mathias Lambinet
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Sam 15 Sep - 18:45

    Ce soir là, je traînais dans la chambre de Will. Comme d'habitude en fait. Limite ma vraie chambre ne me servait que de dressing, mais ce soir, j'avais une réelle raison de rester chez lui...en gros je voulais lui parler au sujet du bal. J'avais joué les malades mourants en apprenant que Charlie avait été casée pour la soirée. Merde, j'avais encore repensé à ça, et là d'un coup me revenait le baiser échangé quelques jours plus tôt.
    Pour me changer les idées, je me levai de son lit et attrapai des affaires à lui, dans le genre...pull noir et jogging noir ? Ouais, j'avais trouvé planqué au fin fond de son placard de vieil émo un jogging encore neuf, tant mieux pour moi. Bref, je me passai une main dans les cheveux et me dirigeai vers la salle de bain pour prendre une douche bien froide que je remis rapidement à quarante degrés. Mon corps supportant mal le froid.

    Je l'avoue, je voulais faire comme dans les films américains où le mec super détruit de la vie se tape une bonne douche gelée pour se remettre les esprits en place mais je réussi qu'à me glacer les couilles. J'avais l'air bien con. Mais tant pis, je restai sous la douche brûlante, à me frotter les membres comme un petit garçon, et alors ? Je me sentais bien, tout du moins, je me sentais mieux. Je m'adossai contre la parois de la douche un moment restant dans le vide, vous savez, ces moments où on ne pense plus à rien, rien du tout. Puis je me lavai tranquillement avant de sortir, me sécher m'habiller. Je me regardai dans le miroir, une fois vêtu, les mains sur le lavabo. « Mais qu'est-ce que t'es con » me soufflai-je à moi-même avant de tirer sur les manches du pull et de sortir enfin.

    Je lançai un coup d'oeil à droite et à gauche pour si la princesse boudeuse avait fait son apparition et oui, elle était là. Je souris comme un gros couillon, mais un couillon heureux de revoir la face... de zombie qu'était mon pote. Mon meilleur pote en l'occurrence. Déjà qu'il avait été encore plus froid ces derniers temps...De toute manière j'étais là pour lui redonner le big smile hein.

    « Eh Willy enfin rentré, j'ai cru que t'allais découcher » dis-je relativement calmement avant de l'approcher et de passer un bras autour de ses épaules.
    « Bon écoute, faut être aveugle pour voir que ça ne va pas, et je suis le premier que ça peine, alors rien à foutre que ça te gêne, que t'aies honte de quelque chose, ici y'a que moi, Mathias, que t'as déjà vu à poil »

    Je le fais s'asseoir sur son lit et me mets devant lui. « Maintenant tu parles, tu me parles, tu balances et tu me racontes tout, ok ? »
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William Lawford
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Dim 16 Sep - 20:58


Regard vide. Corps fantôme. Envie de rien.

Ca fait bien trois ou quatre jours que j’émets une aura d’apathie impressionnante. Plus que d’habitude, disons. Ma rage n’aura pas duré. Je suis trop lâche pour rester en colère. Fatiguant, trop fatiguant… Quoique, la déprime, c’est pas mieux. J’imagine que j’ai pas une tête très fraîche, vu les regards que me lancent les autres quand je passe près d’eux. Mais l’avantage avec une dépression, c’est que ça ne fait pas réfléchir. On se contente de se lamenter et ça nous va bien comme ça.

Je m’affale dans ce qui est devenu mon repère de choix depuis plusieurs jours : mon lit, avec ma chambre fermée à clé. Non, tiens, elle était ouverte aujourd’hui… Aurais-je oublié de la fermer ce matin ? Un bruit dans la douche m’offre la réponse. Facile de deviner que Mathias est venu squatter, il n’y a que lui qui se permet d’entrer dans ma chambre quand je ne suis pas là. Je me jette sur mon lit en soupirant. J’ai pas arrêté de l’éviter mais là... Je n’ai plus la force. Et j’ai pas envie de quitter mon lit pour m’enfuir. Tant pis.
Quelques minutes passent pendant lesquelles je reste enfoncé dans mon oreiller, les yeux fermés, à ne penser à rien. Faire le vide dans ma tête. Je me suis perfectionné comme jamais à ce niveau-là. Si ça continue, je serai bientôt capable d’entrer en lévitation et me barrer loin de cet endroit qui m’est devenu insupportable.

Je n’entends même pas Mathias s’approcher de moi. Je l’écoute à peine, en fait. D’façon, il dit des conneries comme d’habitude. Soupir.

« Math, t’es lourd. »


Ca, c’est ce que je voulais dire. Ce qui est sorti est un borborygme étouffé par mon oreiller. Nouveau soupir. Je me lasse de moi-même, maintenant.
Je tourne légèrement la tête vers le côté opposé à Mathias, pour reprendre une respiration et une articulation correctes :

« C’est juste que… »

La suite ne sort pas. Cet effort pour en reparler a fait remonter tout le souvenir du bal que je m’applique à enterrer depuis des jours. Je dois me rendre à l’évidence. Je n’arriverai pas à l’oublier, pas comme ça. Peut-être qu’en parlant… Mathias ne me jugera pas, je le sais. Si je dois le raconter à quelqu’un, c’est la seule personne envisageable.

« Une fille. »

C’est suffisant. Ou plutôt, c’est tout ce qui peut sortir pour l’instant. Il va falloir que Mathias s’arme de patience, parce que les mots se bloquent dans ma gorge bien malgré moi.

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Mathias Lambinet
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Mar 18 Sep - 18:16

Spoiler:

    Je m'assis dans le lit, près de lui, une jambe repliée contre moi alors que je me tournai un peu vers lui pour le voir. Bah...Bien sûr que ça me peinait de le voir dans cet état. Il était du genre distant, et un peu... ouais distant avec les gens, sûrement pour marquer un écart. Genre comme s'il voulait pas s'attacher aux gens. Juste, il avait pas comprit que c'était mutuel ce genre de truc, moi je l'aimais. Fin pas de malentendus...moi j'aime Will comme un pote, un vrai. Ceux qu'on oublie jamais, ceux qu'on a l'impression de connaître depuis la naissance, limite nos mère étaient amies et on se parlait à travers leur ventre, enfin des conneries du genre quoi. Je savais dès que je l'ai vu -no coup de foudre !- que je le laisserai pas. Y'a des gens qui t'attirent plus que d'autres, y'a des gens que tu trouves classe parce que ouais, Will est classe je trouve. Mais j'ai pas envie de m'étendre dessus, l'orgueil va-t-on dire.

    Bref, donc William, c'était pas qu'une armoire de goth' servie sur un plateau d'argent... Je soupirai doucement en venant lui caresser les cheveux. Parce que je pouvais me montrer tendre quand je le voulais, et là je le voulais donc qu'il ne me repousse pas, je le prendrais mal en fait.

    « Une fille ? Genre avec des seins, des cheveux longs, et des mimiques ? »

    Je laissai quand même passer un petit sourire. Bah, ça crevait les yeux que c'était une peine de cœur. Mon Willy était donc amoureux ? Je lui ébouriffai les cheveux avant de m'allonger dans son lit, à ses côtés. « Et genre c'est quoi le problème ? » En même temps, je lui passai une main sur son épaule pour l'obliger à se tourner vers moi. Yeux dans l'oeil, c'était comme ça qu'on parlait de ses malheurs chez moi, jamais caché par quelque chose. Et puis bon, ce n'était que moi, comme je le disais...C'était que moi qui l'écoutait.
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William Lawford
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Sam 22 Sep - 21:50


Je ne proteste même pas quand il passe sa main dans mes cheveux. Dans d’autres cas, je lui aurai collé la face contre un mur en le traitant joyeusement de pédé, mais là, j’en ai ni l’envie et encore moins la force. Et puis, je sais ce que ce geste veut dire. Il n’est pas moqueur, comme on pourrait s’y attendre. C’est un Mathias qui prend soin de moi comme une maman venant consoler son fils. Je me sens tout petit, là. Bah, je suppose que ça fait partie de l’amitié, la vraie, ce genre de choses…

Du coup je ne bouge pas, je hausse simplement un sourcil à son intervention. Des seins ? Hum, oui, même que je les ai matés, j’avoue. Des cheveux longs ? Trop longs, tu veux dire, et trop bleus, aussi. Des mimiques ? Oh ça… T’as pas idée. Les mimiques sont des inventions diaboliques faites pour perturber les hommes. Elle doit en avoir une tonne.

Il préfère en rire mais au fond, je sais qu’il a compris. Il comprend toujours tout, trop vite, parfois même avant moi. Et j’espère qu’il va m’aider à comprendre parce que moi, je suis paumé.

Il me force à le regarder, et je le fais, sans ciller. Mais je dois être pas beau à voir. Déjà que j’ai une sale expression ennuyeuse en temps normal… Ca donne quoi quand je déprime vraiment ?

« Je… Le problème, c’est… »

D’accord, en fait, ça me perturbe de le regarder droit dans les yeux. Je n’ose plus regarder personne, maintenant. Je me trouve plus bas que terre. Où trouver l’orgueil de fixer les autres sans honte ? Je soupire :

« Tu veux vraiment que je te raconte tout ? J’ai été… horrible. »

Je ne me vois pas déballer le long récit de toute cette soirée. Pourtant, je sais que Mathias me le demandera. Il ne peut pas tout deviner. Je repense à chacun des évènements, un par un, ils défilent calmement dans mon esprit, presque pour me narguer. La rencontre à la Loire, le jour où j’ai eu la stupide envie de l’inviter au bal, et ce même bal, qui avait viré à la catastrophe, avec elle et son foutu Léo, moi et mon caractère de merde, mon sale pouvoir et mes putains de sentiments.

« Pourtant je la connais pas... Putain, je la connais même pas, comment ça se fait que… ? »

Comment elle a réussi à tout foutre par terre en trois rencontres à peine ? J’enfouis mon visage dans les mains, en le frottant d’un geste rageur. Finalement, la colère est en train de revenir, on dirait.
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Mathias Lambinet
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Sam 22 Sep - 22:14

    « Ouais, je veux que tu me racontes tout. Parce que si je comprend pas un mot de ce que tu dis, je servirai qu'à faire le con de service, encore. Et parce que je le veux, donc tu regardes mes yeux, tu m'prouves que t'as des couilles, parce que merde Will, je sais pas ce que cette fille t'as fait, mais je vais pas te regarder te détruire sans rien faire »

    Je fronçais légèrement les sourcils en soupirant et ramenait ma deuxième jambe contre moi, encore à côté de lui. S'il était aussi mou que d'habitude, ça n'allait pas le faire, passer trois jours sur cette fille, à le voir déprimer et tout, ça le ferait pas, surtout que je n'étais pas doté d'une patience infinie, et notamment dans ce genre d'histoire où mon pote ressemblait à une sous-marque de lait périmé tellement il avait le teint blanc et mauvais. Alors je plante carrément mes yeux dans le sien.

    « Bon... Si je me souviens bien, ton état fantomatique a commencé après le bal... »

    Je réfléchis un peu, parce que ouais, ça m'arrive. Il m'avait demandé, avant la soirée, de lui donner des conseils... Ça devait être pour cette fille. Je comprenais un peu mieux la situation. La dite nana ne devait pas être une fille rencontrée au coin d'un couloir, chopée pour passer la soirée avec lui, parce que bon, si ça avait été le cas, je savais qu'il n'y serait pas allé, même si le bal avait un caractère obligatoire...Quoique, j'avais réussi à y échapper. Like a boss. Enfin, là n'était pas le problème, que je poursuive ma réflexion. Oui donc, pas n'importe quelle fille. Je savais pas qui c'était, d'où elle venait, mais assez importante pour provoquer ce genre de sentiments chez mon Willy.

    « Peine de coeur, problème d'amour ? » demandai-je finalement, et plutôt calme. « Me dis pas que tu la connais pas... » ouais, ça fausserait mon raisonnement. « T'as fait quoi ? Du moment que tu l'as pas pelotée en public, ça devrait aller, non ? »

    Je soupirai et lui passai finalement une main sur la joue. Bah, il faisait tout fragile quand même. Il faisait très fragile en fait. « Je suis là, alors n'aies plus peur, Will. Je suis là, ça va aller, j'te le promets. Tu verras. Les peines de coeurs ça passe, on finit toujours par passer à autre chose, parce que c'est comme ça, parce qu'il vaut mieux oublier, hum ? Et pour tout enterrer, faut pas garder pour soi, faut le dire ou l'écrire, faut s'exprimer, et moi je t'écoute »
    Ouais... A bien le regarder, j'arrêtai un temps soit peu de dire des conneries, parce que c'était sûrement du sérieux. Et puis bon.. J'avais beau parler, j'en menais pas large non plus côté coeur. Mais pour l'instant, il passait avant.
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William Lawford
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Sam 22 Sep - 23:33



Ca, c’est ce qu’on appelle une engueulade dans les règles de l’art. Je relève les yeux vers Mathias, lentement. Presque… Craintif. Bon sang, je suis pitoyable.

Je l’écoute faire ses hypothèses, sans rien dire. Enfin… Jusqu’à ce qu’il sorte ce mot. Amour. Amour ? Amour ? Je vais pas faire le con, j’avoue que ça m’a traversé l’esprit, mais j’ai chassé l’idée d’une pichenette. Très vite. Non, tout mais pas ça.

« C’est pas… Je suis pas… »


Amoureux. Dur à dire, ce mot. Et je l’ai encore moins pelotée en public, ‘tain, t’as vraiment des idées bizarres, Mathias…
Il ne me laisse pas bouder longtemps. Sauf que son discours pour me rassurer ne fait que m’alarmer un peu plus. Des peines de cœur ? Je veux pas. Passer à autre chose ? Encore moins.

« Mais je… »

Un de ces jours, il va falloir que j’arrive à sortir une phrase complète. Mais c’est plus fort que moi, les mots ne passent pas ma gorge, ils se bloquent quelque part et se perdent ailleurs, avant que je ne sache moi-même ce qu’ils signifiaient. Je ressens comme une envie de pleurer, mais je ne pleure pas. J’ai juste la gorge qui s’étouffe, toute seule. La parole est productrice de sens. Tout ceci n’a visiblement aucun sens.

Je me redresse brusquement sur mon matelas, à genoux, toujours face à Mathias. Désemparé, l’œil agité. Pourtant, j’ai envie de parler. J’ai envie de lui dire. C’est bon, mon silence a assez duré. Quitte à m’enfoncer, autant savoir pourquoi.

« Je veux pas enterrer les choses sans les avoir comprises, mais je… J’y arrive pas, je comprends pas. Cette fille, elle… Elle me fait un effet fou. Tu me connais Mathias, tu sais que je suis pas comme ça. Je me prends pas la tête avec des conneries mais là… »

Là, c’est moi qui fais des conneries. Des énormes. Sauf que je dois avoir l’air d’un fou à sortir des trucs pareils comme ça.

Je passe les mains sur mon visage, encore, en soupirant cette fois, et je me laisse retomber sur mon oreiller, en arrière. Les yeux rivés sur le plafond, tracassé. Quelques impératifs clairs me traversent l’esprit. Remettre de l’ordre dans mes idées, c’est urgent. Tout raconter m’aidera peut-être. Et puis Mathias comprendra certainement mieux la situation.

« Au début du bal, ça se passait bien. On se cherchait, mais pas méchamment, ‘fin comme d’habitude… Bref, passons. Un de ses amis est arrivé, c’est là que ça a dégénéré. Léo, je sais pas si tu vois. Un grand blond de Clever. »

Rien que son souvenir me donne l’envie de balancer mon poing dans le mur, mais je me contrôle. Même ma voix garde une certaine mesure, bien que les jointures de mes poings blanchissent à force de rester serrées.

« Il a commencé à se pavaner là… Y avait forcément anguille sous roche, d’façon, ça se voyait. Rien qu’à leur façon de se parler, tous les deux. J’ai pas le millième de leur complicité avec May, tu vois. »

Tiens, son prénom m’a échappé, alors que ça fait des jours que je m’interdis presque de le prononcer. Je me force à continuer tout de même, car je sais que le courage de tout raconter ne se représentera pas deux fois :

« J’étais… Ouais, on peut le dire, j’étais fou de rage. Jaloux, je pense, même. Mais je l’ai compris plus tard. On s’est disputés, May et moi. Non mais, elle accepte de m’accompagner au bal, elle me chauffe joyeusement, et à côté, elle couche avec ce… Ce… Bref. »


Bref, oui. Allons direct droit au but. La suite de l’histoire est la moins reluisante. Ca va être compliqué de l’aborder et j'ai peur de la réaction de Mathias. Je sais qu'il ne me jugera pas mais... Ou peut-être que si, en fait.

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Mathias Lambinet
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Mar 25 Sep - 13:48

    « C'est pas...je suis pas... Mais je... »

    Déjà qu'au début je savais que ça allait être compliqué de le faire parler, mais s'il coupait tous les mots importants dans ses phrases...ça serait encore plus dur de comprendre la situation. Je suis pas un orthophoniste-magicien qui fait des poutous aux petits pour qu'ils parlent...non là c'est un pédophile. Je me redressai un peu et soupirai doucement. À croire que je n'avais fait que ça depuis le début, enfin...oui en fait oui. Je le regardai de nouveau dans l'oeil.

    « Aller Will, parle. Je te l'ai dit, y'a que moi et toi dans ta chambre »

    Je voyais son œil danser un peu beaucoup trop, assez pour comprendre qu'en plus, dans sa petite caboche tout était en dessus dessous. C'était normal après tout, vu dans l'état dans lequel il était. Alors, dès qu'un pas de danse oculaire alla dans ma direction, je l'attrapai et valsait avec lui, jusqu'à ce nos regards se fixent pour se perdre l'un dans l'autre. On était mentalement connecté, on était visuellement ensemble, et c'était comme si je le prenais par la main pour qu'il avance sur le chemin des aveux. Aller, Will. Je te tiens, si tu tombes, je te rattrape. Comme toujours. Comme à jamais.

    Ah...Il faisait des phrases complètes, des phrases cohérentes; il parlait quoi... Je le regardai s'affaler dans son lit, et le voyais couper le lien qu'on entretenait. Il ne se confessait pas à moi, mais au plafond. Je ne dis rien, parce que ça allait le couper dans son élan soudain, et que mes oreilles étaient toujours attentives. Et cette fois pas par pur besoin de ragots. Toujours assit dans le lit, je le regardai simplement se vider, et avouer ses sentiments. Parce que oui, dans cet état là, c'était bien des aveux amoureux, quoiqu'il en dise. J'étais sûr qu'il savait qu'il l'aimait, qu'il savait que ce putain de sentiment c'était l'amour mais comme c'est, et a toujours été une chauve-souris bien terrée dans son orgueil, le fait de voir la lumière de la douce sociabilité le faisait flipper. Bah... J'aurais qu'à lui apprendre ce que c'est. Si tant est que je le sache réellement, vu que je n'ai fait que jouer avec depuis tout ce temps. J'y repensai et je soupirai. Je secouai aussi la tête et me remis à l'écouter.

    « Le bal […] on se cherchait […] un de ses amis est arrivé […] Léo »

    Rien que ça m'avait suffit à comprendre le bordel qui s'était passé. Léo... Juste ce prénom suffisait à lui même pour qu'on ressente toute la merde qu'il dégage. Je fermai les yeux et hochai la tête. Je le coupai pas, je voulais pas tout détruire hein.

    «  anguille sous roche […] pas un millième de leur complicité avec May […] fou de rage. Jaloux […] On s'est disputé »

    Clair, y'avait eu Léo dans l'histoire. Sûr que ça allait partir en cacahuètes. J'inspirai profondément, les yeux fermés et les sourcils froncés.

    « Léo est un putain de connard qui le paiera. Jusqu'à présent je n'avais pas trop de raison de venir lui casser sa gueule de blond gay, mais il a..ouais il t'a blessé, et rien que pour ça il va en baver... Juste tu viendras soigner mes poings hum ? ♫ »... j'essayai sûrement minablement de détendre un peu l'atmosphère... bah je me doutais de toute manière que ça allait faire un bide.

    « William, regarde moi » Je me penchai alors sur lui, pour qu'il n'est plus d'autres moyens que de me regarder moi, et pas le plafond. Non, ce n'était pas un besoin narcissique, mais un besoin de contacte, fallait qu'il voit que j'étais là, et qu'il ne parlait pas dans le vent, que j'étais là et que je serai son appuis, son soutient.
    « La jalousie n'appartient qu'à l'amour. T'es amoureux, dis pas le contraire » Je posai un index au niveau de son cœur. « ça fait mal ici, hum ? Ça fait super mal même quand t'y repense bien... Quand tu penses à May n'est-ce pas ? ...Ok, ferme l'œil...repense à tout ça. Il s'est passé quoi quand vous vous êtes disputé ? C'est important, dis le moi, je veux t'aider, mais il faut que tu parles, tout ne tient qu'à toi, parce que je suis déjà là... »


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William Lawford
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Mar 9 Oct - 20:40

Mathias attend patiemment la fin de mon récit pour parler. Ca me permet de souffler un peu, et c’est pas de trop, vu ce qui va suivre. J’écoute d’une oreille les commentaires insultants de Mathias. Il connaissait donc ce crétin… Marrant, il m’en a jamais parlé et il a l’air de lui vouer une haine assez profonde, quand même. Pour que Mathias se propose d’aller tâter du poing, y avait forcément quelque chose de grave. D’habitude, c’est une tapette.

Une phrase toute simple me sort de mes réflexions. C’est la deuxième fois qu’il m’ordonne de le regarder, à croire qu’il y tient vraiment. En plus, il m’appelle William. Là, j’ai même plus le droit de protester, ni de douter de son sérieux. Je tourne légèrement la tête, et Mathias en fait de même, au même moment, ce qui fait qu’on se retrouve yeux dans les yeux, l’un au-dessus de l’autre. Hem. Je veux pas dire, mais cette position est un tout petit peu ambigüe, là. Déjà qu’on se coltinait une certaine réputation louche (la faute à Mathias qui me colle tout le temps), là, si quelqu’un se pointe par hasard… On est mal.

Mais au fond, je m’en fiche. Parce qu’il a raison, Mathias. Le contact visuel change toute la donne. Je me rends compte maintenant à quel point le plafond était déprimant. Parce qu’il était neutre, froid, impassible et immense, il ne levait pas le petit doigt pour moi qui le regardait d’un air si désespéré, en y cherchant un point d’accroche inexistant. Ce point-là, je le vois clairement dans le regard de Mathias, et j’ai envie de tout lui raconter.

Tout lui raconter, oui… Mais pas tout de suite. D’abord, encaisser le choc. Il appuie là où ça fait mal, dans ses mots, et avec ses doigts. La même panique se lit sur mon visage quand il prononce le mot « amoureux » que quand il pose sa main sur ma poitrine, à l’endroit où ça tambourine. Je suis… Non. Ne suis pas… Non.

Même mes pensées s’emmêlent. Je sais pas ce que je suis, au fond. Être amoureux… Ca doit être ça. Peut-être. Il a sûrement raison. Non, en fait, il a raison, je le sais, je le savais même avant qu’il le dise, sauf que cette certitude, je l’écrasais et je la bâillonnais dans un coin de ma conscience parce que je voulais pas en entendre parler. Et ça fait mal de l’entendre dire par un autre que soi, quelqu’un dont on ne peut pas contrôler la langue et qui vous crache les vérités dont vous ne voulez pas, parce que là, vous savez que vous êtes grillé, que vos tentatives pour vous leurrer vous-même sont vaines, maintenant qu’on a percé votre ballon à secrets avec une grosse aiguille et que ce qui en dégouline est moche à voir. Y a que la vérité qui blesse ? Ouais, à mort.

Mais j’écoute Mathias, je suis ce qu’il me dit, sagement, parce que je préfère l’écouter lui que moi-même. Je me sens comme un gosse qui s’est perdu dans un endroit bien inquiétant : il tiendrait la main de quiconque la lui tendrait. En l’occurrence, Mathias me tend plus que sa main, il est là, entièrement, pour moi. Alors je ferme les yeux, comme il dit, et je fais confiance aveuglément. Je repense à la soirée aussi, parce qu’il l’a dit, alors que ça fait des jours que je tente d’éviter le sujet par tous les moyens. Je repense à ma discussion avec May, qui a précédé ma connerie. Mon énorme connerie. Je parle lentement, au fur et à mesure que les souvenirs viennent :

« May est sortie de la salle, elle était vexée, je crois… Je l’ai suivie et c’est là qu’on s’est disputés. Elle m’a dit que ce qu’elle pouvait faire avec Léo ne me regardait pas, parce qu’on était pas… ‘fin, tu vois. Ensemble. »

Je me racle la gorge, pour reprendre un semblant de contrôle :

« C’est là que j’ai commencé à prendre conscience que je l’appréciais sans doute plus que ce que je croyais. Et ça m’a tellement fait flipper, Mathias… Tellement. »


Ma voix tremble presque. J’ai honte de la suite. J’ai honte aussi de tout ce que je viens d’avouer, mais ce n’est rien, en comparaison.

« J’ai… »

Ca ne sort pas. Je cherche à me justifier d’abord, avant de lâcher le gros morceau :

« Je voulais juste laisser tomber et la repousser, au moins le temps d’y réfléchir, mais elle a essayé de me retenir. Je me suis senti comme un gros con, je lâche brutalement, en passant une main dans mes cheveux. Et puis, j’ai flippé. Mais vraiment. Elle voulait pas me lâcher, elle avait compris que je lui mentais sur toute la ligne, elle comptait pas lâcher l’affaire, elle… »

Ma main glisse sur mon visage, pour en cacher la moitié.

« Du coup, j’ai… Putain. J'ai fait en sorte qu'elle me déteste. J’ai utilisé mon pouvoir. Contre elle, sans la prévenir. Alors que je m’étais promis de jamais le faire, tu sais comment je suis avec mon pouvoir, je… Je l’ai utilisé contre elle, putain. »

Je m’arrête là. Ma gorge s’est serrée. J’ai peur de craquer comme une fillette si je continue, alors je conclus seulement, d’une voix minuscule :

« C’est pourri. »

D’être amoureux.


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Mathias Lambinet
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Mar 30 Oct - 18:08

Spoiler:

    Je l'écoutais, je l'observais aussi. On le voyait qu'il souffrait d'un amour passionnel digne des romans à l'eau de rose que j'aurais sans nul doute balancé dans le feu, parce que c'était niais. Ouais, mais quand ça touche la réalité, c'est pas pareil, et le voir dans cet état là c'était juste incroyable au sens propre du mot. William quoi. Le mec le plus froid du monde, à croire que sa mère c'est le congélo du resto de sushi pas frais... Bref. Le voir au bord des larmes, bien sûr que ça me peinait, plus que je ne l'avais imaginé. Et puis quand il me parla de son pouvoir, là j'avoue que j'ai eu une tête surprise, étonnée, scotchée, enfin tout ce que vous voudrez parce qu'autant moi je n'ai pas de problème à utiliser mon pouvoir, au contraire ça m'éclate de me dédoubler autant entendre Will dire qu'il l'avait fait contre May.... Wah. Je savais pas quoi dire. Je savais pas quoi faire, je pouvais pas louer son acte, je pouvais pas lui dire que ce n'était pas grave, d'une parce que c'était pas vrai, et de deux parce que j'allais m'en recevoir une. De toute manière dans cette situation, même mes paroles faussement pleines de sagesses ne valaient rien. Et pour une fois, vraiment, je me sentais mal pour lui. Ouais, vraiment.
    Bon, il y avait sans doute un espoir ? Peut-être. Peut-être que s'ils en sont arrivés là, c'est qu'il y avait un truc mutuel, et...merde. Je savais vraiment rien. J'étais nul comme ami, ma tête était vide malgré tous mes efforts pour la remplir de quelques phrases, même bidons à lui dire pour cacher la face encore sous le choc que je devais bien avoir à ce moment.

    « Je... sais pas » lâchai-je aussi honteux que lui.

    Je m'installai ensuite à ses côtés. « Écoute...je vais pas te mentir...Je sais pas quoi faire, j'aimerai t'aider, et pas te laisser seul dans cette merde mais...je vaux rien en amour alors, alors...je suis désolé » Je me passai ensuite une main dans les cheveux. Si seulement je pouvais éprouver la même douleur que lui, ne serait-ce qu'un instant pour pas le laisser alone. Hein. À la vie à la mort. Au bonheur au malheur. À la joie, au désespoir.
    Je fermai les yeux, et là, je savais pas pourquoi, mais ils me brûlaient un peu. Peut-être à force de les avoir gardés ouverts quand il me raconta son histoire. Je les fermai un peu plus fort et les ouvrit d'un coup. « William, regarde moi là » dis-je en me tournant vers lui.

    J'attendis qu'il en fasse de même, pour qu'on soit l'un en face de l'autre et avançais doucement ma main, sans doute par précaution, de son visage. J'avais prit un air un peu plus sérieux, en tout cas moins piteux que lui.

    « Ne fais rien, regarde moi juste. M'interdis pas ça Will, je le veux...parce qu'on est pote... » Je lui découvrai pour la première fois l’œil que je regardai presque avec fascination. Le voir avec deux yeux, c'était...nouveau. « Non, parce que tu es mon meilleur ami »

    Je lui offris un faible petit sourire et lui retirai totalement le cache-oeil que je posai derrière moi, peut-être même par terre, j'avais pas fait attention. « Et que je te le demande... Partage ta souffrance avec moi, je prendrai ce que je pourrai parce que c'est pas avec des mots bidons que je t'aiderai. Alors j'agis tu vois, j'agis pour toi, fais juste, aies confiance » J'avais prit une voix plutôt douce. « Pleure si t'as envie, on sera deux. Cries si t'as envie. Je le ferais avec toi. Cogne si t'as envie, je te réponderai. T'es pas seul, je te laisserai pas »
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William Lawford
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Jeu 1 Nov - 19:02


« Je... sais pas. Écoute...je vais pas te mentir...Je sais pas quoi faire, j'aimerais t'aider, et pas te laisser seul dans cette merde mais...je vaux rien en amour alors, alors...je suis désolé »

Merde. Non. Non, non. Dis pas des trucs comme ça, Mathias, dis-moi que tu vas tout arranger, ou au moins, me montrer la direction à prendre. Parce que là, tout seul, je suis paumé, je sais pas quoi faire. Si y a quelqu’un pour me sortir de ce merdier, ça ne peut être que toi. C’est toi, Mathias. C’est toi mon meilleur ami, non ?

Je ne dis rien, j’ai peur de parler et que ça libère ce qui brûle mes yeux. C’est pas la faute à Mathias, bien sûr, il n’a pas à s’excuser. C’est pas sa faute si je suis aussi peu doué avec mes relations sentimentales. Il m’a écouté, déjà, c’est bien. Ca m’a permis de comprendre, même si ce que je découvre ne me plaît pas du tout... Oui, ça doit être ça. L’amour.

« William, regarde moi là »


Encore. Ah Mathias, je suis fatigué… Mais je sais que t’as une idée en tête, rien qu’au son de ta voix, brusque, impérative. Alors je le fais et j’attends, avec un infime espoir. J’attends que tu me proposes une solution, n’importe quoi, quelque chose qui m’empêcherait de sombrer dans le remord ou la panique, maintenant que j’ai tout compris.

« Ne fais rien, regarde moi juste. M'interdis pas ça Will, je le veux...parce qu'on est pote... »

Qu’est-ce qu’il va… ? Oh non. Non, non pas ça… Trop tard. Il me regarde.

Je ne réagis pas assez vite. Le temps de comprendre, Mathias m’avait déjà retiré mon cache, et je n’ai pas eu le réflexe de fermer mon œil aussitôt. Ou peut-être pas le courage. Peut-être que je veux essayer, au fond. Voir s’il va réussir à m’aider, même un peu. C’est peut-être égoïste d’accepter cette main qu’il me tend, mais c’est la seule qui se présente.

« Non, parce que tu es mon meilleur ami »

Putain Mathias. Non. En fait, non. T’as pas le droit.

« Et que je te le demande... Partage ta souffrance avec moi, je prendrai ce que je pourrai parce que c'est pas avec des mots bidons que je t'aiderai. Alors j'agis tu vois, j'agis pour toi, fais juste, aies confiance. Pleure si t'as envie, on sera deux. Cries si t'as envie. Je le ferais avec toi. Cogne si t'as envie, je te réponderai. T'es pas seul, je te laisserai pas »

Non, t’as pas le droit d’être comme ça avec moi.

« Pourquoi ? Tu te rends compte que… »

Le reste s’étouffe dans ma gorge. Je n’ai pas lâché Mathias des yeux, et je vois déjà son regard s’assombrir, comme le mien. Finalement, je ne tiens plus. Une larme roule sur ma joue silencieusement, si discrète que je ne l’aurais pas su si elle n’avait pas été aussi froide, sur ma peau.
Je me tourne dans mon oreiller, pour y enfoncer mon visage, parce que je sais que cette larme ne sera pas la dernière. Putain Mathias, t’avais pas le droit.

Le pire, c’est que je sais qu’il ne regrettera pas son geste. Même si là, il est bien parti pour des longues heures de déprime en chœur avec moi, quand ça sera fini, il s’en souviendra et il m’en voudra même pas. Il sera content même d’avoir pu m’aider. Mais… Est-ce que ça m’aide vraiment ? Je lui en veux à mort de s’être sacrifié comme ça pour moi, mais je peux pas nier que… Qu’au fond…

« T’es con, Mathias. T’es vraiment con. »

Au fond, ça me soulage. Pour une fois, je ne suis pas seul, j’ai quelqu’un avec moi, et là, j’en ai tellement besoin que peu importe comment ce soutien est venu à moi, peu importe les moyens dégueulasses que j’ai pu employer. Il est là. Et peu importe ce que je peux lui dire, Mathias le sait, maintenant, puisqu’il ressent la même chose.

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Mathias Lambinet
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Sam 22 Juin - 16:07

Le cache-œil était retiré, le cache-misère même.

C’était son petit bouclier, sa petite coquille antichoc, mais voilà, elle était partie et il restait là devant moi, tout ravagé. Je le sentais, je le sentais bien même. J’avais les boyaux serrés, la gorge nouée, le menton tremblant. Voilà, je pleurais. Et je n’avais pas sa retenue ni sa pudeur. Je chouinais comme un bébé qui faisait du bruit, qui geignait et qui se frottait les yeux.  Elle était belle ma gloire. Si au fond je l’avais fait par pur acte égoïste de super héros badass trop loyal et copain…au fond de moi, je savais que je n’aurais pas dû le faire, parce que non seulement j’allais aussi mal que lui, mais aussi parce que j’avais mes propres problèmes qui s’entrecroisaient avec les siens. Bordel.

« Bordel je le sais déjà »

Je me tournai sur le côté, dos à lui, de telle sorte qu’il ne me voie pas plus chialer, et puis c’était aussi un moyen par lequel j’essayais de me calmer. « Bordel, t’es con, t’es con, t’es con ! Pourquoi t’as gardé tout ça hein ! » J’savais pas, c’était étrange, y’avait tout un bordel émotionnel, un complexe mélange de tout un bazar de sentiments plus noirs et plus tristes les uns que les autres. Alors je me retournai vers lui, les joues et les yeux rouges d’avoir pleuré à flots. Là, je crois que c’était la colère qui l’emportait. « Mais merde, je te sers à rien, c’est ça ? je suis qu’un con qui t’écoute et qui réponds au nom de « copain » ? Mais bordel, putain ! Tu comptais tenir combien de temps comme ça hein ? A ruminer tes p’tains de sentiments merdiques ! Faut que t’arrête avec ton orgueil de merde Will. Si j’avais pas fait ça… » Comme un con, ma voix se brouilla en plusieurs petits sanglots. Je posai la main sur mon ventre et mis l’autre bras en travers de mon visage. Merde quoi. Je me sentais tellement mal, qu’il était con. PETIT CON.

Je reniflai puis me tus, le regard plongé dans le vide, l’air plus mollasson qu’avant. « T’sais… » commençai-je d’une voix lente. « T’es pas le seul à être nul en amour. Je suis le plus con » Tout aussi lentement que ma voix, je me laissais glisser contre lui. Parce que moi, j’ai toujours aimé le contact au fond. « J’ai merdé avec mon cœur t’sais. La mienne elle s’est fait pécho avant moi » Comme un petit chouinard, je lui racontais comment Charlie m’était passée sous le nez. « Tu vois, tu vois t’es pas le seul, au fond j’suis comme toi…on peut en rire, c’est bête ce que je dis ahah…mais ça me fait pas rire, j’ai envie de mourir » J’étais pas censé lui remonter le moral ?« Mais on est deux, ça va aller, je vais pas te laisser crever, tu vas pas me laisser crever. C’est plut tard qu’on en rira, j’espère, hein Will, qu’on en rira ? » Je parlais dans le vide, j’parlais pour rien. J’parlais parce que lui n’allait pas parler. Oh et puis merde j’en avais marre, je souriais souvent, mais j’avais pas envie de sourire, ça faisait longtemps que je n’en avais plus envie.

Quelques minutes passèrent encore dans le silence, puis je le rompais à nouveau : « T’es vraiment plus seul maintenant, alors dis moi ce que tu comptes faire après » …parce que moi aussi j’étais perdu dans ton bordel émotionnel.
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Sam 22 Juin - 17:57

Le visage dans l’oreiller, je n’ai pas besoin de me retourner pour savoir que celui de Mathias est en train de changer, doucement. Je le sais, je connais ce fichu pouvoir, personne ne le connaît mieux que moi. Je sais qu’une vague de sentiments étrangers se répandent dans son corps, masqués, déguisés comme s’ils étaient les siens, alors qu’ils ne sont que le fardeau que je n’ai pas su porter seul. Je sais que son estomac s’écrase, que ses membres tremblent et que son cœur se serre. Peut-être même qu’il pleure lui aussi. Je fais exactement la même chose, mais moi, je n’ai pas le courage de le montrer. Je cache tout dans le creux d’un oreiller. Lâche. Misérable.
Une masse tombe près de moi et je devine que Mathias s’est allongé lui aussi et qu’il ressent la même honte que moi. Forcément. Je ne montre pas mes larmes, il ne montre pas les siennes, mais je l’entends.

Bordel, t’es con, t’es con, t’es con ! Pourquoi t’as gardé tout ça hein !


Tu l’as dit pourquoi, Mathias. Je suis con.

« Mais merde, je te sers à rien, c’est ça ? je suis qu’un con qui t’écoute et qui réponds au nom de « copain » ? Mais bordel, putain ! Tu comptais tenir combien de temps comme ça hein ? A ruminer tes p’tains de sentiments merdiques ! Faut que t’arrête avec ton orgueil de merde Will. Si j’avais pas fait ça… »


Il s’est remué derrière moi, et je finis par me retourner aussi. De toute manière, à quoi bon me cacher, maintenant que nous sommes tous les deux à se partager la même place ? Je chiale, il chiale, nous chialons. Je ne sais plus dans quelle personne me mettre, mais le résultat est le même. Ma putain de fierté qui me pourrit la vie est complètement broyée, maintenant je peux dire ce que je veux, je peux faire semblant, mais Mathias saura. Il saura tout, il saura que je mens. Le voilà qui se fâche maintenant, peut-être parce qu’il reste tout de même Mathias, avec sa personnalité de grande gueule, et que même mon pouvoir ne lui retirera pas ça. Peut-être aussi parce que moi-même j’ai cette colère, elle se terrait dans un coin depuis quelques jours, la petite vicieuse, elle me faisait bouillir à froid, et je sentais rien du tout. Mais là, elle a visiblement décidé de jaillir. J’élève la voix, moi aussi, je l’empoigne, je gueule. J’explose.
 
« Et qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? Tu me connais, putain, je suis pas comme ça ! C’est toujours toi qui finis par venir, on a toujours fonctionné comme ça, nan ? T’es pas un copain, Mathias, arrête tes conneries ! Tu sais très bien ! T’es pas là pour me servir à quelque chose, merde, t’es… T’es plus, beaucoup plus, espèce de… »
 
Ma voix s’éteint petit à petit, parce que je ne trouve plus mes mots. Je ne les trouverai jamais, de toute façon. Ca ne s’explique pas le lien qu’on a, Mathias et moi. La preuve, il est là devant moi, à s’offrir littéralement en sacrifice de son plein gré, et après il ose venir se plaindre, cet imbécile. En plus, il s’arrête pas de chialer comme un gosse, et moi aussi, je chiale. 


Putain mais c’est quoi cette scène qu’on se tape ?
 
Un rire nerveux me secoue les tripes et je plonge mon visage entre mes mains, tandis que je conclus  d’une voix basse, secouée elle aussi :
 
« Pff. Si t’avais pas fait ça, Mathias, c’est moi qui l’aurai fait. »
 
C’est vrai, non ? C’est pas comme si j’avais jamais utilisé mon pouvoir à des fins purement égoïstes, et j’ai un exemple tout récent en tête. C’est pas comme si j’apprenais un jour de mes erreurs. C’est pas comme si William pouvait changer comme ça, d’un claquement de doigts, et devenir quelqu’un de meilleur. Mathias aura beau me hurler dessus, je ne pourrai pas faire disparaître ce monstrueux orgueil, il le sait et il fait avec, il a toujours fait avec. Et tous les deux, on s’est toujours complété. S’il l’avait pas fait, je l’aurai sans doute fait. Bêtement. Parce que je serai toujours lâche et j’aurai surtout toujours besoin de Mathias. « Mon amitié envers toi va au-delà de mon égoïsme. » C’est ça. Le genre de belle phrase que je pourrais lui balancer un jour si je savais comment la dire. Mais ce n’est peut-être pas nécessaire au fond, il l’a sans doute déjà compris.
 
On se calme ensemble, mais on n’oublie pas le bordel qui nous tord les entrailles. Je l’écoute jusqu’au bout sans rien dire. Je le laisse vider son sac, comme il l’a fait avec moi. Je connaissais pas cette Charlie. Enfin si, je la connaissais de vue, mais j’ignorais que Mathias en pinçait pour elle. Un sentiment de culpabilité commence à m’envahir. J’ai vraiment été un ami pourri, ces derniers temps.
 
« Tu vois, tu vois t’es pas le seul, au fond j’suis comme toi…on peut en rire, c’est bête ce que je dis ahah…mais ça me fait pas rire, j’ai envie de mourir. Mais on est deux, ça va aller, je vais pas te laisser crever, tu vas pas me laisser crever. C’est plus tard qu’on en rira, j’espère, hein Will, qu’on en rira ? 
 
Je tourne mon regard vers lui. On ne pleure plus tous les deux, même si ça nous a fait un bien fou. Et ça fait du bien aussi de pouvoir le regarder de mes deux yeux. Je ne dis rien, je ne sais pas quoi répondre. Mathias il sait trouver les mots, il sait meubler le silence. Moi je le laisse s’éterniser et pourrir tout seul, parce que mes mots ne feraient que le gâter. De toute façon, Mathias se doute de ce que j’en pense. Oui, on est cons tous les deux, mais bien sûr que je le laisserai pas crever. On en rira ? Peut-être mais qu’est-ce qu’on s’en branle, on y est pas encore. Pour l’instant, on en pleure Mathias, et ça, c’est chiant.
 
« T’es vraiment plus seul maintenant, alors dis moi ce que tu comptes faire après »
 
Je soupire.
 
« Si je savais, on n’en serait pas arrivés à de telles extrémités. » je dis sagement.
 
J’ai retrouvé mon cache-œil entre-temps, sur les draps. Mes doigts jouent machinalement avec.
 
« Je peux faire quoi à part attendre ? C’est perdu d’avance, de toute façon. »
 

Et je balance le cache-œil plus loin, d’un geste agacé.
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